8.9.06


DU TRAVAIL D'AMATEURS

II n'y a pas que les professionnels qui soient en mesure de présenter des hybridations réussies. De nombreux amateurs se sont lancés dans ce travail : ils sont même de plus en plus nombreux dans notre pays. Et ces dernières années ils l’ont fait avec assez de succès. Déjà, dans les années 70, André BRUN de Malesherbes (45) a fait son entrée au catalogue Cayeux avec un joli iris pourpre, LUCINOU (78). Aujourd'hui, il y a plusieurs dizaines d’amateurs qui pratiquent l'hybridation. Cette activité reste confidentielle puisque l'on ne sait pratiquement rien des obtentions de ces amateurs, que l’on découvre de temps en temps sur Internet, lorsqu’ils se manifestent dans un courrier. Ils se montrent en général d’une modestie extrême, considérant que leurs obtentions n’arrivent pas à la cheville de celles des pros. C'est tout à leur honneur, mais peut-être dommage; cependant il faut dire qu'aucune compétition intérieure française n'est là pour inciter les obtenteurs amateurs à comparer leurs travaux : un concours comme Franciris est plus une compétition internationale de grande volée qu’une manifestation d’émulation pour amateurs !
Pourtant, ces dernières années, j’ai eu l’occasion de voir et d’apprécier des variétés françaises de qualité. L’un des premiers à obtenir de beaux iris a été Igor Fédoroff, qui a souvent envoyé de ses cultivars à Orléans, et qui y a obtenu un certain succès ded la part des visiteurs. Prenez, par exemple, AYGADE, MIRASOULEOU ou SABLES D'ARGENT (97), le seul qui ait été enregistré. Bernard Laporte, a longtemps sous-estimé son travail. Il a fallu le beau classement de son iris IRIADE (2004) au concours du même nom en 2003, pour qu’il se décide à enregistrer plusieurs de ses cultivars. Il s’est pour cela associé à Virginie Fur qui a pris à son compte certains croisements de B. Laporte, comme l’intéressant MAMY FRAMBOISE (2004) (voir photo). Bernard Lecaplain, a pu été distingué en 94 á Orléans avec NIAGARA et BERLINGOT mais il s’est depuis détourné des iris pour se consacrer aux hémérocalles. Gérard Madoré a réussi à se frayer un chemin dans la forêt des iris professionnels et à placer son GWENNADEN (2001) à Franciris 2005. Michèle Bersillon, une autre passionnée, réalise dans son tout petit jardin des croisements de valeurs comme ses superbes amoenas inversés, comme CŒUR D’HIVER (2000), que l’on devrait voir un jour au catalogue Cayeux, si mes informations sont exactes. Jean-Jacques François a, quant à lui, obtenu qu’un autre distributeur s’intéresse à ses œuvres. On les trouve maintenant au catalogue Bourdillon. C’est la même chose pour Jean Peyrard, qui est distribué par Iris au Trescols, et qui se distingue par un ample choix de variétés de toutes catégories.
Quant á Jean SEGUI, qui est un amateur très averti, ses obtentions sont nombreuses et réussies. Citons surtout DOCTOR GOLD (83), SUR DEUX NOTES (81), TRAPEL (82), VIA DOMITIA (93) qui font partie de ses plus belles réalisations et qui sont en vente chez Iris de Thau.
Quand j’apprend qu’un amateur hybride dans son coin, pour s’amuser, bien sûr, je m’en réjouis vivement, car c’est la garantie de la vivacité de l’hybridation française. Je souhaite à chacun de ces passionnés de trouver un jour un producteur qui s’intéresse à leurs œuvres. Car ce n’est qu’une juste récompense que de lire son nom dans un catalogue. Un écrivain écrit pour son plaisir, mais rien ne peut être pour lui plus gratifiant que de trouver un éditeur !


Ce texte est la reprise, développée et enrichie, d’un article publié dans le n° 122 (automne 96) de la revue Iris & Bulbeuses.

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