25.2.05

A PROPOS DE « DURHAM DREAM »

Dans la chronique consacrée à Lloyd Zurbrigg, j’ai écrit que DURHAM DREAM était le premier iris « rostrata » obtenu par Lloyd. C’était une erreur car auparavant plusieurs variétés à éperons signées Zurbrigg ont été enregistrées. DURHAM DREAM a une qualité supplémentaire : il est à la fois à éperons et remontant !

C’est Jérôme Boulon, amateur éclairé d’iris remontants et admirateur du travail de Lloyd Zurbrigg qui m’a fait ce signalement. Qu’il soit ici remercié de cette précision.
SANFORD BABSON

Si l’on devait décerner une médaille à l’obtenteur le plus discret, sans doute devrait-on décorer Sanford Babson. Ce Californien du Sud, installé à Visalia, dans l’ample vallée de San Joaquin, à mi-chemin entre San Francisco et Los Angeles, a fourni au monde des iris des variétés qui ont marqué leur temps, sans qu’il recherche la moindre notoriété. Il ne songeait ni aux honneurs ni à la célébrité, participant très peu aux activités du microcosme dont il faisait involontairement partie. Il considérait les iris comme un loisir, son activité principale étant la culture des orangers. Mais il passait aussi pas mal de temps à herboriser dans les Rocheuses et s’adonnait au golf.

Son intérêt pour les iris lui est venu avec les encouragements de Tom Craig, Californien du Sud lui aussi, obtenteur important de l’après-guerre, qui l’accueillit à son catalogue au début des années 50, avec des variétés comme YUCCA (53), iris crème plus blanc au cœur, issu d’un croisement de SNOW FLURRY X BALI BELLE, qui devait être à l’origine d’une grande partie des obtention de Sanford Babson.

Il prétendait ne pas avoir d’idée préconçue dans ses choix de croisement, mais à défaut de ligne de conduite claire, il avait au moins un sens précis de ce qui pouvait aboutir à quelque chose de neuf et d’intéressant. Par exemple ce croisement de SNOW FLURRY et de BALI BELLE. A vrai dire Babson perdit un jour le pedigree d’un semis qui lui a cependant paru porteur d’espoir, son E 61. Il était certain qu’il s’agissait du croisement SNOW FLURRY X BALI BELLE, mais n’en ayant plus la preuve, il se contenta d’indiquer le numéro de ce semis dans les informations données à propos de ses descendants. C’est le cas pour CAMBODIA (66), COMMENTARY (63), CONFECTION (64), EPIC (65) ou FAIR IMAGE (60). ET bien entendu les descendants directs de ces variétés, comme APROPOS (64).

Après la disparition de Tom Craig, c’est Ben Hager qui a trouvé dans son Melrose Garden une place pour les cultivars de Sanford Babson. Il y en eut une quarantaine entre 1960 et 1984. On ne peut pas tous les nommer, mais il y en a cependant qui ont atteint une telle renommée et un succès international si important qu’on ne peut pas les passer sous silence. Témoin : CREDO (64), acajou uni, TAMBOURINE (68), variegata or et grenat, PANTOMIME (70) blanc nacré, ODYSSEY (71), plicata indigo, CHAPEAU (71) imposant amoena beige et pourpre, SWEDISH MODERN (76), délicat variegata paille et mauve, MERRY MADRIGAL (82), voisin du précédent, FANCY FELLOW (84), original bleu clair veiné de plus foncé, sans oublier SHIPSHAPE (69), bleu drapeau à barbes jaunes, qui s’est offert la Médaille de Dykes en 74 après avoir déjà conquis la Franklin Cook Cup l’année précédente.

La plupart de ces variétés ont eu une descendance nombreuse et valeureuse, ce qui prouve l’excellence des choix de Sanford Babson. Prenez le joli bleu ciel EPIC : c’est le « père » de SHIPSHAPE, lui-même à l’origine du bleu vif BREAKERS (Schreiner 86), de BLEU DE GIEN (Cayeux 78) ou de FREEDOM ROAD (Plough 77), lequel rejoint un autre iris Babson, MERRY MADRIGAL, dans le pedigree de EDITH WOLFORD (Hager 86 – DM 93). CHASING RAINBOWS, un autre superbe produit de Ben Hager, est également un descendant de MERRY MADRIGAL qui a pour parent un certain TAMBOURINE. Dans le jeu des participations croisées, TAMBOURINE se retrouve chez SWEDIH MODERN, mais il a également donné naissance au chaleureux bicolore SHAMAN (DuBose 80). CAMBODIA a été utilisé par P. Anfosso pour son original SANSEVERINA (81). J’ai déjà parlé de COMMENTARY, qui est une des variétés les plus utilisées jusqu’à présent et qu’on trouve entre autres derrière SOAP OPERA (Ghio 82), PANTOMIME (Babson 70), APROPOS (Babson 64) lui-même à l’origine de TAMBOURINE et d’une longue lignée où se rencontre PACIFIC MIST(Schreiner 79. Enfin n’oublions pas que CHAPEAU a donné naissance à JAZZ FESTIVAL (Schreiner 90), un brillant variegata, et que CREDO a transmis ses qualités et ses couleurs à une série de brun-rouge comme MINISA (Wall 76) ou EVENING IN PARIS (N. Sexton 76).

Après une carrière d’hybrideur d’une trentaine d’années, Sanford Babson a rangé ces brucelles au début des années 80. Il s’est tenu complètement à l’écart du monde des iris, à la place qu’il avait toujours occupée. Il s’est éteint en 2003 à l’âge respectable de 93 ans, mais les amateurs l’avaient tellement perdu de vue que cette disparition est passée inaperçue et qu’il n’a pas eu droit à la chronique obituaire que le Bulletin de l’AIS consacre habituellement aux « majors » de l’hybridation. C’est donc ici qu’il trouvera l’hommage que les iridophiles lui doivent.

Sources : Article de Ben Hager in B. AIS juillet 1974 ; F. Thoolen (e-mail du 16/01/05).
L’ENIGME DE LA SEMAINE

LAVIE EN JAUNE

Quelle est, des cinq variétés ci-dessous, celle qui a été obtenue par Jim Gibson ?
YELLOW BRICK ROAD
YELLOW CHIFFON
YELLOW EAGLE
YELLOW FRINGES
YELLOW TAPESTRY

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Ciel !

HEAVEN’S EDGE est un néglecta-plicata aux pétales mauves et aux sépales blancs bordés d’indigo vif.

18.2.05

DE « WIDE WORLD » A « CROWNED HEADS »

Il y a des enquêtes généalogiques décevantes : celles où, après un bon départ, on tombe sur un pedigree obscur, ambigu, ou, pire encore, sur la mention « parents inconnus ». Point, barre, comme on dit maintenant. Il y en a d’autres où, en quelques minutes on arrive à la racine recherchée. C’est le cas pour CROWNED HEADS (Keppel 97 – DM 2004), quand on se demande d’où il tient cette inversion des couleurs qui font toute son originalité.

Remontons donc le cours du temps.

CROWNED HEADS est de (IN REVERSE X HONKY TONK BLUES). Or il se trouve que IN REVERSE (Gatty 93) est également un amoena inversé. Cherchons par-là. Ses parents sont (EDGE OF WINTER X SWIRLING SEAS). Ce dernier est un bleu d’une longue lignée de bleus, mais EDGE OF WINTER (Schreiner 83) présente une trace d’inversion des couleurs puisque ses pétales sont mauve tendre et ses sépales presque blancs. Continuons par celui-ci. Alerte ! Les informations concernant la parentèle de EDGE OF WINTER sont imprécises : on nous dit seulement qu’il s’agit du résultat d’un semis de BLUE FANTASY. Allons tout de même dans cette direction puisque nous n’avons aucune autre information. BLUE FANTASY (Branch 58), c’est (AIRY CHARM X WIDE WORLD). AIRY CHARM (Branch 54) est un bleu de bleus mais, bingo ! WIDE WORLD (Cook 53) est un semis d’Iris imbricata et c’est cette espèce qui a introduit dans les gènes de nos iris hybrides le phénomène d’inversion des couleurs ! Il est d’ailleurs décrit comme « bicolore inversé ; pétales bleu glycine clair, plus au sommet qu’à la base, sépales blancs, barbes blanches. » Paul Cook était vraiment un génie et on ne dira jamais assez combien il a apporté au monde des iris.

Ainsi notre champion du monde 2004 est-il parvenu au degré de perfection qui lui a valu sa distinction en cinq étapes seulement ! Cependant l’imprécision de la généalogie d’EDGE OF WINTER ne permet pas de savoir combien de générations se sont effectivement succédées entre lui et son ancêtre BLUE FANTASY. Car il s’est quand même écoulé 25 ans entre les deux !

Les descendants enregistrés de CROWNED HEADS sont encore peu nombreux, mais la notoriété que lui confère la Médaille de Dykes va certainement renouveler l’intérêt que les hybrideurs vont lui porter. En tout cas les quatre variétés issues de CROWNED HEADS que je connais sont toutes intéressantes. ALPENVIEW (Keppel 2002) est encore plus pur que son parent maternel ; WINTRY SKY (Keppel 2002) et d’un coloris plus froid, mais encore plus contrasté ; BRUSSELS (Johnson 2003) se rapproche du précédent, avec des traces de vert sur le haut des sépales, mais la fleur est un peu plus ample et traditionnelle de forme. Quant à MYSTERIOUS WAY (Keppel 2004), il porte bien son nom. Vers quel chemin mystérieux nous entraîne cette fleur aux pétales jaune tilleul dont les côtes sont imprégnées de violet, tandis que les sépales, à peine bleutés, sont marqués de jaune aux épaules ? On est en route vers une nouvelle association de couleurs, un nouvel amoena inversé, peut-être porteur de nouveauté mais qui, à mon avis, aura du mal à conquérir les cœurs des amateurs traditionnels. En tout cas bien d’autres enfants de CROWNED HEADS viendront bientôt et ils nous offriront d’autres surprises.
L’ENIGME DE LA SEMAINE

Ciel !

Parler des cieux évoque la pureté … et le blanc ! A moins que…
Découvrez l’iris qui n’est pas blanc pur parmi les cinq ci-dessous.
HEAVEN – Ghio 97
HEAVEN HELPED – Waltermire 79
HEAVEN’S BEST – E. Smith 72
HEAVEN’S EDGE – Tompkins 96
HERE ‘S HEAVEN – D. Meek 92


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Les Déesses

RUFFLED GODDESS est une variété lilas vif.

13.2.05

Lloyd ZURBRIGG

En perdant Lloyd Zurbrigg, le monde des iris voit disparaître un des maîtres incontesté des iris remontants. Dans un long article paru dans le numéro de janvier 2001 du Bulletin de l’AIS, il a raconté lui-même son cheminement parmi les plantes dont il s’est amouraché très jeune et auxquelles il a apporté une qualité particulière appréciée par de très nombreux amateurs.

C’est dans la province canadienne d’Ontario qu’il a vu le jour et qu’il a grandi. Dès 1938 il dit s’être intéressé au jardinage, mais c’est seulement alors qu’il était étudiant à l’Université de Toronto qu’il s’est tourné vers les iris. Cependant les variétés capables de supporter le climat plutôt rigoureux de l’Ontario étaient rares dans les années 40, et les déceptions n’ont pas manqué au jeune Lloyd tant qu’il est resté au Canada. Il était cependant décidé à poursuivre ses expériences d’hybridation et il s’était fixé trois buts : les amoenas, les remontants et les arilbreds. Parti poursuivre ses études musicales aux Etats-Unis, à l’Université d’Indiana, il reçut les encouragements de Raymond Smith et de Earl Roberts deux hybrideurs « hoosier * » bien connus.

Comme c’est bien souvent le cas, ses premières hybridations tant chez les amoenas que chez les arilbreds ne l’ont pas totalement satisfait. Mais Paul Cook l’a encouragé à persévérer. C’est ce qu’il a fait, surtout après son installation en Virginie où il a été professeur de musique pendant vingt-neuf ans. Il considérait que son premier iris vraiment valable était GRAND BAROQUE (69). Il s’agit d’un amoena jaune pâle, avec des traces de mauve sur les sépales ; pas une variété qui attire l’œil, mais un iris à fort potentiel génétique. D’ailleurs Lloyd Zurbrigg l’a utilisé largement à cette fin. Des variétés aussi connues que BAROQUE PRELUDE (74) et son frère de semis I DO (79), ainsi que EARL OF ESSEX (80), ENGLISH COTTAGE (76), LATEST STYLE (79) SPIRIT OF MEMPHIS (77) ou YOUTH DEW (76) en sont des descendants. Ces variétés elles-même, unies entre elles ou à d’autres, sont à l’origine de très grands noms des iris, tous remarquables par leur capacité à remonter largement : prenez IMMORTALITY (82) qui a frisé la D. M. et qui a donné naissance à de très belles variétés comme SUNNY DISPOSITION (91) ou des produits de Monty Byers comme ZURICH (90) ou WINTERLAND (90). DA CAPO (68) est une variété fétiche de Lloyd Zurbrigg, elle aussi riche en descendants comme CROSS STITCH (73) ou LIGHTLY SEASONED (79). Monty Byers et Lloyd Zurbrigg ont eu beaucoup d’attachement l’un pour l’autre, notamment parce qu’ils poursuivaient des buts similaires. Ils ont souvent échangé leurs obtentions et Byers a largement utilisé les obtentions de son aîné. Citons par exemple SPIRIT OF MEMPHIS pour BUCKWEAT (89), ANEW pour CAROLINE GIBBS (90), I DO pour HIGH HO SILVER (89), EARL OF ESSEX pour FLOORSHOW (89) et LICHEN (89), et surtout ART OF RAPHAEL (79) pour THORNBIRD (89 – DM 97). En sens inverse notons que ROCKSTAR (91) est à l’origine de GLADIATRIX (2003), qu’ICELAND (90) a donné TWILIGHT FANCIES (2001), que MESMERIZER (91 – DM 2002) a engendré MASTERWORK (2000) et que MOONLIT(86) est derrière le premier « rostrata » de Zurbrigg : DURHAM DREAM (99).

DURHAM, c’est le nom de la ville de Caroline du Nord où Lloyd Zurbrigg s’était retiré et où il vient de mourir. Il a dit lui-même que l’hybridation n’était pas chez lui une vocation, mais qu’il l’a pratiquée parce qu’elle lui apportait du plaisir, et qu’il était heureux de faire partager ce plaisir par tous les amateurs d’iris, non seulement ceux qui se passionnent pour les remontants, mais tous ceux qui apprécient les belles fleurs, comme ce CLARENCE (91) qui est sans doute sa plus intéressante obtention, comme le démontre le fait que cette variété ait tutoyé deux fois la Médaille de Dykes. Le nom de Zurbrigg restera longtemps dans la mémoire du petit monde des iris, à une place qu’il a amplement méritée.

* Hoosier est le surnom donné aux habitants de l’Indiana.
L’ENIGME DE LA SEMAINE

Les Déesses

Des quatre déesses ci-dessous, trois présentent une inversion des couleurs, mais la quatrième diffère profondément. De laquelle s’agit-il ?
GRECIAN GODDESS – Maryott 89
IVORY GODDESS – Kerr 97
RAINBOW GODDESS – Ernst 94
RUFFLED GODDESS – Tasco 92

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Définitions

La définition n° 1 correspond à RUÉE VERS L’OR ; la définition n° 2 est celle de LOUIS D’OR ; la définition n° 3 appartient à BASTILLE.

4.2.05

A DEUX, C’EST MIEUX
II. Les belles équipes

Dans le petit monde des iris il y a toujours eu des couples qui se sont passionnés ensemble pour leur plante favorite et ont laissé leurs deux noms dans les annales. « Irisenligne » s’est intéressé aux ménages d’hybrideurs, des années 50 à nos jours. Pour être complet, il nous faut parler maintenant des couples d’amis ou de frères.

Précisément, parlons pour commencer des frères Watkins. Pendant les années 50, Edward et Arthur Watkins ont géré à deux la pépinière Fairmount Gardens, en Nouvelle Angleterre. Arthur était le bras de son frère Edward, handicapé. C’est cette complémentarité exemplaire qui leur a permis de produire des iris de qualité.

Entre Ben Hager et Sidney DuBose, c’était comme entre Montaigne et La Boëtie. La plupart des variétés obtenues dans les jardins de cette paire de compagnons indéfectible sont enregistrées au nom de Ben Hager, mais auraient-elles pu être produites et soignées sans l’intervention discrète de Sid DuBose ? L’amitié est une vraiment belle chose quand elle parvient à ce point de symbiose dans la recherche de la perfection.

C’est dans un autre registre que se situe la relation entre Joë Gatty et Keith Keppel. Une autre complémentarité aussi. Gatty était un génial hybrideur, amoureux des fleurs amples et romantiques, mais en faire commerce n’était pas son domaine. Keppel, en plus d’être un hybrideur d’exception et une sommité en matière de génétique des iris, ne néglige pas le côté matériel du métier. Chaque année le catalogue Keppel s’est ouvert aux productions de Joë Gatty. Les variétés de l’un et de l’autre étaient complémentaires, et leurs travaux s’appuyaient sur une utilisation partagée du potentiel génétique de leurs iris. Derrière les discrets amoenas jaunes que sont CHAMPAGNE FROST (Keppel 96) et SMILING FACES (Keppel 98), frères de semis, il y a PRECIOUS MOMENTS (Gatty 87) ; le côté maternel de l’adorable SOCIAL GRACES (Keppel 2000) est constitué de variétés Gatty : (Femme Fatale x ((Nefertiti x Playgirl) x Presence)) ; et le délicieux rose tendre KITTY KAY, tout ébouriffé, (Keppel 2002), a pour maman COMING UP ROSES (92), le dernier rose de Gatty. En sens inverse il y a du VILLAIN (Keppel 81) dans les deux variegatas de Gatty SMART ALECK (87) et HIGH DRAMA (91).

Une collaboration un peu différente s’est établie entre Abram Feuerstein et Jim McWhirter. Comme les deux précédentes elle ne s’est achevée que lors de la disparition de l’un des deux membres de l’équipe.

A la génération suivante, celle qui monte aujourd’hui, on découvre deux belles équipes. D’une part Paul Black et Tom Johnson, de l’autre Richard Tasco et Roger Duncan. Paul Black, jadis installé à Oklahoma City, en Oklahoma, a du abandonner sa pépinière ravagée par les maladies ; il a rejoint Tom Johnson à Salem dans l’Oregon, le paradis des iris. Conjuguant leurs talents, ils produisent l’un et l’autre des iris qui font désormais partie de l’élite, comme le grand bicolore NAPLES (Johnson T. 2000) ou le bleu nuit à barbes rouges PAUL BLACK (Johnson T. 2002), DUDE RANCH (Black P. 2000), Florin d’Or en 2002, ou TOM JOHNSON (Black P. 96), bitone bleu foncé à barbes orange, en course pour la D.M. de 2005. Le Californien Richard Tasco a commencé sa carrière en 1992, avec RUFFLED GODDESS, un violet améthyste impressionnant. Douze ans plus tard il collectionne les récompenses avec GOLDEN PANTHER (2000), President’s Cup 2004, et SPLASHACATA (97), Wister Medal 2004 et bien placé pour la D.M. 2005. Quant a Roger Duncan, il a débuté en 95 avec SHAKEDOWN, un très classique variegata-plicata, mais son deuxième iris, HOLLYWOOD NIGHTS (2000) est déjà considéré comme le meilleur « noir » de ce début de siècle.

Des associations comme celles qui viennent d’être évoquées devraient à l’avenir prospérer et se multiplier. En effet dans une région où les terrains sont chers, il est intéressant de réunir ses forces pour posséder les surfaces nécessaires au développement de nouvelles pépinières. Par ailleurs faire catalogue commun est une source non négligeable d’économies. Alors, quand l’amitié s’ajoute aux intérêts bien compris, quand le talent est affermi par l’émulation, on ne peut qu’obtenir des résultats flatteurs. Ce ne sont pas les amateurs d’iris qui s’en plaindront.

L’ENIGME DE LA SEMAINE

Descriptions

Irisenligne a parlé récemment de trois iris français, proches cousins : BASTILLE, RUÉE VERS L’OR et LOUIS D’OR. En voici les descriptions telles qu’elles apparaissent dans les « Check-Lists » de l’AIS.
Attribuez à chaque description le nom de variété qui va avec.

1) Jaune indien, sépales avec des raies brunes ; barbes plus foncées que jaune indien ; ondulé, frisé.
2) Jaune d’or brillant, proche du jaune cadmium, sépales avec des lignes brun clair autour des barbes jaunes.
3) Jaune brillant avec des lignes brunes autour des barbes mandarines.


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Qu’est-ce que c’est ?

Le texte en question est la traduction en Espéranto de la définition de trois iris enregistrés en 2003 par Richard Cayeux :
FANFRELUCHE
MYSTERIEUX
ROUCOULADE.
Voici la traduction des abréviations :
AA = (Alta Arista) = Grand Barbu (ou TB en anglais).
MT = (Mez-tarda) = Mi-tardif
MS = (Mez-sezona) = Mi-saison
MF = (Mez-frua) = Hâtif moyen
Sem. = (semado) = semis (ou seedling en anglais)

Les mots qui ne se traduisent pas spontanément :
Hel-flavaj ( au singulier hel-flava) = Jaune clair
Siringaj ( du substantif siringo) = Lilas
Or-flavaj ( au singulier or-flava) = Jaune d’or
Aristoj (au singulier aristo) = Barbes
Wultroj ( au singulier wultro) = Epaules
Miniaj ( du substantif minio) = Minium.
Le « j » est la marque du pluriel.