TOUR D’HORIZON
Chaque année Keith Keppel complète son catalogue par un ou deux textes où il décrit son travail en cours et nous communique son enthousiasme. Voici la traduction de son « Tour d’Horizon » 2011.
Par où commencer ? L’horizon, comme j’écris ces lignes, est un indescriptible mélange de ciel gris et de végétation tristounette, sur une base de boue brune. L’horizon que nous attendons est fait d’immenses champs qui attirent l’œil : des iris en pleine gloire technicolore.
Chaque hiver on se projette vers les semis qui ont été sélectionnés et qui attendent dans les coulisses avant d’entrer en scène – et chaque printemps le metteur en scène change la distribution quand les répétitions du mois de mai n’ont pas marché. Ça a été particulièrement vrai en 2010, quand des machinistes se sont mis en grève, des acteurs sont tombés malades, et quand des études plus approfondies ont mis en avant les contre-performances de celles qui devaient être les vedettes du spectacle. Je suppose que 2011 ne sera pas foncièrement différent et que certaines choses qui vont être dites ici seront des contre-vérités dans quelques mois.
L’acte I de la saison des grands iris devrait être celui des luminatas… En général ils fleurissent très tôt et, ainsi, sont moins enclins aux problèmes liés aux conditions climatiques et à un nombre irrégulier de boutons. Il y a encore des progrès à faire. On guette plusieurs « possibles » et on cherche la perfection en les laissant fleurir pendant plusieurs générations. Il y a tellement de possibilités dans ce groupe ! Des bords de pétales clairs plus grands peuvent être tout à fait surprenants, en particulier sur des fleurs sombres et ondulées. La tache claire au cœur de la fleur peut être plus grande et plus remarquable, en particulier en compagnie de grosses barbes voyantes. Les sépales peuvent présenter de fines rayures, …ou un subtil mélange de tons pastels, …ou être tellement sombres et unis que les rayures n’apparaîtraient que lorsque la fleur commence à vieillir. Il y a tellement de modèles différents imaginables, sans même que la couleur entre en ligne de compte ! ‘Telepathy’, ‘Moonlit Water’ ‘Montmartre’, ‘High Master’ et ‘Lip Service’ constituent la base des domaines de recherche les plus prometteurs.
Le projet de plicata noir / blanc vient tout juste de se mettre en route, mais les plicatas sombres sur fond jaune ont décollé – je veux parler des marques brun-noir sur fond couleur jaune d’œuf, et pas n’importe quels œufs, pas ces œufs pâlots et chétifs produits en masse pour les super-marchés. Le fond jaune est en train d’évoluer vers des tons abricot et saumon, en combinaison avec des marques noir violacé.
Des plicatas avec pétales au fond blanc et sépales au fond jaune sont en train de se montrer. On aimerait travailler hardiment sur cette lignée, parce qu’elle produit des modèles compliqués très intéressants. Ces deux projets de plicatas comptent largement sur une lignée de semis alambiqués auxquels s’ajoutent ‘Drama Queen’ et ‘Charleston’ (d’où proviennent les gènes noirs).
Les bicolores, particulièrement ceux du type « Emma Cook » avec une fine bordure de couleur sur les sépales, ont été largement travaillés, avec quelques combinaisons profondément saturées encore en cours d’évaluation. ‘Queen’s Circle’ et ‘Last Laugh’ (plus leurs enfants ‘Gypsy Lord’, ‘Restless Heart’ et ‘Parisian Dawn’) apparaissent dans la plupart de leurs pedigrees. ‘Silk Road’ a donné de nombreux descendants jaunes et bleus (ou violets) d’excellente forme et bien branchus, quelques-uns avec des épaules et des liserés dans les tons bruns pour ajouter de l’intérêt.
Les bicolores inversés deviennent plus sombres et plus brillants dans de nombreuses combinaisons. ‘Secret Rites’ a été un parents surprenant pour cette lignée, même s’il y a des problèmes de tenue des pétales. Les meilleurs peuvent en plus être recroisés avec ‘Fogbound’, en particulier via ‘Crystal Gazer’ et ses frères de semis. Et derrière ‘Fogbound’ il y a ‘Spring Tidings’ ce merveilleux iris de Shoop. Comme disait une fois Duane Meek, ce n’est pas facile d’obtenir un vilain iris avec un tel parent.
Le travail sur les unicolores ne doit pas être oublié. La simplicité du coloris met davantage l’accent sur la forme de la fleur. Chez les roses, ‘Kitty Kay’ a la forme, mais ‘Happenstance’ et ‘In Love Again’ poussent beaucoup mieux. Le mélange des deux et l’apport des roses ondulés de Ghio, se montre prometteur. Les frères de ‘Happenstance’, ‘Vienna Waltz’ et ‘Social Graces’ constituent la base de roses orchidée avec une forme supérieure. En bleu, il y a ‘Adriatic Waves’ et ‘Raging Tide’, descendants de ‘Sea Power’ pour continuer le travail. On utilise ‘Sea Power’ avec beaucoup de couleurs différentes. ‘Silk Road’, dont il a été question plus haut, vient de ‘Sea Power’ et a ‘Bollywood’ pour frère de semis. Ah ! Toutes ces couleurs, et plus que si peu de temps pour leur ajouter à tous des ondulations.
Chez les nains, il y a des roses et des abricot avec de grosses barbes bleues ; apparaissent aussi davantage de variantes dans les plicatas. Mais les nains ne sont que la répétition générale, c’est le numéro des grands barbus qui doit être le clou du spetacle. Que le rideau se lève !
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