‘Last Hurrah’
L’ennui, avec les grands iris, c’est que leur saison ne dure pas longtemps ! On les soigne, on les désherbe, on les chouchoute pendant onze mois pour n’en profiter que pendant quatre semaines au maximum ! Pour prolonger le plaisir, il faut trouver des expédients. Par exemple de prolonger la saison en plantant d’un côté des iris hâtifs, de l’autre des iris tardifs. J’ai essayé les deux. Les hâtifs, chez moi, gèlent une année sur deux (mais avec le réchauffement climatique, peut-être que les fleurs ne seront bientôt plus brûlée par les frimas qui accompagnent la St Georges !), restent les tardifs…
‘Last Hurrah’ (Schreiner, 1983) fait partie de ceux-ci. C’est le produit du croisement Sailor's Dance X St Louis Blues sib, c’est à dire un pur produit de la grande époque de Schreiner and co. Pourquoi est-il tardif ? Ce n’est pas facile à dire, parce que si ‘St Louis Blues’ est effectivement qualifié de tardif, on ne sait évidemment rien de son frère de semis qui a donné naissance à ‘Last Hurrah’. Sans doute est-il lui aussi tardif. Cependant en remontant dans le pedigree de ‘St Louis Blues’, qui est (Blue Mountains x Sylvan Stream) X semis) on n’apprend rien à ce sujet : Les deux grands-parents identifiés ne sont pas eux-même tardifs. En tout cas, pour être tardif, ‘Last Hurrah ‘ est bien tardif, j’ai pu m’en assurer ! Quand il est apparu dans le catalogue Bourdillon, je l’ai aussitôt acheté. C’était, je crois, en 1986. Dans sa première année il a correctement poussé. J’avais pris soin de le mettre dans une bordure parfaitement ensoleillée car je me doutais que sa floraison tardive allait nécessiter un maximum d’ensoleillement pour lui permettre de se refaire des forces après sa période de pleine activité. J’ai apprécié ses fleurs parfaites, amples et riches, comme celles de toutes les variétés Schreiner. Sa couleur est sans doute un peu banale, mais c’est un moindre mal. Malgré son exposition très favorable, la pousse de la deuxième saison a été plus difficile, et les saisons suivantes ont été franchement aléatoires, avec un développement assez faible. Il a vivoté, comme ça, jusqu’à sa transplantation, en 1993, où il a disparu…
Alors, pourquoi en faire la « Fleur du Mois » ? Justement pour cela : une fausse bonne idée peut bien donner lieu à une chronique !
Depuis, j’ai renoncé aux extensions saisonnales : plus d’iris d’avant saison, plus d’iris d’arrière saison, plus de remontants… Mon iriseraie peut-être magnifique, mais elle n’est au top que pendant un mois. J’essaie d’un profiter au maximum, même si c’est difficile car lorsque mes iris sont en fleur, ceux des autres le sont aussi, et si je veux voir ce qui se fait ailleurs, je ne suis plus dans mon jardin … Les concours auxquels je participe, en tant que juge ou de simple amateur me prennent aussi des jours voire des semaines, et c’est rageant de savoir que pendant ce temps-là mes iris, ceux pour qui je me donne tant de mal, sont en train de fleurir, pour le seul plaisir de mes voisins ! Devrais-je revenir à un jardin d’iris tardifs ? Je ne le pense pas. Le climat de Touraine ne leur est pas assez favorable, car les automnes ne doivent pas atteindre les températures moyennes qui leur permettent de reprendre suffisamment de forces avant l’hiver. Je devrai donc me contenter de ce que j’ai et, avec l’âge, réduire mes déplacements au cours du mois de mai, pour être là au bon moment, et ne pas devoir compter sur ‘Last Hurrah’ ou ses semblables.
‘Last Hurrah’ (Schreiner, 1983) (Sailor's Dance X St Louis Blues sib)
'Last Hurrah' n'a pas survécu non plus à mon climat Batave...
RépondreSupprimerLoïc