29.9.06


IL N’Y A PAS QUE LA COULEUR

Ici, nous parlons souvent de la couleur des fleurs d’iris. Cependant l’attrait d’une fleur ne tient pas seulement à cela. Plusieurs autres traits concourent à l’élégance, la grâce, et, en un mot, la beauté d’un iris. Au cours du siècle dernier, et essentiellement dans la période entre les deux guerres, l’aspect des iris a profondément évolué, passant d’une forme molle et vieillotte à ce que nous connaissons aujourd’hui.

Deux et deux font quatre.

Ce que l’on nomme les vieux iris était des plantes d’environ 70 cm de haut, aux tiges grêles, souvent incapables de tenir en hauteur des fleurs petites et caractérisées par des pétales étroits et des sépales pendants. La première étape du changement a consisté à faire acquérir aux tiges une taille majestueuse et une vigueur telle qu’en presque toutes circonstances, les fleurs soient portées haut et fièrement. Cette étape est celle qu’on a baptisé la révolution tétraploïde, celle qui a consisté à faire passer dans les petits iris traditionnels du début du XXeme siècle la force des iris originaires d’Asie Mineure qu’on trouvait dans certains jardins d’Angleterre ou de France, plus grands et plus robustes que les précédents. Sans qu’on le sache à l’époque, les petits iris étaient diploïdes : ils avaient deux paires de chromosomes, ce qui limite forcément les possibilités de développement. Les grands avaient quatre paires, ce qui était la raison de leur taille plus imposante. Mais ces gros iris n’offraient qu’un choix réduit de couleurs (divers tons de violet et de lavande), alors que les anciens, hybridés depuis longtemps, avaient acquis un éventail de coloris remarquable et varié. De plus ils avaient conservé de leur origine moyen-orientale une fragilité aux rudesses du climat de l’Europe du Nord ou des Etats-Unis. Pour allier les avantages des deux plantes, les hybrideurs tentèrent de croiser les unes avec les autres. Les débuts furent laborieux, car les nouveaux cultivars, plus grands, certes, ne donnaient que des plantes pratiquement stériles, sans autres avantages que leur taille. On n’en savait rien, à l’époque, mais ces hybrides stériles, croisements entre diploïdes et tétraploïdes, étaient des triploïdes, incapables de se reproduire. Il arrive cependant que des croisements de parents diploïdes et tétraploïdes donnent naissance à de vrais tétraploïdes, pour peu que se produise la rencontre rarissime d’un parent tétraploïde avec le gamète - non réduit – d’une variété diploïde. Instinctivement, ce sont ceux-là que les hybrideurs ont sélectionné, et c’est grâce à leur travail acharné que les qualités des diploïdes ont pu être introduites dans des plantes à quatre chromosomes, plus grandes et plus belles. On n’apprendra qu’au cours des années 20 la raison scientifique de ces caractères, lorsque le comptage des chromosomes sera devenu possible. Mais la révolution avaient déjà eu lieu chez les iris : presque toutes les variétés nouvelles, dans les années 30, étaient tétraploïdes. Ce qui n’avait pas pour résultat que de donner des plantes plus grandes et plus fortes (près d’un mètre de hauteur), mais aussi cela ouvrait pratiquement à l’infini les variations possibles dans les coloris et associations de coloris.

SNOW FLURRY

Jusqu’à l’apparition de SNOW FLURRY, en 1939, les fleurs d’iris ne présentaient pas d’ondulations : pétales et sépales restaient plats, presque comme ayant été repassés. La Californienne Clara Rees a eu la bonne fortune, en croisant PURISSIMA (tétraploïde) et THAÏS (diploïde), d’obtenir un extraordinaire iris blanc à barbes jaune primevère, dont les fleurs s’ornaient de gracieuses ondulations. Bien qu’un peu pauvre en pollen, SNOW FLURRY a été infiniment utilisé en hybridation et a donné naissance a des variétés nouvelles magnifiques et dans à peu près toutes les couleurs. C’est à tel point que de nos jours il est pratiquement acquis que tous les hybrides ont du sang de SNOW FLURRY dans leurs vaisseaux. Certains hybrideurs développent maintenant des variétés sans ondulations, ou presque, mais c’est pour rechercher un effet particulier : on s’efforce de supprimer une caractéristique devenue universelle, ce qui peut paraître paradoxal, mais qui n’est pas forcément dénué d’intérêt. A la force de la tétraploïdie s’est ajoutée la grâce des ondulations.

CHANTILLY

Dès les années 30, de petites granulosités étaient apparues à l’extrémité des parties florales de certains semis. Les obtenteurs de l’époque considéraient cela comme des anomalies et rejetaient les plantes atteintes, mais certains y virent l’amorce de ce qui pouvait devenir un ornement supplémentaire, pour peu que ces granulosités évoluent en petites échancrures fines analogues à ce que l’on voit sur les œillets. Les frères Sass, puis Agnes Whiting, se lancèrent dans l’aventure, bientôt suivis du précurseur que fut David Hall. C’est lui qui enregistra en 1940 un iris mauve à cœur jaune, baptisé CHANTILLY. Ce CHANTILLY présentait, au bord de ses pétales de délicates dentelures. En dehors de cela CHANTILLY n’était pas une fleur vraiment jolie, mais le départ était donné pour une diffusion étendue de cette dentelle à laquelle il doit son nom. Tous les obtenteurs se sont lancés dans l’aventure, et en particulier Robert Schreiner, à qui l’on doit des variétés frisées qui vont de CRISPETTE (57) à LACED COTTON (80) et tous leurs descendants.

De l’ampleur.

Il n’était pas suffisant de produire des grosses fleurs, encore fallait-il que celles-ci soient solides, résistantes aux intempéries, et conservant leur jolie forme le plus longtemps possible. Peu à peu, par sélections successives, les hybrideurs ont travaillé à l’obtention de pétales plus larges, avec des côtes plus robustes, qui conservaient leur verticalité malgré la pluie et le temps. De même, la largeur des sépales à leur base a été recherchée pour faire disparaître le côté disgracieux de sépales s’effondrant en « oreilles de cocker ». La force leur étant venue, ils se sont épanouis en délivrant les pétales tout en conservant une position proche de l’horizontale, beaucoup plus esthétique. Une jolie fleur d’aujourd’hui possède des sépales qui s’évasent très vite, allant jusqu’à déborder sur la base des pétales pour constituer un ensemble bien rond, très élégant. Pour arriver à ces résultats il a fallu donner davantage de substance aux pièces florales pour que celles-ci deviennent capables de se maintenir pendant trois ou quatre jours avant de faner, et de faire front sans faiblir aux attaques de la pluie et du vent.

Le nombre d’or.

Le chic d’une fleur provient aussi des proportions entre d’une part les différentes pièces florales, d’autre part la taille des fleurs par rapport à la hauteur de la tige. Tout ceci n’a pas été obtenu en un jour, et n’est donc pas l’apanage d’une fleur apparaissant subitement comme parfaite, mais le fruit d’une longue évolution faisant appel au goût et à l’application des obtenteurs. Il est apparu que la proportion idéale d’une fleur était non pas l’exacte égalité entre les dimensions des pétales et des sépales, mais provenait de pétales un tout petit peu moins hauts que les sépales. En ce sens, WHOLE CLOTH (Cook 57 – DM 62) (voir photo) a longtemps été considéré comme la perfection. De nos jours, les fleurs d’iris dignes d’être enregistrés ont presque toutes ces proportions idéales. Il en est de même pour l’harmonie entre la taille des fleurs et l’élévation de la tige florale. Pour les grands iris, les mensurations idéales sont : hauteur 90 cm, fleurs de 15/15 cm, ou un peu plus. Mais que serait-ce qu’une fleur bien proportionnée, isolée au sommet de sa hampe, ou des corolles en grand nombre, tassées le long d’une tige sans assez d’espace pour s’épanouir avec aisance ? En ces domaines aussi l’activité des hybrideurs s’est manifestée pour obtenir des fleurs en nombre suffisant pour que la plante dure aussi longtemps que possible en restant belle. Les hampes ont pris une forme onduleuse, en S, pour permettre que les fleurs placées de part et d’autre se développent harmonieusement. Dans les guides pour les juges aux concours internationaux, l’accent est mis sur ces caractéristiques, et notamment le nombre de boutons (minimum 7 par tiges) et celui des branches (3 au moins).

De la fantaisie.

D’autres améliorations sont intervenues au long du vingtième siècle, pour apporter de nouveaux attraits à nos fleurs préférées. On pourrait parler des recherches pour fidéliser la seconde floraison des iris présentant l’aptitude à remonter, mais on quitterait là le domaine de la forme. Pour ne pas s’éloigner du sujet, abordons la question des éperons, froufrous et autres appendices pétaloïdes.

Il s’agit, encore une fois, d’un avatar constaté depuis longtemps dans les champs d’iris, mais rejeté car considéré comme une malformation. Il faut rendre grâce à Lloyd Austin pour l’énorme travail de recherche et de croisement entrepris afin d’exploiter ce qui n’était dans les années 50 qu’une anomalie, et d’apporter à ces nouveautés toutes les améliorations qui étaient possibles, de manière à ce que les éperons et autres fantaisies, confèrent aux fleurs une personnalité excitante mais aussi esthétique. C’est lui qui a inventé l’expression « Space Age » pour désigner ces nouveaux iris, leur attribuant du même coup une identité synonyme de modernité. Après lui, bien d’autres hybrideurs se sont lancés dans l’aventure, utilisant les cultivars de Lloyd Austin comme base de leur recherches. Manley Osborne, Henry Rowlan ont été parmi les premiers à reprendre un flambeau qui ne s’est plus éteint et est parvenu à s’imposer dans un monde qui fit longtemps de la résistance. Les iris à éperons ne font plus discussion maintenant. Ils ont reçu la consécration de la récompense suprême, la Médaille de Dykes, attribuée à trois reprises à des variétés obtenues par Monty Byers, autre visionnaire.

D’autres perspectives.

Viendra le jour où les éperons se transformeront en pétaloïdes donnant aux fleurs d’iris l’aspect « flore pleno », qui existe déjà dans bien d’autres espèces de fleurs. Les iris doubles approchent à grandes enjambées. Mais ils ne sont pas les seuls à pointer leur nez : les fleurs sans pétales, donc ayant un aspect absolument plat, existent déjà. Et celles dont les styles se développeraient en nouveaux pétales, comme chez certains iris du Japon, ne sont pas loin. On parle également de variétés croisées avec d’autres espèces pour obtenir, par exemple, des iris « spider », aux tépales longs et étroits, tout comme d’iris dont les bords laciniés deviendraient de véritables cils, comme chez certains chrysanthèmes… La forme des iris n’est pas figée. Elle a subi au cours des décennies passées de profonds changements, elle en connaîtra d’autres, et l’on peut faire confiance à l’imagination, au bon goût et au travail des hybrideurs, pour nous surprendre et nous enchanter.
RÉCRÉATION

SUR LA RIVE

Les six noms qui suivent font référence à une rivière. Mais l’un d’entre eux n’a pas (encore) été attribué à une variété d’iris. Lequel ?

DANUBE WALTZ
HUDSON MIRROR
LEINEUFER
SEVERN SIDE
VAL DE LOIRE
WILLAMETTE MIST
RÉCRÉATION (réponses)

TENUE DE SOIRÉE

Le nom qui n’a pas été attribué est :
EVENING SUIT

23.9.06


AFTERNOON DELIGHT

Les grands hybrideurs ont souvent une variété fétiche, qu’ils utilisent à tour de bras pour leurs croisements. Longtemps Keith Keppel s’est servi d’APRIL MELODY (Gibson 67) avec lequel il a obtenu une vingtaine de cultivars. Pour Joë Ghio, ce serait plutôt CLAUDIA RENE (Gaulter 63), avec le même nombre de rejetons. Pour Richard Ernst, il s’agit d’AFTERNOON DELIGHT (Ernst 85), une de ses toutes premières obtentions, qu’il a croisé dans les deux sens avec plusieurs autres variétés dont, principalement, IRENE NELSON (Jones 75), RINGO (Shoop 79), EDNA’S WISH (Gibson 83) ou CRANBERRY ICE (Schreiner 76).

Il est curieux de constater que cet AFTERNOON DELIGHT n’a pas inspiré les autres hybrideurs en dehors de Tom Burseen qui en a fait, lui, un usage modéré. Mais Ernst y a vu un géniteur intéressant et il en a obtenu des variétés de premier ordre qui constituent son fond de catalogue.

AFTERNOON DELIGHT présente la particularité d’être ce que l’on peut imaginer qu’on va obtenir en croisant deux variétés : on y retrouve parfaitement les traits de la famille de chacun de ses parents. Il a pour pedigree (Countryman x Outreach) X (Mary Frances x Lombardy). On peut dire qu’il tient ses pétales du groupe (Countryman x Outreach), et ses sépales de la paire (Mary Frances x Lombardy). Sa description peut se résumer à : pétales miel entourés de mauve, sépales mauve entourés de miel, barbes jaunes (voir photo) ; un effet miroir qui n’est pas très fréquent. COUNTRYMAN comme OUTREACH sont des iris jaunes ; MARY FRANCES et LOMBARDY sont dans les tons mauves et violacés. On ne sait pas grand chose de la famille de COUNTRYMAN (Gaulter 75), sinon qu’on y trouve NOB HILL (Gaulter 63), MAY MELODY (Hamblen 65), RAINBOW GOLD (Plough 59), ROYAL GOLD (Hamblen 66) et WEST COAST (Knopf 68). Tous sont des iris jaunes. D’OUTREACH (Jeannette Nelson 71), les grands-parents sont RAINBOW GOLD, HOMECOMING (J. Nelson 60), CALL ME MADAM (J. Nelson 56) et HUDSON BAY (Plough 57). En dehors de RAINBOW GOLD, tous les autres sont dans les tons de rose orchidée, abricot, bruyère ou magenta. En mélangeant ces ingrédients, on peut imaginer que l’on va obtenir un ton jaune orangé nuancé de rose, pourquoi pas un jaune miel ? Et avec HUDSON BAY, on a apporté l’effet de cerne ou de liseré.

On ne présente plus MARY FRANCES (Gaulter 73 – DM 79), qui est une des variétés les plus populaires, d’un mauve doux particulièrement plaisant. LOMBARDY (Gaulter 76) n’a pas la même notoriété, mais pour ce qui est du coloris, on reste dans le mauve, lequel provient, d’un côté de MARIE PHILLIPS (Muhlestein 63) et GRACELINE (Buss 56), de l’autre de SAN LEANDRO (Gaulter 68) et RIPPLING WATERS (Fay 61 – DM 66). Voilà de quoi fabriquer des sépales mauves !

Avec une ascendance où l’on rencontre beaucoup de beau monde, il était à prévoir qu’AFTERNOON DELIGHT pourrait être un bon parent. Richard Ernst, qui a été très fier de son travail, en a profité. Entre 1990 et maintenant, je lui compte quarante-six enregistrements à base d’AFTERNOON DELIGHT ! Sans compter les descendants indirects comme le très remarqué bicolor inversé TAUGHT BY MASTERS (2002), qui est un produit de LIVING RIGHT (91), que l’on peut qualifier, lui, de néglecta inversé !

Croisé avec l’autre variété vedette de Rick Ernst, le rose saumon EDNA’S WISH (Gibson 83), AFTERNOON DELIGHT a donné des iris époustouflants qui devraient contribuer à assurer à leur obtenteur la reconnaissance des juges qui lui a quelque peu manqué jusqu’à maintenant. Il s’agit d’amoenas ou de bicolors inversés comme ICECREAM TREAT (96), DANDY CANDY (2001), BOLD EXPRESSION (2003), STRANGE SENSATION (2004), SWEET BALLERINA (2004) et FINISHING SCHOOL(2005).

En décidant d’utiliser pleinement AFTERNOON DELIGHT, Ernst n’a sûrement pas fait le mauvais choix. Il est arrivé aujourd’hui à une maîtrise des couleurs inversées qui mérite que nous lui tirions notre chapeau.
RÉCRÉATION (réponses)

AU MATIN

Le nom qui n’a pas été attribué est :
MORNING MAID
RÉCRÉATION

TENUE DE SOIRÉE

Les six noms qui suivent font référence à la soirée. Mais l’un d’entre eux n’a pas (encore) été attribué à une variété d’iris. Lequel ?

EVENING CANTICLE
EVENING ECHO
EVENING GOWN
EVENING MIST
EVENING SILK
EVENING SUIT

16.9.06


APPRENDRE À LIRE

D’habitude, ce que je publie ici s’adresse à des amateurs chevronnés, pour qui le langage des iris n’est pas quelque chose d’abscons. Pour une fois, je vais m’adresser à ceux qui commencent leur vie d’amateurs d’iris.

Pour commencer, je vais essayer d’expliquer comment on lit le pedigree d’une variété, en déchiffrant les codes et indications qui apparaissent dans les « check-lists » ou le livret annuel des enregistrements et introductions sur le marché.

Prenons, par exemple, la description de ARISTOCRACY (voir photo), une variété enregistrée en 2005 par le célèbre Keith Keppel. Voici ce qu’on peut lire :
ARISTOCRACY : (Keith Keppel, R. 2005). Sdg. 99-82B. TB, 37” (94 cm), L. S. wood violet (M&P 42-K-10); style arms slightly lighter (43-I-9); F. royal purple (43-KL-11), hazy bluer area (41-F-9 to 41-E-8) near beard; beards light blue (41-D-9) tipped light yellow; ruffled, lightly laced. Rosette Wine X 97-52D: (Fashionably Late x Nora Eileen).

Commençons par donner la traduction française de ce charabia :
ARISTOCRACY : (Keith Keppel, R. 2005). Semis 98-82B. Grand Iris, 37 pouces (94 cm), Tardif. Pétales violet palissandre (M&P 42-K-10) ; styles légèrement plus clairs (43-I-9) ; Sépales pourpre royal (43-KL-11), zone plus nettement bleu grisé (41-F-9 à 41-E-8) près de la barbe ; barbes bleu clair (41-D-9) pointées jaune clair ; ondulé, légèrement frisé. Rosette Wine X 97-52D: (Fashionably Late x Nora Eileen).


C’est déjà plus clair, mais il y a encore des explications à donner.

(Keith Keppel R. 2005). Cela signifie que l’iris en question a été obtenu par K. Keppel et qu’il l’a enregistré en 2005.
Semis 98-82B : C’est le numéro de semis, propre à l’obtenteur, qui a été attribué par lui à la nouvelle variété, avant qu’elle ne soit enregistrée.
Grand Iris, 37’’ : cela situe la plante dans sa catégorie (Grand Iris), et donne la hauteur moyenne de la tige florale, en pouces et en centimètres.
Tardif : renseigne sur la période de floraison ; cela peut être VE (Très Hâtif), E (Hâtif), EM (Hâtif Moyen), M (mi-saison), ML (Mi-tardif), L (Tardif) et VL (Très Tardif). Pourrait être ajoutée une indication supplémentaire, RE suivie d’une date), pour préciser si la variété a été constatée comme remontante.
Pétales bois de rose (M&P42-K10) : renseigne sur le coloris des pétales et se réfère à une charte de couleurs, le Maerz and Paul Dictionary of Color, utilisée par l’obtenteur ; il en existe d’autres, comme la RHS, charte de la Royal Horticultural Society, également fréquemment utilisée. A noter que la référence à une charte de couleurs n’est pas obligatoire, ce que je considère comme dommage, car c’est un point de repère incontestable.
Les autres couleurs découvertes sur la fleur sont repérées de la même façon.
Suit le pedigree proprement dit de la plante : le premier nom désigne la plante mère (en anglais « pod parent »), sui un X qui veut dire que cette plante a été croisée avec la suivante (« pollen parent »). Dans le cas présent la plante père est un semis numéroté 97-52D, jamais enregistré, dont les membres sont indiqués dans la parenthèse suivante.
Rosette Wine X 97-52D: (Fashionably Late x Nora Eileen) signifie donc que ARISTOCRACY est le produit de Rosette Wine, multiplié par un semis de Fashionably Late par Nora Eileen. Ce pedigree est relativement simple, mais il arrive fréquemment que l’on se trouve devant un véritable puzzle, pour peu que plusieurs semis non dénommés soient intervenus dans la genèse de l’iris décrit.
Pourrait être fournis, ensuite, le nom du producteur qui a mis la variété sur le marché, et l’année de cette opération.
Il arrive que l’obtenteur ne soit pas très bavard sur les origines de la variété, ou qu’il se contente de fournir des numéros de semis, ce qui ne renseigne guère l’amateur curieux !

La lecture d’un enregistrement n’est donc pas quelque chose de sorcier. Il est nécessaire cependant de pratiquer un peu l’anglais, et, lorsqu’on ne comprend pas les abréviations, de se référer à la première page de la brochure, pour y trouver les précisions souhaitées.

Alors, amis débutants, amusez-vous à déchiffrer le R&I d’une année quelconque, et rapidement vous serez incollables dans cette science !
RÉCRÉATION (réponses)

LA BANNIÈRE ÉTOILÉE

Le nom qui n’a pas été attribué est :
DELAWARE BELLE
RÉCRÉATION

AU MATIN

Les six noms qui suivent font référence au matin. Mais l’un d’entre eux n’a pas (encore) été attribué à une variété d’iris. Lequel ?

MORNING BREEZE
MORNING FROST
MORNING MAID
MORNING MOOD
MORNING SUNRISE
MORNING TWILIGHT

8.9.06


DU TRAVAIL D'AMATEURS

II n'y a pas que les professionnels qui soient en mesure de présenter des hybridations réussies. De nombreux amateurs se sont lancés dans ce travail : ils sont même de plus en plus nombreux dans notre pays. Et ces dernières années ils l’ont fait avec assez de succès. Déjà, dans les années 70, André BRUN de Malesherbes (45) a fait son entrée au catalogue Cayeux avec un joli iris pourpre, LUCINOU (78). Aujourd'hui, il y a plusieurs dizaines d’amateurs qui pratiquent l'hybridation. Cette activité reste confidentielle puisque l'on ne sait pratiquement rien des obtentions de ces amateurs, que l’on découvre de temps en temps sur Internet, lorsqu’ils se manifestent dans un courrier. Ils se montrent en général d’une modestie extrême, considérant que leurs obtentions n’arrivent pas à la cheville de celles des pros. C'est tout à leur honneur, mais peut-être dommage; cependant il faut dire qu'aucune compétition intérieure française n'est là pour inciter les obtenteurs amateurs à comparer leurs travaux : un concours comme Franciris est plus une compétition internationale de grande volée qu’une manifestation d’émulation pour amateurs !
Pourtant, ces dernières années, j’ai eu l’occasion de voir et d’apprécier des variétés françaises de qualité. L’un des premiers à obtenir de beaux iris a été Igor Fédoroff, qui a souvent envoyé de ses cultivars à Orléans, et qui y a obtenu un certain succès ded la part des visiteurs. Prenez, par exemple, AYGADE, MIRASOULEOU ou SABLES D'ARGENT (97), le seul qui ait été enregistré. Bernard Laporte, a longtemps sous-estimé son travail. Il a fallu le beau classement de son iris IRIADE (2004) au concours du même nom en 2003, pour qu’il se décide à enregistrer plusieurs de ses cultivars. Il s’est pour cela associé à Virginie Fur qui a pris à son compte certains croisements de B. Laporte, comme l’intéressant MAMY FRAMBOISE (2004) (voir photo). Bernard Lecaplain, a pu été distingué en 94 á Orléans avec NIAGARA et BERLINGOT mais il s’est depuis détourné des iris pour se consacrer aux hémérocalles. Gérard Madoré a réussi à se frayer un chemin dans la forêt des iris professionnels et à placer son GWENNADEN (2001) à Franciris 2005. Michèle Bersillon, une autre passionnée, réalise dans son tout petit jardin des croisements de valeurs comme ses superbes amoenas inversés, comme CŒUR D’HIVER (2000), que l’on devrait voir un jour au catalogue Cayeux, si mes informations sont exactes. Jean-Jacques François a, quant à lui, obtenu qu’un autre distributeur s’intéresse à ses œuvres. On les trouve maintenant au catalogue Bourdillon. C’est la même chose pour Jean Peyrard, qui est distribué par Iris au Trescols, et qui se distingue par un ample choix de variétés de toutes catégories.
Quant á Jean SEGUI, qui est un amateur très averti, ses obtentions sont nombreuses et réussies. Citons surtout DOCTOR GOLD (83), SUR DEUX NOTES (81), TRAPEL (82), VIA DOMITIA (93) qui font partie de ses plus belles réalisations et qui sont en vente chez Iris de Thau.
Quand j’apprend qu’un amateur hybride dans son coin, pour s’amuser, bien sûr, je m’en réjouis vivement, car c’est la garantie de la vivacité de l’hybridation française. Je souhaite à chacun de ces passionnés de trouver un jour un producteur qui s’intéresse à leurs œuvres. Car ce n’est qu’une juste récompense que de lire son nom dans un catalogue. Un écrivain écrit pour son plaisir, mais rien ne peut être pour lui plus gratifiant que de trouver un éditeur !


Ce texte est la reprise, développée et enrichie, d’un article publié dans le n° 122 (automne 96) de la revue Iris & Bulbeuses.
RÉCRÉATION (réponses)

CHACUN SA TRIBU


Le nom qui n’a pas été attribué est :
ZUNI BLANKET
RÉCRÉATION

LA BANNIÈRE ÉTOILÉE

Les six noms qui suivent font référence à un état des Etats-Unis d’Amérique. Mais l’un d’entre eux n’a pas (encore) été attribué à une variété d’iris. Lequel ?

ALABAMA BOUND
DELAWARE BELLE
LOUISIANA LACE
MICHIGAN PRIDE
MINNESOTA GLITTERS
OREGON SKIES