HORS DES SENTIERS BATTUS
Le Petit Robert donne la définition suivante de l’adjectif « original » : « Qui paraît ne dériver de rien d’antérieur, ne ressemble à rien d’autre, est unique, hors du commun. » Il est évident que dans la réalité l’appréciation de ce qui est original est quelque chose de subjectif. Dans le sujet qui nous intéresse comme dans les autres.
Dans le train, en revenant de Jouy en Josas où j’avais été juge au concours d’iris FRANCIRIS®, je me faisais cette réflexion : « Y avait-il des iris originaux en compétition ? » J’ai repris ma liste et mes photos et je me suis dit qu’en fait ceux-là étaient peu nombreux. Tout au plus en ai-je dénombré neuf, et encore… La nouveauté, l’originalité deviendraient-elles rares chez les iris contemporains ? J’inclinerais plutôt à penser soit que les obtenteurs de fleurs originales ont boudé le concours, soit que les plantes aux fleurs hors du commun ayant peu de chances de plaire aux juges, réputés traditionalistes, ils n’ont pas fait concourir ces fleurs vouées d’après eux à rester dans l’anonymat.
A Jouy, je n’ai remarqué, donc, que neuf variétés que je puis qualifier d’originales. Dans l’ordre de l’alphabet, je citerai d’abord ‘Copper Bubble Bath’ (Cadd 2002) chez qui l’originalité se situe dans le coloris indéfinissable, entre le jaune cuivré et le mauve, sur des fleurs nombreuses et de taille modérée, mais particulièrement frisées. ‘Endearing Charm’ (L. Painter 2002) m’a paru original en ce sens que des fleurs grises rosées ne courent pas les rues. L’ocre des épaules, qui attire l’œil sur le cœur de la fleur, ajoute une part de ce charme qu’on attribue aux choses peu courantes. Il est un peu dommage que la plante n’ait pas un plus ample développement et que les fleurs se trouvent un peu serrées le long de la tige. Vient ensuite une plante dont la haute taille porte les fleurs au-dessus des autres et les rend plus évidemment remarquables. D’autant plus que leur teinte sombre accroît leur attirance. Il s’agit de ‘Espontaneo yo Tambièn’ (Murati 2004). Ce géant des iris provient du Sud de la France, mais son obtenteur n’est pas certain de ses origines. On ne saura donc pas qui sont les parents de ‘Espontaneo yo Tambièn’. Sans doute des variétés déjà anciennes car, et c’est son défaut majeur, cette fleur n’a pas l’aspect des iris modernes : sépales retombants, un peu mous, larges ondulations mais pas de frisottis. ( photo). ‘Lydia Schimpf’ (Beer 2006) est aussi une fleur sombre. Les pétales couleur parchemin, teintés de brun violacé sur les côtes, surmontent des sépales assez ondulés, dans les tons de violet fumé, à peine griffés de blanc sous les barbes qui sont jaune fumé. Vraiment des couleurs peu communes. Même si la plante en elle-même est assez banale. Je ne m’attarderai pas sur ‘Mamy Framboise’ (Fur/Laporte 2004) puisque je parlerai une autre fois de cette variété dont je pense le plus grand bien. ‘Mondsheinserenade’ (Diedrich 2003), avec son nom bien germanique que je crois pouvoir traduire par « sérénade au clair de lune » attire l’attention par la vive saturation de ses coloris : les pétales dressés, d’un beau jaune citron, couronnent des sépales, d’un grenat très sombre liseré de brun noisette, fortement striés de blancs sous les barbes (photo). Le type variegata n’est pas spécialement original, mais en l’occurrence l’association de pétales clairs et de sépales foncés s’éloigne de la banalité. Beaucoup de visiteurs du jardin de Jouy ont eu un faible pour ‘Ravissant’ (R. Cayeux 2005) dont les touffes n’étaient cependant pas spectaculaires, mais la fraîcheur du coloris fait plaisir à voir. L’originalité se situe dans le large liseré mauve rosé des sépales qui renouvelle le type « Emma Cook ». Un des attraits qui ont valu à ‘Solovinaya Noch’ de remporter la compétition est sûrement son coloris : des pétales violet améthyste soutenu, des sépales violet sombre presque noir, finement liserés d’améthyste et largement veinés de cette couleur, s’éclaircissant vers les barbes, prolongées d’une flamme claire. L’ensemble est sombre mais lumineux et l’impression laissée au spectateur est loin d’être maussade. Dans ce genre, je ne connais guère que ‘Romantic Evening’ pour allier des teintes sombres sans donner dans l’austérité. Pour terminer, ma sélection comportera ‘Winning Streak’ (M. Sutton 2003). Je lui trouve de l’originalité parce qu’il associe deux types de dessins, le type plicata et le type « broken colors » qui est un descendant perturbé de ce dernier. Les pétales sont nettement « broken colors », en crème barbouillé de lilas, les sépales sont plutôt plicatas avec un large centre crème et une bordure plicata lilas. Une barbe bronze, sur une gorge veinée d’amarante termine un portrait assez plaisant.
Il y avait beaucoup de fleurs agréables à voir, et ceux qui se sont procuré le CD que j’en ai établi ont pu s’en rendre compte, mais les quelques éléments repris ci-dessus se distinguaient par un trait ou un autre. On peut donc parler à leur sujet d’originalité. Les récompenses qui sont allées à ‘Solovinaya Noch’ et à ‘Mamy Framboise’ font mentir ceux qui disent qu’il faut être académique pour être distingué dans un concours.
Le Petit Robert donne la définition suivante de l’adjectif « original » : « Qui paraît ne dériver de rien d’antérieur, ne ressemble à rien d’autre, est unique, hors du commun. » Il est évident que dans la réalité l’appréciation de ce qui est original est quelque chose de subjectif. Dans le sujet qui nous intéresse comme dans les autres.
Dans le train, en revenant de Jouy en Josas où j’avais été juge au concours d’iris FRANCIRIS®, je me faisais cette réflexion : « Y avait-il des iris originaux en compétition ? » J’ai repris ma liste et mes photos et je me suis dit qu’en fait ceux-là étaient peu nombreux. Tout au plus en ai-je dénombré neuf, et encore… La nouveauté, l’originalité deviendraient-elles rares chez les iris contemporains ? J’inclinerais plutôt à penser soit que les obtenteurs de fleurs originales ont boudé le concours, soit que les plantes aux fleurs hors du commun ayant peu de chances de plaire aux juges, réputés traditionalistes, ils n’ont pas fait concourir ces fleurs vouées d’après eux à rester dans l’anonymat.
A Jouy, je n’ai remarqué, donc, que neuf variétés que je puis qualifier d’originales. Dans l’ordre de l’alphabet, je citerai d’abord ‘Copper Bubble Bath’ (Cadd 2002) chez qui l’originalité se situe dans le coloris indéfinissable, entre le jaune cuivré et le mauve, sur des fleurs nombreuses et de taille modérée, mais particulièrement frisées. ‘Endearing Charm’ (L. Painter 2002) m’a paru original en ce sens que des fleurs grises rosées ne courent pas les rues. L’ocre des épaules, qui attire l’œil sur le cœur de la fleur, ajoute une part de ce charme qu’on attribue aux choses peu courantes. Il est un peu dommage que la plante n’ait pas un plus ample développement et que les fleurs se trouvent un peu serrées le long de la tige. Vient ensuite une plante dont la haute taille porte les fleurs au-dessus des autres et les rend plus évidemment remarquables. D’autant plus que leur teinte sombre accroît leur attirance. Il s’agit de ‘Espontaneo yo Tambièn’ (Murati 2004). Ce géant des iris provient du Sud de la France, mais son obtenteur n’est pas certain de ses origines. On ne saura donc pas qui sont les parents de ‘Espontaneo yo Tambièn’. Sans doute des variétés déjà anciennes car, et c’est son défaut majeur, cette fleur n’a pas l’aspect des iris modernes : sépales retombants, un peu mous, larges ondulations mais pas de frisottis. ( photo). ‘Lydia Schimpf’ (Beer 2006) est aussi une fleur sombre. Les pétales couleur parchemin, teintés de brun violacé sur les côtes, surmontent des sépales assez ondulés, dans les tons de violet fumé, à peine griffés de blanc sous les barbes qui sont jaune fumé. Vraiment des couleurs peu communes. Même si la plante en elle-même est assez banale. Je ne m’attarderai pas sur ‘Mamy Framboise’ (Fur/Laporte 2004) puisque je parlerai une autre fois de cette variété dont je pense le plus grand bien. ‘Mondsheinserenade’ (Diedrich 2003), avec son nom bien germanique que je crois pouvoir traduire par « sérénade au clair de lune » attire l’attention par la vive saturation de ses coloris : les pétales dressés, d’un beau jaune citron, couronnent des sépales, d’un grenat très sombre liseré de brun noisette, fortement striés de blancs sous les barbes (photo). Le type variegata n’est pas spécialement original, mais en l’occurrence l’association de pétales clairs et de sépales foncés s’éloigne de la banalité. Beaucoup de visiteurs du jardin de Jouy ont eu un faible pour ‘Ravissant’ (R. Cayeux 2005) dont les touffes n’étaient cependant pas spectaculaires, mais la fraîcheur du coloris fait plaisir à voir. L’originalité se situe dans le large liseré mauve rosé des sépales qui renouvelle le type « Emma Cook ». Un des attraits qui ont valu à ‘Solovinaya Noch’ de remporter la compétition est sûrement son coloris : des pétales violet améthyste soutenu, des sépales violet sombre presque noir, finement liserés d’améthyste et largement veinés de cette couleur, s’éclaircissant vers les barbes, prolongées d’une flamme claire. L’ensemble est sombre mais lumineux et l’impression laissée au spectateur est loin d’être maussade. Dans ce genre, je ne connais guère que ‘Romantic Evening’ pour allier des teintes sombres sans donner dans l’austérité. Pour terminer, ma sélection comportera ‘Winning Streak’ (M. Sutton 2003). Je lui trouve de l’originalité parce qu’il associe deux types de dessins, le type plicata et le type « broken colors » qui est un descendant perturbé de ce dernier. Les pétales sont nettement « broken colors », en crème barbouillé de lilas, les sépales sont plutôt plicatas avec un large centre crème et une bordure plicata lilas. Une barbe bronze, sur une gorge veinée d’amarante termine un portrait assez plaisant.
Il y avait beaucoup de fleurs agréables à voir, et ceux qui se sont procuré le CD que j’en ai établi ont pu s’en rendre compte, mais les quelques éléments repris ci-dessus se distinguaient par un trait ou un autre. On peut donc parler à leur sujet d’originalité. Les récompenses qui sont allées à ‘Solovinaya Noch’ et à ‘Mamy Framboise’ font mentir ceux qui disent qu’il faut être académique pour être distingué dans un concours.
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