7.3.14

LA FLEUR DU MOIS

‘CATALYST’

 Encore une variété qui n’a fait, dans mon jardin, qu’un bref passage, et que je regrette d’avoir perdue. Je l’ai achetée en 1989, je crois, chez Iris en Provence. 1989 a été une année difficile pour ma collection d’iris. C’est cette année-là qu’elle a quitté la rive gauche de la Vienne pour une transplantation sur la rive droite. Ce n’est pas la distance qui a posé problème, mais la préparation du terrain. Je n’ai pas eu la possibilité d’effectuer un bêchage profond, dans une terre qui n’était plus cultivée depuis plusieurs années. De plus l’été a été sec et chaud, comme souvent en Touraine, et le sol, argilo-calcaire, était terriblement dur ! Non content de transplanter tout le monde, j’ai ajouté un certain nombre de variétés nouvelles, parce que j’avais plus de place qu’auparavant et que cela faisait plusieurs années que je refreinais mes envies d’extension. Dans ces conditions le pauvre ‘Catalyst’ n’a sans doute pas eu les soins qu’il méritait. Il a poussé, cependant, et fleuri l’année suivante. C’est alors que je me suis aperçu que j’avais toute une bordure plantée beaucoup trop à l’ombre d’une grosse haie. De fait, les années qui ont suivi, les iris de cette plate-bande ont donné tous les signes d’un manque d’ensoleillement. ‘Catalyst’ a été particulièrement réticent à fleurir dans son coin ombreux et frais : je ne l’ai vu que deux autres fois, avant que je ne procède à un remaniement de toute la plantation. C’est cette nouvelle transplantation qui lui a été fatale…

C’est une variété sans doute un peu fragile, comme quelquefois les iris de Keith Keppel. ‘Catalyst’ (Keppel, 1979) était pourtant utile dans ma collection où je manque de beaux jaunes, clairs et francs. Il est décrit comme étant d’un jaune tournesol, plus doré à la base des pétales et plus sombre aux sépales. Comme assez souvent chez son obtenteur, il possède un pedigree plutôt compliqué : Generosity X 72-5B: ((((Frances Kent x Mary Randall) x (60-183-Q: Sexton 60 x Golden Gene)) x (Denver Mint x 60-183-O)) x (Radiant Light x (((Golden Gleam x Hallmark) x (Sexton 60: Gail x Techny Chimes)) x 60-183A))). Dans cet amas de lettres et de chiffres, il faut comprendre que le croisement n° 60-183 est mis plusieurs fois à contribution. Il est lui-même constitué de (Gail x Techny Chimes) X Golden Gene. La majorité de ses composants compte certains de ce qui se faisait de mieux en matière d’iris jaunes à cette époque :

‘Generosity’ (Keppel, 1978), jaune crème ;
‘Frances Kent’ (deForest, 1948), mêlé de jaune et de crème ;
‘Denver Mint’ (Knopf, 1962), jaune pur ;
‘Golden Gleam’ (Miess, 1950), jaune vif ;
‘Techny Chimes’ (Ch. Reckamp, 1955), jaune soutenu
‘Golden Gene’ (Quadros, 1961), jaune orangé.

Ajoutez-y une dose d’orange, pour foncer le mélange :

‘Radiant Light’ (Fay, 1963), vraiment orange ;
‘Hallmark’ (Hall, 1955), rose flamant, orangé ;
‘Gail’ (S. Jensen, 1955), orange profond.

Et un peu de rose :

‘Mary Randall’ (Fay, 1950), un des premiers vraiment roses.

Rien de révolutionnaire dans le procédé d’amélioration de la couleur, mais une manière d’ « inbreeding » traditionnelle, qui a donné un résultat à la mesure des espérances mises dans les croisements.

Encore aujourd’hui ‘Catalyst’ est digne de figurer dans les meilleures collections, et j’aurais bien aimé qu’il fut encore dans la mienne.

Illustrations : 


‘Catalyst' 



‘Generosity’ 


‘Techny Chimes’ 


‘Mary Randall’

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