27.4.07


BIENTÔT LE DRAPEAU BELGE ?

Le drapeau français (mais aussi le drapeau américain) fait désormais partie de la panoplie des grands iris. C’est essentiellement Richard Cayeux qui a développé les iris bleu, blanc, rouge, avec sa série commencée par ‘Vive la France’ en 91, et qui ne semble pas encore tout à fait épuisée puisque en 2006 il a encore enregistré ‘Sortilège’ issu du croisement (Bal Masqué X Aurélie), qui descend par conséquent de la fameuse lignée. Aux Etats-Unis on n’est pas en reste. De forts jolies fleurs sont apparues dans ce modèle, et il en a été question ici dans un article publié le 29 décembre 2006 (Tricolores à l’américaine).

Mais point encore de trace du drapeau belge. Cependant, quand on regarde ‘Explicit’ (Ghio 2004) (photo), on se dit qu’on n’en est pas loin ! Que manque-t-il a cette variété pour qu’elle accède au rang de symbole national pour nos voisins ? Simplement une barbe rouge. Pour ce qui est du jaune et du noir, c’est déjà fait ! Car chez ‘Explicit’, qui est, en fait, un variegata-plicata, les pétales sont d’un riche jaune d’or, et les sépales, sur fond blanc, sont tramés de grenat sombre, cette trame devenant de plus en plus intense, pour se terminer en un brun-rouge pratiquement noir. Mais la barbe reste jaune…

Quand on retrace le pedigree de cette variété, on reste sur sa faim. Car Joë Ghio, en obtenteur consciencieux, a préféré noter que le « père » était inconnu plutôt que de donner une information dont il n’a pas la certitude. On ne sait donc pas d’où vient le coloris jaune d’ ‘Explicit’ (1). En revanche son côté maternel est bien noté. Il commence par la variété baptisée ‘Pennant Fever’ (Ghio 2001), qui est un amoena sombre, comme en obtient Ghio depuis quelques années et dont il s’est fait une spécialité. Ce ‘Pennant Fever’ est issu d’un croisement (Next Millenium X Ocelot), qui rassemble deux variétés bicolores contrastées. Il n’est pas question de retracer le pedigree de ‘Next Millenium’, car c’est une de ces « joyeuses » salades » comme Joë Ghio aime à les qualifier lui-même. Sachons seulement qu’il est composé de nombreux amoenas et neglectas indigos, de quelques roses et d’un certain ‘Persian Smoke’, chez lequel les sépales sombres sont déjà en place. Pour ‘Ocelot’ l’affaire est plus simple, avec le joli bicolore ‘Chinese New Year’ et ‘Romantic Evening’, connu pour le côté sombre de ses sépales. A noter que ce même ‘Romantic Evening’ apparaît également comme étant le « père » de ‘Next Millenium’.

Ce n’est pas la première fois que Joë Ghio enregistre une variété d’un nouveau genre. Cette fois encore il a réussi son coup. Espérons simplement que cet iris soit non seulement une fleur originale, mais aussi une plante solide et accommodante. On peut à ce sujet avoir des craintes car il existe de nombreux exemples où les iris de Ghio se montrent capricieux quand on veut les faire pousser sous des climats qui ne ressemblent pas à celui de la baie de San Francisco.

(1) à moins que cela ne soit du variegata ‘Jungle Princess’ qui apparaît à la quatrième génération maternelle.

LES IRIS CAYEUX DE 2007

Dans le catalogue de 2007, on trouve onze variétés nouvelles de grands iris ainsi qu’in iris intermédiaire. Dix de ces iris ont été enregistrés en 2006, le dernier le sera sans doute cette année. Il s’agit d’une nouveauté très intéressante dans le style de ce que font L. Baumunk et J. Ghio aux Etats-Unis.

La description qui en est faite par son obtenteur est :

Noctambule : grand iris, 105 cm, mi-saison, amoena bleu-noir velouté à barbes jaune d’or cernées par une petite plage blanche (semis 0098B). (Photo)

Il faut aller sur le site de la maison Cayeux pour voir l’image de cet iris. C’est vraiment quelque chose de nouveau chez nous. Les pétales sont d’un blanc parfait, les sépales sont pratiquement noirs, mais le dégradé qui aboutit au centre blanc des sépales ajoute une note de fraîcheur et de gaieté.

Les autres nouveautés, par ordre alphabétique, sont les suivantes :

Clownerie : grand iris, 90 cm, mi-saison, pétales lavande rosé pâle, sépales crèmes à fine bordure pourpre précise, grosse barbe rouge orange ; (Chevalier de Malte X I’ve Got Rythm).

C’est une sorte de ‘Change of Pace’ avec des pétales plus pâles.

Coup de Soleil : grand iris, 75 cm, mi-saison, self entre mandarine et carotte ,barbe rouge ; (91191A X Good Show).

Superbe orange bien vif.

Douce Rêverie : grand iris, 85 cm, hâtif, pétales blancs, sépales rose saumoné clair à bordure blanche, barbe mandarine et blanche ; (Château d’Auvers sur Oise X 9398B).

Voici un amoena dans les tons de pêche, qui a certaine ressemblance avec le fameux ‘English Charm’, mais aussi avec ses ancêtres ‘Peach Sundae’ et ’Snow Peach’.

Douce Romance(1) ; grand iris, 80 cm, mi-saison, pétales blanc rosé, sépales blanc à bordure bleu ciel , barbe rouge orange. (Rebecca Perret X 9368B).

Une version adoucie de son parent ‘Rebecca Perret’.

Grand Canari ; grand iris, 105 cm, tardif, jaune pur, raie médiane blanche sur les sépales, barbe orange, éperon blanc plumeux ; 97165 K X 97174 A

Je l’Adore ; grand iris, 95 cm, mi-tardif, rose pur tendre, petite zone blanche sous la barbe rose orangée ; (Buisson de Roses X Prestige Item)

Planeur ; grand iris, 95 cm, mi-saison, pétales blanc à peine bleuté, sépales, violet bleu bordure plus claire, barbe discrète jaune ; (World Premier X Futuriste).

A voir cet iris on devine que son ancêtre s’appelle ‘Deltaplane’.

Sortilège : grand iris, 90 cm, tardif, pétales blanc pur à bordure bleu glycine clair, sépales violet pensée vif rayé de blanc à partir de l’extrémité de la barbe, barbe mandarine et blanche. (Bal Masqué X Aurélie).

Oui, encore un avatar de la famille Bleu-Blanc-Rouge !

Terre de Couleur : grand iris, 80 cm, mi-saison, pétales blanc pur, sépales jaune bronze plus clair autour de la barbe jaune orangé ; (91174 X 9549 C)

Prunelle : intermédiaire, 50 cm, hâtif, rouge prune, plus clair autour de la barbe, barbe jaune bronze. (Hoodlum X Chance of Pace)

Deux autres variétés ont été enregistrées en 2006 mais ne sont pas encore commercialisées :

Alerte Rose : grand iris, 80 cm, mi-saison, rose saumoné, barbe mandarine : (semis n° 91119 A X 95213 E).

Jus d’Orange ; grand iris, 80 cm, mi-saison, orange vif uni, barbe rouge, (91192A X Good sSow)

(1) Dans le catalogue cet iris figure sous le nom de « Romance » tout court, mais une variété anglaise de 1928 porte déjà ce nom, d’où, sans doute, le nouveau nom adopté pour l’enregistrement.
RÉCRÉATION (réponses)

Dykes française

La bonne réponse est :
11
RÉCRÉATION

D’Italie

Parmi ces cinq noms d’origine italienne, un ne désigne pas un obtenteur italien contemporain. Lequel ?

BERTUZZI
BIANCO
FILARDI
MANUCCHI
ROMOLI

20.4.07




UN FESTIVAL DE COULEURS


Dans la grande palette des iris, on ne peut guère trouver plus vivement colorés que ceux de la catégorie que l’on appelle « variegata-plicata ». Comme cette dénomination le laisse entendre, il s’agit de fleurs, aux pétales jaunes (ou tendant vers le jaune), et aux sépales clairs, voire jaunes également, mais liserés et pointillés de sombre. Il s’agit d’une transformation de la catégorie des plicatas par l’utilisation d’Iris variegata, une espèce riche en couleurs dont l’influence génétique est importante. Cette initiative est revenue en Europe, au début du XXeme siècle, aux allemands Goos et Koenemann, et, plus tard, aux USA, aux frères Sass. Elle a été largement exploitée par de nombreux obtenteurs dès les années 50 notamment par James Gibson, qui s’est fait une spécialité des plicatas jaunes ou bruns. Avec le temps, et une multitude de croisements divers, la catégorie s’est diversifiée. C’est ainsi que sont apparues un grand nombre de variations possibles et un vaste choix de combinaisons colorées. On peut en distinguer six types désignés, par commodité, sous le nom de la variété de ce type la plus connue.

Le type « AUTUMN ECHO ».

Tout le monde, ou presque, connaît AUTUMN ECHO (Gibson 75), un célèbre iris remontant, aux chaudes couleurs, avec des pétales ocre, des sépales jaunes bordés et ponctués de l’ocre des pétales. S’il c’est sans doute la variété la plus répandue du type, il n’est pas le premier. Avant lui, sans remonter au delà des années 50, il y a eu MY HONEYCOMB (Gibson 58), SIVA-SIVA (Gibson 62), ECHO ONE (Schortman 63), ISLAND HOLIDAY (Gibson 69), SANDS OF GOLD (Plough 72), KONA COAST (Plough 73). Après, le type s’est perpétué avec des iris comme SHAFT OF GOLD (Sexton 76), RIO DE ORO (Plough 83), LEMON AND SPICE (Gibson 85), puis HOT TO TROT (McWhirter 91), BUSY SIGNAL (Lauer 93) ou CALDRON FIRE (Gibson 95).

Le type « FANFARON ».

C’est un type assez voisin du précédent. Il se caractérise par des pétales éclatants, de jaune pâle â orange vif, et des sépales de la même couleur, veinés ou ponctués de brun ou de violet, voire des deux. FANFARON (Hager 88) est très représentatif du type, mais tout aussi connus sont DAZZLING GOLD (Anderson 81), BENGAL TIGER (Maryott 81) ou JITTERBUG (Keppel 88). FLAMENCO WHIRL (Hamner 88) est encore plus vif, de même que LOS COYOTES (Burseen 93), qui descend d’ailleurs de deux variegata-plicata : DAZZLING GOLD et SUN TOASTED. PRIZE DRAWING (88), un produit tardif de Gordon Plough, est une version claire de ce type.

Le type « KILT LILT ».

C’est sûrement ce type qui a le plus de représentants et, sans doute, en est-ce le plus parfait achèvement. Les pétales sont jaunes, bien entendu, du jaune primevère au jaune d’or, et même á l’orange ou au brun miel. Les sépales, sur fond blanc ou crème, proposent des petits points de brun, de pourpre ou de violet foncé, devenant de plus en plus denses â mesure que l’on s’approche du bord, quelquefois ces points se concentrent en une flamme, sous les barbes, quelquefois, aussi, un fin liseré de la couleur des pétales vient compléter l’ensemble. KILT LILT (Gibson 70 - DM 76) en est le plus bel et le plus fameux exemple. James Gibson, auparavant, avait aussi obtenu une variété toujours dans les catalogues, RADIANT APOGEE (64), et une autre, au moins aussi intéressante, ISLAND HOLIDAY (69). C’est ensuite Keith Keppel qui s’est fait, un temps, une spécialité de ces variétés flamboyantes, avec tout d’abord deux frères de semis, issus de RADIANT APOGEE, LIMERICK (73) et METEOR (73), auxquels ont succédé CARAMBA (75) puis FLAMENCO (77), et MOROCCO (80), qui réunit les qualités de KILT LILT et de CARAMBA. SUN TOASTED (Gibson 70) fait partie de la version « soft » du type, où le rejoignent des iris comme DESERT ECHO (D. Meek 80) (Photo) - l’effet plicata y est limité à un « spray » de brun violacé, au centre des sépales - et PANOCHA (Ernst 88), fils du précédent. WILD JASMINE Hamner 83) est de la même eau, et descend de SHAFT OF GOLD cité plus haut. Parmi les représentants de la version « hard » on trouve WHIRL AROUND (Hamblen 87), dans les tons oranges, HOT STREAK (Ghio 88), dans les tons grenats, ou CHEROKEE NATION (Hedgecock 92), dans les tons bruns. A côté, le moderne WESTERNAIRE (D. Miller 98), fait figure d’enfant sage, en jaune paille et blanc ourlé et moucheté d’indigo.

Le type « AZTEC DANCE ».

WESTERNAIRE dont on vient de parler pourrait aussi être rangé sous ce type qui est une évolution récente. AZTEC DANCE (Blyth 80) en est un bon représentant: pétales cannelle, sépales blancs, flamme et liseré prune. La partie plicata est allégée, souvent limitée à une fine bordure; les pétales vont du presque blanc au caramel soutenu. Un fils de CARAMBA, HINDU MAGiC (Blyth 81) fait partie du lot, de même que FLOORSHOW (Byers 89), DISTANT ROADS (Keppel 91), très sombre, issu de BROADWAY, tout comme SURPRISING WIT (99) enfant posthume de Jim Gibson. Sterling Innerst s’est fait en quelque sorte le champion de ce type, qu’il a décliné en TENNESSEE WOMAN (90), TENNESSEE GENTLEMAN (91), AGGRESSIVELY FORWARD (95), EXACTITUDE (96) ou, également, l’étrange OMINOUS STRANGER qui porte bien son nom.


Le type « LORELEÏ »

C’est un type de fleur qui a été remis au goût du jour par Richard Ernst, ces dernières années, mais qui existe au moins depuis 1909, date d’obtention de LORELEÏ (Goos & Koenemann). LORELEÏ a des pétales jaune pâle ourlés de jaune plus soutenu, et des sépales pourpres liserés et fortement veinés de blanc, avec une barbe jaune paille. Pour arriver à un résultat voisin, Ernst a utilisé un croisement mythique, Edna’s Wish X Wild Jasmine, à partir duquel il a créé une vaste famille. Il en est arrivé à utiliser maintenant les enfants et même les petits enfants de son géniteur de base, mais il continue toujours dans un domaine qui lui a donné des iris à la fois variés et extraordinaires avec, dans le type dont on parle, RING AROUND ROSIE (2000). A l’heure actuelle la série du modèle RING AROUND ROSIE comprend au moins quatre variétés très originales, Le modèle de base a des pétales blancs finement ourlés de jaune primevère, et des sépales à fond blanc, légèrement poudré de grenat, bordés de jaune primevère ; barbes jaune vif. WHISPERING SPIRIT (2001), en est la version la plus colorée, CARNIVAL RIDE (2002), la plus réussie, et LOOKY LOO (2005), une déclinaison un peu différente.

Le type « BURST ».

C’est là où l’on range les inclassables. BURST (Blyth 93)(Photo) nous apporte d’Australie une variante où le dessin plicata abandonne les bords et se concentre au centre de la fleur. Chez BOLD VISION (Kerr 99), il se limite au contraire á l’extrême bord des sépales, tandis que sur LET’S DANCE (R. Nelson 86) il se contente d’imprégner les sépales et de s’étaler en une large flamme.

Avec les variegata-plicata, on est sûr d’en avoir plein la vue. Ce sont bien les iris aux couleurs les plus chaudes, et, par-dessus le marché, leurs combinaisons sont infinies. C’est pourquoi ils présentent un réel intérêt, non seulement pour le jardinier, mais aussi pour le collectionneur.
RÉCRÉATION (réponses)

Provinces de France

- La réponse est F. Millet
RÉCRÉATION

Dykes française

Combien de variétés françaises ont obtenu la Médaille de Dykes Française ?

· 5
· 11
· 15

13.4.07


ECHOS DU MONDE DES IRIS

Un iris d’un nouveau type ?

Trouvé la photo ci-jointe sur le net, postée par l’obtenteur américain George Sutton. Un cocktail de ce qui existe actuellement : plicata (ou à peu près), broken-color, space-age. Un brokenplicsa ?? En tout cas ce phénomène excite l’imagination : certain le nomme « Omelette aux Lardons », un autre en fait le modèle « Polka Dotted », un autre encore parle de « Measles » et un autre enfin a trouvé « Dotty Thingy ». A qui le tour ? En fait, cette étrange chose me fait beaucoup penser à un certain ‘Minnesota Mixed-up Kid’, les éperons en plus.
SCHREINER 2007

La collection Schreiner 2007 est maintenant présente sur le site de ce major du commerce des iris. Avec 15 variétés nouvelles, elle ne s’écarte guère des sélections des années passées. Le changement, si l’on peut dire, provient de ce que quatre grandes familles de couleurs ne sont pas représentées : le blanc, le brun-rouge, le pourpre et le bleu foncé.

Telle qu’elle est, cette collection me paraît ultra traditionnelle, puisque aucun coloris ou mélange de coloris récemment apparus n’y figure : pas plus de « space age » que de « broken color » ; pas plus de « luminata » que de « dislatata ». Rien que du connu !

En jaune, on nous propose ‘County Cork’, qui tend un peu vers le vert, et ‘Here Comes the Sun’, jaune d’or pur, descendant de ‘Yukon Fever’.

L’orange a failli être oublié puisqu’il n’est représenté que par ‘My Oh My’, un iris abricot, avec une large zone blanche sous les barbes ;

Le rose de l’année s’appelle ‘Unchain my Heart’ ; ce descendant de ‘Dreamsicle’ et d’un beau rose franc.

‘Medici Prince’, qui est issu de ‘Merlot’, est en deux tons de grenat.

Il y a deux variétés dans les tons de mauve : ‘Ever so Lovely’, en clair c’est à dire rose Neyron, et ‘Majestic Ruler’ en foncé, avec, surprise, une originale barbe bleue.

Le violet est pour ‘Spot Starter’, un iris façon ‘Winner’s Circle’, joli mais un peu pauvre en fleurs puisque la Maison Schreiner reconnaît qu’il n’en porte que 6 ou 7 par tige.

Deux bleu clair : ‘Falcon Pride’, bleu ciel aux bords des sépales devenant blanc et qualifié, de ce fait, d’amoena inversé, ce qui est un peu exagéré ; ‘Into the Blues’, joli bleu tendre avec un pedigree excellent : ‘Above the Sky’ X ‘Abiqua Falls’.

Deux amoenas : ‘Cascadian Rhythm’, blanc et bleu clair, chez lequel on retrouve des vedettes de chez Schreiner comme ‘World Premier’, ‘Yakina Blue’ et ‘Blue Kentucky Girl’, c’est peut-être le plus joli de la série ; ‘Royal Snowcap’, classique amoena blanc/violet.

Le plicata de service se nomme ‘Place your Bets’ ; frère de semis de ‘I Feel Good’.

‘Darcy’s Choice’ présente bien des ressemblances avec ‘High Chaparral’, on est donc devant un variégata bien contrasté, plus clair sous les barbes.

Enfin ‘Harvest Maiden’, est un bitone aux pétales bruns et aux sépales miel avec une flamme mauve sous les barbes : une jolie association.

Personnellement, les sélections de Schreiner me déçoivent depuis plusieurs années. Alors que celles de Keith Keppel, Richard Ernst, Paul Black et Rick Tasco, sans parler des jeunes hybrideurs comme Christopherson, regorgent de fleurs excitantes, les plantes de Schreiner restent dans le traditionnel et sombrent même dans le routinier.
RÉCRÉATION

Provinces de France

Dans les années 40, un certain nombre de variétés portant le nom de provinces de France a été enregistré. Par qui ?

- F. Cayeux
- F. Millet
- G. Verdier
- M. Turbat
- C. Simonnet

7.4.07

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Un nouveau livre sur les iris

Un nouveau livre sur les iris vient d’être publié. Cette fois c’est au Canada, et en français, qu’il paraît. Tant mieux pour les amateurs francophones que nous sommes !

IRIS
Les meilleurs choix, les plus beaux cultivars, tous les conseils pour les cultiver

Par Réjean D. MILLETTE

Éditions de l’Homme – MONTRÉAL – QUÉBEC

Je vais le commander et j’en parlerai après l’avoir lu.
1940, LE CHANT DU CYGNE

Déjà, à la fin des années 30, la récession due à la crise monétaire de 1929, avait entamé la plantureuse activité des la Maison Cayeux. Mais, à l’évidence, la guerre de 39/45, lui a porté un coup très dur. Pour ne parler que de l’activité d’hybrideur de Ferdinand Cayeux, il n’est pas étonnant qu’elle ait cessé de 39 à 46. Retiré des affaires Ferdinand avait laissé à son fils René le soin de continuer son action. Mais, comme le dit Clarence E. Mahan dans son livre « The Classic Irises and the Men and Women who Created Them », « Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les affaires de la maison ont été principalement orientées vers le commerce de semences de pomme de terre et de plantes fourragères. Au prix d’un sacrifice personnel considérable, René à pu sauver un stock limité d’iris et d’autres plantes d’agrément. »

Ce sont ces iris qui ont été enregistrés en 1946 et 1947, une année avant la disparition de Ferdinand.

1946

AMBOISE est décrit comme « Deux tons de bleu moyen ». c’est bien un produit dans la tradition des années 30, son pedigree est (Jean Cayeux X Président Pilkington).

ARIOSTE , variegata foncé, mi-saison.

CINGALAIS est un bitone rose orchidée.

CRÉPUSCULE est un peu plus foncé que le précédent, mais de la même veine.

ESCLARMONDE, encore un variegata, tardif.

GALATHÉE, continue dans le genre bitone, mais cette fois en rouge-brun.

GALIBOT : Description : Deux tons de pourpre.

HAWAÏ : Bleu sombre, fortes stries aux épaules, tardif, fruit d’un mariage entre un semis et le jaune Alice Harding.

IMPERIAL, deux tons de grenat.

IN SALAH, dans les tons de grenat, lui aussi.

KHORSABAD, un autre bitone « rouge ».

LEMNOS décline deux tons de jaune.

LOUISE AUREAU, un autre iris dédié à un membre de la famille Aureau, celui-ci est bleu ciel.

ORGON associe le rose de ses pétales au grenat foncé de ses sépales.

PAGODE est un unicolore bleu pâle.

PIRATE fait partie de la famille des variegatas, en sombre.

RAYON DE LUNE, deux tons de jaune clair.

SERAPHITA, bicolore bleu et grenat.

SINGAR lui, est un membre de la même famille mais il se présente comme jaune / bleu.

TZIGANE, enfin, ressemble un peu aux deux précédents : variegata jaune/mauve, stries aux épaules.

1947

ASPASIE, c’est deux tons de pourpre moyen.

CARTHAGE, bicolore à base de bleu et de « rouge ».

DONATELLO. Blanc, avec de fortes stries aux épaules.

MANOU se présente en deux tons de jaune clair.

MONTAIGNE revient sur le modèle des deux tons de grenat foncé.

SÉNÉGAL, quant à lui, répète la déclinaison du variegata jaune/bleu.

SOURIRE, dernier de la série des obtentions de Ferdinand Cayeux est un bicolore rose / bleu.

Je crois que j’ai fait le tour des iris Cayeux de ces années noires. Ces 27 variétés sont des prolongations tardives de ce que furent les grands iris des années 30. Elles n’ont pas laissé une trace évidente dans les souvenirs des iridophiles : je n’ai trouvé nulle part sur le web une photo pour illustrer mon propos. Elles sont bien éloignées de ce qui était produit à l’époque de l’autre côté de l’Atlantique. Voyez ‘Blue Rhythm’, ‘Jane Philips’ ou ‘Ola Kala’, le travail des frères Sass, de David Hall ou d’Orville Fay. Il faudra attendre les années 50 et le début des obtentions de Jean Cayeux pour que les iris français relèvent la tête.






VOUS AVEZ DIT OUZBEK ?

C’est la victoire de ‘Ikar’ (Volfovitch-Moler 92) au Concours de Florence en 1995 qui a attiré l’attention des curieux sur ces iris venus des steppes de l’Asie Centrale. Du temps de l’Union Soviétique personne n’imaginait qu’on s’intéressait aux iris au-delà du rideau de fer. Pourtant, malgré les incroyables difficultés qu’ils avaient à se procurer des cultivars en provenance d’Europe de l’Ouest ou des Etats-Unis, un certain nombre d’irréductibles s’acharnaient à la culture d’une plante qui, a priori, n’était pas faite pour leur contrée. C’est qu’en Pologne ou en Russie, on est loin du climat de la Californie ou de l’Oregon ! Mais puisque au Nebraska ou dans le Colorado on parvient à les faire pousser, pourquoi pas à Moscou ou à Tashkent ? C’est là-bas, dans la République d’Ouzbékistan, qu’un citoyen russe, transplanté en ces terres lointaines pour raison professionnelle, s’était lancé dans la culture des iris, et dans leur hybridation. Son nom ? Adolf Volfovitch-Moler. Sa profession, ingénieur agronome.

De quel matériel génétique ce monsieur disposait-il pour ce lancer dans l’hybridation, dans les années 80 ? Bien peu ! A peu près une dizaine de variétés des années 50/60 ! Il les a croisées entre elles, dans tous les sens et comme il s’agissait d’iris de valeur, à puissant pouvoir génétique, déjà utilisés en abondance par les Américains dans les années 60/70, il a obtenu quelques plantes tout à fait valables. Evidemment ce n’était ni ‘Titan’s Glory’ ni ‘Beverly Sills’, encore moins ‘Silverado’ ou ‘Edith Wolford’, mis sur le marché à la même époque, mais des iris un peu démodés mais tout à fait présentables. Les douze variétés enregistrées en 1992, aussitôt que cela a été possible grâce à l’ouverture des frontières, proviennent de seulement huit géniteurs :
- ‘Rippling Waters’ (Fay 61 – DM 66), unicolore lilas
- ‘Pipes of Pan’ (O. Brown 63), bicolore crème/pourpre
- ‘Broadway Star’ (Schreiner 57), bicolore crème/amarante
- ‘Dancer’s Veil’ (Hutchison 59 – BDM 63), plicata bleu
- ‘Siva’Siva’ (J. Gibson 62), variegata-plicata
- ‘Sable Night’ (Cook 50 - DM 55), violet-noir
- ‘Vitafire’ (Schreiner 68), brun rouge
- ‘Buttercup Bower’ (Tompkins 60), unicolore jaune.

Quatre de ces douze iris, méritent, à mon avis, de retenir l’attention.
‘Ikar’, bien sûr, pour ses qualités horticoles et son délicat coloris mauve très pâle, un peu plus vif au cœur ;
‘Simfoniya’, pour sa robustesse, sa haute taille, et son ton rose lilacé très séduisant ; de plus c’est une variété tardive bien utile pour une fin de saison (photo) ;
Le brillant variegata ‘Tashkent’, en jaune paille et bordeaux ;
‘Vostochny Ornament’, autre variegata, au teint clair, avec une forme traditionnelle mais bien tournée (photo).

En 95, ‘Babie Leto’ est arrivé. Cet enfant de ‘Pink Sleigh’, a déjà un aspect plus moderne et une couleur bien à lui ; en deux tons de magenta.

Deux variétés de 99 sont particulièrement intéressantes : le violet sombre ‘Carnival Night’, très ondulé, et le bicolore ‘Rah-Rah Boys’, très original en rose et orange.

De 98 j’apprécie particulièrement le grand iris vieil or ombré de brun ‘Zolotaya Korona’.

En 2000, l’apparition d’’Abadiyat’ (photo), en mauve améthyste, finement frisé, marque une nouvelle étape. Il est le fruit de ‘Visual Art X Persian Berry’, et n’a plus rien à envier aux variétés américaines issues des mêmes parents comme ‘Feature Attraction’ (Schreiner 94) ou ‘Quiet Friendship’ (Gaulter 90).

Adolf Volfovitch-Moler aurait aimé utiliser les possibilités de la biotechnologie pour obtenir des iris franchement nouveaux, mais il n’a jamais disposé des moyens lui permettant cette recherche à laquelle le prédisposait sa formation scientifique. Il a du se contenter des éléments traditionnels dont tout le monde dispose. D’ailleurs nul ne sait si un jour la biotechnologie servira la cause des iris. Les recherches entreprises à ce sujet par Rick Ernst, aux Etats-Unis, en vue d’obtenir un iris rouge, n’ont toujours pas abouti et on se demande si elles déboucheront un jour sur quelque chose de concret.

Les iris d’Ouzbékistan sont des plantes traditionnelles. Auront-ils une suite ? Leur obtenteur est, hélas, décédé brusquement en 2002 et les croisements qu’il a effectués dans les dernières années de sa vie continuent d’être enregistrés par son fils, mais personne n’a pris jusqu’à présent la succession.
RÉCRÉATION (réponses)

Inutilisable

Le nom qui ne pourrait plus être attribué aujourd’hui est :
Madame Louis Aureau
En effet, sont interdits les noms commençant par Monsieur, Madame, Mademoiselle etc.