JOLIS MONSTRES
(n° 3)
Autres anomalies plus ou moins stables
1) Les « flatties »
Des iris sans pétales. Ou, plutôt, des iris de jardin dont les pétales, retombants, s’insèrent entre les sépales et constituent des fleurs plates, assez semblables à des iris du Japon. Cela existe, mais cela reste une anomalie plutôt rare dont les représentants enregistrés sont peu nombreux. Cette anomalie n’est pas d’apparition récente. Dans les tout premiers se trouvent ‘May Allison ( May 1920) et ‘Japanesque’ (Farr 21). Le nom de ce dernier dit parfaitement l’impression laissée par la fleur à celui qui la regarde. Au fil des années une vingtaine de ces variétés aplaties ont été enregistrées, aux USA et en Australie. Ce ne sont pas des iris éminemment commerciaux. Ils restent des curiosités qui n’intéressent que les collectionneurs. Ceux-ci se plaignent, par ailleurs, de ce que l’aspect « six sépales » ne soit évident que sur les fleurs du haut des tiges, sur les fleurs inférieures, l’aspect normal à tendance à réapparaître. Enfin une autre doléance concerne la monotonie des coloris, toutes les plantes enregistrées se situent en effet dans les tons de bleu ou indigo.
Une curiosité, donc, mais les hybrideurs n’en font apparemment pas un de leurs chevaux de bataille. La photo ci-dessus représente ‘Judy Mogil’ (McWirther 99), l’un des plus récent, et peut-être le plus joli.
2) Les barbus sans barbes
Je ne sais pas si j’ai bien fait de mettre le sous-titre ci-dessus au pluriel. En effet je ne connais qu’une seule variété ainsi amputée qui ait été enregistrée. Il s’agit de ‘Close Shave’ (Joyce Meek 95), un iris en deux tons de rose léger, qui n’a pas de barbes. La fleur est élégante, et l’absence de barbe ne nuit pas à son aspect. Evènement unique ou phénomène qui peut se reproduire ? Je ne suis pas en mesure de répondre…
3) Les 4x4
La loi pour les iris, c’est de tout multiplier par trois. Mais il arrive que la nature bégaie un peu et que des fleurs présentant plus de trois paires de pièces florales fassent leur apparition. C’est ce qui est arrivé à la Texane Margie Valenzuela qui a découvert dans ses semis un iris portant quatre pétales et quatre sépales, parfaitement constitué par ailleurs et plutôt joli à voir. Si curieux et joli même qu’elle l’a enregistré cette année sous le nom de ‘Grand Canyon Gold’ (photo). Cet iris s’est révélé fertile et parmi ses descendants on trouve des 4x4, comme lui. Cela veut-il dire que cette mutation est stable ? C’est encore trop tôt pour l’affirmer.
4) de vraies monstruosités
A côté de ces anomalies qui paraissent susceptibles de se reproduire assez régulièrement, on trouve plus ou moins souvent des fleurs franchement anormales. La plupart de ses monstruosités sont bien connues des professionnels et des scientifiques. Elles ne sont pas spécifiques aux iris.
Ce sont, par exemple, des fleurs qui ne comportent que quatre pièces florales, ou bien deux sépales seulement, d’autres qui arborent des barbes doubles comme sur la fleur dont George Sutton a publié une photo (voir ci-dessus). L’intérêt, si l’on peut dire, de cette fleur, c’est que si elle se reproduit de génération en génération, elle peut aboutir, une fois croisée avec un iris à ornements, à une fleur avec quatre éperons pétaloïdes et, pourquoi pas, aller jusqu’à une fleur franchement double, un peu comme peuvent l’être les pivoines ou les roses.
Une monstruosité originale, mais pas laide, est apparue chez Jean Ségui lors d’un croisement bien banal, ‘Princess’ X ‘Buffy’ : des ornements en forme de petites trompettes poussant au cœur de la fleur. L’iris a été enregistré ; il s’appelle ‘Aïda Rose’ (88). Mais à ma connaissance ces excroissances ne se sont pas reproduites.
Assez souvent, une monstruosité apparaît, de façon aléatoire. Les pièces florales sur une fleur ou sur toute la tige, sont bizarrement colorées. C’est à dire que les couleurs qui devraient se trouver juxtaposées ou intimement mêlées, se trouvent séparées brutalement et nettement. Les botanistes ont donné le nom de « chimère » à ce phénomène. La photo ci-dessus présente un cas remarquable.
Sans doute ai-je oublié dans cet inventaire des anomalies quelques autres cas de fleurs déboussolées. La nature quelque fois se prend les pieds dans le tapis. Chez les iris, comme chez les autres plantes. En ce qui concerne nos iris de jardin, chacune de ces manifestations est étudiée avec curiosité par les hybrideurs qui les constatent. Leur réaction va de l’intérêt pour quelque chose qui peut devenir un argument commercial à la crainte de laisser s’ouvrir une boîte de Pandore dont le contenu, répandu dans nos bordures, sèmerait le désordre et le malheur. C’est pourquoi des anomalies comme les éperons ou les taches aléatoires, par exemple, ont mis si longtemps à s’imposer. Cette prudence est tout à fait à l’honneur des hybrideurs en particulier, et du petit monde des iris en général.
(n° 3)
Autres anomalies plus ou moins stables
1) Les « flatties »
Des iris sans pétales. Ou, plutôt, des iris de jardin dont les pétales, retombants, s’insèrent entre les sépales et constituent des fleurs plates, assez semblables à des iris du Japon. Cela existe, mais cela reste une anomalie plutôt rare dont les représentants enregistrés sont peu nombreux. Cette anomalie n’est pas d’apparition récente. Dans les tout premiers se trouvent ‘May Allison ( May 1920) et ‘Japanesque’ (Farr 21). Le nom de ce dernier dit parfaitement l’impression laissée par la fleur à celui qui la regarde. Au fil des années une vingtaine de ces variétés aplaties ont été enregistrées, aux USA et en Australie. Ce ne sont pas des iris éminemment commerciaux. Ils restent des curiosités qui n’intéressent que les collectionneurs. Ceux-ci se plaignent, par ailleurs, de ce que l’aspect « six sépales » ne soit évident que sur les fleurs du haut des tiges, sur les fleurs inférieures, l’aspect normal à tendance à réapparaître. Enfin une autre doléance concerne la monotonie des coloris, toutes les plantes enregistrées se situent en effet dans les tons de bleu ou indigo.
Une curiosité, donc, mais les hybrideurs n’en font apparemment pas un de leurs chevaux de bataille. La photo ci-dessus représente ‘Judy Mogil’ (McWirther 99), l’un des plus récent, et peut-être le plus joli.
2) Les barbus sans barbes
Je ne sais pas si j’ai bien fait de mettre le sous-titre ci-dessus au pluriel. En effet je ne connais qu’une seule variété ainsi amputée qui ait été enregistrée. Il s’agit de ‘Close Shave’ (Joyce Meek 95), un iris en deux tons de rose léger, qui n’a pas de barbes. La fleur est élégante, et l’absence de barbe ne nuit pas à son aspect. Evènement unique ou phénomène qui peut se reproduire ? Je ne suis pas en mesure de répondre…
3) Les 4x4
La loi pour les iris, c’est de tout multiplier par trois. Mais il arrive que la nature bégaie un peu et que des fleurs présentant plus de trois paires de pièces florales fassent leur apparition. C’est ce qui est arrivé à la Texane Margie Valenzuela qui a découvert dans ses semis un iris portant quatre pétales et quatre sépales, parfaitement constitué par ailleurs et plutôt joli à voir. Si curieux et joli même qu’elle l’a enregistré cette année sous le nom de ‘Grand Canyon Gold’ (photo). Cet iris s’est révélé fertile et parmi ses descendants on trouve des 4x4, comme lui. Cela veut-il dire que cette mutation est stable ? C’est encore trop tôt pour l’affirmer.
4) de vraies monstruosités
A côté de ces anomalies qui paraissent susceptibles de se reproduire assez régulièrement, on trouve plus ou moins souvent des fleurs franchement anormales. La plupart de ses monstruosités sont bien connues des professionnels et des scientifiques. Elles ne sont pas spécifiques aux iris.
Ce sont, par exemple, des fleurs qui ne comportent que quatre pièces florales, ou bien deux sépales seulement, d’autres qui arborent des barbes doubles comme sur la fleur dont George Sutton a publié une photo (voir ci-dessus). L’intérêt, si l’on peut dire, de cette fleur, c’est que si elle se reproduit de génération en génération, elle peut aboutir, une fois croisée avec un iris à ornements, à une fleur avec quatre éperons pétaloïdes et, pourquoi pas, aller jusqu’à une fleur franchement double, un peu comme peuvent l’être les pivoines ou les roses.
Une monstruosité originale, mais pas laide, est apparue chez Jean Ségui lors d’un croisement bien banal, ‘Princess’ X ‘Buffy’ : des ornements en forme de petites trompettes poussant au cœur de la fleur. L’iris a été enregistré ; il s’appelle ‘Aïda Rose’ (88). Mais à ma connaissance ces excroissances ne se sont pas reproduites.
Assez souvent, une monstruosité apparaît, de façon aléatoire. Les pièces florales sur une fleur ou sur toute la tige, sont bizarrement colorées. C’est à dire que les couleurs qui devraient se trouver juxtaposées ou intimement mêlées, se trouvent séparées brutalement et nettement. Les botanistes ont donné le nom de « chimère » à ce phénomène. La photo ci-dessus présente un cas remarquable.
Sans doute ai-je oublié dans cet inventaire des anomalies quelques autres cas de fleurs déboussolées. La nature quelque fois se prend les pieds dans le tapis. Chez les iris, comme chez les autres plantes. En ce qui concerne nos iris de jardin, chacune de ces manifestations est étudiée avec curiosité par les hybrideurs qui les constatent. Leur réaction va de l’intérêt pour quelque chose qui peut devenir un argument commercial à la crainte de laisser s’ouvrir une boîte de Pandore dont le contenu, répandu dans nos bordures, sèmerait le désordre et le malheur. C’est pourquoi des anomalies comme les éperons ou les taches aléatoires, par exemple, ont mis si longtemps à s’imposer. Cette prudence est tout à fait à l’honneur des hybrideurs en particulier, et du petit monde des iris en général.
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