28.11.22

UNE POSE

Pas de nouvelle chronique cette semaine. Une interruption temporaire. Reprise vendredi prochain !

20.11.22

ROSES DE CAYEUX

Les premiers iris roses sont apparus dès le début des années 1920. Cette émergence est pratiquement concomitante de la tétraploïdie et, d'ailleurs, elle en est une conséquence . Mais ce n'est qu'à partir des années 1940 que le rose, qui était jusqu'alors plutôt un jaune rosé, est devenu vraiment rose et s'est répandu partout dans le monde, grâce au travail de Orville Fay et de David Hall. Cependant la famille Cayeux ne s'est pas précipitée pour enregistré ses premiers iris roses. Sauf erreur de ma part, il a fallu 1960 et l'iris baptisé 'Dentelle Rose' pour découvrir la première variété de cette couleur dans la production de l'illustre famille. 'Dentelle Rose' se rattache aux tout premiers iris roses puisque dans son arbre généalogique on trouve 'Pink Cameo' (O . Fay, 1944) et 'Overture' (D. Hall, 1944), tous deux faisant partie des précurseurs. 


 Après cette expérience il faut attendre 1978 pour que la catalogue Cayeux s'enrichisse de deux nouveaux iris roses : 'Premier Bal' et 'Nuage Rose', même si le premier, d'un rose orchidée soutenu, est plutôt à classer dans les roses « pink » que dans les roses « rose ». Jean Cayeux ne devait sans doute guère apprécier ce coloris (à moins que cela ne soit que par souci de perfectionnisme) puisqu'il faut attendre plus de dix ans avant qu'il n'en enregistre un nouveau. Ce nouveau c'est 'Perle Rose' (1990), une variété franchement rose qui a pour parents des iris roses de haute réputation : 'Vanity' (B. Hager, 1974, DM 1982), 'Pink Taffeta' (N. Rudolph, 1965, DM 1975) et 'Fashion Fling, (D. Hall ; 1965). 


 'Hélène C.', (J. Cayeux, 1995) est l'enregistrement suivant. C'est un rose orchidée vif, avec de jolies fleurs, mais peut-être un peu « tape-à-l’œil »! Là s'arrête la production de Jean Cayeux. C'est Richard qui, dès lors, va prendre le relais. Il semble qu'il soit plus intéressé que son père par l'obtention d'iris roses. Il adopte une formule qui lui est propre pour aboutir dans ce travail : Il associe une variété rose clair ou moyen et une variété beaucoup plus saturée, voire même teintée de rose orchidée, c'est à dire avec une pointe de bleu. Ce sera la cas pour sa première tentative, qui s'appellera 'Starlette Rose' (1995). L'association rose clair/rose foncé sera celle de 'Ovation' (C. Tompkins, 1969) pour la partie de teinte vive, et de 'Premier Bal' (J. Cayeux, 1978) pour le rose pastel ; pour faite bonne mesure, et s'assurer les qualités de grands faiseurs, 'Pink Angel (N. Rudolph, 1972) et 'Playgirl' (J. Gatty, 1975) seront mis à contribution. Le résultat est une fleur rose bien ronde, avec une belle barbe rouge. 


 Pour continuer sur le même principe, 'Buisson de Roses' apparaîtra en 1997. C'est le produit du rose clair 'Paradise' (J. Gatty, 1979), et du rose vif 'Hélène C.' (J. Cayeux, 1995). C'est un bel iris tirant sur le rose saumon avec une belle barbe minium. Cette variété sera suivie immédiatement par 'La Vie en Rose' (1999) qui associe cette fois 'Hélène C.' et un autre rose de Gatty, 'Eden' qui assure le côté clair du croisement. Puis viendra 'Succès Fou', en 2000. Cette fois on reprend le croisement qui a donné naissance à 'Buisson de Rose', auquel on ajoute le touche nettement plus vive de 'Coming Up Roses' (J. Gatty, 1981) qui est l'une des dernières obtentions de Joë Gatty, et aussi d'une forme beaucoup plus moderne. 


 Il faudra attendre 2006 pour découvrir un nouveau rose au catalogue Cayeux. 'Alerte Rose' procède d'un autre plan que ses prédécesseurs puisque il est issu d'une association d'iris orange. D'ailleurs il est lui-même d'un rose nettement saumoné. Cette coloration lui donne toute son originalité. La combinaison fréquemment utilisée (rose vif x rose tendre) à de nouveau été mise en œuvre pour la variété suivante. 'Je l'Adore' (2006, comme la précédente) se trouvent réunis 'Buisson de Roses' de 1997 et un rose très vif de Ben Hager : 'Prestige Item' (1991). On aurait pu s'attendre à un rose particulièrement vif, mais ce n'est pas le cas. C'est un rose original, à base de rose moyen et de rose saumon au cœur et sur les épaules. 

 Quatre ans plus tard, 'Rose de la Vallée ' (2010) qui est basé sur l'excellent rose de Keppel 'Happenstance' (2000) allié à 'La Vie En Rose' ; ce couple étant enrichi par l'orange 'Good Show' (B. Hager, 1987). Le résultat tire nettement sur le rose saumon, teinte visiblement très appréciée par Richard Cayeux. Ce qui n'empêche pas l'apparition de 'Subtilité' (2013), qui fait partie des roses clairs . Cette teinte pastel est due à l'apport de 'H.C. Stetson' (R. Stetson, 2003), l'une de mes variétés favorites, en rose à peine coloré. 


 Le délicieux rose tendre de Schreiner 'June Krausse' (2009) a été croisé avec le riche 'Hortensia Rose' (R. Cayeux, 2001) pour parvenir à 'Ballet du Bolchoï' (2020), rose qualifié de « pure et intense », à la fleur admirablement bien faite et aux ondulations profondes. 'June Krausse' a encore été mis à contribution pour l'obtention de 'Rose Attitude' (2020) : un rose tendre dont la fleur est de la même qualité que celle de son demi-frère 'Ballet du Bolchoï'. En 25 ans Richard Cayeux a introduit seulement 10 vrais iris roses. C'est relativement peu. Mais ce sont tous des iris qui font partie de ses plus réussis. Comme il n'a pas cessé d'hybrider, on peut certainement espérer d'autres variétés aussi intéressantes !

13.11.22

EXOTIQUES !

On peut entreprendre une collection d'iris sans autre but que d'amasser des fleurs. On peut aussi se fixer pour objectif de rassembler des variétés de telle ou telle catégorie, de tel ou tel modèle... Quand j'ai commencé à réunir des iris, je me situais sans doute dans la première série : je m'étais pris de passion pour cette fleur et je souhaitais avoir la possibilité de jouir d'un vaste choix. D'où l'acquisition chaque année du plus grand nombre possible de nouvelles variétés, dans la mesure évidemment de mes moyens ! Au bout de quelques temps cependant je me suis intéressé aux iris que je jugeais les plus originaux, et en ce domaine les catalogues des pépiniéristes français m'ont paru un peu conventionnels. Le choix qu'ils proposaient n'avaient pas pour but de permettre à leurs clients déjà bien pourvus, de satisfaire leurs envies de fantaisie ou d'originalité. Ce n'est pas ces iris-là qui allaient étoffer leur chiffre d'affaire ! Logiquement les catalogues proposent des variétés superbes, qui poussent bien, et qui sont de nature à satisfaire le plus grand nombre, chaque producteur orientant ses choix en fonction de ses goûts personnels et de son souhait de se distinguer de ses confrères. Dans cette perspective les catalogues français des années 1980 et 1990 offraient un choix remarquable, qui faisait honneur la sensibilité et au professionnalisme de leurs éditeurs. Mais à ce moment j'étais tenté par des plantes que l'on ne trouvait pas ailleurs. J'imaginais que d'autres collectionneurs étaient dans le même état d'esprit, et je me suis lancé dans la recherche de ces personnes. Cette recherche a été couronnée de succès. De nombreux collectionneurs français ont pris contact avec moi pour me proposer les oiseaux rares de leurs collections , en échange de ce que j'avais de plus exceptionnel à leur offrir. Parallèlement j'ai aussi échangé avec des iridophiles étrangers, essentiellement européens, mais aussi beaucoup plus exotiques : américains, sud-africains, puis ouzbeks et russes... En Europe même je ne me suis pas contenté de nos voisins allemands, anglais et italiens, mais j'ai contacté des collègues belges, suisses puis à la faveur de la fin de l'Union Soviétique, tchèques, slovaques, ukrainiens... Des relations cordiales et même amicales se sont développées un peu partout en France et dans le monde. Et ma collection d'iris s'est enrichie de fleurs hybridées ici et là, chez des amateurs éclairés comme chez de véritables professionnels. Tout ce qui m'est parvenu ainsi n'a pas toujours été d'une qualité parfaite, mais des variétés très intéressantes sont aussi apparues. Surtout j'étais à peu près toujours le seul en France à les cultiver. Cela a été l'occasion de découvrir des iris différents, voire parfaitement exotiques, dont certains méritent qu'on fasse leur connaissance de façon un peu plus approfondie. 

 Commençons par nos proches voisins. La Grande-Bretagne précisément. Curieusement, ce grand pays d'iris, qui fut même le premier d'entre tous au tournant du 20e siècle, n'est plus guère représenté dans nos catalogues. Pour se procurer des variétés anglaises, les opportunités sont rares. Dans les années 1980/90 Lawrence Ransom en proposait quelques-unes. C'est ainsi que j'ai pu acquérir 'Early Light' (Nora Scopes, 1983), joli jaune éclairci au centre de sépales, ou 'Buckden Pike' (B. Dodsworth, 1985), d'un blanc crémeux avec une matière charnue, Médaille de Dykes anglaise de 1987. 



 Dans les années 1980, trouver des iris en provenance d'Allemagne n'était pas chose facile, parce qu'aucun pépiniériste français n'en proposait. C'est par l'entremise d'une amie allemande que j'ai pu me procurer un certain nombre de rhizomes de variétés obtenues outre-Rhin. Parmi ceux-ci : 'Berthalda' (E. Woerfel, 1984), 'Mandy G' (M. Beer, 1991) ou 'Kräehenwinkel Gold' (H. Moos, ca 1985). le premier provient d'un amateur éclairé, ancien dirigeant de la société allemande des iris, le second, d'un noir en avance pour son époque, est l'enfant d'un obtenteur prolifique dont les production sont souvent à l'honneur dans les compétitions européennes, le troisième, non enregistré, sort du jardin de l'un des plus anciens et des meilleurs obtenteurs de son pays, dont les hybridations se sont fait remarquer à Florence et ailleurs. 




 Passons en Italie, une grande nation pour les iris mais qui a longtemps souffert de ce que ses obtenteurs ne prenaient pas la peine de faire enregistrer leurs plantes. Dans les années 1980/1990 il était difficile de se procurer des variétés italiennes. On en n'est plus là aujourd'hui où de nombreux hybrideurs italiens n'hésitent plus à faire connaître leur talent dans toutes les compétitions européennes. Ma première acquisition a été 'Beghina' de Gina Sgaravitti, un « vieil » iris qui, par je ne sais quel hasard s'est retrouvé dans plusieurs jardins français. J'ai été attiré par sa couleur peu commune et j'ai apprécié sa vigueur et sa floribondité. Puis je me suis lié d'amitié avec Augusto Bianco et nous sommes ainsi convenus qu'il m'enverrait de temps en temps quelques-unes de ses obtentions pour qu'elles soient testées dans des conditions de culture autres que celles de leur Piémont natal. De nombreux iris qui sont apparus à son catalogue ont connu auparavant le sol de Touraine. C'est le cas pour une variété qui, finalement, n'a pas été retenue pour un problème de rigidité des tiges, mais qui au plan de la fleur proprement dite était une jolie chose. Pour ma pratique personnelle je lui ai donné le nom « de jardin » de 'Dorabella', par allusion à l'une des héroïnes de l'opéra « Cosi Fan Tutte ». Une autre personne qui m'est chère est Valeria Romoli, qui fut longtemps la maîtresse des lieux du concours de Florence et qui s'est aussi exercée à l'hybridation. Son 'Verde Luna' (1996) m'a séduit par sa couleur peu courante. Il a bien prospéré dans la douceur tourangelle. 




 Des voisins de l'Italie, la Suisse et la Slovénie, j'ai trouvé de quoi satisfaire ma curiosité internationale ! Au nord de Lausanne, au pied du Jura, le château de Vullierens est la propriété du Docteur Bovet, qui y a développé une importante collection d'iris, avec l'aide d'un grande spécialiste Gaby Martignier. En 1985 j'ai fait l'acquisition de quelques-unes de leurs hybridations et je n'ai pas regretté mon achat. Il a contribué à ma connaissance du monde des iris et à mon jugement des iris eux-mêmes. Cet achat comprenait ‘Etoile’, qui me rappelle que les iris n’ont pas toujours eu des pétales gaufrés, des sépales rigides et horizontaux et tout plein de gracieuses ondulations. Au demeurant les fleurs simples, « tailored » comme on dit, ne manquent pas de charme sur une variété comme celle-là. Isidor Golob, slovène, est un iridophile averti et un homme charmant. Il crée des iris à son image, sans prétention, qui témoignent de sa passion. 'Juna Somero' (1997) est l'une des premières variétés qu'il ait enregistrées. Il a entre autres la particularité de porter un nom exprimé en espéranto ; il est peut-être le seul dans ce cas ! 



 La Slovénie fait partie des Etats dits « de l'Est ». Dans cette situation on trouve aussi la Slovaquie qui s 'est distinguée en étant la patrie de Ladislaw Muska, un précurseur en matière d'iris dans cette partie de l'Europe. J'ai lié avec lui des liens d'amitiés que seule sa mort a pu défaire. Pendant des années nous avons échangé des iris, ce qui a valu à ma collection d'être très certainement la plus riche de France en matière de variétés Est-européennes. Celles qui me plaisent le plus sont sans doute 'Xochipili' (1997) et 'Don Epifano' (1995) mais dans sa vaste production il y en a beaucoup d'autres qui mériteraient d'être plus connues, comme cette 'Madame Chirac' (2000) dédiée à l'épouse de notre ancien Président ! 



Même pendant la sombre période du communisme, la République Tchèque – à cette époque la Tchécoslovaquie – possédait une activité iridophile remarquable. C'est ainsi qu'en 1985 'Libon', variété obtenue par Vojtech Smid, a remporté le Florin d'Or. Parallèlement, le jardin pragois de Pruhonice acquérait une réputation internationale, sous la direction de Milan Blazek, éminent spécialiste des iris et hybrideur à ces heures. Dès que les relations internationales ont été rétablies, de nombreux hybrideurs se sont manifestés. Zdenek Seidl est l'un des plus actifs et ma collection recelait plusieurs de ses variétés, comme 'Pozdni Leto' (1997), d'un joli jaune pêche, ou 'Modre Pondeli' (1997), amoena mauve. 



 De même qu'en République Tchèque, un vaste mouvement iridophile s'est développé en Pologne. J'ai fait la connaissance d'une personnalité originale bien connue là-bas, le comédien et metteur en scène Lech Komarnicki. Ce n'est pas de l'artiste dramatique dont nous allons parler de lui ici, mais du collectionneur d'iris, obtenteur curieux de croisements insolites. Plusieurs échanges de variétés m'ont permis d'acquérir, par exemple, 'Evelyn Likes Me' (2005), 'Exploding Sun' (2003), ou 'Tajemnica' (2005), bien avant qu'ils ne soient enregistrés. 



 Je suis entré en relation avec un homme qui allait devenir une personnalité du monde des iris : Sergueï Loktev. Cet ancien garagiste a tout plaqué pour se consacrer entièrement aux iris. Il a fait le tour du monde, dans les conditions les plus rocambolesques, pour visiter les jardins des meilleurs obtenteurs. A ses tout débuts, il m'a envoyé un colis de variétés datant de la toute fin de l'URSS, en particulier des obtentions d'un ancien officier de l'armée rouge, Vitali Gordodelov, retiré dans le nord du Caucase. Parmi celles-ci le mauve 'Graf Tolstoï' (1995) et le blanc 'Elbruz Almazny' (1995), bien représentatif de ce que l'on faisait à l'époque et dans les conditions locales. 



 On ne peut pas terminer cette énumération sans parler des iris d’Ouzbékistan, œuvre d'Adolf Volfovitch-Moler, et principalement de ceux qui ont créé la surprise en s'imposant à Florence en 1995, 'Simfoniya' (1996) et 'Ikar' (1995). Nos échanges m'ont permis de cultiver une grande partie de ses obtentions : 'Abadiyat','Aelita', Askiya' 'Aziat', 'Babiye Leto', 'Carnival Night', 'Chimgan', 'Happy Childhood', 'Morskoy Priboy', 'Rah', 'Rah Rah Boy', 'Tashkent', Vdokhnoveniye', 'Vecherniye Platiye', 'Vecherniaya Skazka', 'Vodevil', 'Vostochny Ornament', 'Zolotaya Korona'. Une série spécialement précieuse! 




 J'aimais beaucoup ces variétés peu courantes, non pas parce qu'elles étaient d'un caractère exceptionnel, mais parce qu'elles étaient représentatives du monde des iris dans son intégralité et dans ses particularités...




5.11.22

LA FLEUR DU MOIS

‘COUP DE FOUDRE’ 
Lawrence Ransom, 1993  
'Pink Sleigh' X 'Opium' 

 Tous les pépiniéristes vous le diront, les iris roses sont toujours parmi les meilleures ventes. Mais si Lawrence Ransom a sélectionné 'Coup de Foudre' ce n'est certainement pas en vue de faire une bonne affaire commerciale ! S'il y a quelque chose dont il se moquait c'est bien de savoir si un iris allait être un succès commercial ! La seule chose qui comptait pour lui c'était la beauté et la perfection formelle d'une nouvelle obtention. Il y ajoutait le sens inné de l'élégance et de la classe. Ses obtentions forment à coup sûr l'aristocratie des iris. 'Coup de Foudre' est un membre à part entière de cette aristocratie. 

 En 1993 quand 'Coup de Foudre' apparaît, Ransom n'en est encore qu'à ses débuts. Sa carrière d'hybrideur n'a commencé qu'en 1991. Elle durera une trentaine d'années, qui sont autant de jalons vers la perfection. Une perfection doublée d'un éclectisme exceptionnel puisqu'il a abordé toutes les catégories d'iris. Avec autant de succès dans chacune. Et les grands iris (TB) ne constituent pas sa catégorie favorite, car il aimait la diversité et se plaisait dans la difficulté. 

 Pour 'Coup de Foudre' il n'a pas cherché un croisement compliqué. Il s'est contenté d'une variété américaine de grande classe et couronnée de louanges, 'Pink Sleigh' (N. Rudolph, 1970), un enfant du médaillé de Dykes 'Pink Taffeta' (N. Rudolph, 1965) qui est un rose « pink » excellent à tous points de vue. Ce grand classique a été associé à quelque chose de plus original, 'Opium' (P.C. Anfosso, 1984), un rose vif teinté de mauve, dont Ransom a fait abondamment usage dans ses croisements. Rose x rose, on est dans la tradition de l' « in breeding » utilisée de tous temps pour améliorer les caractéristiques d'un rejeton. Cet 'Opium', vraiment très particulier est le frère d'une variété encore plus remarquable qui s'appelle 'Caramel Mou' (1985). Sous ce nom qui semble bien peu commercial se cache un bel iris d'un beige violacé, d'un coloris peu courant lui-même en provenance de 'Bateau Ivre' (P.C. Anfosso, 1980), qui devrait plaire à Keith Keppel au moment où ce dernier recherche des fleurs comportant une large flamme bleue sur les sépales. Le trio 'Bateau Ivre', 'Opium' et 'Caramel Mou' devrait être une vedette dans une collection de variétés qui sortent du commun où, d'ailleurs toute la production de Pierre Christian Anfosso devrait se retrouver tant elle est rare et séduisante. 

 Je trouve que l'on décèle beaucoup de points commun entre les productions de Lawrence Ransom et celles de Pierre Christian Anfosso. C'est à l'évidence le cas entre le 'Coup de Foudre' dont on parle aujourd'hui et 'Paris-Paris' (de 1995 mais non enregistré) ; peut-être est-ce dû à la présence de 'Pink Sleigh' au pedigree de l'un et de l'autre ? 

 Lawrence Ransom ne se souciait guère de la diffusion de ses obtentions. 'Coup de Foudre' ne doit pas s'être beaucoup éloigné du jardin de son obtenteur ! En tout cas il n'a eu aucun descendant officiel... Ce n'est donc pas à partir de lui que l'on va établir un volumineux arbre généalogique ! Il n’empêche que toutes ses qualités méritent bien qu'il dispose d'une chronique dans nos « Fleurs du Mois ». 

 Illustrations : 


 'Coup de Foudre' 


 'Opium' 


 'Pink Sleigh' 


 'Bateau Ivre' 


 'Paris- Paris'