7.4.07

1940, LE CHANT DU CYGNE

Déjà, à la fin des années 30, la récession due à la crise monétaire de 1929, avait entamé la plantureuse activité des la Maison Cayeux. Mais, à l’évidence, la guerre de 39/45, lui a porté un coup très dur. Pour ne parler que de l’activité d’hybrideur de Ferdinand Cayeux, il n’est pas étonnant qu’elle ait cessé de 39 à 46. Retiré des affaires Ferdinand avait laissé à son fils René le soin de continuer son action. Mais, comme le dit Clarence E. Mahan dans son livre « The Classic Irises and the Men and Women who Created Them », « Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les affaires de la maison ont été principalement orientées vers le commerce de semences de pomme de terre et de plantes fourragères. Au prix d’un sacrifice personnel considérable, René à pu sauver un stock limité d’iris et d’autres plantes d’agrément. »

Ce sont ces iris qui ont été enregistrés en 1946 et 1947, une année avant la disparition de Ferdinand.

1946

AMBOISE est décrit comme « Deux tons de bleu moyen ». c’est bien un produit dans la tradition des années 30, son pedigree est (Jean Cayeux X Président Pilkington).

ARIOSTE , variegata foncé, mi-saison.

CINGALAIS est un bitone rose orchidée.

CRÉPUSCULE est un peu plus foncé que le précédent, mais de la même veine.

ESCLARMONDE, encore un variegata, tardif.

GALATHÉE, continue dans le genre bitone, mais cette fois en rouge-brun.

GALIBOT : Description : Deux tons de pourpre.

HAWAÏ : Bleu sombre, fortes stries aux épaules, tardif, fruit d’un mariage entre un semis et le jaune Alice Harding.

IMPERIAL, deux tons de grenat.

IN SALAH, dans les tons de grenat, lui aussi.

KHORSABAD, un autre bitone « rouge ».

LEMNOS décline deux tons de jaune.

LOUISE AUREAU, un autre iris dédié à un membre de la famille Aureau, celui-ci est bleu ciel.

ORGON associe le rose de ses pétales au grenat foncé de ses sépales.

PAGODE est un unicolore bleu pâle.

PIRATE fait partie de la famille des variegatas, en sombre.

RAYON DE LUNE, deux tons de jaune clair.

SERAPHITA, bicolore bleu et grenat.

SINGAR lui, est un membre de la même famille mais il se présente comme jaune / bleu.

TZIGANE, enfin, ressemble un peu aux deux précédents : variegata jaune/mauve, stries aux épaules.

1947

ASPASIE, c’est deux tons de pourpre moyen.

CARTHAGE, bicolore à base de bleu et de « rouge ».

DONATELLO. Blanc, avec de fortes stries aux épaules.

MANOU se présente en deux tons de jaune clair.

MONTAIGNE revient sur le modèle des deux tons de grenat foncé.

SÉNÉGAL, quant à lui, répète la déclinaison du variegata jaune/bleu.

SOURIRE, dernier de la série des obtentions de Ferdinand Cayeux est un bicolore rose / bleu.

Je crois que j’ai fait le tour des iris Cayeux de ces années noires. Ces 27 variétés sont des prolongations tardives de ce que furent les grands iris des années 30. Elles n’ont pas laissé une trace évidente dans les souvenirs des iridophiles : je n’ai trouvé nulle part sur le web une photo pour illustrer mon propos. Elles sont bien éloignées de ce qui était produit à l’époque de l’autre côté de l’Atlantique. Voyez ‘Blue Rhythm’, ‘Jane Philips’ ou ‘Ola Kala’, le travail des frères Sass, de David Hall ou d’Orville Fay. Il faudra attendre les années 50 et le début des obtentions de Jean Cayeux pour que les iris français relèvent la tête.

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