‘DREAM LOVER’
(Tams, 1970)
C'est une variété que j'aurais voulu posséder dans mon jardin, mais qui n'y est jamais entrée. C'est un drôle de truc : on a envie, on dit « celui-là, je le veux » et puis d'autres priorités apparaissent et en fin de compte celui que l'on a tellement désiré ne sera pas acheté. « Ce sera pour l'année prochaine » se dit-on. Mais l'année suivante il y a autre chose et, peu a peu, l'urgence disparaît et l'oubli fait son œuvre...
J'aime particulièrement les teintes pastel de cet iris. Elles rappellent celles de son ascendant 'Melodrama', plus que celles de sa « mère » 'Miss Indiana' qui est plus vivement coloré. Voici son pedigree : (Miss Indiana X (Melodrama x Rippling Waters). A l'époque on ne pouvait pas choisir meilleurs parents. Esther Tams n'avait pas pris de risques ! Elle a tout de même eu de la chance d'obtenir une variété parfaite en tous points. D'ailleurs cette perfection n'a pas échappé aux juges américains qui l'ont tout de suite remarquée et ont fait accomplir à cet iris un parcours des honneurs rapide et rare : HM en 1972, AM en 1974 et DM en 1977. Commercialement, cela n'a pas aussi bien marché, allez donc savoir pourquoi. Néanmoins ce fut une carrière honorable tant aux États-Unis qu'à l'étranger. En matière d'hybridation, le résultat n'est pas mauvais non plus, avec pas loin d'une cinquantaine de descendants directs. Parmi ceux-ci, beaucoup d'inconnus, mais aussi quelques célébrités comme :
'Winifred Ross' et 'Pink Sapphire' (Melba Hamblen, 1987 et 1989) - bicolores rose/bleu ;
'Is'nt This Something' (Ensminger, 1992) – rose barbouillé de violet améthyste ;
'Damoiselle' (Ransom, 1994) – jaune miel / mauve améthyste ;
'Aquamarine Dream' (Kerr, 1999) – ravissant bleu tendre ;
et une particularité : les obtentions de la britannique Maureen Foster 'Violet Primrose' (1987) – variegata jaune paille / lavande et 'Wyedale' (1988) – bitone bleu lavande, qui résultent du croisement (Dream Lover X Heather Blush) (J'ai vu ces deux variétés dans un jardin à Cardiff, mais je n'avais pas mon appareil photo, et, à l'époque, pas de portable ! ).
'Dream Lover' fait partie de ces vainqueurs de la Dykes Medal qui n'ont pas atteint la renommée. Ce n'est pas le relatif anonymat de son obtentrice qui en est la cause, Mme Kuntz, avec 'Debbie Rairdon' était encore plus inconnue, mais Elwan Roderick, avec 'Ruffled Ballet' est un peu dans le même cas. Sans doute une question de distribution par les grands producteurs américains.
Ce manque de notoriété n’enlève rien aux qualités de cet iris. Est-ce une nostalgie du temps où j'étais plus jeune ? J'aime beaucoup ces variétés des années 70/80, celles qui étaient récentes au moment où j'ai commencé à me passionner pour les iris. Les variétés bouillonnées d'aujourd'hui me séduisent moins que ces très classiques, avec leurs fleurs amples et bien peignées, mais chez qui les traits caractéristiques restent franchement apparents. Tel qu'il est ce 'Dream Lover', qui porte un si joli nom, fera jusqu'au bout partie de mes favoris.
Illustrations :
'Dream Lover'
'Pink Sapphire'
'Is'nt This Something'
'Damoiselle'
Je suis un peu dans le même état d'esprit et j'ai la même nostalgie pour ma vieille collection, aujourd'hui pour l'essentiel disparue. Récemment j'ai eu l'opportunité de retrouver 'Dream Lover' qui est en train de fleurir sous la pluie, mais dans une teinte beaucoup plus pâle que sur ta photo.
RépondreSupprimerSi jamais tu en veux un bout…
Erreur funeste, Sylvain, le mien n'est pas Dream Lover (réellement disparu) mais 'Dover Beach' qui n'a pas la même profondeur de couleur.
RépondreSupprimerDésolé.