JUGER UN IRIS
Un ami des fleurs qui se promène dans un jardin est attiré en priorité par la fleur elle-même devant laquelle il passe. Il s’enthousiasmera pour celle qui lui paraîtra la plus belle, celle qui flattera le plus son regard et vers qui penchera son cœur. Les iris ne font pas exception à cette règle, bien au contraire, car leurs fleurs sont en général volumineuses, richement colorées et mises en valeur par une haute tige.
Cependant la fleur n’est pas le seul élément qui compte dans une plante d’ornement. Encore faut-il que la plante elle-même soit robuste, bien saine, qu’elle porte un grand nombre de fleurs et qu’elle permette à chacune de celles-ci de donner toute sa splendeur et de durer le plus longtemps possible avant l’inexorable flétrissure. Voilà pourquoi l’avis de l’amateur d’iris et celui de l’iridophile averti divergent bien souvent.
Pour juger un iris, en particulier dans les compétitions comme à Florence, les juges vont examiner trois catégories de critères :
· la présentation générale de l’iris,
· la plante elle-même,
· la fleur.
· Depuis quelques années un critère supplémentaire a été retenu, le parfum.
Chacune de ces catégories comporte trois critères à apprécier. Pour la présentation générale, il s’agit de l’originalité de l’obtention (qui influe sur l’attrait de la variété), de la puissance de multiplication (qui donne une idée de la vigueur de la plante et joue sur son côté commercial) et de la qualité du feuillage (gage de bonne santé et de belle présentation). Pour la plante elle-même, les critères à examiner sont le branchement (nombre de branches d’une tige florale, manière dont chacune de ces branches se positionne par rapport à la tige), le nombre de boutons floraux (qui implique la richesse ou la pauvreté de la floraison) et l’échelonnement de la floraison (il ne faut pas que tous les boutons s’ouvrent en même temps, de façon que l’iris reste longtemps en fleurs). Pour ce qui est de la fleur, enfin, les juges s’interrogent sur l’harmonie des couleurs, la forme et les dimensions des corolles, sur la substance, c’est à dire l’épaisseur et la solidité des pétales et sépales, gages de bonne tenue et de résistance aux intempéries, et pour terminer sur le parfum, qui a pris une certaine importance depuis quelques années car c’est un attrait de l’iris qu’il serait dommage de négliger..
Ces critères n’ont cependant pas la même importance, aussi un coefficient multiplicateur est-il attribué à chacun. L’ensemble de ces coefficients donne un total de cent points. Les meilleurs iris seront ceux qui s’approcheront le plus de ce chiffre.
Les hybrideurs, au moment de la sélection de leurs cultivars doivent appliquer les mêmes critères. Ils n’auront pas forcément le même avis que des juges indépendants, mais au moins leur choix sera dicté par des éléments décisifs et leur décision plus réfléchie. En ce domaine les professionnels se montrent souvent plus rigoureux que les amateurs : ils n’agissent pas dans les mêmes conditions et ils réagissent de façon moins affective. On reconnaît un grand de l’hybridation autant dans son génie des croisements que dans la rigueur de sa sélection.
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