LE JARDINIER DE TRANA
En Italie, hybrider les iris a très longtemps été considéré comme une distraction pour aristocrates ou jardiniers dilettantes. Ce n’est qu’à partir de 1997 que des variétés italiennes ont été enregistrées. Auparavant, même si les nouveautés étaient nombreuses, personne en prenait la peine d’en faire des plantes à part entière, comme si leur obtention n’avait pas de valeur et n’était qu’un agréable divertissement. Giuseppe Giovanni Bellia (1928/1992) ne fait pas exception à cette règle. Dans l’opuscule « Le Iris tra botanica e storia », Rosa Camoletto et Liliana Quaranta dressent son portrait et démontrent que son travail d’hybrideur n’a pas été seulement un amusement de gentleman.
Giovanni Bellia est le fondateur du Jardin Botanique Rea, situé près de Turin. Son but était de créer un espace où exprimer son amour des fleurs, et, entre autres, exposer ses propres hybrides d’iris. Pour le plaisir, donc, mais aussi pour le commerce puisque, sous le nom de « Vivai di San Bernardino », il a édité un catalogue pendant quelques années.
Les iris ne constituaient qu’une toute petite partie de l’activité de Giovanni Bellia. A partir des années 80il n’a plus eu le temps de réaliser de nouveaux croisements. Mais en 87, faisant un tour dans son jardin, il découvrit trois cultivars qu’il n’avait pas encore noté dans ses carnets et il les baptisa et les y inscrivit. Après sa disparition ses collaboratrices reprirent ses carnets et ses catalogues et établirent l’inventaire des variétés obtenues par lui. Celles-ci constituent la base de la collection mise en place au Giardino Rea pour en assurer la conservation. 24 variétés ont été répertoriées et 18 ont été identifiées avec certitude et mises en culture.
Les hybrides de Bellia résultent pour la plupart de croisements entre des variétés obtenues par Nita Stross, quelques variétés américaines et les propres hybrides issus des croisements précédents. Il avait un intérêt particulier pour les fleurs jaunes, blanches ou crème et la plupart des ses iris se situent dans ces teintes. En voici la liste, qui doit prochainement être transmise à l’AIS, pour enregistrement a posteriori.
‘Anna Achmatova’ (63) = parents inconnus – lilas, veiné brun, barbes orange ;
‘Birghitta’ (63) = (Airone* X Primo Ballo*) – blanc pur, cœur jaune ;
‘Clair de Lune’ (67) = (Birghitta X Souvenir de E. Wiechert) – jaune très clair ;
‘Cristina’ (80) = (Laura X Zerlina*) – rose moyen ;
‘Cromatella’ (63) = parents inconnus – ocre, veiné de cuivre, b. jaune
‘Dalida’ (64) = (Zeffiro* X Esperia*) – deux tons de lilas, base crème ;
‘Dark Fantasy’ (83) = (Elegia* X Dalida) – violet sombre, veines claires, b. jaune ;
‘Dominique’ (67) = (Esperia* X Fiesta) – jaune ocré infus de blanc ;
‘Enrica’ (80) = (Bosforo* X Dominique) – ocre intense presque cuivre, poudré de brun ;
‘Fiesta’ (63) = (Bosforo* X Pepita*) – jaune, marqué de blanc sous barbes ;
‘Gala’ (63) = parents inconnus – violet clair ;
‘Haughtiness’ (80) = (Clair de Lune X Arpeggio*) - jaune pâle presque blanc ;
‘Laura’ (62) = ((Zerlina* X Pepita*) – rose clair marqué de brun aux épaules, b. o
range ;
‘Les Deux Gabrielles’ (80) = (Nova* X Punta Ala*) - lavande clair, pétales + sombres ;
‘Liliana’ (87) = (Sirenetta* X Primo Ballo*) - bleu ciel presque blanc, b. jaune ;
‘Ludwig van Beethoven’ (80) = (Dalida X Sonali) – lavande vif, sep. pointillés;
‘Martina’ (80) = (Dalida X Zingarella*) – bleu violet, barbes assorties ;
‘Monica’ (87) = (Sirenetta* X Ice Carnival²), - deux tons de mauve, b. orange ;
‘Orient Express’ (63) = (Concerto Grosso* X Caravan¹) – deux tons d’acajou, b. jaune ;
‘Pastello’ (87) = (Sirenetta* X Monica) - bleu pâle, barbes pointées bleu ;
‘Sonali’ (63) = (Prode Anselmo* X Ernell³) – deux tons d’amarante ;
‘Souvenir de E. Wiechert’ (63) = parents inconnus – blanc crème.
‘Sylvia’ (83) = (La Sibilla* X Punta Ala*) – indigo, barbes jaunes ;
‘White Swan’ (80) = (Primo Ballo* X North Sky ?) – blanc glacier, coeur et b. jaune;
Ces iris, qui nous paraissent aujourd’hui un peu démodés, étaient à l’époque de leur obtention tout à fait dans le genre de ce qui se faisait à l’époque.
* = variété obtenue par Nita Stross, non enregistrée ;
¹ = Tompkins 1945
² = Watkins 1954
³ = McKee 1953
En Italie, hybrider les iris a très longtemps été considéré comme une distraction pour aristocrates ou jardiniers dilettantes. Ce n’est qu’à partir de 1997 que des variétés italiennes ont été enregistrées. Auparavant, même si les nouveautés étaient nombreuses, personne en prenait la peine d’en faire des plantes à part entière, comme si leur obtention n’avait pas de valeur et n’était qu’un agréable divertissement. Giuseppe Giovanni Bellia (1928/1992) ne fait pas exception à cette règle. Dans l’opuscule « Le Iris tra botanica e storia », Rosa Camoletto et Liliana Quaranta dressent son portrait et démontrent que son travail d’hybrideur n’a pas été seulement un amusement de gentleman.
Giovanni Bellia est le fondateur du Jardin Botanique Rea, situé près de Turin. Son but était de créer un espace où exprimer son amour des fleurs, et, entre autres, exposer ses propres hybrides d’iris. Pour le plaisir, donc, mais aussi pour le commerce puisque, sous le nom de « Vivai di San Bernardino », il a édité un catalogue pendant quelques années.
Les iris ne constituaient qu’une toute petite partie de l’activité de Giovanni Bellia. A partir des années 80il n’a plus eu le temps de réaliser de nouveaux croisements. Mais en 87, faisant un tour dans son jardin, il découvrit trois cultivars qu’il n’avait pas encore noté dans ses carnets et il les baptisa et les y inscrivit. Après sa disparition ses collaboratrices reprirent ses carnets et ses catalogues et établirent l’inventaire des variétés obtenues par lui. Celles-ci constituent la base de la collection mise en place au Giardino Rea pour en assurer la conservation. 24 variétés ont été répertoriées et 18 ont été identifiées avec certitude et mises en culture.
Les hybrides de Bellia résultent pour la plupart de croisements entre des variétés obtenues par Nita Stross, quelques variétés américaines et les propres hybrides issus des croisements précédents. Il avait un intérêt particulier pour les fleurs jaunes, blanches ou crème et la plupart des ses iris se situent dans ces teintes. En voici la liste, qui doit prochainement être transmise à l’AIS, pour enregistrement a posteriori.
‘Anna Achmatova’ (63) = parents inconnus – lilas, veiné brun, barbes orange ;
‘Birghitta’ (63) = (Airone* X Primo Ballo*) – blanc pur, cœur jaune ;
‘Clair de Lune’ (67) = (Birghitta X Souvenir de E. Wiechert) – jaune très clair ;
‘Cristina’ (80) = (Laura X Zerlina*) – rose moyen ;
‘Cromatella’ (63) = parents inconnus – ocre, veiné de cuivre, b. jaune
‘Dalida’ (64) = (Zeffiro* X Esperia*) – deux tons de lilas, base crème ;
‘Dark Fantasy’ (83) = (Elegia* X Dalida) – violet sombre, veines claires, b. jaune ;
‘Dominique’ (67) = (Esperia* X Fiesta) – jaune ocré infus de blanc ;
‘Enrica’ (80) = (Bosforo* X Dominique) – ocre intense presque cuivre, poudré de brun ;
‘Fiesta’ (63) = (Bosforo* X Pepita*) – jaune, marqué de blanc sous barbes ;
‘Gala’ (63) = parents inconnus – violet clair ;
‘Haughtiness’ (80) = (Clair de Lune X Arpeggio*) - jaune pâle presque blanc ;
‘Laura’ (62) = ((Zerlina* X Pepita*) – rose clair marqué de brun aux épaules, b. o
range ;
‘Les Deux Gabrielles’ (80) = (Nova* X Punta Ala*) - lavande clair, pétales + sombres ;
‘Liliana’ (87) = (Sirenetta* X Primo Ballo*) - bleu ciel presque blanc, b. jaune ;
‘Ludwig van Beethoven’ (80) = (Dalida X Sonali) – lavande vif, sep. pointillés;
‘Martina’ (80) = (Dalida X Zingarella*) – bleu violet, barbes assorties ;
‘Monica’ (87) = (Sirenetta* X Ice Carnival²), - deux tons de mauve, b. orange ;
‘Orient Express’ (63) = (Concerto Grosso* X Caravan¹) – deux tons d’acajou, b. jaune ;
‘Pastello’ (87) = (Sirenetta* X Monica) - bleu pâle, barbes pointées bleu ;
‘Sonali’ (63) = (Prode Anselmo* X Ernell³) – deux tons d’amarante ;
‘Souvenir de E. Wiechert’ (63) = parents inconnus – blanc crème.
‘Sylvia’ (83) = (La Sibilla* X Punta Ala*) – indigo, barbes jaunes ;
‘White Swan’ (80) = (Primo Ballo* X North Sky ?) – blanc glacier, coeur et b. jaune;
Ces iris, qui nous paraissent aujourd’hui un peu démodés, étaient à l’époque de leur obtention tout à fait dans le genre de ce qui se faisait à l’époque.
* = variété obtenue par Nita Stross, non enregistrée ;
¹ = Tompkins 1945
² = Watkins 1954
³ = McKee 1953
1 commentaire:
Merci Sylvain pour cette émouvante photos de Hager, Zurbrigg et Byers.
C'est les larmes aux yeux que je l'ai mise en fond d'écran, tu ne peux pas savoir l'effet que ça m'a fait de les voir tous les trois.
La photo a vraiment fait mouche, ça coule encore.
Ils sont vraiment mes héros, j'essaie d'utiliser dans chacun de mes croisements au moins un de leurs iris, et il n'y a pas une seule journée où je ne pense à eux.
Des trois, c'est Byers qui m'est le plus mystérieux. J'ai lu pas mal sur les deux ainés, mais ne connais absolument rien du petit jeunot.
Hager était un génie, c'est grace à lui que les Craigs et Fisher sont allés si loin, et que je suis parti dans une aventure qui me dépasse.
Quant à Zurbrigg, pas un seul catalogue dans le monde ne peut fonctionner sans lui! C'est dire l'impact! Et Byers en a accentué la force!
You've made my day, more than my day really!
Thank you SO much!
Loïc
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