22.2.13

LES QUATRE SAISONS

II. ÉTÉ 


- ‘Indian Summer’ (Nejedlo, non enregistré)

- ‘Peking Summer’ (Schreiner, 1984)

- ‘End of Summer’ (Paul Black, 2005)

- ‘Summer Rain’ (Michael Sutton, 2004)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Après bien des turbulences, il s’avère que le concours français doit reprendre en 2015. C’est une bonne nouvelle pour tous les amateurs européens qui retrouveront une compétition très appréciée. Le fait qu’il ait lieu au Parc Floral de la Ville de Paris, au bois de Vincennes, lui donnera encore plus d’attrait et de lustre.

VOYAGE A MALETABLE

(quand M. de Bure croise des personnages balzaciens)

Lettre deJulien Cibot, maître- jardinier, à Marie-Guillaume de Bure, propriétaire. 
Malétable, le vendredi 24 avril 1830

 Monsieur,

Je serai le vendredi 5 mai à l’heure du souper au relais de Poste de la Briqueterie à Mortagne. J’ai fait préparer les chambres pour vos amis. J’espère qu’il fera meilleur qu’aujourd’hui, car le temps est à la pluie. Cela n’empêche pas les iris d’être splendides. La floraison commence à peine mais il y a des nouveaux qui me paraissent très intéressants, et le beau au cœur jaune que vous avez remarqué l’an dernier sera en pleine fleur quand vous arriverez. Ici, à Malétable, comme dans toute la Normandie, l’hiver à été très rude et les paysans manquent de tout. Beaucoup sont dans la misère, comme mon neveu Louis-François Pinagot, d’Origny le Butin, dont la femme va accoucher incessamment de leur quatrième enfant. Je leur ai fait parvenir deux livres de porc salé parce que je sais qu’ils n’ont pas mangé de viande depuis des mois ! (…)

 Lettre de M° Chesnel, ancien notaire à Alençon, à Victurnien d’Esgrignon.
 Paris, le vendredi 31 avril 1830

 Cher Victurnien,

 Je suis à Paris depuis une semaine, près de ma fille Marie qui, comme vous le savez, est l’épouse de M° Desroches, l’avocat de votre famille et de vous-même, et vient de donner naissance à un petit garçon baptisé Baptiste, mais je vais rentrer vendredi prochain à Alençon parce qu’un courrier m’a prévenu que M. votre père était au plus mal. Je tiens à être à son chevet lors de ses derniers moments. Je pense que je vous retrouverai à la malle de Poste, qui part à huit heures. (…)

 Lettre de Marie-Guillaume de Bure à Fabien du Ronceret, juge au Tribunal d’Alençon.
 Paris, le mardi 4 mai 1830

 Cher ami,

Je vous confirme que nous prendrons vendredi à huit heures du matin la malle-poste pour Alençon. Mon maître-jardinier nous attendra le soir à Mortagne et nous pourrons coucher chez moi puisqu’il n’y a qu’une lieue entre la Briqueterie, où se trouve le relais de Poste, et le village de Malétable. Comme convenu je vous ferai conduire à Alençon dès le lundi. Puisque votre ami M. de Manerville a manifesté le désir de voir, lui-aussi, mes modestes iris, il sera le bienvenu. A très bientôt, donc, Monsieur le Comte, (…)

 Lettre de Paul de Manerville à sa tante, la baronne de Maulincour, à Bordeaux.
 Paris, le mardi 11 mai 1830

 Ma chère tante, Mon très cher ami Fabien du Ronceret, qui s’intéresse vivement aux plantes, m’a proposé d’aller avec lui en Normandie visiter le jardin d’une de ses connaissances, Marie-Guillaume de Bure. Ce M. de Bure est le descendant de la famille de Bure d’Houry que vous avez sans doute connue du temps de sa splendeur, quand certains de ses membres exerçaient la profession d’éditeur à Paris et, héritiers des célèbres imprimeurs d’Houry, produisaient chaque année l’Almanach Royal. Ils avaient aussi imprimé l’encyclopédie de Diderot, tout ceci constituait un revenu impressionnant ! Ils ont connu des déboires majeurs et Marie-Guillaume, qui n’a jamais été libraire ou éditeur, s’est trouvé une passion pour l’horticulture en général et les iris en particulier. Il a proposé à Fabien que nous allions avec lui à Malétable, un petit village de l’Orne, près de Mortagne. Cela convenait admirablement à mon ami puisqu’il devait impérativement abandonner sa vie parisienne et rejoindre son poste de juge au Tribunal d’Alençon, tout près de là.
Nous voici donc partis en malle-poste pour le tréfonds du Perche, dans le but d’admirer des iris ! Je craignais un peu de m’ennuyer pendant ces longues heures de route, mais il n’en fut rien. En effet nous avons fait le chemin, fortuitement, en compagnie de ce joyeux compère qu’est Victurnien d’Esgrignon, dont vous connaissez la bonne humeur et le goût des plaisirs. Pourtant la cause de ce voyage était pour lui un sujet des plus sombres : le décès inéluctable de son père, le vieux marquis Carol d’Esgrignon, qui est âgé de quatre-vingts ans. Je ne crois pas que la fortune du marquis soit encore considérable, mais le peu que Victurnien recevra sera bienvenu pour celui à qui il manque toujours quelques milliers de francs et qui a déjà englouti plusieurs fois toutes ses rentes. Victurnien s’efforçait cependant de garder une attitude réservée car il était accompagné de son tuteur, un ancien notaire, et serviteur des Esgrignon depuis Louis XVI, Maître Chesnel, figure sévère de bourgeois qui se prend au sérieux.
Quoi qu’il en soit le voyage fut plutôt agréable. Nous avons relayé d’abord à Versailles, puis à Houdan, Dreux et Verneuil sur Avre. Il faisait complètement nuit quand nous sommes arrivés près de Mortagne, d’où l’un des domestiques de M. de Bure nous a convoyé en carriole jusqu’à Malétable.
Le domaine de notre hôte est une gentilhommière un peu semblable à l’un de ces « châteaux » du Bordelais : un corps de bâtiment étroit, encadré de deux ailes plus importantes. Cela n’est guère confortable, mais pour deux nuits, on peut s’accommoder d’un peu de rusticité !
Ce qui est remarquable, c’est le jardin. Il descend en pente douce vers un petit ruisseau qui gazouille entre deux rangs de saules et d’aulnes. On y trouve de longues bordures d’iris, tous plus beaux les uns que les autres. Quel enchantement de couleurs ! M. de Bure s’amuse à multiplier les plantes qui éclosent des graines qu’il recueille, et quand il trouve qu’une fleur issue de ces innombrables semis présente quelque intérêt, il l’enregistre sur un petit carnet et lui donne un nom. Il nous a présenté une fleur presque entièrement blanche, mais dont le cœur est d’un jaune d’or éclatant. C’est cette particularité qui m’a rappelé une jeune femme rencontrée il y a quinze ans, quand je fréquentais Henri de Marsay. Vous vous souvenez certainement de son histoire tragique : C’était la filleule du marquis de San-Real ; elle est morte dans des conditions mystérieuses. Elle se nommait Paquita Valdès et nous la surnommions « la fille aux yeux d’or », tant son regard étincelait. Voilà pourquoi j’ai suggéré à notre hôte de donner à son magnifique iris le nom de ‘Paquita Valdès’. Quand je lui eu expliqué pourquoi, cela lui a beaucoup plu et désormais la mémoire de la fille aux yeux d’or sera perpétuée dans un iris…

 Lettre de Marie-Guillaume de Bure à M. Le vicomte Debonnaire de Gif, Président de la Société Royale d’Horticulture de Paris.
 Paris, le lundi 5 juillet 1830

 Monsieur le Vicomte,

 Mon séjour à Malétable a du être écourté pour que je sois présent à Paris samedi dernier, pour les élections. Il y a tout lieu de penser que les républicains et les orléanistes vont l’emporter, et je crains de forts bouleversements pour la France. En Normandie, l’hiver a été particulièrement glacial, et la misère s’est installée dans les campagnes. La disette a provoqué de graves troubles, en particulier dans le Perche où des mendiants ont fait brûler de nombreuses chaumières lorsque les paysans ne leur fournissaient pas du pain. Quoi qu’il en soit, il faut que je vous informe de mon travail d’horticulture en direction des iris. Ces derniers semblent avoir apprécié l’inclémence du temps car ils sont été exceptionnellement florifères et vigoureux. De très nombreuses variétés nouvelles ont éclos pour la première fois. Vous trouverez ci-joint la liste de celles que j’ai retenues. Mais il en est une sur laquelle je voulais attirer spécialement votre attention. Il s’agit d’un iris parfaitement blanc, dont le cœur est coloré d’un jaune d’or du plus bel effet, les barbes en sont également jaunes. Ajoutez à cela des qualités végétatives excellentes, et vous aurez l’une des plus belles variétés que j’ai jamais obtenu. Je lui ai donné le nom de ‘Paquita Valdès’, en l’honneur d’une jeune femme de bonne noblesse espagnole, décédée brutalement en 1815 et dont le nom m’a été suggéré par le comte Paul de Manerville. Il semble que cette personne, que la jeunesse du moment appelait « la fille aux yeux d’or » en raison de la couleur étrange de son regard, ait été en relation avec M. de Marsay, dont vous savez qu’il pourrait avoir bientôt un intéressant destin politique. Je vous ai rapporté un rhizome de cet iris exceptionnel et je le ferai porter à votre hôtel dès demain par mon valet de pied.

 Notes relatives aux allusions contenues dans le texte ci-dessus : 
- Malétable est le village où Marie-Guillaume de Bure avait sa gentilhommière et où il cultivait ses iris ; 
- Louis-François Pinagot (1798/1876) était sabotier à Origny le Butin ; sa vie est décrite par Alain Corbin dans « Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot » ; 
- Les mésaventures de Victurnien d’Esgrignon sont racontées par Balzac dans « Le Cabinet des Antiques » qui se déroule à Alençon ; 
- Fabien du Ronceret est un autre personnage de La Comédie Humaine, il apparaît dans « Le Cabinet des Antiques », comme compagnon de Victurnien d’Esgrignon ; 
- M° Chesnel, entièrement dévoué à la famille d’Esgrignon, se démena pour tirer Victurnien d’un mauvais pas qui pouvait le conduire en prison (Le Cabinet des Antiques) ; 
- Paul de Manerville, gandin naïf et maladroit, surnommé « la fleur des pois » par ses compagnons, fut protégé par sa tante Mme de Maulincour, au moment de son mariage avec l’intrigante Natalie Evangélista ( Le Contrat de Mariage) ; 
- Henri de Marsay, beau, intelligent et ambitieux, familier de nombreuses femmes de la noblesse et en particulier de la princesse de Cadignan, fut Premier Ministre en 1832/33. C’est un des principaux personnages de La Comédie Humaine ; 
- Le vicomte Debonnaire de Gif fut véritablement Président de la SRHP dans les années 1830.

 Le reste est pure fiction. 



 Illustrations : 
Ce à quoi aurait pu ressembler ‘Paquita Valdès’ : 
- ‘Fandango’(F. Cayeux, 1930) 
- ‘Manou’ (F. Cayeux, 1947) 
- ‘Southern Comfort’(Hinckle, 1965) 
- ‘Lugano’ (J. Cayeux, 1939)

16.2.13

LES QUATRE SAISONS

Il est des thèmes que l’on rencontre souvent dans les noms donnés aux iris. Celui des saisons en est un. Les variétés dont le nom contient les mots « spring », « summer », « autumn » et « winter » sont fort nombreuses. Nous allons en voir défiler quelques-uns pendant les quatre prochaines semaines.

 I. PRINTEMPS 



- Lullaby of Spring (Schreiner, 1989) 

- ‘Rustle of Spring’ (Grosvenor, 1998)

- ‘Spring Kiss’ (Paul Black, 2000) 

- ‘Spring Bliss’ (Kerr, 2012) 

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Amoenas modernes
 'Vermeer'
 'Ancient Mariner'

 Lowell Baumunk est un obtenteur qui a du goût et de l’originalité (et un grand ami de la France, en plus !). Dans le modèle amoena il sait aller d’un extrême à l’autre. ‘Ancient Mariner’ (2009) donne dans le genre contrasté, ‘Vermeer’ (2011) dans le genre pastel, à la limite entre variegata et amoena. Deux fleurs bien traditionnelles, parfaitement proportionnées et joliment ondulées, sans les excès qu’on découvre parfois.

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Quadrichromie 

On connaît depuis quelques temps les iris en trois couleurs. La famille Sutton propose maintenant les fleurs en quadrichromie, comme ce ‘Definition’ (2011) qui aligne des pétales jaunes, des sépales dont on ne peut pas dire qu’ils aient une couleur dominante : le centre est blanc, entouré d’un premier cercle indigo clair veiné de blanc, puis d’un large liseré beige, sans oublier les épaules, où se retrouve le jaune des pétales. Les barbes, jaune pâle, ne nuisent pas à l’unité de l’ensemble. Sous quel modèle ranger cette fleur ? Est-ce un variegata ? Un luminata ?

MADE IN POLAND

« Y a t il des hybrideurs et/ou producteurs du coté des pays de l'est ? » C’est cette question, posée il y a quelques temps sur le forum de la SFIB qui m’a donné l’idée de faire un tour du côté de la Pologne. Il faut dire que dans le courant de 2012 un hybrideur polonais, avec qui j’ai des relations par Internet depuis plusieurs années, m’a présenté son travail sur les hybrides de I. sibirica, et que j’en ai fait un article pour la Revue Iris & Bulbeuses. Retourner en Pologne pour parler des grands iris n’était pas pour me déplaire. Depuis la fin de l’ère soviétique et le retour dans le concert des nations démocratiques des pays constituant le glacis de l’URSS, il y a eu dans ces pays un immense engouement pour la culture de l’iris. En Pologne, ce fut la même chose qu’en Russie ou en République Tchèque. Vingt ans après l’ouverture des frontières, la Pologne a rattrapé son handicap et ses obtenteurs peuvent maintenant se mesurer avec ceux des pays dits « de l’Ouest ».

 A vrai dire ils ne sont pas si nombreux puisque je n’en trouve que sept dans les Check-Lists de l’AIS. J’ai enquêté à leur propos et voici ce qu’on peut en dire aujourd’hui.

 Zbigniew Kilimnik est un charmant vieux monsieur (77-78 ans), qui a produit un grand nombre de grands iris de qualité et en a enregistré une quarantaine Il habite un peu au sud-ouest de la grande ville de Rybnik, en Silésie (Sud de la Pologne), un secteur qui héberge plusieurs autres hybrideurs.

 Il y a une cinquantaine d’année que Henryk Polaszek cultive les iris et les glaïeuls. C'est, lui aussi, un vieux monsieur. Il habite à Grudziądz, une grande ville sur la Vistule au nord-ouest de Varsovie, dans la province de Poméranie-Cujavie. Cette cité, très ancienne, a connu le destin compliqué de toute la région. Henryk Polaszek a certainement connu le temps où elle faisait partie de l’empire allemand et se nommait Grudenz. En tout cas ses iris ont une excellente réputation.

 Franciszek Stania fait partie de ces hybrideurs âgés qui caractérisent le monde des iris polonais. C’est un citoyen de Rybnik en Silésie. Il a enregistré quelques TB mis en vente chez son collègue Wozniak. Rybnik, cette grande ville, métropole d’une agglomération qui avoisine les 700 000 habitants se situe près de la frontière tchèque dans une contrée qui a fait longtemps partie de l’empire allemand (ou plutôt prussien) et qui n’est polonaise que depuis la fin de la dernière guerre.

Józef Koncewicz est un nouveau venu dans la société des iris de Pologne. Il a enregistré jusqu’à présent seulement quatre variétés (deux TB et deux BB). C’est un citoyen de Zielona Gora, (connue en français avant 1945 sous son nom allemand : Grünberg), chef-lieu de la province de Lubusz, limitrophe de l’actuelle Allemagne (Saxe). Cette ville est notamment connue comme la capitale du vin en Pologne car c'est la seule région de ce pays où l'on cultive la vigne. L’apparition des iris va lui fournir un nouveau domaine d’activité.

 Robert Piątek, a une quarantaine d’années, il a rejoint la MEIS il y a peu de temps, c'est un homme dynamique et décidé. Il demeure à une trentaine de kilomètres de la ville d’Opole, en Silésie. C'est lui qui s'occupe désormais de l'édition du bulletin de la Société. Il dispose depuis quelques mois d’un site Internet où il présente les iris qu’il commercialise, non seulement des variétés internationalement connues, mais aussi ses propres obtentions et celles de quelques-uns de ses collègues polonais. Si l’on se fie aux photos qu’il y publie, ses propres produits ont l’air très intéressants.

 Agé d’une soixantaine d’années, Jerzy Wożniak, est la personnalité la plus influente de la Société des iris de l’Europe Centrale. Il a enregistré un SDB, mais son affaire, ce sont les TB, qui sont au nombre de 16, à l’heure actuelle, dans les registres de l’AIS. Il est considéré comme le plus habile hybrideur de son pays et sa réputation s’étend bien au-delà dans toute l’Europe de l’Est et maintenant également en Europe de l’Ouest. Il dispose de sa propre pépinière où il fait le commerce des iris, les siens et ceux de ses voisins, dans la grosse ville minière de Rybnik, en Haute Silésie. Cette vieille ville a connu toutes sortes de tribulations au cours des siècles, dans une région politiquement instable et revendiquée longtemps par l’Autriche, la Prusse et la Pologne.

 Il ne faut pas oublier de parler de Lech Komarnicki, non seulement pour l’originalité de son parcours, mais encore pour son activité dans le monde des iris. Il s’est longtemps intéressé aux grands iris, mais les déboires subis en raison des conditions climatiques de la région où il est installé (Wielgie, un coin de la région de Torun en Poméranie-Cujavie, marécageux et où les hivers sont cruels) l’ont incité à se tourner davantage vers les iris de Sibérie et leurs hybrides interspécifiques. C’est dans ce domaine que maintenant il excelle. Il est considéré dans son pays comme le patriarche de l’iris et son autorité dans ce petit monde est évidente ; La MEIS a d’ailleurs édité un opuscule signé de lui, « Iris » qui aborde tout ce qui concerne les iris apogons. L’AIS a reconnu l’importance de son travail et lui a décerné la Médaille des Hybrideurs (Foster Medal) en 2011.

 Apparemment l’intérêt pour les iris ne touche que cette partie de la Pologne qui fut jusqu’en 1945 partie intégrante de l’Allemagne. C’est peut-être le fait du hasard. En tout cas toutes ces personnes animent et font vivre la MEIS, cette société iridophile unique en son genre puisqu’elle est supranationale et rassemble les amateurs des pays de ce que nous appelons en France l’Europe de l’Est. Le fait qu’elle existe et qu’elle prospère devrait être un encouragement pour tous ceux qui militent en faveur d’une Europe de l’iris, qui ferait le pendant dans notre partie du monde de ce qu’est l’AIS en Amérique.

En tous cas, une chose est certaine, c’est que les hybrideurs polonais ne sont pas à la traîne dans leur travail, et que les amateurs européens, échaudés par les obstacles mis à l’importation des iris d’Amérique et d’Australie, peuvent tout à fait commander en Europe de l’Est, où ils trouveront des variétés parfaitement compatibles avec leurs exigences de qualité et d’originalité.

Illustrations : 
- ‘Motylek’ (Kilimnik, 2004) ; 
- ‘Pomorze’ (Polaszek, 2000) ; 
- ‘Jazwin’ (Piatek, 2011) ; 
- ‘Krakowianka’ (Wozniak, 2008) ; 
- ‘Staromodna Dama’ (Komarnicki, 2008).

8.2.13

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Iris pompon 

On connaît les iris dit « space age » qui présentent des appendices pétaloïdes à l’extrémité des barbes. Il v falloir se familiariser avec les iris « pompon ». Comme on parle de rose-pompon. Les iris à éperons se développent dans deux directions principales : des éperons extravagants, immenses, dressés, avec des extrémités hérissées de multiples pointes ; des appendices qui s’étalent et s’arrondissent en bouquets crépus. Ce dernier avatar a été obtenu par des hybrideurs et pépiniéristes du Nebraska, au cœur des Etats-Unis, Leonard et Kathryn Jedlicka. Ils en présentent dans leur catalogue 2013.

C’est une avancée, prévisible, qui aboutira certainement, dans les années à venir, à des iris à fleurs doubles, comme chez les roses, les œillets, les pivoines et de nombreuses autres fleurs. Il faudra s’assurer que ces transformations sont stables et qu’elles ne nuisent pas à la résistance de la fleur (car plus l’alourdit, et plus l’eau risque de s’accumuler dans les pompons, plus la tige qui la supporte devra être solide pour ne pas plier, voire se briser, sous la charge. Par ailleurs les fleurs ainsi encombrées seront-elles fertiles ?

Ces questions se poseront nécessairement quand ces iris seront commercialisés. Pour l’instant ils restent à l’état expérimental.

GRACE STURTEVANT : LA PREMIERE GRANDE DAME DES IRIS

« Une bonne substance et une bonne forme, une couleur attrayante et par-dessus tout un agréable équilibre entre tous ces éléments sont les requis du premier rang ; une bonne hauteur, un bon branchement et une bonne taille des fleurs sont éminemment désirables. Les nouvelles variétés doivent pouvoir se distinguer surtout par la couleur qui doit être un signe de reconnaissance. Les variétés qui ne sont que de simples modifications ou de légères variations de ton n’ont pas leur place parmi les nouveautés de prix. Il n’y a pas un seul modèle idéal. La couleur, en masse est peut-être la plus grande contribution de l’iris à l’agrément du jardin, mais bien que beaucoup de variétés anciennes soient bonnes en groupes, la demande se porte sur les nouveautés – nouvelles combinaisons de couleurs ou couleurs nouvelles, avec accroissement de la hauteur de la plante et du calibre des fleurs. Si une variété a de l’individualité, et est plaisante, cela semble être une bonne raison pour son introduction, même si une pousse vigoureuse et un comportement sans problèmes sont aussi à bien considérer. Un haut niveau de qualités est nécessaire pour un obtenteur, s’il veut que ses introductions conservent leur valeur. » Ces propos, qui ont encore toute leur acuité, ont été tenus dans les années 1920 par Grace Sturtevant, la première grande dame des iris.

 Elle était née en 1860 à Boston, dans une bonne famille de descendants des premiers colons de l’Amérique. Son père fut le premier directeur de la « New York Experimental Station » pour les recherches en botanique et ses travaux ont eu une influence prépondérante sur les progrès de l’agriculture américaine. Mais elle eut une adolescence difficile puisque la mort prématurée de sa mère fit de la jeune fille la maîtresse de maison d’une famille de quatre enfants, jusqu’à ce que son père se remarie. Elle, l’aînée des enfants Sturtevant, suivit des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Boston, ce qui lui permit de faire le dessin de nombreuses plantes étudiées par son père.

 Elle avait beaucoup d’affinités avec son jeune demi-frère Robert Swann Sturtevant. Elle lui communiqua le virus des iris et, ensemble, ils firent l’acquisition d’une pépinière qui devint rapidement l’endroit à visiter au moment de la saison des iris. Car Grace se mit à pratiquer l’hybridation et enregistra ses premiers semis en 1912. Très vite ses obtentions furent remarquées et primées et elle acquit une réelle notoriété dans un monde encore bien petit.

Elle s’intéressa en particulier à la couleur des iris et fit des recherches scientifiques sur ce sujet. Pour elle la couleur était l’élément primordial dans l’attrait exercé sur le spectateur devant un massif d’iris, d’où ses remarques notées au début de cette chronique. A noter que le côté commercial du métier d’hybrideur n’était pas la moindre de ses soucis. Elle fut d’ailleurs la première personne à commercialiser ses propres cultivars.

 Elle a enregistré un grand nombre de nouvelles variétés, mais, avec le temps et l’approfondissement de sa connaissance des iris, elle se montra éminemment sévère avec elle-même, n’hésitant pas à retirer du marché certaines plantes déjà commercialisées, au motif qu’elle les trouvait pleines de défauts et indignes de la perfection vers laquelle elle avait choisi de tendre. Si l’on cherche un exemple de cette obsession de la perfection, il se trouve dans ‘Shekinah’ (1918), qui fut sûrement le plus bel iris jaune de son époque, avec des sépales vraiment jaune d’or et des pétales beaucoup plus clairs. Pour arriver à ses fins, par une voie encore inexplorée, elle utilisa le pollen de ‘Aurea’ (Jacques, 1830) sur un iris pallida, le plus pâle qu’elle ait trouvé. Le but atteint, elle a persisté avec ‘Gold Imperial’ (1924) et ‘Primrose’ (1925). Et n’oublions pas que ‘Shekinah’ est le parent féminin de ‘Pluie d’Or’ (F. Cayeux, 1928) qui fut à son tour le meilleur jaune de son temps ; tout comme de ‘Amber’ (Dykes, 1924).

 Grace Sturtevant est également à l’origine des iris rose orchidée, avec ‘Dream’ (1918) puis ‘Wild Rose’ (1921), tandis que ‘Rose Madder’ (1920) est dans le pedigree de variétés célèbres comme ‘Dauntless’ (Connell, 1929 - DM 29), ‘Coralie’ (Ayres, 1931 – DM 33) et ‘Rosy Wings’ (Gage, 1938 – DM 39).

 Par ailleurs, ‘Sindjkha’ (1918) en deux tons de mauve, ‘Mother of Pearl’ (1921) en bleu glacier ou ‘Taj Mahal’ (1921) en blanc pur, furent considérés longtemps comme des fleurs parfaites.

En parallèle avec les grands iris, elle travailla sur les Intermédiaires (IB) et les iris nains (SDB) ce qui n’était pas courant dans les années 20/30.

Jusqu’à son décès, en 1945, elle sera restée attachée au monde des iris qu’elle aura exploré sous tous ses aspects, avec toujours la même conviction et la même exigence. Sous ses apparences de grande bourgeoise, Grace Sturtevant a rassemblé les qualités – et les défauts – de ce qui a fait le succès et la fortune du peuple américain : intelligence, travail, audace, aptitude à entreprendre et à prendre des risques, sens des affaires… Clarence Mahan, dans la conclusion du chapitre qu’il lui a consacré dans son livre « Classic Irises and the Men and Women who Created Them », résume parfaitement la personnalité de cette femme hors du commun : « Elle a utilisé sa connaissance de la science et de l’art pour créer une beauté extraordinaire. Elle a travaillé dans un domaine considéré alors comme l’un de ceux réservés aux hommes et dans lequel les femmes ont réussi, depuis, à s’imposer. Grace Sturtevant a montré la voie. »

Sources : Anne Lowe, in ROOTS Vol. 15 Issue 2, Fall 2002 ; Clarence Mahan in Classic Irises and the Men and Women who Created Them.





 Illustrations : 
‘Shekina’ 
‘Gold Imperial’ 
‘Mother of Pearl’ 
‘Sindjkha’

1.2.13

LES DILETTANTES

X. Daniel Tauzin 

Les variétés que Daniel Tauzin a envoyées pour le concours FRANCIRIS 2007 ont attiré l’attention des visiteurs et des juges. Elles n’ont certes pas triomphé des ténors qui concouraient, mais elles auraient pu être enregistrées et méritent bien le petit coup de chapeau qui leur est rendu aujourd’hui.

- ‘Ciel d’été’ (NR circa 2005)














· ‘Eclat d’Iceberg’ (NR circa 2005) 

· ‘Eventail’ (NR circa 2005) 

· ‘Sous-Bois’ (NR circa 2005)

LA FLEUR DU MOIS

‘IRMA MELROSE’ 
(DeForest, 1955)

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au pedigree des iris, j’ai été intrigué par ce nom de ‘Irma Melrose’ que je rencontrais si souvent chez les variétés anciennes de Keith Keppel. Je voulais en savoir davantage sur cet iris un peu mystérieux, mais en dehors de la description donnée par Fred DeForest dans la Check-List 1950/59, je ne trouvais rien. J’ai même demandé à Keppel s’il avait une photo, mais il m’a répondu que sans doute en avait-il une, mais qu’il ne savait pas où la retrouver, égarée qu’elle avait pu être au moment de son déménagement de Californie vers l’Oregon. Bref je restais sur ma faim. Jusqu’à ma dernière visite au site – remarquable – du collectionneur allemand Fritz Lehmann, Iris Paradise. Je ne cherchais plus cet ‘Irma Melrose’, mais des renseignements en vue d’une chronique biographique sur Fred DeForest. Je suis donc tombé un peu par hasard sur la photo que je cherchais depuis si longtemps. Pas de doute, celle qui était sous mes yeux était bien celle de cette mythique variété !

 Irma Melrose, la dédicataire de cette fleur, était une pépiniériste bien connue dans les années50/60. Elle a mis sur le marché une quantité d’iris de cette époque, essentiellement ceux des obtenteurs californiens puisque Melrose Gardens était situé à Stockton, un pays où les obtenteurs sont installés depuis le début de la culture des iris en Californie. Après sa disparition c’est le fameux Ben Hager qui a pris sa succession dans ce lieu-culte de l’iridophilie. DeForest lui a donc dédié cet iris, considéré dès son apparition comme l’un des plus importants de sa génération.

La description officielle de ‘Irma Melrose’ est la suivante :
« TB, MO, 95cm. Pétales jaune citron ; sépales blancs teintés citron, bords jaune citron ; subtil pointillé autour des barbes, seule indication de l’origine plicata. Caroline Jane X Rodeo. »

‘Caroline Jane’ (DeForest, 1951) est un plicata mauve pâle ; ‘Rodeo’ (DeForest, 1947) est un autre plicata, jaune aux bords, celui-là, avec un léger picotis brunâtre sous les barbes. C’est de cette variété-là que ‘Irma Melrose’ tient son aspect.

 Lorsque Keppel a décidé de consacrer l’essentiel de son activité d’hybrideur aux iris plicatas, il a choisi de travailler à partir d’un couple devenu son fétiche : (Irma Melrose X Tea Apron). ‘Tea Apron’ est un produit des frères Sass, enregistré en 1960 par leurs successeurs (après que la pépinière ait été dispersée, ce qui fait que l’on ne connaît pas précisément ses origines). C’est le point d’achèvement d’une lignée dont les éléments de base se nomment ‘Blue Shimmer’ et ‘Minnie Colquitt’. Le caractère plicata y est concentré sur le haut des sépales.

 Le couple (Irma Melrose X Tea Apron) se rencontre dans les origines d’une bonne part des iris Keppel, soit à la première génération, soit, évidemment, chez les descendants de celle-ci. Pour n’en citer que quelques-uns, prenons, dans l’ordre chronologique : · ‘Generosity’ (1979), jaune crème avec auréoles citron sous les barbes ; · ‘Mistress’ (1980), plicata rose dragée saupoudré de rose plus vif ; · ‘Broadway’ (1981), brillant variégata-plicata ; · ‘Goddess’ (1981), crème rosé aux épaules plus sombres ; · ‘Theatre’ (1981), modèle de plicata bleu marqué d’indigo ; · ‘Pink Froth’ (1985), joli plicata rose orchidée ; · ‘Daredevil’ (1988), le tout premier plicata pervenche à barbes minium ; · ‘Flights of Fancy’ (1993), iris luminata typique ; · ‘Mind Reader’ et ‘Spirit World’ (1994), frères de semis, autres exemples du type luminata ; · ‘Fancy Woman’ (1995), enfin, également luminata, qui pourrait bien a manqué de peu la Médaille de Dykes en 2004.

Les petits enfants du couple sont fort nombreux car les iris cités ci-dessus, pour ne parler que d’eux, ont eu une descendance impressionnante, notamment en ce qui concerne ‘Broadway’ et ‘Goddess’. En dehors de Keppel, quelques autres hybrideurs ont suivi son exemple et utilisé aussi ‘Irma Melrose’. Citons Merle Daling (‘Beckon’, 1979), Gordon Plough (‘Fabrique’, 1973), Glen Corlew (‘Franciscan Friar’, 1966) ou Ben Hager (‘Decolletage’, 1970).

En découvrant la photo de cette variété, je me suis dit qu’il était important que je fasse profiter les lecteurs d’Irisenligne de cette image rare d’un iris non moins exceptionnel.




Illustrations : 
 ‘Irma Melrose’ 
‘Rodeo’ 
‘Fabrique’ 
‘Decolletage’

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Le catalogue Keppel 2013 est arrivé ! 

Recevoir le catalogue de K. Keppel est toujours un moment de bonheur. Cette année, ce n’est qu’un dépliant de 6 pages recto-verso, mais qu’importe puisqu’il contient la production – raisonnable- - du plus grand obtenteur du moment. Cinq grands iris, deux iris de bordure et le premier iris d’un nouveau venu, Philip W. Remare, le protégé (et peut-être l’héritier, en tout cas l’élève) du maître. Tout cela est bien joli. Vivement qu’on puisse en profiter !


QUAND S'EFFACE LA COULEUR

L’exercice d’aujourd’hui n’a rien de scientifique. C’est une sorte de jeu qui exploite l’infinie variété des coloris d’iris à partir du rôle plus ou moins influent des gènes inhibiteurs des pigments apparus sur les iris de Paul Cook. Les obtenteurs ont réussi à créer des variétés où la couleur, le jaune en l’occurrence, peu à peu, disparaît sous l’effet du gène qui le paralyse. La fleur est d’abord presque entièrement jaune, puis la couleur s’efface…

 ‘Risen Star’ (Maryott, 1991) – (Radiant Energy X Sound of Gold)
« Fleur ondulée jaune citron moyen, éclair blanc sur les sépales ; barbes jaunes »
L’effet du gène inhibiteur reste très restreint : seule une petite zone située sous les barbes a perdu sa coloration naturelle. Il s’agit d’un modèle très fréquent, qui s’est développé après l’apparition des fleurs uniformément jaunes.

 ‘Reta Fry’ (Terrell, 1964) – (semis Sass)
« Grande fleur jaune »
 La description est un peu brève et incomplète, et nous restons sur notre faim en ce qui concerne les origines, à défaut de disposer des carnets des frères Sass. Il en est souvent ainsi à l’époque de cet enregistrement. Cette fois, le gène inhibiteur se manifeste plus énergiquement : le sépale est presque intégralement vidé de sa pigmentation. Seul le cœur et l’extrême bord restent colorés. Cet iris a été largement utilisé en hybridation. Le plus éminent de ses descendants est sans doute ‘Peace Offering’ (Ghio, 1971) ; Son obtenteur en a fait un usage extensif puisqu’il en a enregistré 36 descendants ! Parmi ceux-ci, des variétés fameuses comme ‘Bicentennial’ (1975), ‘Creme de Creme’ (1978), ‘Speculator’ (1982), ‘Malaguena’ (1984), ‘Esmeralda’ (1987), ‘Olden Days’ (1988)…

 ‘Patrician’ (Nesmith, 1952) – (semis Hall)
« Unicolore blanc ; couverture de jaune baryum sur les sépales, autour de la barbe du même jaune »
C’est au tour des pétales d’être contaminés. Le jaune se réfugie sur les côtés des sépales et au cœur de la fleur. La fleur est des plus originale car ce modèle n’est pas courant. De nombreux hybrideurs ont fait usage de ‘Patrician’, mais aucune variété issue de cet iris n’a atteint la célébrité.

‘Sun King’ (Stahly, 1977) – (Lilac Mist X Meghan)
« Fleur ondulée d’un blanc chaud, jaune vif à la base des sépales et sur les épaules ; brillantes barbes jaunes. »
Le rôle du jaune est de plus en plus restreint. Seule une petite trace se maintient au profond du cœur de la fleur et sur les styles. Ce modèle, sans être fréquent, se rencontre assez souvent. Le plus éminent des descendants de cette variété est l’iris de bordure ‘Borderline’ (Ghio, 1983) qui, lui, est un amoena jaune.

L’étape suivante sera la disparition complète de la couleur jaune, à l’exception des barbes qui feront un peu plus de résistance. On peut en prendre pour illustration le « vieux » ‘New Snow’ (Fay, 1946) – (Snow Flurry x Katherine Fay), qui est l’archétype de ce modèle. ‘New Snow’ fait partie du club assez fermé des variétés dont la descendance enregistrée au premier rang dépasse la centaine. C’est 156, dans le cas présent. Cela ne veut pas dire que tous ces rejetons soient des iris blancs à barbes jaunes, non ! Néanmoins la présence du gène « progenitor » est la raison essentielle de cet usage abondant. ‘Arctic Flame’ (Fay, 1957), ‘Moon Crest’ (Rudolph, 1963), ‘Champagne Music’ (Fay, 1964), ‘Powder Snow’ (Schreiner, 1970) font partie de ces variétés exploitant les aptitudes de ‘New Snow’, et leur propre descendance font que l’on est en face d’une variété essentielle , qui mériterait une chronique rien que pour elle.

Nous aurions pu ajouter à cette liste une autre forme de disparition des pigments jaunes, celle qui frappe des fleurs comme ‘Bride’s Halo’ (Mohr, 1971). La coloration est chassée vers les bords des parties florales et se maintient sous forme d’un étroit filet coloré. Ce modèle est aussi celui de ‘Old Flame’ (Ghio, 1973) ou de ‘Creme de Creme’ ( Ghio, 1978), cités plus haut.

Avec ces différents iris on a un aperçu de l’infinie variation des couleurs obtenues au fil du temps. C’est l’un des plaisirs qu’on retire de la fréquentation des iris. Il n’y a pas de raison de s’en priver !