27.8.21

ECHOS DU MONDE DES IRIS

En Ukraine 

L'Ukraine, qui fait partie des pays où les iris ont pris une grande place depuis son arrivée parmi les pays démocratiques, s'est dotée d'une compétition interne qui couronne la meilleure variété de l'année. Cette fois c'est 'Melody of Skoryk' (Igor Khorosh, ) qui a triomphé. Si, en France on connaît Igor Khorosh, qui a été juge à FRANCIRIS©, en Occident on en est toujours à s'interroger sur le niveau des productions nationales dans les pays de l'ex-URSS, car leur faible participation aux concours internationaux n'a pas encore permis de les apprécier pleinement. On connaît un peu mieux les productions tchèques, slovaques ou polonaises qui ont fait désormais leurs preuves. 

 Illustration : 


'Melody of Skoryk' 

 Aux États-Unis 

Les résultats complets de l' « AIS International Iris Competition » qui s'est déroulée cette année, et pour la première fois, aux États-Unis ce dernier printemps figurent évidemment dans le bulletin trimestriel de l'AIS. N'en étaient connus jusqu'à présent que les belles performances des iris français. Voici le podium : 
1) 'Lamoyne Elizabeth' (Jim Hedgecock, 2020) 
2) 'Jedi Master' (Ginny Spoon, 2018) 
3) 'All Too Exciting' (Paul Black, 2018). 
Ces variétés, très récentes, sont peu ou pas du tout connues dans notre pays. 

Illustrations : 


'Lamoyne Elizabeth' 


'Jedi Master' 


'All Too Exciting' 

 En Allemagne 

 En réalité on connaît peu, chez nous, les variétés allemandes. Les obtenteurs de ce pays sont pourtant actifs et talentueux. C'est le cas par exemple de Pia Altenhöfer, une dame qui a résolu le problème de l'attribution d'un nom à ses iris : elle leur en fabrique un, totalement imaginaire, en alignant des lettres de façon à former un mot qui sonne bien à l'oreille mais n'a aucun sens particulier. C'est le cas pour deux de ses dernières obtentions, qui se sont distinguées au dernier Concorso de Florence, mais ne seront enregistrées qu'en 2022 : 'Jachitropan' et 'Humpogroll'. 

 Illustration : 


' Humpogroll' 

 En Pologne 

 Les palmarès tombent actuellement comme les fruits mûrs. Voici celui du concours de Munich 2021 : 
1. 'Invitation to Poland' (Robert Piatek, 2014) 
2. semis de Pia Altenhöfer (voir ci-dessus) 
3. semis de Margitta Herrn 
 viennent ensuite : 
 4. 'Just the Ticket' (Schreiner, 2018) 
5. semis de Klaus Burkhardt 
 6. semis de Michelle Bersillon 

 Robert Piatek recueille le fruit de ses constants progrès. On ne voit pas assez ses iris en France pour les apprécier pleinement... Quant à Michelle Bersillon, c'est une habituée des places d'honneur, en particulier à Munich. 

 Illustrations : 


'Invitation To Poland' 


'Just the Ticket' 

 Aux Pays-Bas 

Loïc Tasquier a annoncé ce qui suit : « 'Kenavo' (1) a reçu de la British Iris Society un Award of Garden Commendation 2021 et surtout, la récompense du meilleur iris 2021, le Souvenir de M. Lemon trophy. » 
Ajoutons qu'un autre de ses iris, l'IB 'Hymke' (2015) a également reçu un AGC. Beau tir groupé ! (1) 

'Kenavo' (2018) est un BB « nouvelle génération » issu du croisement entre un TB et un MTB tétraploïde rose : 'Coral Caper' (Aitken, 2007). 

Illustrations : 


'Kenavo' 


'Hymke' 

 En Australie 

A l'automne dernier l'Iris Society of Australia a décerné sa Médaille de Dykes. Le bénéficiaire a été 'New Year's Kiss' (John Taylor, 2016), un magnifique TB uniformément bleu. J. Taylor prend désormais la succession de son beau-frère Graeme Grosvenor en tête de la hiérarchie des hybrideurs australiens. 

Illustration : 


'New Year's Kiss'

PALMARÈS ET COMMENTAIRES (II) 

Les deux lauréats de la Dykes Medal 2021 (Un au titre de 2020, l'autre à celui de 2021) appartiennent à deux écuries différentes, celle de K. Keppel pour 'Reckless Abandon ', celle de T. Johnson pour 'Daring Deception', mais leur pedigree révèle qu'en fait ils doivent l'essentiel de leurs gènes à l'écurie de Barry Blyth, en Australie. 

'Daring Deception' résulte d'un croisement « inter-hémisphérique ». A l'automne, Tom Johnson se rendait en Australie, dans les terres de Barry Blyth. C'est alors le printemps austral et les innombrables variétés cultivées par Blyth y étaient en fleur. Johnson y faisait son marché et réalisait des croisements de toutes sortes. Au printemps suivant, c'est à dire à l'automne en Australie, Blyth lui envoyait les graines obtenues, lesquelles commençaient une vie américaine qu'on peut qualifier de « normale ». Dans le cas de 'Daring Deception', le croisement australien a été exploité directement, mais en d'autres occasions, le semis originaire d'Australie aurait pu être de nouveau croisé avec une variété autochtone pour donner naissance à une variété américaine de deuxième génération. 

L'origine de 'Reckless Abandon' est strictement identique : Keppel est allé en Australie, il a réalisé des tas de croisements, il a reçu ses graines quelques mois plus tard, et l'affaire a été faite ! 

Ce qui est amusant c'est que dans les pedigrees de l'un et de l'autre on découvre un ancêtre commun, 'Man About Town', un intéressant variegata datant des années 1990. Voilà donc deux lauréats, honorés la même année, qui se trouvent être vaguement cousins ! Le cas est peu banal. 

Par l'intermédiaire de ces deux iris, c'est en fait Barry Blyth qui se trouve honoré. Ce qui n'est que justice et qui contourne l'obstacle juridique qui interdit à une variété née hors des USA ou du Canada de recevoir la Médaille de Dykes. 

Pour être juste il faut dire qu'un quatrième personnage est intervenue dans la partie, Joseph Ghio, qui, lui, n'a pas fait le voyage dans l'hémisphère sud, mais qui est un ami des uns et des autres, et dont les variétés interviennent dans les croisements de Barry Blyth, tout comme dans ceux de Keppel ou de Johnson. Dans le cas présent son 'Starring' figure dans les origines de 'Daring Deception' comme dans celles de 'Reckless Abandon'. 

La procédure appliquée pour ces deux variétés de haute classe est aussi celle qu'a utilisé notre obtenteur français Roland Dejoux qui s'est retrouvé plusieurs fois chez Barry Blyth en même temps que Keppel et Johnson ! Et cela ne lui a pas mal réussi puisque la moitié des variétés qu'il a enregistrées en 2019 et 2020 résultent de ces croisements, comme, par exemple, le variegata original et bien nommé, 'Australian Friend', ainsi que cet autre variegata, 'Soleil sur Uluru', qui se trouve être aussi un descendant de 'Reckless Abandon' ! 

Daring Deception  
'By Jeeves' X semis Blyth O77-A: ('Hold My Hand' x 'Brave Face') 
 By Jeeves = 'Gypsy Geena' X 'Decadence' 
 Gypsy Geena = ('Crazy For You' x 'About Town') X 'Pharaoh's Spirit' 
 Decadence = 'Temple Of Time' X 'Louisa's Song' 
 Hold my Hand =  'Silk Romance' X semis # F175-1, frère de semis de 'Shadows'  
 Silk Romance = 'Cloud Berry' X 'About Town' 
 Shadows =  'Man About Town' X semis # D61-1, frère de semis de 'Poetess' 
Brave Face = Inconnu X 'Starring' 
 Starring =  ('Notorious' x (('Success Story' x ('Fancy Tales' x 'Alpine Castle')) x (('Persian Smoke' x 'Entourage') x (('Strawberry Sundae' x ('Artiste' x 'Tupelo Honey')) x frère de semis de 'Borderline')))) X 'Romantic Evening' 
 
Reckless Abandon 
 semis Blyth L304-1, frère de semis de 'Platinum Class'  X 'Pirate Ahoy'.  
 Platinum Class = ('Man About Town' x 'Island Dancer') X 'Fogbound' 
 Pirate Ahoy = (semis Keppel # 93-81D, parent mâle de 'Opposing Forces' (1) , x 'Starring') X 'Snowed In' 
 (1) = ('Spring Shower' x semis # 89-38A: ((('Vivien' x 'Battle Fury') x (('Skyblaze' x (semis # 78-52C, parent femelle de'Skyblaze', x 'Vivien'))) x 'Twilight Blaze')) 

Illustrations : 


'Man About Town' 


'Starring' 


'Australian Friend' 


'Soleil sur Uluru'

20.8.21

LES SEVENTIES (1979)

'Battle Star'

'Beverly Sills'
'Beyond'
'Burgundy Brown'
'Copper Classic'
'Magic Man'
'Song of Norway'
'Supersimmon'
'White Echo Blues'








 

PALMARÈS ET COMMENTAIRES

Le palmarès 2021 de l'American Iris Society est volumineux. Normal, il contient deux doses de lauréats puisque cette année on rattrape ce qui n'a pas pu être fait l'année dernière. On a donc deux Médailles de Dykes, six Wister Medal, deux Walther Cup, etc. Voilà ce que cela donne, du moins pour les principales récompenses : 

 DYKES MEDAL (Total des votes = 546) 
 39 DARING DECEPTION - TB iris - (Thomas Johnson 2012) 
 38 RECKLESS ABANDON - TB iris - (Keith Keppel 2010) 

 JOHN C. WISTER MEDAL (Total des votes= 1404) 
 78 FOOTBALL HERO (Lynda Miller 2015) 
 48 DON'T DOUBT DALTON (Tom Burseen 2015) 
 46 BELLE FILLE (Marky Smith 2015) 
 33 VOLCANIC GLOW (Keith Keppel 2012) 
 31 BLUEBIRD OF HAPPINESS (Paul Black 2012) 
 31 DON'T STOP BELIEVING (Thomas Johnson 2013) 

 KNOWLTON MEDAL (iris de bordure) (Total des votes = 268) 
 60 BANDED ROSE (J. T. Aitken 2011) 
 55 GRAPENUT (Michael Sutton 2013) 

 WALTHER CUP (Meilleur espoir, toutes catégories confondues) 
 39 ALABAMA BLUE FIN - SPEC-X iris - (Jill Copeland 2017) 
 38 ALAIA - SDB iris - (Thomas Johnson 2018) 
 38 WOODY WOODPECKER - SDB iris - (Thomas Johnson 2018) 
 38 ACADIAN SKY - LA iris - (Joseph Musacchia 2016) 

 Les grands vainqueurs toutes catégories sont Paul Black et Thomas Johnson, de Midamerica Iris Garden, et ce n'est que justice compte tenu de la qualité exceptionnelle de leurs obtentions. Keith Keppel conserve la faveur des juges et reçoit une neuvième Médaille de Dykes, un record qu'il sera difficile de battre ! La Wister Medal consacre également deux hybrideuses de haut niveau, dont on parle depuis des années : Lynda Miller et son 'Football Hero', lequel a déjà reçu de nombreuses distinctions, Marky Smith et son 'Belle Fille' qui a été honoré d'un Fiorino d'Oro à Florence le printemps dernier (et a fait l'objet d'une chronique ici même au mois de juillet). Chez les iris de bordure, les deux récompenses vont à des obtenteurs bien connus mais, somme toute, pas assez souvent cités dans les palmarès officiels. Quant à la Walther Cup, elle crée la surprise en couronnant des catégories qui ne peuvent pas souvent parvenir aux avant-postes compte petit tenu de leur distribution confidentielle et donc du nombre de fois qu'elles peuvent être appréciées par les juges. 'Acadian Sky', l'iris de Louisiane de Joë Musacchia, d'une couleur délicieuse, mérite amplement sa distinction et devrait poursuivre une belle carrière commerciale. 

 Ce palmarès marque aussi de grandes déceptions. Ce doit être en particulier le cas de la fameuse famille d'hybrideurs Schreiner, qui n'obtient que des miettes, avec seulement trois AM sur trente quatre, et avec de faibles scores. Grandeur et décadence... 

 Dernière observation : Dans quelque niveau que ce soit, les scores obtenus sont particulièrement faibles. Cela semble apporter la preuve de ce que la multiplication démesurée des variétés en compétition provoque une dispersion des votes (38/546 pour désigner le meilleur iris!). Cela peut aboutir un jour à l'attribution de récompenses qui tient plus du hasard que de la réelle valeur des lauréats. 

 Illustrations : 


 'Daring Deception' 


'Reckless Abandon' 


'Football Hero' 


'Don't Stop Believing' 


'Banded Rose' 


'Grapenut' 


'Acadian Sky'

14.8.21

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Félicitations. 

Félicitations à Paul Black qui annonce (fièrement, mais à juste raison) ses quatre succès dans la course aux honneurs américaine 2021 : 

'Bluebird of Happiness' - Wister Medal - TB 

 'Portland Pink' - Cook-Douglas Medal - SDB 

 'Elf Esteem' - Caparne-Welch Medal - MDB 

 'Heart of Hearts' - William Mohr Medal - AB



LA FLEUR DU MOIS

'Throb' (John Weiler, 1990) 
('Temple Gold' x 'Flaming Victory') X 'Fame' 

 John Weiler était un hybrideur californien qui, dans toute sa carrière, a cherché à améliorer à la fois les iris jaunes et les iris orange. Sa production, qui n'est pas considérable et se limite, entre autres, à une cinquantaine de grands TB, contient pas moins de quinze variétés de ces deux couleurs, toutes de grande qualité, et l'on peut dire qu'il a bien réussi dans son entreprise. Il a exploité notamment l'idée d'ajouter aux iris jaunes, à l'époque un peu ternes, une pointe de rouge , de manière à en renforcer l'éclat. Ce rouge, il l'a trouvé dans le grande famille de ce qu'on appelle les « flamingo pink » chers à David Hall. Et dans le même mouvement, en ajoutant de l'éclat aux jaunes, on renforçait la chaleur des iris orange. Avec 'Throb' on parvient au but recherché, à la fois chez les jaunes et chez les oranges puisque cette variété se situe exactement entre ces deux teintes. Avec 'Fame' (1986) il était déjà tout près du but. C'est pourquoi il est intéressant de déchiffrer son pedigree. On y trouve cinq fois des fleurs jaunes, cinq fois des fleurs orange (à vrai dire deux seulement puisque 'Orange Crush' apparaît quatre fois !) et trois fois des fleurs roses à barbes orange. Ce 'Fame' est déjà un résumé du travail précédent d'amélioration du jaune par adjonction de rouge. Le « cluster » (('Glittering Gold' x 'Orange Crush) x ('Ballerina' x 'Orange Crush')) est la base de la recherche. Il se trouve d'une part dans 'Flaming Victory' qui, associé au grand jaune 'Temple Gold' (Luihn, 1976) est lui-même à la base de 'Throb', d'autre part, dans le même rôle, à titre personnel. 

 Quand on examine les pedigrees de tous ces iris on constate qu'il y a une variété qui joue un rôle primordial dans les cocktails que l'on a sous les yeux. Il s'agit de 'Orange Crush' (Melvina Suitner, 1957). Voilà celui qui est peut-être le premier iris orange enrichi de rouge. C'est une réelle avancée qui n'a pas eu le succès commercial qu'elle aurait mérité. 

Puisque c'est en soi un aboutissement, il n'est pas étonnant que 'Throb' n'ait pas eu une descendance faramineuse. Seulement une douzaine de descendants recensés. Et seulement trois grands noms parmi ceux des obtenteurs qui l'ont utilisé. La plupart de ces descendants sont de couleur jaune ou orange, ce qui n'est pas étonnant. On peut citer les variétés suivantes : 
'Speeking Freely' (Hager, 2003) 
'Oh So Yummy' (P. Black, 2007) 
'Fallalery' (Ben Johnson, 2009), sans doute le plus valeureux de tout le groupe, 
et les deux petits français de notre compatriote Richard Cayeux : 'Dominique C.' (2011) et 'Or et Dentelle' (2015). 

  Illustrations : '


Throb' 


'Temple Gold' 


Flaming Victory' 


'Fame' 


Fallalery' 


'Or et Dentelle'

LE TEMPS DES LIGNÉES

Le petit monde des iris n'a pas toujours été celui que nous connaissons aujourd'hui. La mondialisation a, bien sûr, transformé les attitudes, mais auparavant déjà de profonds changements étaient intervenus dans le comportement des hybrideurs. C'est à la lecture de « The World of Irises » qu'on s'en rend vraiment compte. Quand les hybrides étaient peu nombreux, les obtenteurs développaient chacun leurs lignées dans les différents modèles et couleurs. Et ils se montraient quelquefois très jaloux des progrès qu'ils obtenaient, au point de ne pas révéler les pedigrees de leurs cultivars de peur qu'un confrère ne reproduise leur iris et ne les prive des profits (horticoles et commerciaux) de leurs recherches. C'est ainsi que pour chaque modèle ou chaque couleur les principaux hybrideurs avaient leur propre lignée. Mais, inévitablement, des échanges ont eu lieu et les différentes lignées ont fini par ce mélanger, au point qu'aujourd'hui les nouvelles variétés ont des pedigrees très complexes, où l'on découvre des gènes de multiples origines. 

 On trouve un bel exemple de ces développements différenciés dans la généalogie des iris blancs. Il est acquis que le point de départ se situe à 'Kashmir White' (Foster, 1912). Le tableau ci-dessous résume la généalogie des descendants de cette prodigieuse variété. Il s'arrête dans les années 1960/70 mais par la suite les iris blancs ont continué d'être produits avec des emprunts dans les différentes lignées, de sorte qu'on ne peut plus du tout attribuer à l'une ou l'autre les variétés actuelles. 



 La même constatation peut être faite pour les iris plicatas. Avec deux pôles très différents : d'une part la double lignée américaine, celle partie de Californie avec le travail de William Mohr puis de Sidney Mitchell, et celle issue des recherches des frères Sass dans le Middle West ; d'autre part la lignée française créée par Ferdinand Cayeux. De la première lignée résultent le fameux 'San Francisco' (Mitchell, 1927) ainsi que son frère de semis 'Los Angeles' (Mitchell, 1927). C'est la lignée « Mohr-Mitchell » dont l'élément le plus important est 'Sacramento' (Mitchell, 1929). Chez les Sass la lignée est beaucoup plus importante, en nombre de variétés tout au moins, et plus étrange puisqu'elle est a pour origine l'espèce I. variegata dont on n'attendait pas un tel avatar. La lignée Sass comprend des variétés aussi connues et importantes que 'Tiffany' (1931), 'Siegfried' (1935), 'Orloff' (1937), 'Minnie Colquitt' (1931), 'Blue Shimmer' (1941), 'Dotted Swiss' (1956) ou 'Tea Apron' (1961). Ces deux lignées ont été très vite croisées et ont donné naissance à une multitude de variétés obtenues par Tom Craig, Fred DeForest, Jesse Wills et bien d'autres... La lignée française initiée par Ferdinand Cayeux, s'est développée à partir de 'Ensorceleur' (1924) jusqu'à 'Seduction' (1933) et surtout 'Madame Louis Aureau' (1934) qui a connu un succès mondial et constitue l'un des piliers des plicatas modernes. 

 La maison Schreiner a créé sa propre lignée de plicatas à partir de 'Madame Louis Aureau'. Cela a commencé par les enregistrements de 1942, 'Gypsy Baron', Lady of Shalott' et 'Magic Carpet' qui réunissent la lignée française et la lignée Sass. 'Magic Carpet' a conduit (du moins est-ce ce que la rumeur véhicule puisque l'on n'est pas certain de son pedigree) à 'Flying Saucer' (1950), puis à l'irremplaçable 'Rococo' (1959) qui est l'exemple absolu des plicatas à fond blanc et dessins violets ou bleus. Chez Schreiner on a continué cette nouvelle lignée pendant de longues années. Ainsi en 1964 sont apparus 'Blue Petticoats' et surtout 'Stepping Out', même si pour ce dernier on ne soit pas sûrs du pedigree. Mais bien d'autres hybrideurs ont utilisé cette lignée pout leur propre programme. C'est le cas de Keith Keppel avec 'Charmed Circle' (1968) puis 'Gentle Rain' (1976), 'Emphasis' (1976) et 'Snowbrook' (1986)... 

 Jim Gibson, un autre des maîtres des plicatas, a également créé sa lignée à partir de 'Madame Louis Aureau'. On trouve au début 'Gibson Girl' (1946) puis, indirectement, 'Taholah' (1953), suivi de 'Wild Ginger' (1960) et du remarquable 'Kilt Lilt' (1969). On pourrait continuer comme cela dans toutes les directions... 

 Il est évident qu'à partir du moment où toutes les origines se trouvent mélangées on ne peut plus parler de lignée. Celles-ci ont fait leur temps. Elles ont grandement contribué à l'évolution et à l'expansion du monde des iris. 

 Illustrations : 


 'Kashmir White' 


'Social Whirl' 


'Madame Louis Aureau' 


'Magic Carpet'

6.8.21

LES SEVENTIES (78)

'Falbala'


'Gold Galore'


'Hula Moon'




'Karinka'



'Lorenzaccio de Medicis'

'Startler'



'Stitch in Time'



'Swazi Princess'

'Vague à l'âme'