12.10.12

AU TEMPS DES PRINCESSES



On n’a pas le droit de donner à un iris un nom commençant par « Madame ou Mademoiselle ». Du moins n’en a-t-on plus le droit, parce que jusque dans les années 1960, c’était autorisé. Mais on peut toujours donner le titre de Prince ou de Princesse ! L’aristocratie continue de jouir de certains privilèges… 

De tout temps, les obtenteurs ont dédié certaines de leurs variétés à des altesses ayant eu, plus ou moins, un rôle historique. Par pure curiosité, nous allons faire connaissance (essentiellement grâce à Internet !) avec les plus représentatives de ces princesses au travers des iris qui portent leur nom.

‘Princess Beatrice’ (Barr, 1898). (illustrée)
                L’obtenteur anglais Peter Barr, au travers de sa pépinière « Barr & Sons », a introduit sur le marché sous le nom de ‘Princess Beatrice’, un iris qui doit être en fait l’espèce I. dalmatica. C’est du moins ce qu’affirme Clarence Mahan dans son livre. Cet iris se rencontre encore dans de nombreuses collections. Il est dédié à la cinquième fille de la Reine Victoria, celle qui fut sa préférée et qui lui servit toute sa vie de secrétaire particulière.

‘Prinzess Viktoria-Luise’ (Goes und Koenemann, 1910). (illustrée)
                Ce bel iris variegata, typique de ce qu’obtenaient à l’époque les maîtres de la fameuse pépinière allemande, est toujours bien représenté dans nos jardins. Il a pour marraine la fille du Kaiser Guillaume II, petite-fille de la Reine Victoria, et grand-mère de la Reine Sofia d’Espagne !

‘Princess Osra’ (Bliss, 1921).
                C’est un superbe plicata léger, qui se trouve, par exemple, au parc floral de Bâle. Il fait allusion à un personnage du romancier Anthony Hope, créateur de l’Etat de Ruritanie et du célèbre « Prisonnier de Zenda », qui apparaît dans « Le Cœur de la Princesse Osra ».

‘Princess Pocahontas’ (Nichols, 1946).
                Cela ne pouvait pas être autre chose qu’un iris brun-rouge, puisqu’il se rapporte à une princesse indienne du 17e siècle, à la vie aventureuse et légendaire.

‘Princess Margaret-Rose’ (Aylett, 1948).
                On entre dans le présent et le concret avec cet hommage australien à la sœur de la Reine Elzabeth II.

‘Princess Anne’ (Zurbrigg, 1953).
                Après la sœur, voici la fille d’Elizabeth II. Ce descendant de ‘Cascade Splendor’ est un iris jaune du modèle « Joyce Terry », c’est à dire avec une large zone blanche sur les sépales.

‘Princesse Wolkonsky’ (J. Cayeux, 1957).
                Les membres de la SFIB savent sans doute (du moins les plus anciens) que le premier président de l’association fut le Prince Pierre Wolkonsky, grand amateur de jardins et créateur de celui de Kerdalo, près de Tréguier, en Bretagne. Cet iris est dédié à son épouse. C’est un très classique variegata dans les tons pastel.

‘Printsessa Kavkaza’ (Gordodelov, 1986).
                On peut être un ancien officier de l’armée rouge et avoir une faiblesse pour les princesses, surtout quand elles sont caucasiennes, comme l’obtenteur, russe, Vitali Gordodelov. La Check-List nous apprend qu’il s’agit d’un iris rose lilacé.

‘Prinzessin zur Lippe’ (Görbitz, 1989).
                Dietmar Görbitz, obtenteur allemand installé à Detmold, rend hommage à l’une des trois filles du Prince Leopold II de Lippe, ancien souverain de sa principauté. Spécialiste des iris bleus, il donne ici un joli exemple de ce qu’il aime faire.

‘Princess Elexis’ (Spoon, 1995).
                Les amateurs de jeux vidéo sauront à qui ils ont affaire. Les amateurs d’iris apprécieront ce joli rose, descendant de ‘Romantic Mood’.

‘Princess Sabra’ (Bartlett, 1995).
                Un bitone rose magenta évoque l’héroïne d’une légende religieuse, celle de cette princesse offerte en pâture au dragon et sauvée par St Georges.

‘Fürstin Pauline’ (Görbitz, 1997). (illustrée)
                La ville de Detmold voue une reconnaissance particulière à la Princesse Pauline de Lippe (1769/1820), qui fut un précurseur de la démocratie dans le petit Etat dont elle assura la régence pendant la minorité de son fils Leopold II. L’obtenteur Dietmar Görbitz lui a attribué un plantureux iris bleu pur.

‘Princesse Caroline de Monaco’ (Cayeux R., 1997).
                Il n’est pas nécessaire de rappeler qui est Caroline de Monaco. Et l’iris dont elle est la marraine est une fort belle réalisation de Richard Cayeux. Ce qui est encore plus remarquable, peut-être, c’est la longueur de son nom, qui approche du maximum de lettres autorisé !

‘Princesse Grace’ (Black, 2012) (illustrée)
                Après la fille, la mère ! Grace Kelly, actrice et princesse, a reçu l’hommage de Paul Black, après que Gaby Martignier, au Château de Vullierens, en Suisse lui eut déjà fait l’honneur d’un ‘Grace Patricia’, variété  en jaune doré, obtenue en 1985.

Il y a bien d’autres variétés qui s’appellent « Princesse Quelque chose », mais celles dont il est question ici font partie des plus belles ou des plus célèbres.               

Aucun commentaire: