La semaine dernière nous avons jeté un coup d’œil sur les introductions marquant les cinq premières années de la décennie. C'est maintenant le tour des cinq années suivantes.
1975 : Cette année-là trois des iris mis sur le marché auront l'insigne honneur de se voir décerner la Médaille de Dykes. Il s'agit de 'Mystique' (Ghio,), 'Ruffled Ballet' (Roderick,) et 'Vanity' (Hager,). 'Mystique' et 'Vanity' sont mondialement connus, le premier en deux tons de bleu indigo, une teinte encore jamais vue et qui a fait sensation, le second en rose délicat. 'Ruffled Ballet' a moins de notoriété, néanmoins c'est un superbe iris aux pétales bleu très pâle et aux sépales bleu plus soutenu. En plus de ces trois-là, les variétés qui ont connu le succès sont : 'Autumn Echo' (Gibson,), or, caramel et brun, un peu fragile cependant, 'Caramba' (Keppel,) sur le même thème, 'Gold Trimmings' (Schreiner,) original jaune mêlé de blanc, 'Showcase' (Schreiner,) jaune entièrement ourlé de brun, et le rare crème 'Leisure Day' (Schreiner,). En Australie, Barry Blyth commence à faire parler de lui et son 'Sostenique' a marqué les esprits. Il y aura deux variétés de l'année : 'Mystique' et 'Vanity'.
1976 : Beaucoup de nouveautés de valeur, le choix est difficile. Votons pour : les deux presque jumeaux 'Betty Simon' (Hamblen, ) et 'Swedish Modern' (Babson, ), tous deux selon le modèle variegata bleu, c'est à dire avec des pétales jaune léger et des sépales mauve tendre ; 'Chartreuse Ruffles' (Rudolph, ) qui fait partie de ces variétés aux couleurs indéfinisables mais qui sont porteurs de gènes qui font saliver les hybrideurs ; 'English Cottage' (Zurbrigg, ) blanc légèrement bordé de bleu clair, au parfum enivrant. En France apparaissent deux iris orange qui confirment le retour au premier plan des hybrideurs français, 'Piroska' (J. Cayeux, ) et 'Roger Renard' (J. Cayeux, ) tandis que 'Tangerine Sky' (Schreiner, ) en orange clair vient leur apporter la contradiction ; d'Australie est venu 'Cabaret Royale' (B. Blyth, ) célèbre bitone bleu et « noir » avec une éclatante barbe rouge. C'est à cette variété que peut être décerné le titre d'iris de l'année.
1977 : Cette fois encore le choix est difficile. Le nombre d'iris de valeur s'accroît d'année en année... Keppel nous propose 'Flamenco' dans sa série de variegatas-plicatas déjà richement pourvue ; Gatty offre 'Playgirl', un de ses roses tout de finesse et de grâce ; Melba Hamblen a sélectionné 'Silent Majesty', l'un des plus beaux bleu sombre qui aurait pu lui valoir la DM si la concurrence n'avait pas été aussi relevée ; Bernard Hamner lance 'Beauty Crown' plicata dans les tons pêche remarquablement frisé, enfin Schreiner a la chance de présenter 'Victoria Falls' formidable bleu pur à petit cœur blanc, et 'Superstition', une grande avancée dans les noirs. Gibson s'exerce de nouveau aux plicatas bleu vif et Ghio, avec 'Entourage', rare vieux rose, remporte le Florin d'Or à Florence. Il y a aussi le plicata bleu clair 'Gentle Rain' (Keppel,) ou le blanc au cœur d'or 'Sun King' (Stahly,). Le pompon doit néanmoins revenir à l'indémodable 'Victoria Falls (Schreiner,).
1978 : Ce fut un cru de bonne qualité, caractérisé par un grand choix de nouveaux iris français où se distinguent 'Condottiere' (J. Cayeux,) qui va devenir un des iris les plus utilisés au monde en hybridation, 'Falbala' (J. Cayeux,), bleu violacé à barbes rouges, 'Karinka' (J. Cayeux,) original rosé gorge de pigeon, 'Vague à l'Âme' (J. Cayeux, ), bitone dans les tons violine d'une vigueur remarquable et 'Lorenzaccio de Medicis' (P. Anfosso,), riche bitone brun-rouge hâtif, qui marque l'entrée en lice de son obtenteur. D'Amérique débarque l'un des premiers iris à éperons de bonne qualité, 'Hula Moon' (Rowlan, ) ; dans la production Schreiner on remarque le plicata léger 'Stitch in Time', le blanc à barbe rouge 'Startler', 'Swazi Princess', le « noir » de l'année, et surtout 'Gold Galore', un jaune d'or formidable. Mais quoi qu'il en soit l'iris de l'année est sans conteste 'Condottiere'.
1979 : La dernière année de la décennie n'est pas la moins intéressante. Les iris à éperons commencent à s'étendre. Avec, cette fois, 'Battle Star' (Osborne,) joli mélange de brun cannelle et de rose fuchsia. Gibson apporte un lot de plicatas qui comprend 'Beyond', abricot marqué de grenat, 'Burgundy Brown', brun-rouge sur fond crème, et le plus traditionnel 'White Echo Blues', jolie fleur blanche largement bordée de bleu vif. Margaret Parker, se fait connaître avec 'Supersimmon', l'un des oranges les plus vifs jamais apparus. Rudolph propose une nouvelle couleur, en américain c'est « toasted watermelon », en français « melon grillé » ce qui n'est pas très explicite et que l'on préfère traduire par orangé à reflets bruns. Le porteur de cette originalité s'appelle 'Copper Classic'. Walter Luihn marque un grand coup avec 'Song of Norway', bleu glacier à barbe bleue, qui, en dépit d'une évidente raideur, a rencontré un triomphal succès qui lui vaudra la DM en 1986. Cependant le succès numéro un de l'année sera 'Beverly Sills' (Hager,
), qui sera peut-être plus connu que la fameuse cantatrice à laquelle il est dédié, et qui mérite bien le titre d'iris de l'année, même si celle-ci est marquée par les nouveautés de la famille Anfosso, en France, qui feront connaître au monde entier ces nouveaux maîtres de l'hybridation. Enfin, pour terminer ce tour d'horizon, il faut aller en Australie où Barry Blyth enregistre 'Magic Man', descendant de 'Cabaret Royale', et comme ce dernier vivement coloré de bleu, d'indigo et de rouge.
Il faut bien s'arrêter ! Le choix est grandement subjectif, néanmoins la plupart des variétés citées ont été largement appréciées partout dans le monde. Les « seventies » font partie des plus belles années du XXe siècle en matière d'iris. Même si au cours des années qui ont suivi sont apparues des variétés admirables qui ont démontré la créativité des obtenteurs et la puissance de l'iridophilie.
Illustrations :
Mystique' 'Vanity'
'Cabaret Royale'
'Victoria Falls'
'Condottiere'
'Beverly Sills'
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