Ce n'est pas fréquent que l'on soit obtenteur d'iris de père en fils. En France la famille Cayeux fait figure d'exception puisqu'elle est dans le métier depuis cinq générations. Aux Etats-Unis, une telle situation, à ma connaissance, n'existe pas. Les Schreiner n'en sont encore qu'à la quatrième et je ne vois guère que les Craig pour avoir pris un tel chemin.
Car avec les Craig on est bien devant une dynastie. Cela commence avec Tom Craig,le père, qui a enregistré des iris de toutes sortes entre 1948 et 1969. Il avait commencé une carrière d'artiste peintre, d'ailleurs prometteuse dans le début des années 1940, mais cela fut interrompu par la guerre. A son retour, c'est vers les iris qu'il s'est dirigé. Il y mit tout son cœur et ses qualités d'artiste. Ses iris sont toujours des variétés où l'on sent que l'on a affaire à un homme de goût. Son premier catalogue, en 1948, est maintenant une pièce de musée : il est rédigé à la main, avec des dessins originaux en guise d'illustrations.
Dans ses premières recherches on note un attrait particulier pour les plicatas et le choix de 'Mme Louis Aureau' (F. Cayeux, 1934) pour base, ce qui donne des variétés dans les tons de pourpre. Mais très vite il s'est particulièrement intéressé aux iris bruns (ou brun-rouge). Ses meilleurs résultats sont sans doute dans cette couleur. Cela commence dès 1950 avec 'Ball Gown' et cela continue tout au long de la carrière avec 'Rich Raiment' (1949) 'Tabasco' (1951), 'Bang' (1955), 'Zombie' (1957) ou 'Red Polish' (1967). Il n'a pas dédaigné pour autant les autres coloris comme le blanc ('Frieda's Favorite', 1960), le mauve ('Farewell', 1951) ('Orchid and Flame', 1954), le rose ('Almond Blossom', 1953) ('Beau Catcher', 1955) ou le bleu (Mary McClellan' 1952, son plus grand succès). Enfin il faut noter qu'il est un des rares hybrideurs américains à avoir obtenu des variétés dans les tons de blanc teinté de vert et de bleu tirant vers le gris. Tom Craig a reçu l' « Hybridizer Award » en 1962.
Il faut croire que l'amour des iris peut être contagieux car Tom Craig a transmis le virus à son épouse, Frances, dont 'Escondido' (1958) a reçu un accueil très chaleureux, et ses cinq enfants Tim, Ken, Ivan, Patricia et Frances (comme sa mère) qui ont tous enregistré un certain nombre de variétés comme 'Ebbtide' (Ivan Craig, 1957).
La famille Craig a produit au total plus de 390 variétés dans toutes les catégories avec néanmoins une majorité d'arilbreds et de grands iris, lesquels, d'ailleurs comportent fréquemment des gènes d'arils. Cela les classe parmi les hybrideurs les plus prolifiques.
Tom Craig et sa petite famille ne sont pas très connus en dehors des frontières américaines. Leurs iris n'ont guère été commercialisés chez nous. Cela n'enlève rien à leur mérite qui dépasse largement le côté anecdotique de la saga familiale.
Iconographie :
'Bang'
'Zombie'
'Beau Catcher'
'Mary McClellan'
'Escondido'
'Ebbtide'
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