Une fleur dorée, pour le mois décembre, c’est un rayon de soleil dans l’eau froide (comme disait Françoise Sagan). Voici :
‘COROLLA’
(Bianco, circa 1995)
Faire l’apologie d’une plante qui n’a pas été enregistrée, est-ce bien correct de la part de quelqu’un qui clame de tous côtés qu’un iris non enregistré n’existe pas ? Pourtant, ce ‘Corolla’, j’y tiens ! Augusto Bianco me l’a envoyé en guise de cadeau, avec une commande passée en 2004 qui comprenait sept autres variétés. Depuis que je le connais, Augusto Bianco m’envoie régulièrement des iris dont il n’est pas sûr qu’ils valent la peine d’être conservés, mais sur lesquels il sollicite mon opinion. J’ai reçu comme ça une demi-douzaine de variétés dont certaines font maintenant les beaux jours de son catalogue, mais dont d’autres ont été écartées pour telle ou telle raison. J’ai conservé, ainsi, un iris blanc magnifique, doté de fleurs majestueuses, d’une nature épaisse et cireuse, mais assez capricieux pour fleurir et, surtout, dont les fleurs ont hérité d’une forme très traditionnelle, un peu raide, qui plairait, certes aux amateurs de fleurs « tailored » comme on dit en anglais, mais qui n’est plus du tout à la mode. Pour ma collection personnelle je lui ai donné le nom de ‘Fiordiligi’, parce que je trouve qu’il ferait merveille dans les cheveux de l’héroïne de « Cosi fan Tutte ».
‘Corolla’ est d’un tout autre aspect. C’est un bel iris jaune d’or, au cœur poudré de chocolat, ce qui en rehausse l’éclat. Les barbes sont couleur vieil or. C’est une plante hâtive, comme beaucoup de jaunes, qui met tout de suite une touche vive dans un jardin d’iris qui commence à peine sa floraison. Il a pour pedigree (Golden Icon X Jitterbug). ‘Golden Icon’ (Carr, 1986) est un jaune plus sombre au cœur, ‘Jitterbug’ (Keppel, 1988) est beaucoup plus connu et se présente avec des veines brunes sur un fond jaune. La couleur adoptée par ‘Corolla’ n’a donc rien de surprenant puisque c’est celle de ses parents, ou presque.
Le croisement à l’origine de ‘Golden Icon’ est constitué de (Daylight Splendor X Flamenco), et c’est à l’évidence de ‘Daylight Splendor’ (Carr, 1979) que viennent les couleurs de ses descendants. Il est lui-même issu d’une célèbre variété historique, ‘Radiant Apogee’ (Gibson, 1964), un des nombreux variegata-plicata dans Gibson c’était fait le champion, et qui a eu une carrière exceptionnelle aussi bien sur le plan commercial que sous les brucelles des hybrideurs. Il se trouve que ce ’Daylight Splendor’ figure aussi dans ma collection, ce qui m’a permis de constater l’amélioration apportée à son petit-fils.
Je ne sais pas pourquoi Augusto Bianco n’a pas retenu ce ‘Corolla’ auquel il a tout de même fait une place dans son catalogue mais qu’il n’a pas jugé bon d’enregistrer. Pour ma part je ne lui connais pas de gros défaut. Il fleurit fidèlement tout au début de chaque mois de mai, il ne se couche pas sous le vent, il garde ses fleurs longtemps et, si elles ne sont pas des plus nombreuses, elles sont convenablement étagées le long de la tige. Est-ce parce qu’au début je l’ai bichonné avec soin pour pouvoir faire un rapport méticuleux à son obtenteur ? En tout cas je me suis attaché à cet iris et je tenais à lui rendre justice.
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