L’Union Européenne craint que les plantes cultivées en Amérique n’apportent sur notre continent les nombreuses maladies dont elles souffrent du fait d’une moindre résistance due aux excès de traitements divers. Elle se montre donc très rigoureuse sur les garanties que les plantes importées doivent présenter, à tel point que les producteurs américains, dans leur majorité, incapables de répondre aux exigences européennes, ont renoncé aux exportations vers l’UE. La même rigueur est appliquée aux importations en provenance de l’hémisphère sud, donc de l’Australie. Dans ces conditions les organisateurs du concours de Florence ont jeté l’éponge : le Concorso Firenze est suspendu sine die. Le concours FRANCIRIS® a été maintenu, au prix d’une acrobatie transfrontalière, pour que des variétés américaines et australiennes puissent concourir.
D’un autre côté on s’aperçoit que depuis 2000, dans les concours européens, aussi bien les concours « à juges » comme Florence ou FRANCIRIS® que les concours à jury populaire comme Munich, les variétés originaires d’Europe se sont imposées très souvent bien qu’elles soient, en nombre de variétés concourantes, bien moins nombreuses que les américaines. Pour n’en prendre qu’un, prenons l’exemple du Concorso Firenze.
2006 = ‘Recondita Armonia’ (Bertuzzi, IT, 2007)
2007 = ‘Aurélie’ (Cayeux R., FR, 2002)
2009 = ‘Ravissant’ (Cayeux R., FR, 2005)
2010 = ‘Ale Viola’ (Gigli, IT, NR)
2012 = ‘Cheyenne my Dog’ (Marucchi, IT, 2012)
2013 = ‘Vento di Maggio’ (Bianco, IT, 2012)
Cette émergence (pour ne pas parler de suprématie) fait moins regretter la défection forcée des variétés américaines et prêche en faveur de la création d’un concours exclusivement européen. Cette compétition ne manquerait pas de panache et assoirait, aux yeux des collectionneurs non-européens, la renommée de variétés « made in Europe ».
La matière est là. Les iris européens sont maintenant suffisamment nombreux chaque année pour qu’on puisse en réunir au moins une centaine en vue de chaque compétition. La qualité ne manque pas : des obtenteurs comme Richard Cayeux, Lawrence Ransom, Michelle Bersillon, Augusto Bianco, Lorena Montanari, Anton Mego, Robert Piatek, Jerzy Wozniak, Manfred Beer, Günter Diedrich, Zdenek Seidl, Zdenek Krupka ou Gary Middleton réalisent des variétés splendides, originales et robustes, et bien d’autres obtenteurs pourraient être cités à côté de ceux-là.
Le lieu de cette compétition est tout trouvé : Florence. Peu importe le système de jugement – juges officiels ou jury populaire – encore que ce dernier soit plus économique que le précédent.
Reste à convaincre les obtenteurs européens et les associations de chaque pays (quand elles existent) que ce concours est réalisable et vivable, et à réunir les fonds nécessaires. Ce n’est certainement pas un projet utopique. Si j’avais vingt ans de moins, je me lancerais dans cette aventure avec plaisir et enthousiasme ! Y aura-t-il quelqu’un pour poursuivre cette idée ?
Illustrations :
Ale Viola (Gigli, NR) Fiorino d’Oro 2010
Aurélie (Cayeux R., 2002) Fiorino d’Oro 2007
Deep Blue Waves (Seidl, 2006) Irisbewertung München 2008
Babsi (Beer, 2010) Irisbewertung München 2011
C'est une bonne idée, mais qui suppose l'accord des autres sociétés. Des contacts ont d'ores et déjà été pris. Mais la coopération européenne reste toujours fragile. Cela fait 30 ans que la SFIB avait lancé l'idée d'une société européenne des iris…
RépondreSupprimerPar ailleurs, compte tenu de la multiplication des hybrideurs français, amateurs ou professionnels, l'idée germe d'un criterium des iris français où les nouvelles obtentions pourraient être confrontées, sans les contraintes propres à des concours comme Franciris ou Florence (ouverts autant que faire se peut sur le reste du monde)
Bonjour
RépondreSupprimerJe ne suis qu'un simple amateur de belles plantes et de beaux jardins, amoureux depuis longtemps d'iris ; et je vous donne ici mon sentiment sur les obtenteurs d'iris Européens.
Pourquoi j'ai cette impression que les nouveautés Européennes et notamment Françaises manquent cruellement d'originalité, et qu'elles ne suscitent pas chez moi l'enthousiasme des obtentions d'outre atlantique ou australe. Par conséquent je trouve de ce point de vue que nous avons beaucoup de retard est-ce que je me trompe? Dans ce cas, est-ce que de ce priver de ces obtentions ne risque pas de nous plonger encore plus vers une errance abyssale?
Il y a aujourd'hui en France une quinzaine d'hybrideurs, dont beaucoup produisent des iris (certes moins connus) mais qui n'ont pas grand chose à envier à beaucoup d'obtentions américaines. Barry Blyth, lors de sa visite en France a d'ailleurs reconnu la qualité de certains d'entre eux, ce qui n'est pas un mince hommage.
RépondreSupprimerUn criterium des iris français n'aurait pas pour mision de se substituer aux concours internationaux (comme Franciris) qui évidemment subsisteraient, mais de faire connaître les créations françaises et de favoriser l'émulation.
Vous pouvez voir certaines de ces créations sur le site et le forum de la SFIB : http://iris-bulbeuses.forumactif.org/forum
ainsi que sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/FranceIris?fref=ts
Il reste sans doute du chemin à parcourir, mais les progrès sont aujourd'hui perceptibles