Pour se débarrasser des mauvaises herbes, et des maladies qui affectent nos iris, rien ne vaut le feu. C'est du moins ce que s'est dit un amateur de la côte Est des Etats-Unis. Il en a fait l'expérience et raconte son innovation dans le dernier bulletin « IRISES » de l'AIS. Il est parti de l'idée selon laquelle le feu doit permettre de détruire les adventices qui s'installent dans les touffes d'iris ainsi que les feuilles mortes et les parasites qui infestent le sol. Dans son article il décrit avec minutie ce qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter lorsqu'on fait brûler ses iris.
Il commence par rassurer ceux qui sont effrayés à l'idée de mettre le feu dans leur jardin et pensent que les flammes vont détruire purement et simplement les touffes incendiées. Il explique qu'il pratique le brûlis chaque année, en fin d'hiver, avant que le nouveau feuillage des iris ne soit développé. Il répand sur la bordure, y compris sur les touffes d'iris, une fine couche de paille un jour où la pluie ne risque pas d'intervenir inopportunément. Il y met le feu en prenant bien soin de contenir l'incendie aux parties qui doivent être nettoyées. Quand tout ce qui se trouvait sur le sol a été brûlé, les iris ne ressemblent plus guère à une plate-bande de fleurs, mais il paraît que ce traitement extrême plait particulièrement aux iris qui, aussitôt, reprennent leur croissance et profitent de l'engrais naturel que constitue la cendre qui les recouvre. Un mois après ce traitement les touffes ont récupéré et se présentent en pleine forme... Les feuilles sèches ont été détruites ainsi que les maladies qu'elles supportaient, les œufs et larves d'insectes nuisibles ont disparu, les plantes adventices aussi.
Mais ce traitement radical n'a-t-il que des avantages ? L'auteur de l'article ne l'affirme pas ! Il attire l'attention sur les risques propres au brûlage sur les bâtiments proches et les plantes avoisinantes et admet que ce n'est pas une méthode applicable en milieu urbain, et il reconnaît que les insectes utiles n'échappent pas aux ravages des flammes. Il insiste aussi sur le fait que cette forme d'écobuage peut avoir des effets néfastes sur les iris si le feuillage de l'année est assez développé et si les rhizomes sont un peu trop sortis de terre et il reconnaît que les étiquettes d'identification des variétés doivent être ôtées puis remises en place, avec le risque d'erreur d'identification qui résultent de ces manipulations.
Certains pépiniéristes ou obtenteurs français pourraient être intéressés par la méthode – on a vu pendant des années les céréaliers de certaines régions incendier les champs après les moissons – mais ils savent bien que la plupart des préfectures ont, par arrêté, interdit totalement les brûlages, tant pour les risques d'incendie que pour la pollution générée par le feu. Et c'est très bien ainsi. L'assainissement par le feu présente sans doute quelques avantages, mais les dégâts sur le faune sont considérables (et d'ailleurs notre iridophile américain avoue qu'il doit après cela acheter des larves de coccinelles pour remplacer celles que son initiative auront anéanti). Aux USA les préoccupations écologiques n'ont pas encore atteint leur niveau européen !
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