24.3.17

LES FLEURS DU BAL

C'est assez courant de dire que les fleurs se balancent ou dansent dans le vent. Celui qui l'a dit le mieux est sans doute William Wordsworth dans son célêbre poème connu sous le nom de « The Daffodils » :
 « (…) a host of golden daffodils ; 
Beside the lake, beneath the trees, 
 Fluttering and dancing in the breeze. »
 (… une armée de jonquilles dorées ; 
auprès du lac, entre les arbres, 
flottant et dansant dans la brise.)

 Cela peut bien sûr s'appliquer aux iris quand leurs hautes tiges s'agitent au gré du vent printanier, mais il semble que ceux qui donnent un nom aux nouvelles variétés voient plutôt les fleurs comme des danseuses ou des danseurs plus ou moins folkloriques, ou, plus rarement, des ballerines en tutu ou comme les belles jeunes filles qui tournaient dans les salons lors des soirées mondaines de l'époque victorienne.

Et des iris dont le nom comportent les mots danse, ou danseur, il y en a de très nombreux. Je me suis amusé à en faire une sorte d'inventaire, en me limitant à ces seuls mots, en anglais, français, allemand, polonais ou russe, car si j'avais ajouté les noms des danses de salon (valse, tango, quadrille...) ou pris en compte le mot « bal », j'aurais rempli des pages et des pages.

Il semble donc bien que les iris soient souvent les fleurs du bal. C'est du moins l'impression que donne la longue liste que j'ai constituée, rien que pour les grands iris, à partir de la base de données « Irisregister » (et en éliminant toutes les variétés non introduites ou provenant d'obtenteurs purement amateurs). Presque tous les obtenteurs ont, un jour ou l'autre, donné un nom évoquant la danse.

Il y a les noms à connotation ethnique : 'Aztec Dance' (Blythn 1986) ; 'Celtic Dancer' (Van Liere, 2013) ; 'Exotic Dancer' (K. Mohr, 1987) ; 'Fiji Dancer' (Zurbrigg, 1978) ; 'Georgian Dancer' (Plotner, 1992) ; 'Hula Dancer' (Shoop, 1985) ; 'Jungle Dancer' (Hedgecock, 2002) ; 'Mayan Dancer' (Tolman, 1978) ; 'Native Dancer' (Fay, 1953) ; 'Pagan Dance' (Blyth, 1989) ; 'Polynesian Dancer' (Stevens, 1957) ; 'Tribal Dance' (Plough, 1972) ; … Ceux-là ne fréquentent pas, comme 'Danseur Mondain' (Bersillon, 2009) ou 'Princess in Dance' (Piatek, 2013), le Bal des Petits Lits Blancs en robes luxueuses et en habits noirs, mais ont revêtu toutes sortes de tenues folkloriques bariolées. D'autres restent sur le sol européen en rêvant de spectacles plus familiers comme c'est le cas pour : 'Danse du Feu' (Cayeux, 1960) ; 'Flamenco Dancer' (Schreiner, 1964), 'Gypsy Dance (Shoop, 1966) ; 'Tanets Flamingo' (I. Khorosh,2001) ; 'Ukrainian Dance' (Khorosh, 2012) ; 'Venetian Dancer' (Hamblen, 1973) ; ainsi que 'Neapolitanets' (Trotsky, 2014) ou 'Neopolitanskiy Tanets' (Loktev, 2007) – l'un et l'autre dédiés aux danses napolitaines.

Il y a les noms qui sentent bon nos campagnes, nos villes et nos villages, comme : 'Balny Tanetz' (Ryabyk, 2012) ; 'Barn Dance (Byers, 1990) ; 'Beach Dance' (Blyth, 2006) ; 'Cancan Dancer' (Lauer, 1997) ; 'Berlin Dancer' (A. Nicoll, 2007) ; 'Circus Dancer' (G. Sutton, 2001) ; 'Leipziger Tanzgirl' (Beer, 2015) ; 'Leipziger Tanzparty' (Beer, 2014 : 'Sailor's Dance' (Schreiner, 1972) ; 'Street Dancer' (Blyth, 1985) ; 'Wedding Dance' (Schreiner, 1999)...

Il y a des noms d'inspiration scientifique ou pseudo-scientifique comme 'Cosmic Danse' (Schreiner, 1982) ; 'Dragon, Dance' (Blyth 2010) ; 'Neutron Dance' (Blyth, 1987) ; 'Space Dancer' (G. Sutton, 1998) ;et quelques autres...

Des termes généraux apparaissent çà et là : ce sont par exemple 'Dance Man' (Blyth, 1989) ; 'Dance Master' (K. Mohr, 1992) ; 'Dance Recital' (Keppel, 2004) ; 'Dance Step' (Keppel, 1988) ; 'Slow Dance' (F. Rogers, 2007) ; des qualificatifs comme 'Colour Dance' (Mego, 2013) ;'Dark Dancer' (Hedgecock, 2002) ; 'Elegant Dancer' (Valenzuela, 2006) ; 'Fancy Dancer' (Blyth, 1981) ; 'Super Dancer' (Blyth, 1988) ; 'Winsome Dancer' (Blyth, 2005)...

Et puis il faut citer tout un tas de noms évoquant d'autres aspect de la danse ou des danseurs : 'Born to Dance' (Otterness, 2001) ; 'Dance a Dance' (Blyth, 2011) ; 'Dance Away' (Hamblen, 1987) ; 'Dance Queen' (Kerr, 2013) ; 'Dance the Night Away' (Schreiner, 2010) ; 'Dance Til Dawn' (T. Johnson, 2011) ; 'Degas Dancer' (Schreiner, 1994) ; 'Dignity Dancer' (Blyth, 2001) ; 'He Can Dance' (Blyth, 2003) ; 'I Hope you Dance' (T. Johnson, 2009) ; 'Midnight Dancer' (Schreiner, 1991) ; 'Miltitzer Tanzparty (Herrn, 2011) ; 'So you Dance' (Burseen, 2011) ; 'Tanetz Moria' (Ryabyk, 2013) ; 'Toten Tanz' (Dyer, 2001) ; et j'en ai négligé un certain nombre !

 Dans ce genre d'exercice certains se sont particulièrement distingués. Notamment Barry Blyth chez qui j'ai relevé au moins douze noms avec le mot « dance » ou « dancer ». Pour lui la danse doit avoir une grande importance. Mais l'antique maison Schreiner n'est pas mal non plus (sept noms). Il y aurait avec toutes ces fleurs de quoi constituer une belle bordure consacrée uniquement à la danse.

Le bal des iris est l'un des plus recherchés au monde !

 Iconographie : 


'Balny Tanets' 


'Cosmic Dance' 


'Dance Away' 


'I Hope you Dance' 


'Princess in Dance'

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