12.10.19

LA FLEUR DU MOIS

'Barbary Coast' 
(James McWhirter, 1976) 
'New Moon' X 'Post Time' 

Encore un des ces « vieux» iris dont on parle fréquemment dans ces « Fleurs du Mois ». Ce sont des variétés apparues dans l'âge d'or que furent les années 1970/1990 et qui, pour la plupart ont fait une apparition plus ou moins longue dans ma collection personnelle. Celui-ci n'échappe pas à cette règle. Il ne s'est pas particulièrement plu dans ma terre à vigne et a disparu au bout de quatre ou cinq ans...

'New Moon' et 'Post Time', les géniteurs de 'Barbary Coast', font partie des grands iris classiques. Ils ont connu un beau succès commercial, mais là s'arrête le parallèle entre eux. Car 'New Moon' (Neva Sexton, 1968) , dès le départ, a été remarqué par les juges et s'est trouvé lancé dans la course aux honneurs selon un parcours sans faute : HM en1969 ; AM en1971 ; DM en 1973 ; on ne peut pas aller plus vite ! 'Post Time' en revanche est resté sagement dans l'anonymat. Il est vrai que peu d'iris « rouges » en sortent, même ceux qui ont fait progresser la recherche de cette couleur. Regardez son parent-femelle, 'Vitafire' (Schreiner, 1968). Il figure toujours parmi les iris les plus rouges qui soient. Il a essaimé sur tous les continents et figure toujours dans de très nombreux catalogues. Il n'a pourtant pas attiré les juges. Son autre parent, 'Fire Magic' (Schreiner, 1961) s'est hissé jusqu'à la HM (en 1963) mais s'est arrêté là en dépit de la grande estime dans laquelle le tenait son obtenteur, qui en a fait la couverture de son catalogue de 1963 et en donne une description dithyrambique.

'New Moon' fait partie du « top 10 » des variétés les plus utilisées en hybridation. Il a eu près de 200 descendants directs et, par conséquent, une foule de rejetons ultérieurs. Parmi ceux-ci souvenons-nous de quelques beaux rouges comme 'Ennoble' (J. Ghio, 1998), des jaunes superbes comme 'Kentucky Derby' (D. Mohr, 1974), des dorés comme 'Boy Friend' (Williamson, 1986) et des mordorés comme 'Spiced Honey' (B. Hamner, 1975). 'Post Time' a été moins utilisé, mais néanmoins il a été fort bien suivi, avec plus de 50 descendants, essentiellement des iris rouges, comme 'Matamore' (P. Anfosso, 1990) mais aussi quelques autres comme 'Doctor Gold' (J. Ségui, 1998).

Wikipedia nous explique que : « La côte de Barbarie était un quartier chaud durant la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle à San Francisco. On y trouvait des salles de danse, des salons, des bars, des clubs de jazz, des spectacles de variétés et des maisons closes ».Pour le californien qu'était James McWirther cela devait être un nom évocateur de quelque chose qui, personnellement, m'échappe. A moins que cela ne fasse référence à ce qu'en français on appelait jadis la côte des Barbaresques et qui s'étendait en Méditerranée de Tanger à la Lybie, et que ce nom ait été attribué en raison de la couleur « bronzée » de la fleur... Car ce qui distingue 'Barbary Coast' c'est la couleur de sa fleur, un brun rosé, enrichi d'un spot bleu sous les barbes. C'est une couleur qui a connu son heure de gloire dans les années 1970, avec en particulier le célèbre 'Burnt Toffee' (Schreiner, 1977). Mais aussi une couleur qui ne se prête guère à un grand développement. Il ne faut donc pas s'étonner que ni 'Burnt Toffee', ni 'Barbary Coast' n'aient eu une grande descendance. Pour 'Barbary Coast' cela se résume à quatre variétés seulement, dont la plus fameuse est 'Triple Whammy' (B. Hager, 1989).

Avec 'Barbary Coast' on n'est pas devant une variété brillante ou singulière. C'est un bon iris dont l'intérêt ne tient guère qu'au coloris, mais celui-ci n'attire pas l’œil et, par conséquent, n'a rien de « grand public ». C'est une fleur pour collectionneur.

Illustrations : 

'Barbary Coast' 


'New Moon' 


'Post Time' 


'Boy Friend' 


'Burnt Toffee'

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