11.2.11

HÉRÉDITÉ DES INVERSÉS






II. L’apport de ‘Honky Tonk Blues’

‘Honky Tonk Blues’ (Schreiner, 1988) n’est pas un amoena inversé, même s’il manifeste quelques signes d’inversion des couleurs, mais il a démontré son aptitude à engendrer des inversés de qualité, notamment par une amélioration du contraste entre pétales et sépales. De nombreux hybrideurs ont voulu exploiter cette aptitude. Ils ont intégré ‘Honky Tonk Blues’ à leurs lignées d’amoenas inversés, qu’elle soit de souche pure ou issues d’un mélange des souches. Pour ce qui est de la souche ‘Avis’, c’est sans doute Bernard Laporte qui en a tiré le meilleur parti en associant ‘Honky Tonk Blues’ et ‘Special Mozart’ pour obtenir ‘Iriade’ (2004), une variété désormais bien connue, même aux Etats-Unis. C’est encore Bernard Laporte qui a réalisé le croisement (Honky Tonk Blues X Timescape), lequel a produit une série de semis, très proches les uns des autres, mais nettement « dark top », avec, ce qui ne gâte rien, des fleurs bien formées et délicatement ondulées. Ces jolies fleurs n’ont pas été enregistrées, ce qui est bien dommage, mais la photo ci-dessus de ‘Yemanja’ (nom que j’ai personnellement attribué au plus achevé de ces semis) donne une idée du produit.

On a vu la semaine dernière les origines de ‘In Reverse’. Cet iris là a eu une descendance remarquable. Ainsi de lui viennent directement ‘Reversi’ (Michaël Sutton, 2005) qui a pour pedigree In Reverse X (Bye Bye Blues x (Honky Tonk Blues x Dauber's Delight)), et ‘Crowned Heads’ (Keppel, 1997) (In Reverse X Honky Tonk Blues).

Croisé avec d’autres variétés a priori pas destinées à donner naissances à des inversés, ‘Honky Tonk Blues’ en a quand même engendré, et non des moindres ! Prenez ‘Quite the Reverse’ (Maryott, 1998), qui est de (Yankee Pride X Honky Tonk Blues), et surtout ‘Fogbound’ (Keppel, 1997) qui est à lui seul une souche d’amoenas inversés. ‘Honky Tonk Blues’, associé à ‘Battle Fury’ (Varner, 1978) a donné naissance à ce ‘Fogbound’. Celui-là a été mis à toutes les sauces et est en passe de devenir l’un des principaux géniteurs de ce siècle. Dans le domaine des amoenas inversés bleus, il est à l’origine de ‘Alpenview’ (Keppel, 2002), ‘Dance Recital’ (Keppel, 2005), ‘Endimanché’ (Bersillon, 2008), ‘Soiree Girl’ (B. Blyth, 2005), et ‘Waterfall Mist’ (P. Black, 2006), pour ne citer que quelques-uns uns. Quant à ‘La Part des Anges’ (Bersillon, 2008), il fait, le lien entre la souche ‘Fogbound’ et la souche ‘Surf Rider’.

Comme il fallait s’y attendre, les hybrideurs se sont mis à mélanger les différentes souches, comme ils ont fait pour les autres modèles ou coloris. Un exemple parfait de ce mélange est ‘Cloudscape’ (Paul Black, 2007) qui a pour pedigree Quite the Reverse X (Crowned Heads x Fogbound). Voilà un exemple de « tout en un » !

Ce qui, il y a encore dix ans était un événement est aujourd’hui assez facile à obtenir et chacun a à cœur d’enregistrer son ou ses amoenas inversés. On en trouve partout y compris chez les hybrideurs de Russie ou d’Ukraine. Sergueï Loktev a enregistré ‘Doberman’ (2006) qui est de (Silverado X Crowned Heads) et Igor Khorosh ‘Zaprosy Mene u Sny’ (2009) dont le pedigree est (Kathleen Kay Nelson X In Reverse). En Italie, avec (Edge of Winter x Soap Opera) X Honky Tonk Blues, Augusto Bianco nous a offert ‘Aldo Ratti’ (1998) qui n’est pas tout à fait inversé, mais presque, de même qu’en France Lawrence Ransom est l’auteur de ‘Claude Louis Gayrard’ (1996) qui vient lui-aussi de ‘Edge of Winter’. Pour sa part Michelle Bersillon a encore parmi ses semis des inversés intéressants. Enfin en Slovaquie, Anton Mego a obtenu son semis numéroté AM 03-1214.1 qui me paraît une pure merveille… Mais le fait que ces iris soient devenus relativement communs n’enlève rien à leur charme, et c’est bien agréable d’avoir l’embarras du choix.

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