26.6.03

L’ENIGME DE LA SEMAINE

THEOLOGIE

Parmi ces variétés, une n’est pas semblable aux autres. Laquelle ?
· PIETY
· DEITY
· DIVINITY
· IMMORTALITY
· TRINITY

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

NATHALIE WOOD. Les quatre autres vedettes ont l’honneur d’avoir un iris portant leur nom.

LATIN …SOMETHING

Il en est des noms d’iris comme du reste : il y a des modes. Prenez par exemple les noms qui commencent par ‘LATIN’. La mode a été lancée par le célèbre LATIN LOVER enregistré par George Shoop en 1969. Auparavant, depuis 1950, une seule variété avait reçu un nom commençant par ’LATIN’, il s’agit d’un iris resté assez obscur : LATIN QUARTER (Janet Nelson 60), un brun avec un spot bleu sous les barbes oranges. LATIN LOVER a lancé une mode et pendant vingt ans donner un nom où se trouve le mot ‘LATIN’ a été très tendance. On a décliné le mot ‘LATIN’ avec plus ou moins de bonheur, mais pas dans n’importe quel sens.

La mode LATIN LOVER est celle des iris aux pétales dérivant du rose ou de l’orchidée, sur des sépales dans les tons de grenat ou de pourpre avec, petite coquetterie supplémentaire, un ourlet autour des sépales rappelant la couleur des pétales. Entre 69 et 88 il y en a eu huit !

LATIN LILT (Framke 69) présente certaines similitudes d’aspect avec son fameux contemporain, il a des pétales chamois et des sépales fuchsia. Désormais à l’exception de LATIN ARTS (Wight 83), une autre variété sans importance majeure, qui est de deux tons de lavande (proche de la couleur de sa « mère » BEAUX ARTS) mais qui est néanmoins issu de LATIN LOVER (d’où son nom, relevant du jeu de mots), tous les iris ‘LATIN quelque chose’ seront proches par les couleurs de leur illustre prédécesseur.

LATIN TEMPO (Blyth 73) inaugure la série. Il est rose sur magenta avec barbes mandarine et a donné naissance à tout plein de semis valeureux. Il n’a pas les mêmes origines que LATIN LOVER, lequel est issu d’un semis de WHOLE CLOTH (Cook 57) x WINE AND ROSES (Hall 63) ; l’un étant une célébrité à la base de très nombreux iris amoenas et bicolores, le second, bien connu également mais aux origines incertaines, affichant les deux couleurs qui ont fait le succès de son enfant. LATIN TEMPO provient d’un autre croisement où interviennent CLAUDIA RENE (Gaulter 63) et PIPES OF PAN (O. Brown 63). Le coloris lui-même n’est pas une nouveauté, des iris de ce modèle existent depuis longtemps, par exemple DIRECTEUR PINELLE (Vilmorin 32) ou DÉPUTÉ NOMBLOT (Cayeux 29). Mais – toujours la mode -, le succès de LATIN LOVER intéresse bien des obtenteurs.

George Shoop lui-même file la métaphore : en 1978 il enregistre LATIN LADY. , Cette dame descend de LATIN LOVER dont elle reprend la disposition des couleurs. Ses pétales sont blancs touchés de lavande, ses sépales sont pourpres liserés du blanc rosé des pétales. La barbe, mandarine vif, est la signature de G. Shoop.

Un certain LATIN AMIGO (Busch 81) fait ensuite son apparition. Toujours le même modèle, mais en plus foncé : pétales rose pourpré, sépales rouge vin et barbes bronze. Le liseré n’est pas au rendez-vous. Le succès non plus. LATIN LOVER se trouve dans le pedigree, de même que WINE AND ROSES, pour faire bonne mesure.

Mieux connu, me semble-t-il, est LATIN HIDEAWAY (H. Nichols 84). Les pétales sont chamois rosé, les sépales magenta foncé, avec un très mince liseré chamoisé et des barbes oranges. L’aspect est très voisin, les origines voisines de celles de LATIN TEMPO, car cet iris américain à des ascendances australiennes où l’on retrouve PIPES OF PAN.

En Australie, justement, Barry Blyth poursuit ses recherches dans les bicolores. Par un chemin très différent, il obtient un cultivar qui s’approche vigoureusement du fameux LATIN LOVER, et il le baptise LATIN LARK (88). Par rapport à son modèle, les différences se situent dans la clarté des couleurs et la forme, plus moderne, évidemment, de la fleur. Parmi ces ancêtres il y a BARCELONA (O. Brown 67) qui était déjà beige et pourpre, et qui figure également dans le patrimoine de LATIN HIDEAWAY dont on a parlé ci-dessus.

En 84 l’usine Schreiner avait produit LATIN ROCK, qui se situe dans la même gamme de coloris et doit son nom à cette circonstance. LATIN ROCK est rose doré, peut-être pêche, pour les pétales, prune pour les sépales avec un imperceptible cerne clair. Ses origines sont incertaines car toute son ascendance paternelle est déclarée inconnue. Apparemment rien du côté maternel ne le prédestinait à ressembler à LATIN LOVER…

Le dernier de la série semble être LATIN MELODY (Nichols 88) qui réunit une nouvelle fois les ingrédients des précédents : pétales ivoire pourpré, sépales pourpres liserés de rose orchidée, barbes oranges. Il n’y a pas de quoi s’en étonner : il descend directement de LATIN LOVER !

Depuis celui-là, plus de ‘LATIN Something’. La mode est sans doute passée ou le sujet un peu trop éculé. Le séducteur italien ne séduit plus. Il doit être devenu trop vieux. C’est la destinée, un peu amère, de tous les séducteurs !

20.6.03

L’ENIGME DE LA SEMAINE

LES STARS

Parmi ces stars, il y en a une qui n’est pas la marraine d’iris, laquelle ?
· DEBBIE REYNOLDS
· JOAN CRAWFORD
· MARIE JOSÉ NAT
· NATHALIE WOOD
· RHONDA FLEMING


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

HAPPY BRIDE (Neva Sexton 73). Les quatre autres désignent une mariée appartenant à un groupe ou une nation.

BELLE DE NUIT

Savez-vous combien de fois on retrouve WHOLE CLOTH (Cook 57) dans l’arbre généalogique de BELLE DE NUIT (R.Cayeux 99) ? Au moins huit fois ! C’est dire si cette variété, qui fait partie des variétés de base de l’iridophilie moderne, a été abondamment utilisée pour obtenir des iris amoenas et bicolores. Mais si l’on compare les images de WHOLE CLOTH et de BELLE DE NUIT, on constate le chemin parcouru en quarante ans d’hybridation. WHOLE CLOTH a des pétales blanc laiteux et des sépales mauves, la barbe est blanche pointée orange ; l’ensemble est un peu terne et la fleur, parfaitement proportionnée, ne présente que de très discrètes ondulations, bien dans le style des années 50/60. BELLE DE NUIT propose des pétales bleu de lin, clairs, et des sépales violet pensée, cernés du bleu des pétales, avec des barbes vermillon. Couleurs contrastées, fleurs spectaculaires, touffes plantureuses. On comprend pourquoi cette variété a emporté les suffrages des juges (techniciens et simples amateurs) du concours Iriades 2003, qui lui ont attribué la médaille d’or.

Pour aller de WHOLE CLOTH à BELLE DE NUIT il a fallu cinq à six générations d’iris et un tour complet du monde. Les origines de sa généalogie se situent évidemment aux Etats-Unis, à la fin des années 50. C’est là-bas que sont nés tous ses premiers ancêtres. Mais son côté maternel s’est développé en Australie, tandis que ses antécédents paternels sont français sur plusieurs générations. Les parents de BELLE DE NUIT sont, côté femelle, IN TOWN (Blyth 85) un bitone violet à barbes minium, et côté mâle, REBECCA PERRET (J. Cayeux 93), le plus clair des célèbres iris tricolores de la maison Cayeux. Les antécédents d’IN TOWN sont tous des obtentions de Barry Blyth. A la première génération il y a TOMORROW’S CHILD (81) x MAGIC MAN (79) , deux variétés somme toute très voisines en coloris. Toutes deux sont des bitones indigo avec un cerne plus clair sur les sépales et des barbes vermillon, les couleurs de BELLE DE NUIT, mais en plus sombre. Dans les racines de TOMORROW’S CHILD, s’il y a des amoenas bleus (CHILD OF FORTUNE –79 ; OUTER LIMITS – 72), on trouve aussi des amoenas orchidée (LISA ANN – 77 ) et pêche (SNOW PEACH – Shoop 71) et, plusieurs fois, des bicolores orchidée (LATIN TEMPO – 73) ; (FANFARE ORCHID – B. Jones 65), par lesquels on remonte jusqu’au fameux WHOLE CLOTH qui apparaît à cinq reprises, en compagnie d’autres incontournables comme CLAUDIA RENE (Gaulter 63), LILAC CHAMPAGNE (Hamblen 65), PALOMINO (Hall 51) ou ARCTIC FLAME (Fay 60).

L’autre moitié du tableau se situe longuement dans la sphère des productions de Jean Cayeux, avec CONDOTTIERE (78), son descendant ALIZÉS (91), et son parent FALBALA (78). Mais ni l’Amérique, ni l’Australie ne sont bien loin. Il y a le tricolore DELPHI (Shoop 79) aux origines obscures, mais où se place néanmoins l’inévitable WHOLE CLOTH, le rose PINK TAFFETA (Rudolph 65) derrière lequel il y a …ARCTIC FLAME et FLEETA (Fay 56), le bleu TRITON (Julander 62) qui remonte à WHOLE CLOTH, et une touche d’Australiens : LUNAR RAINBOW (76), variegata pêche / campanule, issu du croisement de LATIN TEMPO (voir plus haut) et de CEBANYON (Blyth 74) qui descend de LILAC CHAMPAGNE et, par conséquent de WHOLE CLOTH !

Avec BELLE DE NUIT, la boucle est bouclée. Sont touchés les trois pôles de l’iridophilie que sont les USA, d’où viennent tous les iris de base, l’Australie, avec le travail considérable de Barry Blyth, notamment sur les bicolores, et la France où brillent les noms de Jean Cayeux et de son fils Richard. BELLE DE NUIT est un évident produit d’une mondialisation qui n’est plus une idée de technocrates, même parmi les iris.

14.6.03

LA GRANDE FAMILLE DES PLICATAS

Les iris plicatas constituent une catégorie tout à fait remarquable. Il y a en effet peu de fleurs (hormis les roses, peut-être) qui présentent ces dessins caractéristiques, ces pointillés de couleur sombre sur fond clair. Mais ce qu’il y a de plus intéressant encore, c’est que ces pointillés peuvent se présenter avec un nombre pratiquement infini de variations.

Commençons par la couleur de fond : Celle-ci peut être le blanc, ou bien un lit de pigments qui peuvent varier du crème au jaune, au rose à l’orange. Cette couleur de fond peut être appliquée uniformément, mais cela n’est pas toujours le cas, par exemple la plupart des plicatas roses auront des épaules teintées de saumon en raison de la présence de plusieurs pigments. Le fond est ensuite plus ou moins recouvert par le motif plicata. Celui-ci est constitué par un pigment violacé (lavande, bleu, violet, pourpre ou rose orchidée) qui ne se mélange pas avec le pigment du fond.

La variété la plus emblématique du modèle plicata est sans conteste STEPPING OUT (Schreiner 64). On peut le décrire comme ayant des pétales colorés, dont les côtes et le cœur s’éclaircissent et tendent vers le blanc, et des sépales blancs, plus ou moins piquetés de la couleur des pétales, avec une densité croissante des points de couleur en allant vers le bord, jusqu’à un liseré, plus ou moins large, entièrement coloré. Les variétés de ce modèle sont franchement innombrables aujourd’hui. A l’origine le dessin plicata ne se faisait guère qu’en violet, mais aujourd’hui on rencontre des plicatas « classiques» dans tous les tons, du rose (PINK CONFETTI — Gibson 76), au pourpre (CRINOLINE — Schreiner 65), au magenta (INDISCREET — Ghio 88) et au brun (DESERT RENEGADE — Ernst 92).

Le fond blanc peut aussi, comme on l’a dit plus haut, être remplacé par le rose ou le jaune. C’est le cas par exemple chez GIGOLO (Keppel 84).

La densité des « pixels» sur les sépales peut être telle que ceux-ci semblent presque de la couleur des pétales, sauf sous les barbes où l’on distingue le plumetis. On peut en prendre pour exemple la variété CHIEF HEMATITE (Gibson 83). Le fond est presque totalement recouvert par les pigments qui constituent la coloration brun-rouge de cet iris.

Une autre variante aboutit à ce que les pétales et les sépales soient équitablement colorés. La variété CYCLES (Mc Whirter 85) se présente ainsi : le fond blanc apparaît sur les côtes des pétales et sous les barbes, où il est aussi veiné de bleu.

Il arrive aussi que le dessin plicata se montre plus discret : les pétales sont en majorité blancs (ou clairs), de même que les sépales. La coloration se réfugie tout au bord et forme un liseré plus ou moins large et dense. Prenez STITCH IN TIME (Schreiner 78) ou RARE TREAT (Schreiner 87) dans les tons de violet, et vous verrez.

La situation extrême consiste à ne laisser la couleur foncée et le dessin apparents que sur une toute petite partie de la fleur, comme dans LIGHTLY SEASONED (Zurbrigg 79) où le pourpre du plicata ne fait son apparition que, très délicatement, sous les barbes. C’est un plicata minimaliste : en effet s’il apparaît quelque part, le dessin plicata commence toujours par les parties hautes des sépales, autour des barbes et sur les épaules. De la même façon, il faut être très attentif pour s’apercevoir que LACED COTTON (Schreiner 80) est aussi un plicata, tant la trace de couleur est faible, mais il est vrai qu’on trouve d’infimes et rares points rose orchidée sur les épaules. Dans un article qu’il a publié récemment, Keith Keppel nous confirme que c’est bien un plicata car, dit-il, en croisant LACED COTTON avec un plicata, on obtiendra des plicatas (le modèle plicata étant récessif, il faut que les deux parents soient plicatas pour qu’il réapparaisse).

Les choses se compliquent quand la couleur additionnelle des pétales n’est pas la même que celle des sépales. Ainsi les pétales peuvent paraître uniformément mauves, et les sépales, blancs, être marqués de dessins violets. C’est le cas chez SPINNING WHEEL (Nearpass 74) et ACOMA (Magee 90) pour les bleus ou de CUPID’S ARROW (Ghio 90) pour les roses.. Cela constitue le modèle que l’on peut qualifier de néglecta/plicata, et qui comporte encore une variante, quand la couleur foncée envahit presque complètement les sépales. Cas de THEATRE (Keppel 81).

Les pétales peuvent être totalement dépourvus de pigments violacés. La fleur ressemble à celle d’un amoena dont les sépales ne seraient pas uniformément colorés. SNOWBROOK (Keppel 87) en est la parfaite illustration. Le nom de Keppel apparaît souvent quand on parle d’iris plicata. C’est en effet de nos jours le plus éminent spécialiste du genre. Il se baptise lui-même M. Plicata ! Il a exploré toutes les facettes du genre car c’est un homme méthodique et rigoureux. Ses plicatas sont très nombreux et, pour n’en citer que quelques-uns, bien connus des amateurs français, on parlera de FOCUS (76) GENTLE RAIN (77), PATINA (78), ou, plus récents, ROSARITA (89) et SNEEZY (96).

Avec un iris comme QUEEN IN CALICO (Gibson 80), on ne sait plus très bien qui domine, du fond clair ou de la « peinture » plicata. Pétales et sépales sont colorés, mais des stries claires apparaissent, plus ou moins nettes. Même présentation pour RUSTIC DANCE (Gibson 80). Jim Gibson fut, avant Keith Keppel, le maître des plicatas. Chez lui c’est ce modèle qui domine, les iris différents semblant n’être que des avatars survenus au hasard de ses recherches. Citons WILD APACHE (65), plicata prune, GOING MY WAY (72) plicata violet, CASINO QUEEN (71), plicata rose…

Passons pour finir aux variegata/plicatas, autrement dit les iris qui ont des pétales dans les tons de jaune, et des sépales au fond blanc, généralement vigoureusement marqué de brun ou de pourpre. Les meilleurs exemples en sont BROADWAY (Keppel 81) et KILT TILT (Gibson 70), mais les apparences sont multiples et variées, depuis le très discret GYPSY WOMAN (Schreiner 84), jusqu’aux riches THUNDER ECHO (Gibson 87), 0H BABE (Anderson 84) ou POINT MADE (Innerst 88). C’est un modèle, en effet, qui intéresse beaucoup d’hybrideurs car, dans une collection, il attire nécessairement l’œil, même si ce n’est pas le modèle le plus recherché par les acheteurs.

Sans doute de nouveaux modèles de plicatas apparaîtront-ils dans le futur, mais dès à présent cette grande famille a de quoi enthousiasmer tous les amateurs d’iris, tant par sa diversité que par la richesse et l’originalité des coloris rencontrés.

Sources : Exposé de Keith Keppel aux abonnés du forum de discussion « Iris Talk » (Fev. 2003)

12.6.03

JUGER UN IRIS

Un ami des fleurs qui se promène dans un jardin est attiré en priorité par la fleur elle-même devant laquelle il passe. Il s’enthousiasmera pour celle qui lui paraîtra la plus belle, celle qui flattera le plus son regard et vers qui penchera son cœur. Les iris ne font pas exception à cette règle, bien au contraire, car leurs fleurs sont en général volumineuses, richement colorées et mises en valeur par une haute tige.

Cependant la fleur n’est pas le seul élément qui compte dans une plante d’ornement. Encore faut-il que la plante elle-même soit robuste, bien saine, qu’elle porte un grand nombre de fleurs et qu’elle permette à chacune de celles-ci de donner toute sa splendeur et de durer le plus longtemps possible avant l’inexorable flétrissure. Voilà pourquoi l’avis de l’amateur d’iris et celui de l’iridophile averti divergent bien souvent.

Pour juger un iris, en particulier dans les compétitions comme à Florence, les juges vont examiner trois catégories de critères :
· la présentation générale de l’iris,
· la plante elle-même,
· la fleur.
· Depuis quelques années un critère supplémentaire a été retenu, le parfum.
Chacune de ces catégories comporte trois critères à apprécier. Pour la présentation générale, il s’agit de l’originalité de l’obtention (qui influe sur l’attrait de la variété), de la puissance de multiplication (qui donne une idée de la vigueur de la plante et joue sur son côté commercial) et de la qualité du feuillage (gage de bonne santé et de belle présentation). Pour la plante elle-même, les critères à examiner sont le branchement (nombre de branches d’une tige florale, manière dont chacune de ces branches se positionne par rapport à la tige), le nombre de boutons floraux (qui implique la richesse ou la pauvreté de la floraison) et l’échelonnement de la floraison (il ne faut pas que tous les boutons s’ouvrent en même temps, de façon que l’iris reste longtemps en fleurs). Pour ce qui est de la fleur, enfin, les juges s’interrogent sur l’harmonie des couleurs, la forme et les dimensions des corolles, sur la substance, c’est à dire l’épaisseur et la solidité des pétales et sépales, gages de bonne tenue et de résistance aux intempéries, et pour terminer sur le parfum, qui a pris une certaine importance depuis quelques années car c’est un attrait de l’iris qu’il serait dommage de négliger..

Ces critères n’ont cependant pas la même importance, aussi un coefficient multiplicateur est-il attribué à chacun. L’ensemble de ces coefficients donne un total de cent points. Les meilleurs iris seront ceux qui s’approcheront le plus de ce chiffre.

Les hybrideurs, au moment de la sélection de leurs cultivars doivent appliquer les mêmes critères. Ils n’auront pas forcément le même avis que des juges indépendants, mais au moins leur choix sera dicté par des éléments décisifs et leur décision plus réfléchie. En ce domaine les professionnels se montrent souvent plus rigoureux que les amateurs : ils n’agissent pas dans les mêmes conditions et ils réagissent de façon moins affective. On reconnaît un grand de l’hybridation autant dans son génie des croisements que dans la rigueur de sa sélection.

Après quelques jours d'absence, me revoilà !

L’ENIGME DE LA SEMAINE

VIVE LA MARIÉE !

Quelle est, de ces cinq variétés, celle qui n’est pas sur la même longueur d’onde ?
· AMAZON BRIDE
· COUNTRY BRIDE
· FIRE BRIDE
· GYPSY BRIDE
· HAPPY BRIDE


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

ALLAGLOW (Tompkins 58) et INDIGLOW (Shortman 57)
L’un et l’autre ont obtenu le Florin d’Or au concours de Florence.
Le premier en 1960, le second en 1962.

1.6.03

L’ENIGME DE LA SEMAINE

UN « GLOW » PROBLEME.
Deux des variétés ci-dessous se sont spécialement distinguées. Lesquelles ?
ALLAGLOW
DAY GLOW
DURAGLOW
INDIGLOW
LOVELY GLOW
Réponse la semaine prochaine.
AUX JARDINS DE BROCELIANDE

La manifestation baptisée « Iriades 2003 » s’est déroulée les 23 et 24 mai 2003 aux Jardins de Brocéliande, à Bréal sous Montfort en Ille et Vilaine. Elle avait pour but de désigner les meilleurs iris hybridés en France dans les années 90. Plus de cinquante variétés étaient en compétition, mais les circonstances, essentiellement météorologiques, n’ont pas permis au jury de les apprécier toutes. Certaines avaient terminé leur floraison, d’autres, trop nombreuses, n’étaient pas encore en fleurs, d’autres enfin avaient souffert excessivement des gelées tardives. Bref il n’en restait que dix-neuf en état de concourir… Il faut dire que les Jardins de Brocéliande présentent des conditions qui peuvent perturber la végétation des iris hybrides modernes, dont la robustesse n’est pas forcément la qualité principale. Le terrain est lourd, humide en plusieurs endroits et exposé au vent dominant d’ouest.

En dépit de cela, les iris, en compétition ou non, étaient impeccablement cultivés et les abords méticuleusement entretenus. L’engagement personnel et l’enthousiasme de la responsable du jardin d’iris y est pour beaucoup, de même que la volonté de toute l’équipe de réussir complètement la cérémonie.

La plupart des iris examinés par le jury était des variétés intéressantes, et souvent originales. Bien entendu, il est apparu au dépouillement des appréciations que les produits des hybrideurs professionnels présentaient des caractéristiques qui les plaçaient un peu au dessus du lot, notamment en ce qui concerne les qualités de la plante proprement dite (importance et forme du branchement, nombre de boutons, échelonnement et durée prévisible de la floraison). Mais au plan de l’originalité, de l’harmonie des couleurs et de l’aspect des fleurs, les amateurs faisaient largement jeu égal. Il est évident qu’un professionnel, qui sélectionne parmi des centaines, voire des milliers de semis, est plus à même de retenir des variétés parfaites. Il n’a pas, vis à vis de ses obtentions la même relation affective que celle d’un amateur dont les produits sont un peu les enfants, et qui a tendance à oublier quelquefois les petits défauts. Néanmoins plusieurs variétés d’amateurs ont été retenues pour la finale, ce qui démontre que l’on peut obtenir des iris de grande valeur à tous les niveaux.

Le classement du jury des techniciens de l’iris classait aux trois premières places les variétés suivantes :
MER DU SUD (Cayeux 97)
BELLE DE NUIT (Cayeux 99)
Semis 95-54 A (Laporte, NR) ;
Et c’est encore un iris d’amateur ‘MIGN?RES’ (Bigot, NR) qui arrivait en quatrième place.

Le classement final, après appréciation par les juges « artistiques », a donné :
Iriade d’Or = BELLE DE NUIT
Iriade d’Argent = semis Laporte 95-54 A
Iriade de Bronze = MER DU SUD
C’est une grande satisfaction pour Bernard Laporte de se trouver aussi bien classé. Ce modeste et charmant amateur éclairé ne revient pas de sa bonne fortune ! Désormais son iris devrait se nommer NATHALIE RIHOUET. C’est un superbe amoena inversé, aux pétales bleu tendre et aux sépales blanc laiteux, les fleurs sont amples et bien ondulées, la plante est solide et bien découplée, elle pousse très vigoureusement.

Bravo à Richard Cayeux et bravo à Bernard Laporte !