26.3.10







LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

1985

DM : ‘Beverly Sills’ (Hager, 1979) (Pink Pirouette X Vanity) devant ‘Song Of Norway’ (Luihn, 1979) (Nobleman X Blue Lustre) et ‘Copper Classic’ (Roderick, 1979) (West Coast X New Moon). On ne décrit plus ‘Beverly Sills’, sans doute l’un des iris roses les plus connus à travers le monde.

Walther Cup : ‘Silver Years’ (Hager, 1979) (Igloo X (((Golden Stairs x (Queen’s Lace x (semis Babson x Figurine))) x Morning Breeze) x Dream Time)).

President’s Cup : ‘Color Coded’ (Rawlings, 1982) (Yankee Boy x Whole Cloth) ; un neglecta bleu lavande assez banal.

Franklin-Cook Cup : ‘Silver Years’ ; deux récompenses la même année pour ce nouveau cultivar de Ben Hager, mais la série s’arrêtera là : Pourquoi ? Mystère…

Fiorino d’Oro : ‘Libon’ ( Smid, 1980) (Crinkled Gem X Amigo's Guitar) devant ‘Cameo Wine’ (Blyth B., 1982) ((Snow Peach x Martinique) X Embassadora) et ‘Fort Apache’ (Schreiner’s, 1982) (semis non précisé). ‘Libon’ « made in Czecoslovakia » en ces années de rideau de fer, n’a pas pu être mis sur le marché. Ses suivants en ont profité pour se faire une jolie carrière.

BDM : ‘Bewick Swan’ (Dodsworth, 1980) (Crystal Blaze X Rippling Waters) ; poursuite de l’hégémonie en Grande-Bretagne des obtentions de Barry Dodsworth. Ici c’est un joli blanc à barbes rouges qui l’a emporté.

Australasian Dykes Medal : ‘Helen Naish’ (LA) (John C. Taylor, 1979) (Clara Goula X Charlie’s Ginny). Première apparition dans ce palmarès des l’ADM. Et premier triomphe pour un iris de Louisiane blanc et pour John Taylor, un maître dans son registre.
ECHOS DU MONDE DES IRIS

Symposium 2010

Depuis 1993, ‘Dusky Challenger’ tient la tête du classement des variétés les plus appréciées du public. Le second est ‘Queen’s Circle’, qui n’est apparu dans les dix premiers qu’en 2007. Vient ensuite ‘Conjuration’ qui était en 2 l’an dernier. Le quatrième est un vieux de la vieille, ‘Jesse’s Song’, toujours présent dans les 10 premiers depuis plus de 20 ans ! Ensuite se présente ‘Thornbird’ qui n’a plus quitté le Top 10 depuis 10 ans. ‘Golden Panther’ est sixième ; il s’affirme comme un des chouchous du public, et c’est la seule entrée, cette année, dans le Top 10 . Le 7eme est ‘Silverado’, qui est là depuis 1992, mais qui commence à régresser. La 8eme place est détenue par ‘Celebration Song’, qui plafonne à ce niveau. ‘Stairway to Heaven’, qui a fait une ascension vertigineuse entre 97 et 2002, a eu ensuite un parcours en zigzag, mais perd maintenant de la popularité. ‘Mesmerizer’ est 10eme ; il se tient à ce niveau depuis trois ans.
La seule entrée dans les 20 premiers est celle de ‘Starring’, à la 17eme place, pour sa deuxième année dans le classement.

SCHREINER 2010

La collection Schreiner 2009 est maintenant présente sur le site de ce major du commerce des iris. Avec 15 variétés nouvelles, elle reste au même niveau et dans la droite ligne de la politique de l’entreprise depuis quelques années. Il n’y a de changement que dans les trois grandes familles de couleurs qui ne sont pas représentées : le jaune, le violet et le rose. La maison reste fort circonspecte vis à vis des nouveautés : aucun coloris ou mélange de coloris récemment apparus n’y figure à l’exception d’un « luminata » bien sage. Mais pas de « space age », de « broken color » ou de « distalata ». j’imagine que la clientèle Schreiner doit être assez âgée, conservatrice (sans doute plutôt républicaine !) et doit n’apprécier que les plantes traditionnelles. D’ailleurs le fait que le catalogue en ligne soit aussi médiocre, pour privilégier le catalogue papier, en dit long sur le comportement des clients.

Tableau des nouveautés :

Pas moins de trois bleus.
‘Agua Fresca’, un vrai bleu moyen plus clair sous les barbes, issu de (Fiesta in Blue X Above the Clouds), mais avec un nombre de boutons moyen (7 à 9).
‘Dodger Blue’, un bleu turquoise bien ondulé, très pur, frère de semis d’une intro de 2007, ‘Into the Blue’.
‘Diamond Lake’, sans doute un luminata, du style ‘Clarence’, joliment balancé, mais qui n’a plus rien d’original ; annoncé avec 12 boutons, ce qui est riche.

L’amoena bleu est ‘Miles Ahead’. C’est un descendant de (Above the Clouds X Can’t Touch This), donc avec le même père que ‘Captain’s Choice’, l’amoena de 2009, mais beaucoup moins contrasté que son cousin. Autre amoena, mais en blanc/pourpre avec un large bord blanc, ‘Crimson Cloud’ est plutôt spectaculaire et rappelle l’ancien ‘Ecstatic Echo’ (Daling 83).

En bitone crème/vieux rose, ‘Annabelle Rose’ fait beaucoup penser à son parent australien ‘Electrique’, mais en aura-t-il les aptitudes exceptionnelles ?

Pour rester dans les tons clairs, passons au blanc de service : il a été baptisé ‘Catch a Star’ et s’orne d’une barbe mandarine ; mais il n’est annoncé que pour 6/7 boutons, ce qui n’en fait pas une plante florifère.

Un coup d’œil maintenant à l’inévitable plicata violet, pas plus riche en fleurs que le précédent et d’un classique absolu, comme on a vu des centaines voire des milliers ! Son nom ? ‘First Stitch’.

Il y a aussi un iris mauve, ‘Twilight Rapture’, dans les tons de lilas clair, blanc sous les barbes. De là à dire, comme la description le fait, qu’on dirait une améthyste qui capture la lumière du crépuscule …

Dans les couleurs chaudes on découvre un orange ‘Orange Splash’, qui présente bien et dispose d’un nombre suffisant de boutons : traditionnel, mais de belle venue.

‘Dance the Night Away’ est un appareil de rose et de magenta, dans une fleur bouillonnée, infuse d’or, qui est peut-être la plus belle offre de l’année.

Voyons maintenant le variegata du moment. C’est ‘Jamaican Dream’, jaune safran et grenat pourpré, avec un fort contraste et une jolie forme.

Passons au brun-rouge de ‘Company Red’ : une fleur on ne peut plus banale dans sa forme, avec des pétales un peu ouvert comme on les faisait dans les années 80, mais richement colorée de rouge rubis et d’acajou.

Enfin, pour terminer deux « noirs » vraiment noirs, du moins sur les photos ; la réalité est peut être un peu moins saturée, mais ce sont tout de même deux belles fleurs. ‘Black is Black’ est entièrement noir d’ébène, et se montre généreux, avec une dizaine de fleurs par tige ce qui est intéressant et plutôt rare pour un iris sombre. ‘Raven Girl’ en est très proche ; qualifié d’aboutissement de la lignée vieille de 63 ans qui a commencé avec ‘Black Forest’, il provient de (Ghost Train X Emperor's Delight), qui sont l’un et l’autre de bons parents. Le noir est ce qui marche le mieux chez Schreiner actuellement.

Les gens qui recherchent des iris formellement parfaits, sans se soucier de modernité ni de créativité, pourront acheter cette sélection sans craindre les mauvaises surprises. Les autres iront regarder chez les concurrents : les Sutton, les Cadd, Tasco et Duncan, Black et Johnson, et le toujours jeune Keith Keppel. L’Amérique a encore quelque chose à dire, mais ce ne sont plus les Schreiner qui le disent !

19.3.10











LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

1984

DM : ‘Victoria Falls’ Schreiner’s, 1979) ((White Pride x semis) X Violet Favor), devant ‘Entourage’ (Ghio, 1977) ((Show Time x San Leandro) X (Ponderosa x New Moon)) et ‘Superstition’ (Schreiner’s, 1977) (semis X Navy Strut).

President’s Cup : ‘Bedtime Story’ (IB) (J. Richie, 1982) (Apropos X Blue Pools), en deux tons de violet améthyste.

Franklin-Cook Cup : ‘Serene’ (Corlew, 1982) ((Pink Ballet x Cherub Choir) X Storybook).

Fiorino d’Oro : ‘Titan’s Glory’ (Schreiner’s, 1981) (Navy Strut X (semis x (Rococo x Prince Indigo))) devant ‘Trenwith’ (Nichol, 1985) (Annabel Jane X Mystique) et ‘Stormy Seas’ (W. Jones, 1979) (Pink Sleigh x Sea Venture), en deux tons de mauve.

BDM : non attribuée.

Ma base de donnée est défaillante pendant quelques années pour ce qui est de la Wister Medal et de la Walther Cup ou équivalents. Quelqu’un peut m’aider à la compléter ?



ECHOS DU MONDE DES IRIS

Des champions du « archi-noir »

Les deux photos ci-dessus donnent une idée du travail actuel de la maison Schreiner sur les iris archi-noirs. Depuis ‘Hello Darkness’ ou ‘Ghost Train’ on pensait le chapitre terminé, mais non. Si ces photos ne dorent pas trop la pilule, on atteint le summum.















CHAMPAGNE !

Cinq cents articles ! Pour fêter ça, j’ai eu l’idée de faire un petit tour parmi les grands iris dont le nom comporte le mot ”champagne” et il y en a plus d’une vingtaine ! Pour ne pas faire trop long, je me contenterai d’une demi-douzaine, parmi les plus remarquables.

Commençons par le plus ancien, ‘Lilac Champagne’ (Hamblen 65) dont le pedigree est (Molly Emms x Whole Cloth). Avec ‘Whole Cloth’, on est assuré de trouver un iris bicolore. Mais ‘Molly Emms’ est uniment de couleur fuchsia. Alors, pourquoi ‘Lilac Champagne’ est-il un variegata ? Il faudrait faire une analyse détaillée de ses antécédents pour découvrir la raison. Contentons-nous aujourd’hui de constater que cette variété est à l’origine d’un tas d’iris pour la plupart variegatas ou bicolores. Les plus intéressants ont été obtenus par Melba Hamblen elle-même. Ce sont, par ordre alphabétique, ‘Cosmopolitan’ (72), ‘Panoramic’ (68), et surtout ‘Touché’ (69). Le premier a ensuite été utilisé essentiellement par Chet Tompkins qui en a obtenu ‘Apollodorus’ (88) et ‘Megabucks’ (90). ‘Panoramic’, lui, a été une vedette chez Barry Blyth qui l’a abondamment utilisé et en a tiré certaines de ses plus importantes variétés, comme ‘Cabaret Royale’ (76), puis ‘Champagne Snow’ (76) et ‘Love Chant’ (79), qui sont frères de semis. Quant à ‘Touché’, de nombreux hybrideurs l’ont utilisé, si bien qu’il se trouve à la tête d’une incroyable famille où l’on découvre le gratin des bicolores, comme ‘Crowd Pleaser’ (Hamner 83), ‘Eurythmic’ (Blyth 87), ‘Starfleet’ (Keppel 93) ou ‘Merry Madrigal’ (Babson 82) et, derrière ce dernier ‘Chasing Rainbows (Hager 98), ‘Edith Wolford’ (Hager 86), ‘Poem of Ecstasy’ (Hager 97)...

‘Champagne Elegance’ (Niswonger 87) fait partie des iris blanc/abricot dont Niswonger s’est fait longtemps une spécialité. Avec ‘Coral Chalice’ (82), c’est sans doute le plus réussi et le plus célèbre. Il a un pedigree un peu compliqué : (((Magnetic Isle x Rhythm and Blues) x Snowlight) X (Coral Strand x Peach Spot)). Il a eu une importante descendance, dans un choix extraordinaire de coloris, et par un grand nombre d’hybrideurs différents. Pour n’en citer que trois, je choisirai deux iris français et un italien : ‘Barbanera’ (Bianco 2000), bleu à barbe sombre, ‘Cheeky’ (Ransom 2003) crème à barbes rouges, et ‘Nicole Prud’homme’ (François 2001), qui ressemble un peu à son « père ».

‘Champagne Waltz’ (Schreiner 94), qui a remporté le Fiorino d’Oro à Florence en 97, ce qui est une des dernières distinctions majeures obtenues par la fameuse maison de Salem (Oregon). Si vous voulez vous amuser à décrypter son pedigree, voici de quoi vous occuper : ((Bright Reflection x ((Skyfire sib x semis) x (Something Else x (((Golden Ice x Celestial Glory) x Flaming Star) x Gold Trimmings)))) X Outrageous Fortune sib) ! Ses descendants sont peu nombreux, mais proviennent d’un peu partout (USA, Slovaquie, France…). De France il y a ‘Concarneau’ (Madoré 2005).

‘Champagne Frost’’ (Keppel 96) est, pour moi, particulièrement agréable à voir. Ses pétales blancs et ses sépales abricot clair, amplement ondulés, sont typiques du modèle « Keppel ». Je penserais qu’il constitue un aboutissement tant ses caractéristiques sont typées, mais quelques uns s’en sont servi et ont obtenu des bicolores très divers, dont le plus joli me semble être ‘New Face’ (Black 2008), un mauve/rose bien contrasté et d’une forme parfaite.

D’Australie nous est venu ‘Champagne Moments’ (Blyth 98), le seul de la série qui mérite bien son nom puisque c’est un iris couleur champagne, avec des pétales aux revers plus fortement teintés. Il est encore trop tôt pour parler de ses descendants, mais on peut donner son pedigree, typiquement Blyth : (Plume d'Or X Cafe Risque sib).

Richard Ernst a été un obtenteur prolifique au cours des vingt dernières années. Il n’a jamais reçu des juges américains la reconnaissance de son travail. Néanmoins beaucoup de ses obtentions auraient mérité une récompense majeure. Ce n’est peut-être pas le cas de ‘Champagne Time’ (2003) qui manque sûrement d’originalité. Cependant c’est une agréable fleur, d’un jaune plutôt chic, dont le pedigree révèle la présence de croisements aux capacités exceptionnelles, ce qui lui laisse sans doute la chance d’avoir de nombreux enfants : (((Edna's Wish x Wild Jasmine) x Chiffon Ruffles) X (Chiffon Ruffles x semis)).

Il n’y a pas que dans les flûtes ou les coupes que le champagne a du succès. Les iris lui doivent quelques belles plantes et les décrire n’est pas forcément superflu. En tout cas c’est un moment pétillant de fraîcheur et d’élégance.

12.3.10
















LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

1983

DM : ‘Ruffled Ballet’ (Roderick, 1975) (Favorite Topic X Tempo) devant ‘Victora Falls’ et ‘Entourage’.

President’s Cup : ‘Pop’s Concert’ (Waite, 1981) (Grand Alliance x Sterling Silver).

Franklin-Cook Cup : ‘Wedding Candles’ (Schreiner’s, 1982) ((semis x Citron Creme) X ((semis x Arctic Flame) x White Taffeta)).

Fiorino d’Oro : ‘Woodcraft’ ( Keppel, 1979) (((Wild Ginger x Siva-siva) x Montage) X Roundup) devant ‘Master Touch’ (1) et ‘Enchanted World’ (2). Les deux accessits ont eu une carrière commerciale nettement plus brillante que le vainqueur.

BDM : ‘Dovedale’ (Dodsworth, 1981) (Raspberry Ripples X San Leandro).

Ma base de donnée est défaillante pendant quelques années pour ce qui est de la Wister Medal et de la Walther Cup ou équivalents. Si quelqu’un peut m’aider à la compléter ?

(1) ‘Master Touch’ (Schreiner’s, 1980) (Navy Strut X Study in Black) ;
(2) ‘Enchanted World’ (Schreiner’s, 1979) ((Flaming Dragon x Pink Horizon) X (Glazed Orange x Radiant Light)).
ECHOS DU MONDE DES IRIS

Une mine de renseignements


Vous vous intéressez aux iris que l’on qualifie d’ « historiques » ? Vous recherchez une variété ancienne ? Il existe un document qui devrait vous rendre service : la liste des variétés anciennes commercialisées aux Etats-Unis, établie par Carlos Ayento, et que vous trouverez à l’adresse suivante : www.brightonparkiris.com/masterhistoriclist.xls .

Un travail formidable.










SENSATION A SIOUX CITY

Cela pourrait être le titre d’un western, mais je ne sais pas si John Wayne s’intéressait aux iris, mais il était originaire de l’Iowa, là où commence cette histoire. On est à Sioux City, tout à fait à l’ouest de cet Etat agricole du Middle West. En 1950 s’y est tenu la Convention annuelle de l’AIS, et la vedette de ce rassemblement des amateurs d’iris a été une variété rouge bordeaux, de substance épaisse et d’un aspect particulièrement velouté. L’obtenteur de cette fleur à sensation était Chet Tompkins, l’un des plus prolifiques hybrideurs que la terre des iris ait jamais porté et qui s’est adonné à sa passion pendant plus de soixante ans, ce qui lui a donné l’occasion de nommer et d’enregistrer plus de 500 variétés ! A Sioux City, il était chez lui : il y exploitait depuis 1936 une pépinière bien connue qui s’appelait « Fleur de Lys Gardens ». Malgré l’intérêt qu’il avait suscité, l’iris en question n’a été mis sur le marché que trois ans plus tard et fut baptisé ‘Defiance’. Son pedigree est (Manana X Technicolor), c’est à dire qu’il allie deux variétés brun-rouge, et constitue donc un cas d’endogamie. L’importance de ‘Defiance’, révélée à Sioux City, a été de constituer la base d’une ligne de croisements qui fut l’un des éléments les plus significatifs de la carrière de Tompkins. La bible des iris, « The World of Irises » explique que ‘Défiance’ « portait dans ses gènes ceux de ‘Casa Morena’, des oranges d’Agnes Whiting ‘Damascus’ et ‘Rocket’, et des rouges ‘Garden Glory’, ‘Cheerio’ et ‘Junaluska’. »(1)

Le scénario s’est poursuivi pendant près de 30 ans, au cours desquels la ligne rouge de Tompkins s’est développée. Au premier niveau des descendants de ‘Defiance’ s’est trouvé ‘Forward March’ (Lapham 56) qui est de couleur bordeaux avec des barbes orange ; ‘High Barbaree’ (Tompkins 58), ‘Rampage’ (Tompkins 59), ‘Donnybrook’ (Tompkins 61), ‘Bermuda High’ (Tompkins 64), tous brun-rouge plus ou moins sombres, ou le brun cuivre ‘Bolero’ (Tompkins 57).

De ‘Forward March’ est né ‘Caliente’ (Luihn 68), de ‘Bermuda High’ découlent ‘Brimstone’ (Tompkins 71) ou ‘Uproar’ (Tompkins 70) ; de ‘Donnybrook’ provient ‘Gingerbread Castle’ (Tompkins 67) ou ‘Starburst’ (Tompkins 67) ; de ces deux derniers descend aussi ‘Masada’ (Tompkins 84) et du second ‘Soaring Spirit’ (Tompkins 92)… On pourrait en citer quelques autres car la famille comprend des cousins qui ont eu eux aussi une longue descendance, comme ‘Ebony Echo’ (Tompkins 48), qui est au démarrage d’une autre lignée dans laquelle trouve ‘Privateer’ (Tompkins 54), ‘Captain Gallant’ (Schmelzer 57), puis ‘Tampico’ (Luihn 77) et ‘Cable Car’ (Luihn 82) qui sont également des enfants de ‘Caliente’… Contrairement à celle d’un bon film, l’histoire de « Sensation à Sioux City » n’a pas de fin, même si les iris brun-rouge ne sont pas de ceux dont on parle le plus.

Néanmoins ils constituent un pan important de l’hybridation, non seulement grâce au travail de Chet Tompkins, dont on vient de parler, mais aussi grâce à celui de Paul Cook et Greig Lapham, puis celui des trois Schreiner, de Luihn, de Schortman, de C.M. Reynolds, qui nous ont fourni des variétés dont la riche coloration et la robustesse éprouvée constituent un ornement indispensable de nos jardins. Sans omettre qu’ils se trouvent sur le chemin qui mène à ce mythique iris rouge qui fait rêver tant d’obtenteurs sous toutes les latitudes.

(1) ‘Manana’ (Tompkins 48) (Aria X (Casa Morena x Cape Bon))
‘Technicolor’ (Whiting 48) (Garden Glory x Rocket)
‘Casa Morena’ (DeForest 41) (((Morning Splendor x Germaine Perthuis)x Alta California) X (Rubeo x Grace Sturtevant)x Prairie Sunset)
‘Damascus’ (Tompkins 45) ((Spring Prom x E.B. Williamson) X Cedar Rose)
‘Rocket’ (Whiting 45) ((Sandalwood x Naranja) x Golden Spike)
‘Garden Glory’ (Whiting 49) (Garden Magic x The Red Douglas)
‘Cheerio’ (Ayres 34) (aucune précision le concernant dans la Check-list)
‘Junaluska’ (Kirkland 31) (aucune précision le concernant dans la Check-list).


* * *

CINQ CENTIÈME CHRONIQUE

Ceci est la 500ème chronique d’Irisenligne depuis sa création. Mes lecteurs vont-ils m’offrir le champagne ?

4.3.10

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Décès de Nora Scopes

J’apprends aujourd’hui le décès de l’obtentrice anglaise Nora Scopes. Cette personne, archétype de la vieille dame anglaise, a enregistré de nombreux iris, très divers, souvent très réussis. Son ‘Early Light’ (1983) a obtenu la Médaille de Dykes Britannique en 1989. Plusieurs autres variétés ont connu une renommée gratifiante : ‘Dark Rosaleen’ (1976), pourpre à reflets noirs, ou ‘Lamorna’ (1990), bleu lavande deux tons, descendant de ‘Focus’.

ECHOS DU MONDE DES IRIS


Petite révolution

Le Bulletin trimestriel de l’AIS rajeunit et change de format. Désormais présenté en 21.5/28, il est tiré sur un beau papier couché, avec un cahier central de 16 pages en couleur et une couverture glacée qui, pour le numéro 2010/1, est un gros plan de ‘Milk on Apricots’ (Niswonger, 2000). Le contenu, en revanche, ne change guère. Cette fois il y a un important article de Keith Keppel sur les plicatas, titré « De nouveaux mondes à conquérir », dont je ferai prochainement une analyse complète.



LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

1982

Bonne année pour Ben Hager qui reçoit deux récompenses et qui, avec ‘Vanity’ a connu un triomphe commercial de premier ordre.

DM : ‘Vanity’ (Hager, 1975) (Cherub Choir X Pink Taffeta) devant ‘Ruffled Ballet’ (Roderick, 1975) (Favorite Topic X Tempo) et ‘Victoria Falls’ (Schreiner, 1977) ((White Pride x semis) X Violet Favor) qui, l’un et l’autre, l’emporteront les deux années suivantes. (La photo de 'Vanity' est signée R. Dejoux.)

President’s Cup
: ‘Colorado Sunshine’ (Magee, 1978) (Kingdom X Tycoon's Gold).

Franklin-Cook Cup : ‘Ruffled Ballet’ ; cette variété qui n’a pas eu un succès commercial considérable, a été bien appréciée par les juges, ici et là.

Walther Cup
: ‘Leda’s Lover’ (Hager, 1980) (sib bleu de Geometrics X Ice Sculpture) ; un des plus beaux blancs de son époque, toujours très apprécié, déjà vainqueur de la Franklin-Cook Cup en 1981.

FO : ‘Gold Galore’ (Schreiner, 1978) (West Coast X Warm Gold) ; un de ces jaunes éclatants comme il y en a tant.

BDM : ‘Bibury’ (J.D. Taylor, 1975) (Saltwood X semis) ; un SDB hâtif, blanc à barbes bleues.






LA FLEUR DU MOIS
‘Helen Proctor’

Les iris intermédiaires noirs ne sont pas légion. Celui-ci est intéressant non seulement pour sa couleur, mais parce qu’il permet de faire le tour de tout ce qui s’est fait en matière d’iris sombres depuis les années 20.

Il faut dire que Harley E. Briscoe, l’obtenteur de ‘Helen Proctor’ avait mis toutes les chances de son côté lorsqu’il a pratiqué le croisement de son IB ‘Lou Brock’ (74) avec le TB ‘Sable Robe’ (Cook 66). L’un et l’autre étaient déjà de couleur sombre, et même de se qui se faisait de plus sombre à l’époque. ‘Helen Proctor’ est un pur produit de l’endogamie, qui consiste à croiser entre elles des variétés possédant une ou plusieurs caractéristiques communes de manière à accroître l’importance de ces traits remarquables. En matière de couleur, c’est un peu comme si on passait une seconde couche de peinture pour parfaire l’effet de la première.

‘Helen Proctor’ marie un iris intermédiaire et un grand iris ; le produit est donc un autre iris intermédiaire… Le côté nain provient de ‘Lou Brock’, lui aussi intermédiaire, issu du croisement d’un iris minuscule, MDB, ‘Black Baby’ (Sass 55), de couleur très foncée, mais dont on ne sait rien puisqu’il a été déclaré né de parents inconnus, et d’un grand iris, ‘Dark Stranger’ (Branch 57), d’un pourpre profond, provenant d’iris noirs ou tout au moins tirant sur le noir. Quant au côté « grand », il a été apporté également par ‘Sable Robe’, lui-même descendant des plus beaux iris violet-noir des années 50/60 par l’entremise de ‘Deep Black’ (Cook 53).

Dans le pedigree de ‘Deep Black’ on découvre ‘Black Forest’ (Schreiner 44), ‘Indiana Night’ (Cook 42) et ‘Black Wings’ (Kirkland 30) dont les noms suffiraient à décrire la couleur. Dans celui de ‘Dark Stranger’ il y a aussi ‘Black Forest’, associé pour la circonstance à ‘Sable’ (Cook 38) et ‘Sable Night’ (Cook 50) ; ces deux-là ayant été considérés en leur temps comme les iris les plus noirs de leur génération. Dans ‘Sable Night’ tout comme dans ‘Deep Black’ son contemporain, il y a ‘Indiana Night’’, l’un des plus noirs de la génération précédente avec ‘Black Forest’, lequel est l’ancêtre de la plupart des iris noirs qui l’ont suivi jusqu’à nos jours.

Avant ces deux-là, on ne peut pas réellement parlé de couleur noire, mais il y avait déjà des iris violet ou pourpre très foncé. ‘Sable’ a pour ascendants ‘Seminole’ (Farr 1920) et ‘Cinnabar’ (Lent Williamson 1928), et ‘Valor’ (Nicholls 1932), qui se trouve derrière ‘Indiana Night’, remonte à ‘Ambassadeur’ (Vilmorin 1920). On arrive à ce moment aux origines des hybrides modernes, et parmi tous ces cultivars, il n’y a que du sombre. ‘Helen Proctor’ ne pouvait qu’être dans ces tons, avec toute la profondeur qu’ont pu donner les croisements homochromes.

Mais ce beau noir n’a pas eu de descendants car, comme l’a constaté Loïc Tasquier qui a essayé à maintes reprises de l’utiliser dans ses programmes de croisements, il est désespérément stérile. C’est hélas la situation des la plupart des iris intermédiaires antérieurs aux années 2000, moment où s’est produit l’un des derniers bouleversements majeurs dans le domaine de l’hybridation des iris, analogue à celui qui s’était produit dans les années 20/30 pour les grands iris lors de la révolution tétraploïde.










‘PETER HEWITT’

C’est la deuxième fois, je crois, que je vais parler d’un iris de Sibérie. Ce n’est pas que je manque d’intérêt pour ces plantes, mais, simplement, je ne puis pas être au même point de compétence dans tous les domaines, et j’ai adopté de me consacrer aux grands iris barbus ( et accessoirement aux autres iris à barbes). Cette fois cependant je vais rendre visite à un de ces iris sans barbes qui mériteraient sûrement d’être mieux défendus. Pourquoi avoir choisi ‘Peter Hewitt’ ? Parce que c‘est le vainqueur de la Médaille de Dykes anglaise de 2008, et que je le trouve joli.

‘Peter Hewitt’ (Jennifer Hewitt 2003), est ainsi décrit dans la check-list de 2003 :
« Pétales bleu-violet s’éclaircissant avec l’âge jusqu’au bleu glycine, veiné de violet plus foncé ; bras des styles turquoise, bords et crêtes brun lilacé devenant violet avec l’âge ; sépales bleu-violet soutenu s’éclaircissant avec l’âge, d’un bleu plus profond autour du signal jaune d’or, fin liseré d’or autour des sépales… » C’est ce bleu violacé soutenu qui fait la beauté de cette fleur. En plus, comme elle est tétraploïde, elle est de haute taille (95cm) avec des pièces florales amples et ondulées. Il n’en faut pas plus pour en faire ce que les Américains appellent un « winner », c’est à dire une bête à concours.

Son pedigree s’écrit : (Coronation Anthem X Golden Edge). Ses deux parents sont américains et l’un et l’autre sont dans les tons de bleu-violet. De son côté maternel il tient sa robustesse et sa forte stature, du côté paternel il a hérité la couleur soutenue et le fil d’or qui l’entoure. ‘Golden Edge’ (1991) résulte du croisement, par le fameux Currier McEwen, de deux semis dont on ne connaît évidemment pas la couleur mais qui regroupent quatre variétés dont trois violettes ou pourpre et une blanche. Ces quatre variétés sont :
· ‘Happy Event’ (McEwen 82), blanc ;
· ‘Ruffled Velvet’ (McEwen 73), pourpre ;
· ‘Dear Dianne’ (McEwen 79), violet ;
· ‘Tealwood’ (Varner 59), violet.
Le dernier est une très ancienne variété qui ramène directement aux SIB des origines, en l’occurrence ‘Caesar’s Brother’ (Morgan 32). Les trois autres ont ceci de commun de comporter dans leurs ascendants le blanc ‘White Swirl’ (Cassebeer 57), une des variétés de base dans l’hybridation des iris de Sibérie. Un autre des ancêtres s’appelle ‘Polly Dodge’ (McEwen 68). Cet iris a la particularité de faire partie de ceux dont les graines ont été traitées à la colchicine pour déclencher le passage de la diploïdie à la tétraploïdie. Quant à sa couleur, il faut disposer de la table de la RHS pour l’identifier car elle n’est notée dans la check-list que sous un numéro de code !

‘Coronation Anthem’ (Hollingworth 90), l’autre parent de ‘Peter Hewitt’, est un iris bleu à signal blanc. Ce qui est intéressant, c’est de constater que dans cette branche du pedigree aussi on rencontre des variétés dont on a fait la connaissance dans la description de ‘Golden Edge’. En effet derrière ‘Coronation Anthem’ il y a :
· L’iris « rouge » ‘Jeweled Crown’ (Hollingworth 85) qui a pour « mère » ‘Ruffled Velvet ;
· Le blanc ‘Anniversary’ (Brummitt 65) ;
· Le bitone bleu ‘Super Ego’ (McGarvey 65) ; ces deux-là ayant pour parent l’inévitable ‘White Swirl’.

La création de ‘Peter Hewitt’ montre donc une économie de moyens exceptionnelle, qui s’assimile à de l’in-breeding, mais elle a abouti à une variété splendide qui apporte la preuve que la qualité ne vient pas forcément des Etats-Unis, même si les ingrédients sont bel et bien américains.