27.9.19

WISTER MEDAL

(un sommet pour les grands iris)

Pendant longtemps les grands iris (TB) n'ont pas eu de médaille spécifique ! On considérait que la Dykes Medal était pour eux et qu'ils n'avaient donc pas besoin d'être autrement distingués. Mais à partir du jour où les autres catégories d'iris se sont hissés au plus haut niveau l'anomalie est devenue flagrante et pour les TB a été créée la « John C. Wister Medal ». Elle n'existe que depuis 1992. Au début elle était distribuée à un seul exemplaire, ce qui, compte tenu du nombre de TB enregistrés chaque année, en faisait une relative rareté. Mais depuis 1998 l'AIS a décidé 'en attribuer trois par an. 

Notre feuilleton photographique va illustrer toutes les variétés qui ont reçu cette ultime médaille. 

1999 
 Une année où les outsiders se distinguent


'Boogie Woogie' (Hooker Nichols, 1988.)('Taj Rani' x 'In Tempo') X 'Song Of Spring'. 

'Rhonda Fleming' (Ron Mullin, 1992) 'Go Around' X 'Laced Cotton'. 

'Stairw
ay To Heaven' (Larry Lauer, 1992) 'Edith Wolford' X 'Breakers'.

UN HOMME COMBLÉ

Il n'est sans doute pas possible d'être plus titré que ne l'est Keith Keppel, celui qui se surnomme lui-même Mr. Plicata. La liste ci-dessous récapitule (sauf ommission involontaire) toutes les médailles, coupes et autres récompenses officielles qu'il a gagnées au cours de sa déjà longue carrière d'hybrideur. Rien que pour la prestigieuse médaille de Dykes il est un recordman qu'il sera difficile de battre : huit ! D'autant qu'il n'a pas dit son dernier mot !

Ses plus grands triomphes concernent le grands iris de jardin (TB) dont il est le meilleur spécialiste au monde. Mais dans tous les domaines où il s'est exercé il a réussi à monter sur la plus haute marche des podiums.

Cette année il va fêter le cinquantenaire de sa première médaille (pour l'AB 'Nineveh', en 1969), souhaitons-lui de nouveaux succès !

Dykes Medal (Toutes catégories confondues)

'Babbling Brook' en 1972
'Crowned Heads' en 2004
'Sea Power' en2006
'Drama Queen' en 2011
'Florentine Silk' en 2012
'Gypsy Lord' en 2015
'Montmartre' en 2017
'Haunted Heart' en 2018

 Wister Medal (TB – trois médailles chaque année)

'Spirit World' en 2001
'Fancy Woman' en 2001
'Local Color' en 2002
'Crowned Heads' en 2003
'Fogbound' en 2005
'Sea Power' en 2005
'Happenstance' en 2006
'Drama Queen' en 2009
'Wintry Sky' en 2010
'Tour de France' en 2011
'Florentine Silk' en 2011
'Gypsy Lord' en 2012
'Montmartre' en 2014
'Tuscan Summer' en 2016
'Haunted Heart' en 2016
'Reckless Abandon' en 2017
'Strawberry Shake' en 2018

Sass Medal (IB)

'Protocol' en 2002
'Ruby Slippers' en 2010
'Garnet Slippers' en 2011

Knowlton Medal (BB)

'Peccadillo' en 1989
 'Shenanigan' en 1991
'Petite Ballet' en 1999
'Eye Candy' en 2010

 Cook-Douglas Medal (SDB)

'Music' en 2007

 Carpane-Welch Medal (MDB)

'Fission Chips' en 2011
 'Icon' en 2014

 Mohr Medal (AB ¼)

'Nineveh' en 1969
'Eye to Eye' en 2017

 Walther Cup (meilleur espoir)

 'Fancy Woman' en 1997
 'Protocol' en 1998
'Midnight Oil' en 2000
'Happenstance' en 2002
'Florentine Silk' en 2007
'Black Lipstick' en 2018

Francklin Cook Cup (meilleure variété obtenue par un hybrideur hors de la Région organisatrice de la Convention annuelle de l'AIS)

'Rustler' en 1990
'Florentine Silk' en 2007
'Gypsy Lord' en 2008

 Premio Firenze à Florence

'Foggy Dew' en 1971
'Woodcraft' en 1983
'Skyblaze' en 1990
'Silk Road' en 2011

Moscow Competition

'Fogbound' en 2004

 Illustrations : 

'Nineveh' 


'Music' 


'Woodcraft' 


'Black Lipstick'

20.9.19

WISTER MEDAL

(un sommet pour les grands iris) 

Pendant longtemps les grands iris (TB) n'ont pas eu de médaille spécifique ! On considérait que la Dykes Medal était pour eux et qu'ils n'avaient donc pas besoin d'être autrement distingués. Mais à partir du jour où les autres catégories d'iris se sont hissés au plus haut niveau l'anomalie est devenue flagrante et pour les TB a été créée la « John C. Wister Medal ». Elle n'existe que depuis 1992. Au début elle était distribuée à un seul exemplaire, ce qui, compte tenu du nombre de TB enregistrés chaque année, en faisait une relative rareté. Mais depuis 1998 l'AIS a décidé 'en attribuer trois par an. 

Notre feuilleton photographique va illustrer toutes les variétés qui ont reçu cette ultime médaille. 

1998 
Première année de la nouvelle règle des trois.

'Conjuration' (Monty Byers, 1988) ('Sky Hooks' x 'Condottiere') X 'Alpine Castle'.

'Hello Darkness' (Schreiner, 1992) ((((('Allegiance' x (('Envoy' seedling. x 'Black Castle') x (('Blue Glow' x 'Black Belle') x 'Storm Warning'))) x 'Black Swan' seedling) x 'Navy Strut') x ((((('Black Mischief' x ( 'Black Forest' x 'Starless Night')) x seedling) x 'Black Swan') x 'Matinata') x 'Navy Strut')) x 'Titan's Glory') X 'Midnight Dancer'.

'Yaquina Blue' ( Schreiners, 1992) ((( 'Cup Race' x 'Tufted Cloud') x 'Sailor's Dance') x ( 'Sapphire Hills' x ( 'Parisian Blue' x (( 'Blue Linen' sibling x (seedling x 'Violet Harmony')) x ( 'Swan Ballet' x 'Snowy Heron'))))) X ( ((((( 'Black Onyx' x seedling) x 'Grand Ball') x ( 'Sterling Silver' x ((( 'Pierre Menard' x ( 'Blue Rhythm' x 'Chivalry')) x 'Harbor Blue') x ( 'Blue Sapphire' x 'Harbor Blue')))) x unknown) x 'Neptune'

UN HOMME HONORÉ

Paul Black est certainement l'hybrideur qui a été le plus honoré. Jamais personne n'a reçu autant de récompenses, dans autant de catégories différentes. Ses débuts dans le métier remontent à 1979, cela fait donc quarante ans qu'il hybride ce qui en fait un des grands anciens de la profession. Après une brève participation au « Contemporary Garden' de Perry Dyer, il a créé dès 1981 sa propre entreprise , « Mid-America Iris Garden ». A l'époque il était installé dans l'Oklahoma, son Etat d'origine. Son affaire a régulièrement prospéré et ses succès dans les compétitions ont commencé à s'accumuler jusqu'en 1993. Cette année fut une « annus horribilis » pour cause de pourriture des rhizomes. Des années de travail à Mid-America Garden ont été anéanties en quelques semaines. Beaucoup de merveilleux semis, près à être introduits ont été perdus. Il faudra attendre trois ans avant qu’une liste de grands iris soit de nouveau au catalogue. Le climat de l'Oklahoma n'est pas favorable à la culture des iris, c'est pourquoi en 1998 « Mid-America » a déménagé pour l'Oregon. Avec la collaboration de son associé Thomas Johnson, Paul Black a pris une dimension exceptionnelle et Mid-America est devenue l'une des principales exploitation du pays. Parallèlement son travail d'hybrideur s'est encore perfectionné et les récompenses n'ont pas tarder à reconnaître le talent dont Paul Bllack faisait preuve. Au fil des années les introductions de Paul ont été récompensées par un total de onze Médailles de Cook-Douglas (les SDB sont sa vraie spécialité), six Médailles de Carpane-Welsh, six Médailles de Sass, six Médailles de Knowlton, trois Médailles de Wister, deux Médailles de William Mohr et six Walther Cups! Dans les compétitions qui se déroulent au cours de chaque Convention de l'AIS elles ont également été maintes fois récompensées : Une President's Cup, deux Franklin-Cook Cups et trois Hager Cups. Elles ont également reçu deux Florins d’Or à Florence et une victoire au concours de Moscou en 2011. Tout y est, sauf une, la plus prestigieuse, la Médaille de Dykes !

 Son activité ne donne apparemment aucun signe de ralentissement. Je dirai même qu'elle s'accélère avec 58 nouveautés au catalogue de 2019. Les t'Bluebeard's Ghost' in 2012 'Wish Upon A Star' in 2013 'Eye of the Tiger' in 2014 'Zooboomafoo' en 2015 'Open your Eyes' en 2016 'My Cher' en 2018 Sass Medal (IB) 'Devil May Care' en 2009 'Nickel' in 2012 'Dazzling' in 2014 'Man's Best Friend' en 2015 'Star in the Night' en 2016 'Cat in the Hat' en 2018 Knowlton Medal (BB) 'Go for Bold' in 2007 'Fleece as White' in 2011 'Crow's Feet' in 2012 'Bundle of Love' in 2013 'Lady of the Night' in 2014 'Ballerina Pink' en 2017 Wister Medal (TB) 'Tom Johnson' en 2003 'Money in your Pocket' en 2015 'Beauty Becomes Here' en 2017 William Mohr Medal (AB 1/4) 'She Devil' en 2003 'Brash and Bold' en 2016 Randolph-Perry Medal (Species X) 'Dolce' en 2009 Walther Cup (meilleur espoir) 'Cat's Eye' (SDB) en 2004 'Bluebeard's Ghost' (SDB) en 2008 'Bundle of Love' (TBSF) en 2009 'Eye of the Tiger' (SDB) en 2010 'Star in tne Night' (IB) en 2011 'Desert Snow' (AB) en 2015 riomphes vont-ils pour autant continuer ? Cela n'est pas certain car en multipliant le nombre de variétés mises sur le marché on diminue les chances de recevoir une grande quantité de votes...

Voici la liste des récompenses reçues à ce jour :

 Caparne-Welsh Medal (MDB)

 'Spot of Tea' in 1995
'Cinnamon Apples' in 1995
'Dinky Circus' in 2004
'Chemistry' in 2010
'Dollop of Cream' in 2012
'Cute as a Button' en 2017

Cook-Douglas Award

(SDB) 'Chubby Cheeks' in 1991
'Pumpin' Iron' in 1996
'Cat's Eye' in 2008
'Puddy Tat' in 2009
 'Fires of Fiji' in 2011
'Bluebeard's Ghost' in 2012
'Eye of the Tiger' in 2014
'Zooboomafoo' en 2015
'Open your Eyes' en 2016
'My Cher' en 2018


'Devil May Care' en 2009

'Nickel' in 2012

'Dazzling' in 2014
'Man's Best Friend' en 2015
'Star in the Night' en 2016
'Cat in the Hat' en 2018


'Go for Bold' in 2007
'Fleece as White' in 2011
'Crow's Feet' in 2012
'Bundle of Love' in 2013
'Lady of the Night' in 2014
'Ballerina Pink' en 2017

Wister Medal (TB)

'Tom Johnson' en 2003

'Money in your Pocket' en 2015
'Beauty Becomes Here' en 2017

William Mohr Medal (AB 1/4)

'She Devil' en 2003
'Brash and Bold' en 2016

Randolph-Perry Medal (Species X)
'Dolce' en 2009

Walther Cup (meilleur espoir)

'Cat's Eye' (SDB) en 2004
'Bluebeard's Ghost' (SDB) en 2008
'Bundle of Love' (TBSF) en 2009
'Eye of the Tiger' (SDB) en 2010
'Star in tne Night' (IB) en 2011
'Desert Snow' (AB) en 2015

13.9.19

WISTER MEDAL (un sommet pour les grands iris)

Pendant longtemps les grands iris (TB) n'ont pas eu de médaille spécifique ! On considérait que la Dykes Medal était pour eux et qu'ils n'avaient donc pas besoin d'être autrement distingués. Mais à partir du jour où les autres catégories d'iris se sont hissés au plus haut niveau l'anomalie est devenue flagrante et pour les TB a été créée la « John C. Wister Medal ». Elle n'existe que depuis 1992. Au début elle était distribuée à un seul exemplaire, ce qui, compte tenu du nombre de TB enregistrés chaque année, en faisait une relative rareté. Mais depuis 1998 l'AIS a décidé 'en attribuer trois par an. Notre feuilleton photographique va illustrer toutes les variétés qui ont reçu cette ultime médaille. 

I – 1993/1997 
C'est encore le règne de la maison Schreiner : elle truste les récompenses depuis quelques années.  

'Silverado' (Schreiner, 1986). ('Starina' x 'Navy Strut') X 'Carriage Trade'. 

'Honky Tonk Blues' (Schreiner. 1988). ('Admiral Blue' x 'Sailor's Dance') X ((semis x 'Neptune's Pool') x 'Royal Regency' sibling). 

'Before the Storm' (Sterling Innerst, 1988). 'Superstition' X 'Raven's Roost'. 

'Thornbird' (Monty Byers, 1988) 'Art Of Raphael' X ('Cease-Fire' x 'Sky Hooks'). 


'Acoma' (Tom Magee, R. 1987) (((semis Cook x 'Claudia Rene') x 'Orchid Brocade') x ( 'After All' x 'Moon River')) X 'Capricious'.

LA FLEUR DU MOIS

‘MAGIC MAN’ 
(Barry Blyth, 1979) 
((('Fanfare Orchid' x ('Arctic Flame' x 'Morning Breeze')) x 'Latin Tempo') X 'Cabaret Royale')

'Magic Man' a fait son entrée dans ma collection d'iris dès qu'il a été commercialisé en France par la famille Anfosso, c'est à dire en 1987. Il est ainsi décrit dans le catalogue de cette année-là : « Une amélioration de célèbre 'Cabaret Royale'. Les pétales sont bleu pastel doux, plus sombres à la base, et ondulés. Les sépales évasés sont pourpre velouté, bordés d'un fin liseré bleu clair. Une barbe mandarine fait vibrer l'ensemble. » On ne peut pas mieux dire. La photo publiée dans le catalogue de 1988, comme toujours chez Iris en Provence, est particulièrement avantageuse et m'a aussitôt séduit. Ma fille de 18 ans m'a dit, en feuilletant le catalogue : « Celui-là, papa, il faut que tu l'achètes. » J'ai suivi son conseil, et je ne l'ai jamais regretté.

Si 'Cabaret Royale' est le géniteur de cette variété, la « mère » est un semis qui rassemble sur trois générations un joli panel d'iris de grande valeur.
'Fanfare Orchid' (Bennett Jones, 1965) est un deux-tons de rose orchidée, tirant vers le bleu sur les sépales si l'on en croit la description officielle (je n'ai pas trouvé de photo).
'Arctic Flame' (Orville Fay, 1957) fait partie de la famille des iris blancs à barbes rouges dont Orville Fay était un promoteur. C'est un descendant direct de 'Snow Flurry' et d'un iris rose non dénommé dont il tire sa barbe. C'est une grande réussite pour son époque. Il était admiré, à juste titre, pour son aspect givré, ses grosses barbes rouges, son excellent branchement et la bonne santé de son feuillage. Il a été abondamment utilisé par un grand nombre d'hybrideurs.
'Morning Breeze' (Orville Fay, 1962) est un tendre rose bleuté, avec des barbes roses pointées de blanc : une version soft de 'Rippling Waters'.
'Latin Tempo' (Barry Blyth, 1973) fait partie de la première fournée des obtentions de Barry Blyth. C'est un bitone aux pétales rose pâle et aux sépales rose bleuté, avec de jolies barbes rose.
Associé à 'Cabaret Royale', ce quatuor a apporté à la nouvelle plante une apparence plus douce et plus moderne, mais sans doute moins brillante.

Au jardin, 'Magic Man' ne présente pas de difficultés. C'est une plante fidèle, robuste, qui fleurit abondamment. Elle présente toutes les qualités que l'on s'accorde à dire qu'elles sont celles de l'âge d'or des iris, les années 1960/80.

Du fait qu'il ne présente pas de traits foncièrement originaux, 'Magic Man' n'a pas eu une descendance très nombreuse : 26 variétés enregistrées seulement. Mais parmi celles-ci, un certain nombre de « pointures », qui ont, elles fait parler d'elles chez les hybrideurs. En voici quelques-unes parmi les plus intéressantes :
- 'Fondation Van Gogh' (M. Anfosso, 1988), le célèbre bitone orangé que l'on trouve dans un grand nombre de jardin ;
- 'Gallant Rogue' (B. Blyth, 1989), qui s'est hissé jusqu'aux AM dans l'ascension des honneurs américaine, grâce à une introduction par K. Keppel sur le marché américain. Le même Keppel en a fait abondamment usage, avec des champions comme 'Braggadocio' (1996), 'Foreign Legion' (2000), 'Local Color' (1995) ou 'Night Game' (1995) ;
- 'In Town' (B. Blyth, 1985), frère de semis du précédent, encore plus apprécié en hybridation, et par des obtenteurs de tous les pays, comme, en France, Richard Cayeux et Gérard Madoré. Du premier on connait 'Belle de Nuit' (1999), 'Eclipse de Mai' (2009), 'Mystérieux' (2003), 'Noctambule' (2005), 'Quelle classe' (2009), 'Rose Désir' (2017) ou 'Né dans la Pourpre' (2015), tout cela grâce à un croisement important, (In Town X Night Edition), présent dans tous les cas ci-dessus. Chez Gérard Madoré c'est le croisement (Rebecca Perret X In Town) qui a fourni quatre amoenas originaux, comme 'Erdeven' (2007), de la même veine que les célèbres tricolores de la maison Cayeux.
- 'Liaison' (J. Ghio, 1986) et son descendant 'Tempting' (1991), superbe amoena « rouge » ;
- 'London Lord', (B. Blyth, 1986), très apprécié de Barry Blyth lui-même, ainsi que de Joë Ghio et à l'origine du modèle « distallata », (Prototype, Puccini).
- 'Mammy Blue' (R. Dejoux, 2008), sympathique amoena indigo doté de longs éperons violets ;
- 'Venetian Queen' (B. Blyth, 1987), approche plaisante de l'amoena rose, cheval de bataille de Barry Blyth ;
- 'Witch's Wand' (B. Blyth, 1985), que l'on retrouve dans l'incontournable 'Romantic Evening' (J. Ghio, 1994).

Tout cela – et quelques autres – constitue une importante descendance et fait de 'Magic Man' une variété de premier plan.

Illustrations : 


'Magic Man' 


'Arctic Flame' 


'In Town' 


'Venetian Queen' 


'Witch's Wand'

L'ITALIE, GRANDE ENFIN

Pour résumer la situation, voici ce que j'ai écrit dans un autre article à propos de l'iridophilie en Italie : « Au plan de l’hybridation, l’Italie connaît, un peu comme la France, de plus en plus d'hybrideurs intéressants. Augusto Bianco a élevé peu à peu son entreprise au rang des plus importantes d’Europe, et s'est lui-même distingué plusieurs fois dans les grandes compétitions. Des gens comme Luigi Mostosi, Roberto Marucchi, Lorena Montanari ou Tiziano Dotto ont été rejoints par des jeunes qui entendent bien trouver leur place au soleil. Au plan commercial plusieurs nouvelles pépinières spécialisées se sont ouvertes ces temps derniers ce qui démontre bien l'appétence grandissante des Italiens en matière d'iris. » On peut tout de même développer cela pour donner à l'Italie sa place actuelle dans le monde des iris.

Au début, c'est à dire dans les années d'après la seconde guerre mondiale, l'Italie s'était créé une place tout à fait originale. Alors qu'ailleurs dans le monde les hybrideurs prenaient conscience de mettre de l'ordre dans leur travail, en enregistrant scrupuleusement leurs variétés dans les fichiers de l'AIS, l'Italie se distinguait en faisant, en quelque sorte bande à part. L'hybridation y était l'apanage de quelques grandes bourgeoises ou aristocrates qui y voyaient un loisir de qualité qui pouvait mettre en valeur la beauté de leurs jardins. Leurs hybridations ne sortaient guère de ces derniers et elles ne voyaient pas la nécessité d'officialiser par une déclaration en bonne et due forme une activité bien plus ludique que scientifique ou simplement commerciale. Elles étaient peu nombreuses ces jardinières éclairées qui pratiquaient l'hybridation. La première à s'être fait connaître fut Mary Senni, une américaine qui épousa en 1907 le comte Giulio Senni et qui, au cours des années 30 à 50, a joué un rôle de premier plan près du grand public en diffusant des informations sur les progrès de l’hybridation des iris en Europe comme aux Etats-Unis par le biais des articles qu’elle publiait dans la Revue « Il Giardino Fiorito ». La comtesse Senni était en contacts étroits avec les hybrideurs les plus importants de l’époque, si bien qu'en 1931 une variété lui a dédiée par l'obtenteur français Millet. Dans le même temps elle pratiquait elle-même l’hybridation dans son jardin romain et ses propres variétés ont reçu un accueil favorable de la part des connaisseurs.

Plus près de nous plusieurs autres dames lui ont emboîté le pas. A commencer par Gina Sgaravitti. Elle s'est fait connaître en France par son 'Beghina' qui, par je ne sais quel hasard, s'est retrouvé dans plusieurs jardins. D'origine vénitienne, son mariage avec Teresio Sgaravitti l’a amenée à Rome où elle avait à s’occuper d’un vaste jardin qui, au fil des années, est devenu une sorte de pépinière, avec même un catalogue exclusivement dévolu aux iris ! Flaminia Goretti, épouse de George Specht, a consacré sa vie aux iris et c'est grâce à elle, en grande partie, que le Jardin d’Iris de Florence, le Concours International et la Société Italienne des Iris ont été créés. Nita Radicati, épouse Stross, a pris part à la création du Jardin d’Iris de Florence et a dirigé la Revue « Il Giardino Fiorito ». Avec son ami G. G. Bellia, elle est à l’origine de la création du jardin expérimental de San Bernardino di Trana, près de Turin, devenu depuis le Giardino Botanico Rea, qui accueille une superbe collection d’iris historiques et qui vient d’être réhabilité. Ceux qui s’intéressent à la littérature connaissent forcément l’écrivain italien Italo Calvino, dont le conte « Le baron perché » a fait le tour du monde. Ils ignorent sûrement que sa mère, Eva Mameli Calvino, s’était fait un nom dans le domaine de la botanique et, en particulier, dans celui des iris ; au cours des années 30/50 elle leur a consacré un grand nombre d’articles dans la Revue « Il Giardino Fiorito ». Elle s’est aussi essayée à l’hybridation allant jusqu’à envoyer plusieurs de ses obtentions au nouveau Concours de Florence qu’elle avait contribué à lancer. Ces dames sont restées fort peu connues en dehors du petit cercle des iridophiles italiens, et cette situation est en grande partie due au fait que, jusqu’à une date récente, l’hybridation était, en Italie, considérée comme un passe-temps, pratiqué par des intellectuels et autres gens de la bonne société qui n’accordaient à leurs obtentions qu’une modeste attention.

Pour faire la jonction entre ces prémices et la période moderne, je ne vois que Giuseppe Giovanni Bellia, un Turinois amateur d'iris, hybrideurs à ses heures, mais agissant dans le même esprit que les personnes citées plus haut. Ses obtentions, non enregistrées, s'étalent des années 196o aux années 1980 avec des variétés restées confidentielles et seulement présentes dans quelques précieuses collections italiennes.

Il faut attendre l'émergence d'Augusto Bianco, au début des années 1990 pour constater le départ de l'hybridation à une échelle d'abord artisanale mais qui s'est développée rapidement. Néanmoins les variétés italiennes ont été longtemps réservées aux amateurs de leur pays d'origine. Elles ont eu du mal à se faire connaître au-delà des Alpes. Mon jardin s'est longtemps enorgueilli de détenir de nombreuses obtentions signées Bianco, acquises par échanges amicaux, avant qu'elles n'essaiment ailleurs en France. Le triomphe de 'Vento di Maggio' (2011) au concours de Florence en 2013 ne s'est produit que tardivement, après plusieurs tentatives (1) et le succès de plusieurs autres obtenteurs, apparus bien après Bianco !

Le réveil de l'Italie s'est d'abord manifesté en 1999 quand 'Settimo Cielo' (V. Romoli, ) a pris le dessus sur l'américain 'Swingtown' au concours florentin. Madame Romoli, charmante et cultivée, s'inscrit dans la lignée des dames des années d'après-guerre, avec en plus une pleine conscience de la nécessité de donner une existence officielle à ses obtentions. Son travail, néanmoins, reste celui d'une grande amatrice particulièrement éclairée.

Plusieurs autres amateurs s'étaient fait aussi connaître en récoltant des récompenses annexes au concours de Florence, avant, pour certains d'atteindre le haut du podium. En voici la liste, de 1996 à 2003 :
Antonella Affortunati : 'Samuele' ; 'Bagnolo' ; 'Battiloro' ; 'Capoliveri'
Mauro Bertuzzi : 'Nebbia di Romagna' ; 'Recondita Armonia' (2) ; 'Fiore di Maggio' ; 'Macedonia' ; 'Notte di Lugo' ; 'Anemico'
Tiziano Dotto : 'Egeo'
Stefano Gigli : 'San Giovanni' ; 'Castelfranco' ; 'Viola di Nuovo' ; 'Ale Viola' (2) ; 'Amico Mio' ; 'Barbablu' ; 'Tramonto' ; 'Vinaccia'
Roberto Marucchi : 'Libarna' ; 'Sorriso di Alice' ; 'Cheyenne my Dog' (2); 'Mattinata Fiorentina' Lorena Montanari : 'Valeria Romoli' ; 'Fratello Sole' ; 'Ballerina Silhouette'
Luigi Mostosi : 'Citta di Bergamo' ; 'Traffic Light'
Stefano Paolin : 'Vymarna'
Valeria Romoli : 'Buongiorno Aprile' ; 'Verde Luna' ; 'Celeste Aïda' ; 'Zefiro Rosa' ; 'Agrodolce' ; 'Luna Rossa'
Leonardo Urbinati : 'Montefiore'
S. Volani : 'Tabarro'

 Les obtenteurs italiens n'ont fait, depuis 2003, que croître et embellir, s'illustrant largement dans la compétition pour le Fiorino d'Oro :
Mauro Bertuzzi (déjà cité) : 'Tenue Tenerezza' ; 'Aria di Maggio'
Angelo Bolchi : 'Lingua di Drago' ; 'Voglio Tempo'
Davide Dalla Libera : semis DAL 758-4/7 ; DAL 08-4/2 ; 'Spicy Violet' ; 'Red Surge' ;
Tiziano Dotto (déjà cité) : 'Sara' ; 'Esabella' ; 'Baba Jaga' ; 'Almast'
Angelo Garanzini : 'Pietra Focaia' ; 'Anima Cara' (2) ; 'Rubizzo' ; 'Anima Triste'
Simone Luconi : 'Lucomone I°' ; 'Donella G.'
Roberto Marucchi (dejà cité) : semis U 39-1
Lorena Montanari (déjà citée) : semis 7/06 A ; 'Come un Uragano' ; 'La Vita e' Bella' ; 'Buon Compleano' ; 'Il Canto delle Sirene'
Valeria Negri : 'Notte Profumata'
Stefano Paolin (déjà cité) : 'Canto del Cherubino'

Le succès des obtenteurs italiens s'est répandu en dehors de Florence. En 2015 'Alto Cielo' d'Angelo Garanzini s'est classé second à Paris.

Les longues listes ci-dessus apportent la preuve qu'en Italie, désormais, les iris ont pignon sur rue. Et cela se confirme par le fait que plusieurs nouvelles pépinières se sont ouvertes récemment, ce qui démontre qu'il n'y a pas que les professionnels (ou semi-professionnels) qui interviennent, mais que le grand public est également intéressé. Il reste néanmoins une bonne habitude à prendre : l'enregistrement systématique des variétés nouvelles, car beaucoup de celles qui sont ici citées sont restées dans l'anonymat...

 (1) Variétés ayant reçu une récompense annexe (1996/2012) :
1997 = 'Piero Bargellini'
1998 = 'Te alla Pesca'
2000 = 'Rosa Vanitosa'
2001 = 'Marcel Hayat'
2003 = 'Bianca Micheletta' ;
2004 = 'Dolce Acqua' ; 'Dragone' ;
2005 = 'Tango Bond'
2009 = 'Certosino' ; 'Ci Sei' ;
2011 = 'Tenebroso' ; 'Sahariana' ;

Par la suite les variétés suivantes ont été primées :
2017 = 'Delizia Tropicale' ; 'Campo di Marte' ; 'Rosso di Sera'
2018 = 'Mille Tre' ; 'Mille Due' ; 'Valdarno' ; 'Long Play'.

(2) Vainqueur du « Premio Firenze »

Illustrations : 

'Dolce Acqua' (Bianco, 2002) 


'Recondita Armonia' (Bertuzzi, 2007) 


'Sorriso di Alice' (Marucchi, 2008) 

'Notte Profumata' (Negri, non enregistré) 


'Donella G.' (Luconi, non enregistré)