31.12.10

LA FLEUR DU MOIS





‘Lula Marguerite’

Vous me direz que j’aurais pu choisir quelque chose de plus récent : Voilà une variété qui date de 1959 ! Oui, mais comme a chaque fois, pour devenir « fleur du mois », il faut que l’iris choisi présente pour moi quelque trait fortement personnel. C’est le cas de ce ‘Lula Marguerite’ (F. DeForest, 1959).

Depuis que je fréquente les iris, j’ai toujours été attiré par ceux qui faisaient preuve d’originalité. Les fleurs jaune chartreuse, grises, mordorées ont attiré mon attention. Ce ‘Lula Marguerite’ m’a tout de suite intéressé. Je l’ai remarqué lors d’une de mes premières visites au Parc Floral de la Source à Orléans, au début des années 80, et j’ai aussitôt cherché à me le procurer. Pas facile ! Il n’était à l’époque plus en vente nulle part (si tant est qu’il l’ait été une fois). J’ai donc lancé une recherche par le biais d’une rubrique que Jean Ségui, rédacteur d’Iris & Bulbeuses, avait créé pour tenter de faire du lien entre les adhérents de la SFIB. Ces petites annonces étaient les bienvenues pour ce genre de recherche. Et j’ai été surpris de recevoir plusieurs propositions. C’est ainsi que ‘Lula Marguerite’ est entré dans mon jardin. Quand j’ai déménagé pour m’installer là où j’habite maintenant, il m’a suivi et s’est retrouvé entouré de ‘Sapphire Hills’ (Schreiner, 1971), ‘Citoyen’ (P.C. Anfosso, 1989), ‘Lisa Ann’ (B. Blyth, 1977) et ‘Gentle Rain’ (Keppel, 1977), des variétés qui ne diront peut-être pas grand’ chose aux collectionneurs d’aujourd’hui.

Comme beaucoup des ces anciennes variétés, ‘Lula Marguerite’ pousse avec vigueur et écraserait rapidement ses voisins si l’on ne le disciplinait pas régulièrement. Ses hautes tiges un peu frêles portent des fleurs plutôt petites mais nombreuses et bien étagées le long de la hampe. Comme le montre la photo ci-dessus, c’est sa couleur qui est originale : pétales et sépales d’un bleu-mauve argenté très clair, liseré chartreuse autour des uns et des autres. On est déçu quand on cherche son pedigree : à défaut d’être certain de ce qu’il avait fait, Fred DeForest s’est contenté de déclarer « parents inconnus ». Tant pis pour les savantes analyses d’hérédité ! Et la recherche de ses descendants n’est pas non plus très réjouissante : ils sont peu nombreux et je n’en connais que deux : ‘Gringo’ (Keppel, 1964) ((White Peacock x Char-Maize) X Lula Marguerite), et ‘Mapledown’ (Neubert, 1970) (Lula Marguerite X Pretty Carol). C’est pauvre et sans signification particulière.

Attiré par le coloris de ‘Lula Marguerite’, au gré de mes achats de nouvelles variétés, je me suis procuré ‘Chartreuse Ruffles’ (Rudolph, 1976) et ‘Eternal Prince’ (J. Nelson, 1986).

Le premier, ‘Chartreuse Ruffles’, fait partie des variétés qui, sans avoir jamais obtenu une récompense majeure, a joui d’un succès commercial honorable et d’une grande notoriété parmi les hybrideurs. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des iris obtenus par Nathan Rudolph ; celui-ci fut une sommité dans le monde des iris notamment pour ses recherches sur la génétique. Physiquement, ce ‘Chartreuse Ruffles’ ressemble énormément à ‘Lula Marguerite’, la photo est là pour le démontrer. Peut-être ont-ils un ou des ancêtres communs ? Le second, ‘Eternal Prince’ est un enfant de ‘Chartreuse Ruffles’ son pedigree est (Sneak Preview X Chatreuse Ruffles). Il a des pétales un peu plus colorés que les sépales, dans un ton de rose orchidée, mais reste bien dans la lignée de son parent.

A eux trois, ces iris sont le reflet de leur époque dans un coloris original, et ‘Lula Marguerite’, avec son petit air « old fashion », mérite bien cette courte chronique.

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