ECHOS DU MONDE DES IRIS
Progrès ou tradition ? Suite du débat.
Un commentaire a été publié ici par un lecteur anonyme mais à l’évidence bien informé. Le voici : « Je pense qu’il faut faire la différence entre l’appréciation individuelle d’une plante et un jugement officiel, soit en situation de concours ou exhibition, avec des prix est des distinctions à la clé. Tandis que c’est effectivement la couleur d’une fleur qui nous attire le plus souvent au premier abord, une belle fleur---quelque soit son originalité---sur une plante faible n’a pas beaucoup d’intérêt comme « bonne plante de jardin ». En revanche, dans une situation de concours ou d’exhibition avec jugement officiel, la couleur de la fleur ne compte que pour 5 points sur 100, tandis que les critères de durabilité/qualités végétatives et celui du nombre de boutons/séquence de floraison compte pour 30 points (15 points chacun) ! Un bon juge est supposé regarder la plante qu’il évalue «en noir et blanc» et, s’il est honnête, il évitera de récompenser les plantes sans qualités végétatives*. Même si ces belles mais faibles nouveautés peuvent intéresser les hybrideurs pour leur éventuel potentiel génétique, à croiser avec des plantes de bonne qualité végétative, bien sûr, ils ne méritent pour autant pas tous des récompenses et distinctions en concours ! Pour les gens qui habitent une région avec un climat doux et qui ont le temps pour les bichonner et chouchouter, l’achat de ces plantes fragiles se défend, mais pour ceux qui habitent n’importe quel région avec un vrai hiver, c’est prendre le risque de les perdre après une ou deux saisons.
*Référence : Handbook for Judges and Show Officials 1998 Ed American Iris Society - ISBN # 1-892400-00-6. Cet ouvrage est la référence de tous les juges officiels, reconnus par l’AIS pour les compétitions internationales. »
Ce commentaire rebondit sur la conclusion de l’article ainsi rédigée : « Dans ces conditions, placer Schreiner au pinacle me semble aussi excessif que rejeter Ghio. Cela dit, il faudrait bien, tout de même que chacun redresse le tir. Les progressistes devraient bien songer à rendre leurs nouvelles variétés plus robustes, et les classicistes auraient intérêt à sélectionner des semis plus innovants. C’est à ces conditions qu’on réconciliera les anciens et les modernes, et que les amateurs retrouveront leur compte. »
Les juges américains auraient-ils perdu de vue les recommandations du petit livre édité à leur attention ? Toujours est-il qu’aujourd’hui les variétés Schreiner, belles fleurs et plantes splendides, n’ont plus la cote, et que les variétés primées semblent être celles qui présentent beaucoup plus d’originalité. Cependant il faut noter, par exemple, que ‘Starring’ (Ghio 99), iris moderne mais sûrement fragile, s’est fait souffler en 2008 la Médaille de Dykes par une variété bien traditionnelle dans son apparence… Les bons principes ne sont donc pas oubliés. C’est rassurant pour le maintien de la valeur des plus hautes récompenses.