L’IRIS DU QUÉBEC
Iris d’Angleterre, iris d’Espagne, iris de Hollande, des iris, on en trouve dans toutes les parties du monde et on a donné à certains le nom du pays dont il semble qu’ils soient originaires, même si cette identification est souvent inexacte. La dernière appropriation est sans doute celle du Québec, au Canada, qui s’est adjugé la paternité de I. versicolor au point d’en avoir fait sa fleur nationale on ne peut plus légalement, en 1999. Il paraît, selon Réjean D. Millette, que « la variété et l’harmonie des couleurs de sa fleur illustrent parfaitement la diversité culturelle du Québec. De plus il souligne l’importance de l’eau et des milieux humides pour l’équilibre de la nature. » Pourquoi pas ? En tout cas I. versicolor est une plante si charmante qu’elle mérite bien un coup de chapeau dans ce magazine de l’iris.
Iris versicolor est le cousin américain de nos I. pseudacorus, ce grand et puissant iris qui pousse dans les fossés et se couvre de fleurs jaunes. I. versicolor lui ressemble beaucoup, il a comme lui de longues feuilles étroites et plutôt raides, mais s’inclinant vers le sol à leur extrémité. Ses fleurs, assez grandes mais étroites, ont des sépales qui s’évasent à la pointe, ce qui fait tout leur charme. De couleur bleue ou violacée, elles s’ornent d’un signal blanc et se teintent de jaune d’or au cœur. C’est cette couleur bleue qui les fait appeler communément aux Etats-Unis « blue flag », drapeau bleu. Cependant il existe des variantes : l’une pourpre (var.kermisina), une autre rose lilas (var. rosea) rarement blanche, Elles s’épanouissent à la fin du printemps et jusqu’en juillet quand on se dirige du sud vers le nord. Tout comme I. pseudacorus, I. versicolor vit de préférence en milieu humide, voire inondé, mais il peut également pousser en terrain plus sec à la condition de l’arroser copieusement. Il lui faut néanmoins un sol acide, riche en nutriments.
Dans la classification de Rodionenko, il se situe dans le sous-genre LIMNIRIS, section Limniris, sous-section Apogon (iris sans barbes), série Laevigatae, où il voisine avec son cousin européen I. pseudacorus, son autre cousin, chinois, I. laevigata, son parent japonais I. ensata (alias kaempferi), et un autre iris américain, I. virginica. D’ailleurs le botaniste Edgar Anderson a déterminé, en 1936, que I. versicolor était un hybride stabilisé depuis des millénaires, de I. virginica et de I. setosa. C’est cette origine qui fait l’exception, dans le genre IRIS, de I. versicolor, puisque celui-ci dispose du plus grand nombre de chromosomes (2n = 108), résultat de l’addition des chromosomes de I. virginica (2n = 70) et de ceux de I. setosa (2n = 38). C’est sûrement à son lointain ancêtre I. setosa qu’I. versicolor doit sa grande résistance au froid (c‘est une des raisons pour lesquelles il pousse si abondamment au Québec), car setosa est une espèce qu’on trouve même au-delà du cercle polaire. C’est cette aptitude qui lui a permis d’émigrer d’Asie extrême orientale, jusqu’en Amérique du nord, par le Kamchatka et le détroit de Behring.
Les hybrideurs curieux de mélanges interspécifiques ont croisé I. versicolor avec tous ses cousins de la série Laevigatae. Ces croisements se réalisent sans difficultés, mais les hybrides qui en résultent ne sont pas toujours très intéressants car en plus de rester proches dans leur aspect de l’espèce d’origine, ils se révèlent stériles. Il faut faire quelques exceptions : pour le croisement I. versicolor x I. virginica et notamment la variété ‘Gerald Derby’, plus grande et plue bleue que I. Versicolor de base, et I. versicolor X I. laevigata qui donne naissance à des hybrides baptisés Versi-Laev. Notamment ‘Berlin Versilaev’ (Tamberg 88) aux fleurs rouge pourpré, ou ‘Fourfold Blue’ (Tamberg 97), bleu drapeau. D’une façon générale, il faut admirer le travail de Tomas Tamberg sur ces croisements interspécifiques.
Que ce soit dans sa forme originelle, ou dans ses hybrides, il est évident que nos parents québécois ont fait un bon choix en s’appropriant I. versicolor. C’est une plante très intéressante qui s’adapte fort bien en France, au bord des mares ou, de façon plus civilisée, dans les bassins artificiels qui agrémentent nombre de jardins.
Iris d’Angleterre, iris d’Espagne, iris de Hollande, des iris, on en trouve dans toutes les parties du monde et on a donné à certains le nom du pays dont il semble qu’ils soient originaires, même si cette identification est souvent inexacte. La dernière appropriation est sans doute celle du Québec, au Canada, qui s’est adjugé la paternité de I. versicolor au point d’en avoir fait sa fleur nationale on ne peut plus légalement, en 1999. Il paraît, selon Réjean D. Millette, que « la variété et l’harmonie des couleurs de sa fleur illustrent parfaitement la diversité culturelle du Québec. De plus il souligne l’importance de l’eau et des milieux humides pour l’équilibre de la nature. » Pourquoi pas ? En tout cas I. versicolor est une plante si charmante qu’elle mérite bien un coup de chapeau dans ce magazine de l’iris.
Iris versicolor est le cousin américain de nos I. pseudacorus, ce grand et puissant iris qui pousse dans les fossés et se couvre de fleurs jaunes. I. versicolor lui ressemble beaucoup, il a comme lui de longues feuilles étroites et plutôt raides, mais s’inclinant vers le sol à leur extrémité. Ses fleurs, assez grandes mais étroites, ont des sépales qui s’évasent à la pointe, ce qui fait tout leur charme. De couleur bleue ou violacée, elles s’ornent d’un signal blanc et se teintent de jaune d’or au cœur. C’est cette couleur bleue qui les fait appeler communément aux Etats-Unis « blue flag », drapeau bleu. Cependant il existe des variantes : l’une pourpre (var.kermisina), une autre rose lilas (var. rosea) rarement blanche, Elles s’épanouissent à la fin du printemps et jusqu’en juillet quand on se dirige du sud vers le nord. Tout comme I. pseudacorus, I. versicolor vit de préférence en milieu humide, voire inondé, mais il peut également pousser en terrain plus sec à la condition de l’arroser copieusement. Il lui faut néanmoins un sol acide, riche en nutriments.
Dans la classification de Rodionenko, il se situe dans le sous-genre LIMNIRIS, section Limniris, sous-section Apogon (iris sans barbes), série Laevigatae, où il voisine avec son cousin européen I. pseudacorus, son autre cousin, chinois, I. laevigata, son parent japonais I. ensata (alias kaempferi), et un autre iris américain, I. virginica. D’ailleurs le botaniste Edgar Anderson a déterminé, en 1936, que I. versicolor était un hybride stabilisé depuis des millénaires, de I. virginica et de I. setosa. C’est cette origine qui fait l’exception, dans le genre IRIS, de I. versicolor, puisque celui-ci dispose du plus grand nombre de chromosomes (2n = 108), résultat de l’addition des chromosomes de I. virginica (2n = 70) et de ceux de I. setosa (2n = 38). C’est sûrement à son lointain ancêtre I. setosa qu’I. versicolor doit sa grande résistance au froid (c‘est une des raisons pour lesquelles il pousse si abondamment au Québec), car setosa est une espèce qu’on trouve même au-delà du cercle polaire. C’est cette aptitude qui lui a permis d’émigrer d’Asie extrême orientale, jusqu’en Amérique du nord, par le Kamchatka et le détroit de Behring.
Les hybrideurs curieux de mélanges interspécifiques ont croisé I. versicolor avec tous ses cousins de la série Laevigatae. Ces croisements se réalisent sans difficultés, mais les hybrides qui en résultent ne sont pas toujours très intéressants car en plus de rester proches dans leur aspect de l’espèce d’origine, ils se révèlent stériles. Il faut faire quelques exceptions : pour le croisement I. versicolor x I. virginica et notamment la variété ‘Gerald Derby’, plus grande et plue bleue que I. Versicolor de base, et I. versicolor X I. laevigata qui donne naissance à des hybrides baptisés Versi-Laev. Notamment ‘Berlin Versilaev’ (Tamberg 88) aux fleurs rouge pourpré, ou ‘Fourfold Blue’ (Tamberg 97), bleu drapeau. D’une façon générale, il faut admirer le travail de Tomas Tamberg sur ces croisements interspécifiques.
Que ce soit dans sa forme originelle, ou dans ses hybrides, il est évident que nos parents québécois ont fait un bon choix en s’appropriant I. versicolor. C’est une plante très intéressante qui s’adapte fort bien en France, au bord des mares ou, de façon plus civilisée, dans les bassins artificiels qui agrémentent nombre de jardins.
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