31.1.14

IN MEMORIAM

CLARENCE Everett MAHAN 


Pour le concours FRANCIRIS de 2007, c’est Clarence Mahan qui devait venir des Etats-Unis pour participer au jury. Il avait été pressenti en raison de sa notoriété (ancien Président de l’AIS), de sa parfaite connaissance du métier de juge, et de son aptitude à s’exprimer en français. Mais à la dernière minute il s’est désisté, en raison de l’état de santé de son épouse. Quelques soient les mérites de Roy Epperson qui l’a remplacé, les collectionneurs français regretteront sûrement de n’avoir pas pu faire la connaissance de cet important personnage. Car ce n’est pas quelqu’un d’ordinaire, tout particulièrement dans le domaine des iris, un domaine qu’il a abordé assez tard dans sa vie puisqu’il n’a rejoint l’AIS qu’en 1980, à l’âge de 41 ans. Mais son parcours dans ce domaine a été particulièrement rapide et riche.

C’est un de ces Américains de la côte Est, un pur WASP (White Anglo-Saxon Protestant, sigle qui, selon Wikipedia, « désigne les blancs américains d'origine anglaise et protestante dont la pensée et le mode de vie furent structurels pour les États-Unis. » Il est né dans l’Ohio, dans le village de Bloomer, lequel est à quelques kilomètres de Versailles, un autre village, à la limite ouest de l’Etat, qui doit son nom à la présence au début du 19eme siècle de nombreux immigrants français. Après son baccalauréat, en 1956, il rejoint l’armée américaine et est envoyé en Corée, où il fera la connaissance de son épouse, Suky, employée comme traductrice par l’armée américaine. Il dira d’elle : « Ses qualités et sa beauté ont enrichi ma vie au-delà de toute mesure. » L’amour de sa vie l’a accompagné jusqu’à son dernier jour, lorsqu’il s’est éteint, emporté par une insuffisance respiratoire…

Dans le monde des iris, il a tenu une place exceptionnelle, c’est pourquoi sa disparition a été aussi durement ressentie. Dans le domaine de l’hybridation, malgré un nombre restreint de nouvelles variétés, il fut un obtenteur talentueux, avec seulement 28 enregistrements dans à peu près toutes les catégories, mais avec quelques grands succès comme son petit MTB ‘Reminiscence’ qui a obtenu la Médaille Williamson-White en 2002. Son autorité naturelle inspirait la reconnaissance et le respect, ce qui a toujours conduit ceux qui le connaissaient à lui faire confiance pour les diriger. Ses connaissances professionnelles, acquises dans son activité de fonctionnaire à l’Agence de la Protection de l’Environnement, concernaient non seulement les iris mais aussi plusieurs autres plantes allant des betteraves aux narcisses et aux glaïeuls. Cependant c’est dans l’irisdom que ses compétences se sont affirmées. Elles concernaient aussi bien les iris botaniques que les hybrides, leur développement et leur histoire. Son ouvrage, « Classic Irises and the Men and Women who Created Them » fait maintenant partie des œuvres de référence que tout iridophile se doit de posséder. Ajoutez à cela son engagement indéfectible envers l’AIS dont il fut le Président de 1998 à 2001, et vous comprendrez pourquoi sa disparition a été un tel choc.

Comme on dit de façon bien banale, ainsi que le note Mike Lowe dans son hommage, « le monde s’est appauvri avec cette disparition » . C’est une vérité dont tout le peuple des iris est maintenant pleinement conscient.

Illustrations : 

 · ‘Reminiscence’ (1994) 


· ‘Suky’ (1991) 


· ‘Lady Bird Johnson’ (1996) 


· ‘Christiane Elizabeth’ (1997)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce qui est écrit ici concernant le jury de Franciris est faux, c'était le jury de 2005 que Clarence Mahan était supposé rejoindre.
MB

Anonyme a dit…

Clarence Mahan avait été contacté par Michèle Bersillon pour le concours 2005. Taire l'importance de la participation importante à des événements passés de personnes qui sont en désaccord avec les agissements et les propos d'une association et qui l'ont démontré en refusant d'y prendre part et en la quittant ne justifie pas de travestir la vérité et de tenir des propos volontairement erronés.

gerard a dit…

Que d'aigreur !
Que d'acrimonie !
Tout ça pour une simple erreur de date, d'ailleurs rectifiée !
Et moi qui croyais que l'amour des fleurs (comme la musique) adoucissait les mœurs !