26.3.10


SCHREINER 2010

La collection Schreiner 2009 est maintenant présente sur le site de ce major du commerce des iris. Avec 15 variétés nouvelles, elle reste au même niveau et dans la droite ligne de la politique de l’entreprise depuis quelques années. Il n’y a de changement que dans les trois grandes familles de couleurs qui ne sont pas représentées : le jaune, le violet et le rose. La maison reste fort circonspecte vis à vis des nouveautés : aucun coloris ou mélange de coloris récemment apparus n’y figure à l’exception d’un « luminata » bien sage. Mais pas de « space age », de « broken color » ou de « distalata ». j’imagine que la clientèle Schreiner doit être assez âgée, conservatrice (sans doute plutôt républicaine !) et doit n’apprécier que les plantes traditionnelles. D’ailleurs le fait que le catalogue en ligne soit aussi médiocre, pour privilégier le catalogue papier, en dit long sur le comportement des clients.

Tableau des nouveautés :

Pas moins de trois bleus.
‘Agua Fresca’, un vrai bleu moyen plus clair sous les barbes, issu de (Fiesta in Blue X Above the Clouds), mais avec un nombre de boutons moyen (7 à 9).
‘Dodger Blue’, un bleu turquoise bien ondulé, très pur, frère de semis d’une intro de 2007, ‘Into the Blue’.
‘Diamond Lake’, sans doute un luminata, du style ‘Clarence’, joliment balancé, mais qui n’a plus rien d’original ; annoncé avec 12 boutons, ce qui est riche.

L’amoena bleu est ‘Miles Ahead’. C’est un descendant de (Above the Clouds X Can’t Touch This), donc avec le même père que ‘Captain’s Choice’, l’amoena de 2009, mais beaucoup moins contrasté que son cousin. Autre amoena, mais en blanc/pourpre avec un large bord blanc, ‘Crimson Cloud’ est plutôt spectaculaire et rappelle l’ancien ‘Ecstatic Echo’ (Daling 83).

En bitone crème/vieux rose, ‘Annabelle Rose’ fait beaucoup penser à son parent australien ‘Electrique’, mais en aura-t-il les aptitudes exceptionnelles ?

Pour rester dans les tons clairs, passons au blanc de service : il a été baptisé ‘Catch a Star’ et s’orne d’une barbe mandarine ; mais il n’est annoncé que pour 6/7 boutons, ce qui n’en fait pas une plante florifère.

Un coup d’œil maintenant à l’inévitable plicata violet, pas plus riche en fleurs que le précédent et d’un classique absolu, comme on a vu des centaines voire des milliers ! Son nom ? ‘First Stitch’.

Il y a aussi un iris mauve, ‘Twilight Rapture’, dans les tons de lilas clair, blanc sous les barbes. De là à dire, comme la description le fait, qu’on dirait une améthyste qui capture la lumière du crépuscule …

Dans les couleurs chaudes on découvre un orange ‘Orange Splash’, qui présente bien et dispose d’un nombre suffisant de boutons : traditionnel, mais de belle venue.

‘Dance the Night Away’ est un appareil de rose et de magenta, dans une fleur bouillonnée, infuse d’or, qui est peut-être la plus belle offre de l’année.

Voyons maintenant le variegata du moment. C’est ‘Jamaican Dream’, jaune safran et grenat pourpré, avec un fort contraste et une jolie forme.

Passons au brun-rouge de ‘Company Red’ : une fleur on ne peut plus banale dans sa forme, avec des pétales un peu ouvert comme on les faisait dans les années 80, mais richement colorée de rouge rubis et d’acajou.

Enfin, pour terminer deux « noirs » vraiment noirs, du moins sur les photos ; la réalité est peut être un peu moins saturée, mais ce sont tout de même deux belles fleurs. ‘Black is Black’ est entièrement noir d’ébène, et se montre généreux, avec une dizaine de fleurs par tige ce qui est intéressant et plutôt rare pour un iris sombre. ‘Raven Girl’ en est très proche ; qualifié d’aboutissement de la lignée vieille de 63 ans qui a commencé avec ‘Black Forest’, il provient de (Ghost Train X Emperor's Delight), qui sont l’un et l’autre de bons parents. Le noir est ce qui marche le mieux chez Schreiner actuellement.

Les gens qui recherchent des iris formellement parfaits, sans se soucier de modernité ni de créativité, pourront acheter cette sélection sans craindre les mauvaises surprises. Les autres iront regarder chez les concurrents : les Sutton, les Cadd, Tasco et Duncan, Black et Johnson, et le toujours jeune Keith Keppel. L’Amérique a encore quelque chose à dire, mais ce ne sont plus les Schreiner qui le disent !

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