31.3.18

VACANCES

La semaine prochaine, pas de nouvelle chronique. Vacances ! (1)

(1) NDLR : En espérant qu'il fera meilleur !

HONNEUR AUX DAMES !

« Honneur aux dames ! », j'ai souvent entendu dire ça, dans mon jeune temps, lorsque les messieurs se piquaient d'une galanterie de facade qui dissimulait un machisme bien ancré. C'est par ce toast passablement suranné que j'intitulerai ce feuilleton consacré aux variétés enregistrées jusqu'en 1949, ce qu'on peut qualifier d'ancien temps... 

V. Les années de guerre 

Finie la suprématie française. La maison Cayeux s'est reconvertie dans les cultures vivrières. Ne reste que l'Amérique...


'Ruth Pollock' (H. Sass, 1939) 


'Bertha Gersdorff' (J. Sass, 1941) 


'Helen Collingwood' (K. Smith, 1949) 


'Helen McGregor' (Graves, 1943)

SIGNAL FORT

Parmi les phrases toutes faites qu'on rencontre fréquemment dans les journaux, il y a l'expression « envoyer un signal fort ». Chacun comprend ce que cela veut dire. Mais le signal dont on va parler maintenant n'est pas de même nature. On appelle « signal » la tache sombre, étrange, exotique, qui orne les sépales des iris arils et en sont un caractère spécifique. Dans la grande famille des iris, les iris hexapogons se distinguent par la présence de six barbes : trois sur les sépales, comme chez les iris des jardins, et trois sur les pétales. D'autre part leurs graines présentent un petit appendice blanchâtre désigné sous le nom de « arille ». D'où le nom générique de « Arils » qui regroupe les croisements interspécifiques entre les espèces Regelia, Oncocyclus, Regeliocyclus... Quant aux croisement faisant intervenir des Pogoniris, on les a baptisés « Arilbreds ». Ceux-ci ont été créés dans le but de rendre plus facile la culture des iris à arille et de récupérer leurs qualités pour apporter quelque chose d'intéressant dans les hybrides d'iris des jardin. Et l'un des traits recherchés est, justement, le signal sombre des sépales.

Mais les hybrideurs qui ont tenté l'aventure ont été déçus. S'il est relativement facile d'améliorer la rusticité et la facilité de culture des arils et leur injectant une certaine dose de gènes de pogoniris, la situation inverse n'est pas des plus satisfaisantes. Dès lors que la proportion de sang aril passe en dessous de 50%, les traits spécifiques de ces hybrides semblent se dissoudre comme si la vigueur des pogoniris prenait le dessus sur celle des arils... Tout au plus a-t-on réussi à assombrir la barbe chez les hybrides d'arils minoritaires, mais plus la proportion de pogoniris augmente, plus les traits arils disparaissent.

Il existe plusieurs souches d'iris des jardins mâtinées d'arils, mais au fil des croisements les caractéristiques exotiques et en particulier le fameux signal on été complétement effacés. L'hybrideur Henry Danielson, de Chaparral, au Nouveau Mexique, est un de ceux qui ont obtenu de nombreux arilbreds, et il est aussi l'obtenteur de variétés de grands iris (TB) comportant du sang aril. 'Lawrence Welk' (1976), de même que son frère de semis, 'Scented Opals' (1979) – que j'ai cultivé - descendent de l'AB 'Genetic Burst' (1976) et se font remarquer par leurs barbes bleu sombre. Il n'existe qu'un descendant de 'Lawrence Welk' qui présente des barbes sombres : 'Proudly Mine' (Summerill, 1993), et celui-ci est passé complètement inaperçu... Et de toute façon il n'était pas question de signal foncé ! 'One Eighth' (Ransom, 2015) est une autre tentative de transfert depuis une souche AB. Son ascendant 'Eastern Dusk' (AB, Ransom, 2010) présente, bien qu'amoindri, le fameux signal, mais celui-ci s'est complétement dissous deux générations plus tard.

La situation semble désespérée. Pourtant on comprend l'intérêt qu'il y aurait à proposer un TB doté d'une grosse tache noire (ou tout au moins bien sombre). Esthétiquement ce serait impeccable, commercialement cela pourrait être juteux !

En cherchant bien j'ai trouvé une variété de TB dont l'apparence pouvait faire penser à la présence d'un signal. Il s'agit de 'Ecstatic Echo' (Daling, 1983) : les pétales sont presque blancs , les sépales, largement bordés de la couleur des pétales, comportent en leur centre une attractive tache brun-rouge. Un coup d'oeil sur le pedigree de cette variété originale n'apporte, hélas, que bien peu d'informations et aucune trace d'aril... Une autre déception.

Sans doute faut-il faire son deuil d'un transfert pur et simple du signal des arils vers les grands iris. Il ne reste que l'espoir de découvrir un jour, au hasard d'un semis, quelque chose qui ressemble à un signal. Et voilà, parmi les fort nombreuses variétés mises cette année sur le marché par la pépinière Mid-America, que deux variétés obtenues par Tom Johnson, raniment un espoir sur le point de s'éteindre.

Commençons par 'Medal of Honor' (T. Johnson ’2018) qui est décrit comme :  « Les pétales sont un mélange de roux et de jaune avec de très fines veines rouges. Les sépales vont du lavande au mauve avec un signal rouge profond autour de la barbe. » Pedigree : (Touch of Gossip X inconnu). C'est du côté de'Touch of Gossip' (Blyth, 2013) qu'il faut regarder pour trouver une amorce de signal sous la forme d'épaules brun foncé.

'Truth or Dare' (Johnson, 2018) est encore plus caractéristique. Avec des sépales blancs jaunissant vers les bords et un signal central brun-rouge. Depuis plusieurs générations, chez plusieurs des parents de cet iris, on tendait vers des sépales plus ou moins largement bordés de clair, et le « père », 'Daring Deception' (Johnson, 2012), avec ses pétales blanc glacier et ses sépales centrés de violet foncé et largement bordés du blanc des pétales pouvait donner un avant-goût de ce qui a été découvert.

Keith Keppel n'est pas en reste. Il propose cette année 'Space Signal' qui, dans un registre un peu différent, reprend, sous l'apparence de ce qu'il appelle un « blot », le fameux signal des arils.

On verra quels seront les développements de ces nouveaux modèles. Retrouvera-t-on ces dispositions dans leurs descendants ? C'est probable mais pas garanti. Mais si cela se réalise, alors le signal des arils aura trouvé son équivalent chez les grands iris, et nous aurons quelque chose de nouveau à nous mettre sous la dent.

Iconographie : 


'Scented Opals' 


'Ecstatic Echo' 


'Medal of Honor' 


'Truth or Dare' 

'Space Signal'

23.3.18

A L'HEURE !

Ces temps derniers le retard dans la publication d'Irisenligne était devenu une habitude. Cette fois Irisenligne est à l'heure promise.

HONNEUR AUX DAMES !

« Honneur aux dames ! », j'ai souvent entendu dire ça, dans mon jeune temps, lorsque les messieurs se piquaient d'une galanterie de facade qui dissimulait un machisme bien ancré. C'est par ce toast passablement suranné que j'intitulerai ce feuilleton consacré aux variétés enregistrées jusqu'en 1949, ce qu'on peut qualifier d'ancien temps... 

IV. Les années 30 

Ferdinand Cayeux fait la loi en Europe, mais les Américains occupent déjà une large place . Cela se répercute sur les dédicaces :


'Alice Harding' (Cayeux, 1933) 


'Eleanor Roosevelt' (McDade, 1933) 


'Mme Louis Aureau' (Cayeux, 1934)


'Elsa Sass' (H. Sass, 1938)

LES DAMES DU TEMPS PRÉSENT

Il y a peu de temps, un jeune amateur d'iris s'interrogeait sur les motivations des hybrideurs qui dédicacent une de leurs obtentions à une personne physique vivante. C'est une pratique aussi vieille que l'hybridation. Au début de XXe siècle, déjà, pour rester en France et parmi les dames, on trouve 'Mady Carrière' (1905), 'Germaine Le Clerc' (1910) ou le fameux 'Souvenir de Mme Gaudicheau' (1914). Certains en font ou en ont fait un fréquent usage. D'autres refusent plus ou moins ce geste flatteur. Par exemple Barry Blyth, le formidable obtenteur australien, a plusieurs fois expliqué qu'il n'adhérait pas à cette habitude parce que, dit-il, si la personne est satisfaite de l'honneur qui lui est fait, elle ne manquera pas de prendre ombrage de ce que la variété qui porte son nom soit retirée du catalogue !

 L'usage est si courant que les rédacteurs des règles applicables à l'attribution des noms de variétés le réglemente strictement : il faut que la personne donne son autorisation, laquelle doit être jointe à la demande d'enregistrement ; l'usage de titres, comme « Madame » ou « Miss », fut un temps de pratique courante ('Madame Louis Aureau'...) mais n'est plus autorisé maintenant, sauf exception...

En général l'obtenteur qui donne à une de ses variétés un nom propre, a pour intention de rendre un hommage à la personne choisie, soit qu'il s'agisse d'une personnalité (qu'elle soit du monde des iris, des arts, de la politique ou, de nos jours, de ce que l'on appelle les « peoples »). Souvent il agit par affection ou tendresse vis à vis d'un membre de sa famille ou d'un autre être cher, parfois il cède à une sollicitation un peu vaniteuse de la part d'un client auquel il ne peut rien refuser...

 Peut-on reprocher quelque chose à cette façon de baptiser une plante ? S'il s'agit de faire preuve de complaisance, pour faire plaisir à quelque inconnu, on peut considérer que c'est un geste inapproprié, mais cela reste bien bénin. Personnellement je pense que c'est moins nul que de se livrer à un jeu de mots vaseux ou une allitération médiocre, comme c'est le cas chez certains obtenteurs américains dont je tairai le nom par pure mansuétude. Tous les autres cas recueilleront mon indulgence.

Les hybrideurs français, pour la plupart, ont sacrifié à cette pratique. J'ai fait une recherche de 1990 à nos jours en me limitant aux noms de personnages de sexe féminin (ce sont les plus nombreux) et repéré trente-deux variétés baptisées dans ces conditions, en provenance d'onze hybrideurs. Ce n'est pas rien ! Les six types de motivations ont été utilisés. Les plus nombreux sont les noms de membres de la famille ou des amies des obtenteurs (16, soit 50%). C'est le cas pour 'Astrid Cayeux' (Cayeux, 1995) ou 'Sixtine C.' (Cayeux, 1995), 'Arlette Dalvard' (Dalvard, 2000), 'Tiphaine François' (François, 2000), 'Rose-Linda Vasquez' (Vasquez, 2007), Colette Clavel' (Dejoux, 2008), 'Taina Ransom' (Ransom, 2010) ou 'Princesse Laura' (Cancade, 2014), et bien d'autres... Richard Cayeux, celui qui a le plus largement utilisé le processus, est le seul à avoir honoré des artistes, des personnes du showbizz, ou qui gravitent autour : 'Rebecca Perret' (1993), 'Marie-José Nat' (2000), 'Joy de Rohan-Chabot' (2011), Rachel de Thame' (2016)... Le monde de la politique, c'est pour 'Princesse Caroline de Monaco' (Cayeux, 1997), et, un peu aussi, pour 'Nelly Tardivier' (Cayeux, 2012)... Le monde des iris est assez peu représenté ; on note seulement les noms de 'Anne-Marie Chesnais' (François, 1998), 'Gladys Clarke' (Ransom, 2000), et deux ou trois autres, alors qu'à priori c'eut été les plus légitimes. Pas de Monique Anfosso, Odette Perrier,... Enfin les baptêmes de circonstance sont restés peu nombreux : 'Dominique Vallos' (Laporte, 2007)...

 Les dames du temps présent ont ainsi toute leur place dans le monde des iris, sous une forme bien particulière, certes, et que certains vont contester. On en pense ce qu'on veut, mais ce qui compte c'est que les iris qui portent leurs noms soit des fleurs méritantes. Et dans l'ensemble, c'est le cas !

Iconographie : 


 'Arlette Dalvard' 


'Colette Clavel' 


'Rachel de Thame' 


'Gladys Clarke'

18.3.18

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Photo d'identité SVP 

Le dernier bulletin de l'AIS publie une décision majeure de son staff : désormais il faudra oligatoirement joindre une photo à toute demande d'enregistrement d'une nouvelle variété (1). La décision, prise lors de la réunion de novembre 2017, est rédigée en ces termes : « Digital image(s) be submitted with the registration form by e-mail to the Registrar and the Image Coordinator. » Soit en français : « Une (ou des) image numérique doit être envoyée par e-mail avec le formulaire d'enregistrement au Registrar et à l'Image Coordinator.) ».

(1) C'est une décision que j'appelais de tous mes vœux depuis de nombreuses années, aussi ne puis-je que m'en réjouir, car trop nombreuses sont les variétés dont on n'a à l'heure actuelle aucune représentation.

(2) je suppose que, pour la France, l'e-mail devra être adressé à la personne de la SFIB chargée des enregistrements, qui se chargera de la transmission aux Responsables américains concernés.

HONNEUR AUX DAMES !

« Honneur aux dames ! », j'ai souvent entendu dire ça, dans mon jeune temps, lorsque les messieurs se piquaient d'une galanterie de facade qui dissimulait un machisme bien ancré. C'est par ce toast passablement suranné que j'intitulerai ce feuilleton consacré aux variétés enregistrées jusqu'en 1949, ce qu'on peut qualifier d'ancien temps... 

III. Les années 20 

C'est l'apogée de la carrière de Ferdinand Cayeux, et il n'hésite pas à dédicacer ses merveilles aux belles dames de son époque.

'Jacqueline Guillot' (Cayeux, 1924) 


'Mme Henri Cayeux' (Cayeux, 1924) 


'Germaine Perthuis' (Millet, 1924) 


'Anne Marie Cayeux' (Cayeux, 1928)

WILLIAM MOHR

courte vie mais énorme influence 
par Jean Richter (traduit et adapté par Sylvain Ruaud) 

William Mohr, s'il n'était pas mort en 1923, à 52 ans, après seulement dix ans d'hybridation des iris, serait sans doute devenu l'un des hybrideurs les plus connus de son époque.

 Le père de William Mohr était un immigrant d'origine allemande qui, après avoir abandonné son boulot sur un baleinier à San Francisco, s'était établi dans la région dans les années 1850. Il avait acheté une exploitation céréalière qui avait appartenu à la famille Castro (qui possédait beaucoup de biens en Californie du temps de la colonisation espagnole, avant que le pays ne devienne américain). William Mohr est né sur l'exploitation en 1870 et dès qu'il fut en âge de le faire, il reprit l'affaire familiale. Il en diversifia les activités, ajoutant de nouvelles cultures comme celles des tomates et des betteraves à sucre. Au moment de sa mort il avait loué une grande partie de sa propriété à d'autres agriculteurs et n'avait conservé qu'une petite surface consacrée à l'avoine et l'orge, ainsi que deux ou trois acres près de sa maison pour son jardin de fleurs, variées et étendues. A côté de celle des iris, il pratiquait l'hybridation de bien d'autres fleurs comme les jonquilles, les primevères, les tulipes et les clématites.

Il avait épousé Alfreda (Frieda) et ils avaient eu une filles, Marian, en 1913.

Au début de son travail d'hybridation des iris, William Mohr avait utilisé les grands iris communs que l'on trouvait à l'époque, mais il se dirigea rapidement vers les espèces tétraploïdes comme Iris mesopotamica ou cypriana pour introduire dans ses hybrides des fleurs plus grosses et un meilleur branchement. Il commença aussi à travailler avec les iris arils, oncocyclus et regelia, et introduisit aussi I. mesopotamica dans ses croisements. Il hybrida une grande variété d'iris, incluant toutes les classes d'iris barbus, d'arilbreds, de spurias, d'iris de Sibérie et d'iris « Pacific coast ».

Dans son travail d'hybridation il était guidé par une abondante correspondance avec les anciens hybrideurs Grace Sturtevant et Samuel Stillman Berry, et par ses relations avec Sydney B. Mitchell, qui habitait à seulement 15 miles de chez lui. Décrit par Mitchell, dans la chronique nécrologique qu'il lui a consacrée, comme un homme timide, discret et humble, Mohr était très hésitant à nommer et introduire ses créations en dépit de leurs qualités. Un premier succès fut un croisement de I.mesopotamica et de I. juniata (ancêtre des iris pallida) à l'origine de 'Conquistatdor' (Mohr, 1923).

Sur la fin de sa vie il s'est intéressé à l'obtention d'un grand iris jaune. Il a croisé un iris pumila jaune avec I. mesopotamica et I. trojana, et ces croisements ont donné naissance à des variétés comme 'Alta California' (Mohr-Mitchell, 1931) et 'California Gold' (Mohr-Mitchell, 1933). Il a également produit de nombreux grands iris blancs, y compris la variété nommée 'Purissima' (Mohr-Mitchell, 1927) (…).

Mohr portait également un grand intérêt aux plicatas, et nombre de ses meilleurs semis plicatas furent introduits après sa mort. Mitchell choisit des noms de lieux californiens pour un grand nombre d'iris de Mohr (par exemple 'Sacramento') et deux des plus célèbres plicatas de Mohr s'appellent 'San Francisco' (Mohr, 1927), le premier iris à avoir reçu la Médaille de Dykes, et 'Los Angeles' (Mohr-Mitchell, 1927).

Mitchell a donné a l'un des semis de Mohr le nom de sa femme Frieda. Mohr avait lui-même baptisé un iris 'Marian', du prénom de sa fille. Malheureusement, autant que je sache, cet iris n'existe plus. Si par hasard on pouvait le retrouver, ce serait une formidable addition à son héritage.

En 1923, William Mohr, sa femme Frieda, leur fille Marian et trois voisins, qui étaient en voiture, trouvèrent devant eux un camion lourdement chargé. Avec ce gros camion sur leur chemin (et pas de barrières de passage à niveau) ils n'ont pas vu l'arrivée d'un train de messagerie qui heurta leur voiture, tuant tout le monde sauf Marian, qui fut gravement blessée mais survécut. Après son rétablissement, Marian est venue vivre avec les parents de sa mère en Iowa, mais elle est revenue sur la Côte pour entrer à l'Université de Californie, où elle a rencontré son mai Jeryl Fry. Ensemble ils ont travaillé sur la ferme paternelle, et quand cela devint trop difficile à cause de l'avancée de l'urbanisation (...), il déplacèrent leur activité vers la vallée de San Joachin, où existent toujours les « Mohr-Fry Ranches ». Marian a vécu jusqu'à l'âge avancé de 94 ans et a disparu en 2007. Elle et son mari reposent dans le caveau familial (avec William et Frieda) au cimetière de Hayward.

Après la mort de William Mohr, Sydney B. Mitchell a récupéré les semis et a commencé à introduire les meilleures variétés en continuant à s'occuper du stock. Le meilleur semis arilbred de Mohr, et sa plus grande fierté, croisement du grand barbu 'Parisiana' et d'un iris de l'espèce aril I. gatesii, qui fut exposé à Oakland avant sa mort, fut nommé 'William Mohr' par Sydney Mitchell.

 En dépit de la brièveté de son passage dans le monde des iris, William Mohr y a laissé un important héritage, aussi bien chez les barbus que chez les arilbreds. Son influence est particulièrement évidente ches les iris arilbreds et il a même été question d'incorporer le nom de Mohr dans celui des aribreds. Les listes de l'AIS contiennent plus de 100 iris qui se réfèrent à Mohr, dont une grande majorité concerne des arilbreds. On peut citer par exemple 'Elmohr' (dont l'un des parents est 'William Mohr') qui a remporté la Médaille de Dykes en 1945.

 Un autre est 'Lady Mohr', introduit par l'associé de Mitchell Carl Salbach, qui a aussi 'William Mohr' dans son pedigree. Un hommage ultérieur accordé à William Mohr est la Médaille de William Mohr, qui est attribuée parl'AIS chaque année pour le meilleur arilbred contenantentre1/4 et1/2 de gènes arils dans ses chormosomes.

 En dépit de l'importance de l'influence de William Mohr sur les iris, on peut seulement se demander ce qu'elle aurait été si en nous quittant, il n'avait pas interrompu si tôt sa carrière d'hybrideur. (...)

Iconographie : 


 'William Mohr' 


'Elmohr' 


'Lady Mohr' 


'California Gold''

10.3.18

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Frou-frous XXL 

Mike Sutton a présenté ces jours-ci une de ses dernières obtentions. On peut aimer les iris froufroutants, mais celui-ci n'a-t-il pas dépassé l'agréable (et l'acceptable) ? Pour moi, c'est certain.



HONNEUR AUX DAMES !

« Honneur aux dames ! », j'ai souvent entendu dire ça, dans mon jeune temps, lorsque les messieurs se piquaient d'une galanterie de facade qui dissimulait un machisme bien ancré. C'est par ce toast passablement suranné que j'intitulerai ce feuilleton consacré aux variétés enregistrées jusqu'en 1949, ce qu'on peut qualifier d'ancien temps...

 II - Avant 1920 

Les choses se précisent et les enregistrements se font plus nombreux. Les hybrideurs britanniques sont particulièrement actifs et aiment bien donner le nom d'une dame à leurs obtentions. Mais les français ne sont pas en reste !



 'Mady Carrière' (Millet, 1905) 


'Souvenir de Mme Gaudichau' (Millet, 1914) 


 'Melle Schwartz' (Denis, 1916) 


 'Miss Andrist' (Fryer, 1919)

A PROPOS DU SEMIS DES GRANDS IRIS

Il se trouve qu'en peu de jours deux textes ont été publiés sur Facebook à propos du semis des grands iris. Les façons de procéder sont à peu près aussi nombreuses que les hybrideurs, mais ces deux-là méritent d'être mises en avant car elles sont vraiment intéressantes et démontrent que les semis d'iris ne sont pas aussi délicats qu'on peut le prétendre.

La méthode Bettinelli 

Antoine Bettinelli, dans les Vosges, a expliqué en janvier 2017 comment il s'y prenait :
«(...)  j’ai mis les graines dehors (...): trois semaines de froid, avec des pointes à -18°c, ça peut vous réveiller une graine bien endormie, peut être ? 
(…) une graine d’iris c’est du costaud, ça a la tête dure : on commence par un trempage d’une semaine dans de l’eau changée tous les jours. J’ai toujours utilisé de l’eau de pluie bouillie, mais vous pouvez utiliser de l’eau minérale si vous voulez. Certains ajoutent un peu d’eau oxygénée, je le fais pour les hémérocalles, pas pour les iris, moins fragiles. 
Un trempage dans un verre de vin rouge (deux heures, pas plus !) est censé aussi accélérer la germination. Je n’ai pas de statistiques là dessus. (…) un petit coup de papier de verre (...) est peut être aussi à essayer... 
Je sème ensuite dans des pots de 4 litres, jusqu’à 40 graines par pot, et je mets sous châssis froid. Pas la peine d’aller guetter tous les jours : lorsque je sème en novembre, il n’est pas rare que les premières plantules pointent fin mars ! 
Ne laissez pas vos pots au sec complet, c’est l’humidité et le froid qui favorisent la germination (mais ce ne sont pas des iris d’eau non plus, hein !) 
Je sème dans un gros pots parce que les racines d’iris s’enfoncent vite profondément. En mai, en général, lorsque les plantules sont assez grosses, je les repique en pleine terre. Au bout de trois à quatre semaines, les signes de reprise sont bien visibles. On n’ en perd pas en général, même en secouant les plantules. 
Choisissez un endroit très ensoleillé, avec une terre plutôt calcaire et sableuse. 
Si vous êtes dans une région plutôt humide, plantez les sur de légères buttes (...) » 

C'est à peu près la méthode que j'ai utilisée moi-même lorsque je me suis essayé à l'hybridation ; avec un succès raisonnable.

 La méthode Cancade

 Un an plus tard, Sébastien Cancade, qui demeure en Ardèche à proposé :
« (…) il y a deux grandes façons générales de semer des iris barbus. La première consiste à semer les graines dès la récolte, tous juste mûres, c'est à dire en juillet/août selon les régions. La levée s'opère en principe assez rapidement et les rejetons sont tous juste assez costauds pour affronter l'hiver venant. Avantage de cette technique : gain de temps non négligeable, tout du moins si tout se passe correctement, la plantule devant être suffisamment costaude avant les premiers frimas, cette technique est avantageuse en climat doux mais risquée en zone plus montagneuse du fait que l'on récolte les graines plus tardivement, que les plantules mécaniquement seront plus faibles avant l'hiver et qu'au final la perte sera maximale. La deuxième technique que j'emploie est celle du semis d'automne, voire d'hiver. Récolte des graines toujours en août/septembre, séchage des graines et semis en octobre en pot. Deux possibilités à ce moment là, pots mis sous serre pour contrôle de la germination et atténuation des frimas hivernaux ou pots laissés dehors, au vent, à la pluie et à la neige, bref un semis fait dans des conditions vraiment naturelles, c'est cette technique-ci que j'emploie depuis toujours avec plus ou moins de succès ( de plus en plus quand même !). » 

 Sébastien Cancade continue :
«  (…) 1/ Utilisation d'un terreau haut de gamme. Comme chacun le sait on trouve de tout dans les terreaux mais surtout du mauvais. (…) j'ai fait le choix d'utiliser uniquement du terreau vendu par les horticulteurs avec des caractéristiques techniques bien différentes de ce qu'on trouve (dans les jardineries). »
2/ Il mélange ce terreau à 50/50 de sable.
« 3/ Semis pratiqué en décembre/janvier. Je suis convaincu que l'on sème les iris trop tôt.  Je m'explique. Les graines sont habituellement semées en octobre, sur le papier ça colle. Seulement voilà, octobre est encore une période chaude tout comme novembre peut l'être. Un risque majeur se dessine alors, c'est la germination qui s'opère en novembre/décembre, une germination que je qualifierais d'invisible étant donné que tout se passe en terre. La graine ayant commencé son processus de germination elle peut être détruite lors du premier coup de froid, d'autant que plus que notre mélange sera humide. Physiquement on ne voit rien mais le mal est fait, la graine pourrie. Le semis de janvier que je pratique élimine ce risque et n’entraîne aucune incidence néfaste. Le période de froid étant encore suffisamment longue et de toute façon pas essentielle. 
4/ La conservation des graines dans leur gousse. Je sais que ça peut paraître étonnant et risqué mais je pense qu'il faut conserver les graines dans leur gousse. Mais ATTENTION, pas n'importe comment, en éliminant le risque de moisissure. Chez moi les gousses sont conservées au garage à une température comprise entre 10 et 20°, taux d'humidité assez faible mais plus important que dans une maison ou un appartement. Avec cette technique Les graines se collent entre elles et sont semées ainsi. On sait que coller les graines améliore assez sensiblement le taux de germination. Elles le sont dans ce cadre de manière naturelle mais sans pour autant être atteintes des pathologies diverses dues à la moisissure. Il faut reconnaître toutefois  que maîtriser ce processus est compliqué, un garage n'est pas par définition une pièce ou l'on maîtrise l’hygrométrie et la température. 
5/ Tenir son semis à l'ombre même en hiver pour une raison simple ; à aucun moment le substrat ne doit sécher même par -15°C. Mon erreur a longtemps été de croire qu'en hiver on pouvait ranger son arrosoir et ses tuyaux d'arrosage et laisser faire la nature. Et bien non, il n'y a rien de pire que de laisser sécher nos iris en dormance. Alors si comme moi vous avez tendance à oublier le jardin en hiver mieux vaut placer vos futurs bébés à l'ombre ou le mélange séchera moins qu'au soleil. 
6/ Enfin enterrer les graines à deux centimètres de profondeur. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'hiver les graines remontent naturellement. Combien de fois ai-je vu ces dernières au ras du sol en mars. A ce moment là elles sont condamnées quoi qu'on y fasse. Enterrer ces graines même un peu plus profondément n'engendre qu'un seul problème, une levée plus tardive, en avril mais a un gros avantage, un bien moins grand nombre de graines perdues. » 

Ces deux méthodes, assez différentes, ont le mérite d'offrir une alternative que chacun peut choisir telle quelle aussi bien qu'adapter à sa situation géographique. En tout cas, merci à ces deux passionnés de nous faire partager leurs expériences.

3.3.18

HONNEUR AUX DAMES !

« Honneur aux dames ! », j'ai souvent entendu dire ça, dans mon jeune temps, lorsque les messieurs se piquaient d'une galanterie de facade qui dissimulait un machisme bien ancré. C'est par ce toast passablement suranné que j'intitulerai ce feuilleton consacré aux variétés enregistrées jusqu'en 1949, ce qu'on peut qualifier d'ancien temps... 

I. Avant 1900 
L'hybridation des iris avait commencé dans les années 1830, mais elle est longtemps restée confidentielle et, surtout, on n'avait pas encore pris la peine d’enregistrer la nouvelles variétés.


'Madame Chéreau' (Lémon, 1844) 


'Madame Louesse' (Verdier, 1960) 


'Mrs George Darwin' (Foster, 1895) 


'Mrs. Reuthe' (Ware, 1899)

LA FLEUR DU MOIS

'Babbling Brook' (Keppel, 1965) 

Galilee X Symphony 

C'est sûrement la variété avec laquelle j'ai eu le plus de déboires ! Plantée quatre fois, perdue trois fois ! Et jamais plus de trois tiges sur de petites touffes fragiles. Alors que je connais des amateurs qui n'ont jamais eu le moindre problème avec cet iris et que j'ai vu plusieurs fois des touffes énormes couvertes de ces adorables fleurs bleues... Rien n'est plus rageant, d'autant plus que, cultivé à Champigny sur Veude dans l'anonymat d'un massif de rue, en trois ans il a pris de proportions flatteuses. Nom de nom, pourquoi une telle malchance ? J'accuse l'ingratitude de mon terrain, mais je ferais peut-être mieux de reconnaître que je suis un piètre jardinier !

Passons donc sur mes mésaventures et dressons le portrait de cette variété qui maintenant fait partie de Panthéon des iris et de celui qui l'a créée.

 'Babbling Brook' est né en Californie, du temps où Keith Keppel demeurait à Stockton, là où il a obtenu ses premiers succès, avant que son transfert vers l'Oregon ne lui ouvre la voie d'une incroyable et triomphale destinée. Il fait partie de la première fournée des enregistrements de son obtenteur, celle qui a commencé en 1954 par un croisement 'Ranger' X 'Mulberry Rose' qui n'avait pourtant rien de particulièrement remarquable mais qui fut le premier réalisé dans le jardin de Stockton par celui qui était alors employé de la Poste américaine. Cet autre croisement, Galilee X Symphony, comme on dit, pour un coup d'essai fut un coup de maître. Les juges ne s'y sont pas trompés et ils ont tout de suite accordé leur faveur à 'Babbling Brook' : High Commendation 1965 ; Honorable Mention 1967 ; Judges Choice 1967, 1968 ; NTG Award 1968 ; Award of Merit 1969 ; Dykes Medal 1972. Comme l'a écrit Roger Nelson, dans un Bulletin de l'AIS (avril 1970), cette variété « est riche d'une forme joliment ondulée et d'une coloration pure. Décrit comme bleu de France, cet iris est en fait d'un bleu authentique débarrassé des influences lavande et renforcé par de légères veines de texture sur les sépales. La plante est ultra-vigoureuse et produit un feuillage sain et solide. Les tiges sont dressées et convenablement branchées. » Il n'y a rien à ajouter à cette parfaite description.

Jetons un coup d'oeil aux deux parents. 'Galilee' (Fay, 1955) est décrit en ces termes dans le catalogue Fay de 1956 : « Self bleu moyen à barbe blanche. 'Galilee' est un réellement beau bleu qui ne passe pas. Les fleurs sont grandes, avec des pétales ronds et pleins sans marques aux épaules (...) » Il descend de deux pièces maîtresses : 'Great Lakes' (Cousins, 1938) et 'Cahokia' (Faught, 1948). Il est à l'origine d'une centaine de variétés émanant de tous les bons obtenteurs de l'époque. Dans cette famille nombreuse on trouve des variétés célèbres comme 'Lake Placid' (Benson, 1973), 'Sapphire Hills' (Schreiner, 1971) ou 'Sea of Galilee' (Sexton, 1974). 'Symphony' (Hinckle, 1956), le père, est aussi un enfant de 'Cahokia'. C'est un unicolore bleu clair avec une zone légèrement plus claire sous les barbes. Il a une descendance à peine moins importante que celle de 'Galilee'.

Il n'est pas étonnant que les variétés issues de 'Babbling Brook' soient nombreuses et souvent importantes. C'est le cas de 'Actress' (Keppel, 1975), 'Avalon Bay' (Hamner, 1973), 'Full Tide' (O. Brown, 1972), 'Massalia' (P. Anfosso, 1995), 'Regent's Row' (Denney, 1978), 'Sheer Bliss' (Tompkins, 1987) ou 'Touch of Sky' (Schreiner, 1980).

Un iris comme 'Babbling Brook' est une variété majeure qui a une place incontournable dans toute collection. C'est pourquoi, malgré les déboires que j'ai pu avoir, j'ai toujours tenu à la retrouver dans mon jardin, parce que son bleu est inimitable et sa grâce absolument délicieuse.

Iconographie : 


 'Babbling Brook' 


'Galilee' 


'Symphony' 


'Massalia'

L'EUROPE DES IRIS

Dans le portrait qu'il fait de lui pour le dernier Bulletin « Iris & Bulbeuses », Zdenek Seidl le sympathique et actif hybrideur tchèque, évoque la question d'une société européenne des iris : « En 1995 (…) nous avons envisagé la possibilité de créer une Association Européenne des Iris. Mais cette idée resta sans suite. Nous avons repris ce sujet plus tard avec Roland Dejoux, mais en Europe il semblerait qu'il y ait bien trop de leaders et pas assez de coopération. Nous n'eûmes aucune réponse positive des diverses Sociétés d'iris, si tant est qu'il y ait eu des réponses... » On sent une évidente désillusion dans ces propos, mais il est vrai qu'un projet de cette sorte se heurte à bien des difficultés.

Difficulté fondamentale : Une Société Européenne, pour quoi faire ? Si c'est pour créer un petit groupe de notables qui se réunirait de temps en temps pour échanger d'agréables propos, ce n'est pas la peine d'en parler. Mais que faire d'autre ? Quel besoin cela pourrait-il satisfaire ? La Société Américaine, qui pourrait servir d'exemple, d'une part fédère un grand nombre de sociétés régionales ou locales, qui sont très actives et organisent de nombreuses compétitions très en vogue là-bas, mais aussi, et surtout, organise et gère la course aux honneurs pour laquelle les Américains manifestent un intérêt évident tant dans le domaine horticole que dans le domaine matériel (une récompense, c'est important commercialement). Elle gère également tout ce qui concerne l'enregistrement des nouvelles variétés apparaissant dans le monde entier. Rien que pour cela l'AIS est indispensable. La Société Européenne n'aurait pas ces rôles. Alors, resterait à définir quels seraient les domaines d'actions européennes et les services attendus d'une structure fédérale. Je n'en vois pas pour l'instant...

En admettant que cette Société se soit trouvé un but, d'autres difficultés apparaissent.

La question des distances en est une. Imaginer par exemple une Convention européenne, annuelle, organisée ici ou là par l'une des associations membres, fait apparaître la question des déplacements et le coût qu'elle génère pour les participants. Pour un adhérent français, il faudrait bien de l'enthousiasme et de la conviction pour aller voir des iris à Lublin, en Pologne, ou à York en Grande Bretagne, à moins que cela ne soit à Llublijana, en Slovénie ou à Vilnius en Lithuanie... On constate à l'heure actuelle, là où se déroulent en Europe des compétitions d'iris, que les visiteurs autres que ceux du pays organisateur, se limitent à quelques fanatiques se rendant de concours en concours, et à un ou deux groupes venus en autocar. Fort peu de monde en vérité.

Un autre obstacle va se dresser aussitôt sur la route du projet : celui de la langue ! Car aux Etats-Unis tout le monde parle la même langue et les participants à la Convention (pour ne citer que ce point) se comprennent et discutent sans problèmes. En Europe, on n'en est pas là ! C'est même une des raisons pour lesquelles l'Union Européenne a du mal à progresser. On voit bien le côté laborieux et emprunté des conversations entre membres du jury d'un concours comme celui de Florence ou de Vincennes, où l'on n'est qu'une demi-douzaine, et où toutes les discussions s'effectuent en anglais, ce qui attribue un avantage déterminant aux anglophones et handicape les autres participants. Lors d'une Convention européenne, je crois qu'on verrait se constituer de petits groupes de locuteurs parlant une même langue, sans qu'il y ait de réels échanges entre les différentes nationalités présentes, ce qui serait le contraire de ce qu'on aurait pu espérer d'un tel rassemblement. Et au sein même des animateurs de la Société, quelle langue choisir pour s'exprimer ? L'anglais ? La perspective n'est pas enthousiasmante !

On pourrait trouver un terrain d'action internationale sous la forme d'une compétition florale où se mesureraient des variétés en provenance de tous les pays membres, un Grand Prix d'Europe, en quelque sorte. Mais apparaîtrait alors la question des ressources ! Où trouver l'argent pour une telle compétition ? L'organisation actuelle des concours de Vincennes ou de Florence, les seuls à faire appel à des juges agréés, est, matériellement, sur le fil du rasoir... La majorité des associations nationales actuelles ne dispose que de budgets limités en raison du faible nombre d'adhérents. Elles joignent difficilement les deux bouts et toutes ne disposent même pas des moyens nécessaires pour éditer un bulletin annuel ! Leurs actions sont limitées aux bonnes volontés d'animateurs bénévoles qui s'activent avec enthousiasme mais qui ne peuvent presque rien dépenser. Alors, de quoi vivrait la Société Européenne ?

Voici quelques points de réflexion qui me laissent à penser qu'une Société Européenne n'a guère de chance de voir le jour...