On n’a pas le droit de donner à un iris un nom commençant par
« Madame ou Mademoiselle ». Du moins n’en a-t-on plus le droit, parce
que jusque dans les années 1960, c’était autorisé. Mais on peut toujours donner
le titre de Prince ou de Princesse ! L’aristocratie continue de jouir de
certains privilèges…
De tout temps, les obtenteurs ont dédié certaines de leurs
variétés à des altesses ayant eu, plus ou moins, un rôle historique. Par pure
curiosité, nous allons faire connaissance (essentiellement grâce à
Internet !) avec les plus représentatives de ces princesses au travers des
iris qui portent leur nom.
‘Princess
Beatrice’ (Barr, 1898). (illustrée)
L’obtenteur
anglais Peter Barr, au travers de sa pépinière « Barr & Sons », a
introduit sur le marché sous le nom de ‘Princess Beatrice’, un iris qui doit
être en fait l’espèce I. dalmatica. C’est du moins ce qu’affirme
Clarence Mahan dans son livre. Cet iris se rencontre encore dans de nombreuses
collections. Il est dédié à la cinquième fille de la Reine Victoria, celle qui
fut sa préférée et qui lui servit toute sa vie de secrétaire particulière.
‘Prinzess
Viktoria-Luise’ (Goes und Koenemann, 1910). (illustrée)
Ce
bel iris variegata, typique de ce qu’obtenaient à l’époque les maîtres de la
fameuse pépinière allemande, est toujours bien représenté dans nos jardins. Il
a pour marraine la fille du Kaiser Guillaume II, petite-fille de la Reine
Victoria, et grand-mère de la Reine Sofia d’Espagne !
‘Princess Osra’ (Bliss, 1921).
C’est
un superbe plicata léger, qui se trouve, par exemple, au parc floral de Bâle.
Il fait allusion à un personnage du romancier Anthony Hope, créateur de l’Etat
de Ruritanie et du célèbre « Prisonnier de Zenda », qui apparaît dans
« Le Cœur de la Princesse Osra ».
‘Princess
Pocahontas’ (Nichols, 1946).
Cela
ne pouvait pas être autre chose qu’un iris brun-rouge, puisqu’il se rapporte à
une princesse indienne du 17e siècle, à la vie aventureuse et
légendaire.
‘Princess
Margaret-Rose’ (Aylett, 1948).
On
entre dans le présent et le concret avec cet hommage australien à la sœur de la
Reine Elzabeth II.
‘Princess Anne’ (Zurbrigg,
1953).
Après
la sœur, voici la fille d’Elizabeth II. Ce descendant de ‘Cascade Splendor’ est
un iris jaune du modèle « Joyce Terry », c’est à dire avec une large
zone blanche sur les sépales.
‘Princesse
Wolkonsky’ (J. Cayeux, 1957).
Les
membres de la SFIB savent sans doute (du moins les plus anciens) que le premier
président de l’association fut le Prince Pierre Wolkonsky, grand amateur de
jardins et créateur de celui de Kerdalo, près de Tréguier, en Bretagne. Cet
iris est dédié à son épouse. C’est un très classique variegata dans les tons
pastel.
‘Printsessa
Kavkaza’ (Gordodelov, 1986).
On
peut être un ancien officier de l’armée rouge et avoir une faiblesse pour les
princesses, surtout quand elles sont caucasiennes, comme l’obtenteur, russe,
Vitali Gordodelov. La Check-List nous apprend qu’il s’agit d’un iris rose
lilacé.
‘Prinzessin zur
Lippe’ (Görbitz, 1989).
Dietmar
Görbitz, obtenteur allemand installé à Detmold, rend hommage à l’une des trois
filles du Prince Leopold II de Lippe, ancien souverain de sa principauté.
Spécialiste des iris bleus, il donne ici un joli exemple de ce qu’il aime
faire.
‘Princess
Elexis’ (Spoon, 1995).
Les
amateurs de jeux vidéo sauront à qui ils ont affaire. Les amateurs d’iris
apprécieront ce joli rose, descendant de ‘Romantic Mood’.
‘Princess
Sabra’ (Bartlett, 1995).
Un
bitone rose magenta évoque l’héroïne d’une légende religieuse, celle de cette
princesse offerte en pâture au dragon et sauvée par St Georges.
‘Fürstin
Pauline’ (Görbitz, 1997). (illustrée)
La
ville de Detmold voue une reconnaissance particulière à la Princesse Pauline de
Lippe (1769/1820), qui fut un précurseur de la démocratie dans le petit Etat
dont elle assura la régence pendant la minorité de son fils Leopold II.
L’obtenteur Dietmar Görbitz lui a attribué un plantureux iris bleu pur.
‘Princesse
Caroline de Monaco’ (Cayeux R., 1997).
Il
n’est pas nécessaire de rappeler qui est Caroline de Monaco. Et l’iris dont
elle est la marraine est une fort belle réalisation de Richard Cayeux. Ce qui
est encore plus remarquable, peut-être, c’est la longueur de son nom, qui
approche du maximum de lettres autorisé !
‘Princesse
Grace’ (Black, 2012) (illustrée)
Après
la fille, la mère ! Grace Kelly, actrice et princesse, a reçu l’hommage de
Paul Black, après que Gaby Martignier, au Château de Vullierens, en Suisse lui
eut déjà fait l’honneur d’un ‘Grace Patricia’, variété en jaune doré, obtenue en 1985.
Il y a bien d’autres variétés qui s’appellent
« Princesse Quelque chose », mais celles dont il est question ici
font partie des plus belles ou des plus célèbres.