30.7.10










LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

2003

Dykes Medal : ‘Celebration Song’ (Schreiner, 1993) (Lullaby of Spring X Frances Gaulter) devant ‘Fancy Woman’ (Keppel, 1995) (de Irma Melrose, Tea Apron, Goddess, Roundup, April Melody, Rococo...) et ‘Clarence’ (Zurbrigg, 1991) (parents inconnus). Une DM de plus pour la firme Schreiner !

Wister Medal : ‘Crowned Heads’ (Keppel, 1997) (In Reverse X Honky
Walther Cup : ‘Delirium’ (IB) (M. Smith, 1999) (Flights of Fancy X Brash). Un IB qui fera son chemin !

President’s Cup : ‘My Ginny’ (Spoon, 2000) ((Sweet Musette x Femme Fatale) X (Winifred Ross x My Katie). Comme souvent, la Pc est attribuée à un outsider.

Franklin-Cook Cup : ‘Splashacata’ (Tasco, 1997) (Purple Pepper X ( Snowbrook x Jesse's Song). Si la PC n’a couronné qu’un iris intéressant mais de deuxième choix, la FCC est revenue à un cultivar de la première fournée.

Fiorino d’Oro : ‘Pay The Price’ (Grosvenor, 1999) ((Marriage Vows x Snowbrook) X Zipper Stitch sib) devant ‘Slovak Sapphire’ (Mego, 2003) (Hello Darkness X (Incantation x Darkside) et ‘Ghost Train’ (Schreiner, 2000) (Around Midnight X Hello Darkness). ‘Pay the Price se verra couronné deux fois en un an, ce qui n’est pas courant. On voit l’Europe Centrale prendre toute sa place avec ce ‘Slovak Sapphire’ de l’un des tout premiers hybrideurs de ce début de siècle.

BDM
: non attribuée.

Australasian Dykes Medal : ‘Pay The Price’ (Grosvenor, 1999). Toujours Grosvenor au premier rang.

FRANCIRIS : ‘Belle de Nuit’ (Cayeux, 1999) (In Town X Rebecca Perret) devant ‘Iriade’ (Laporte, 2004) (Honky Tonk Blues X Special Mozart) et ‘Mer du Sud’ (Cayeux, 1997) (Dusky Challenger X Pledge Allegiance). Ce 2eme FRANCIRIS franco-français a mis en avant Bernard Laporte, un discret personnage mais qui ne manque pas de talent. Les deux iris Cayeux sont parmi les plus belles réussites de leur obtenteur.

Iris Bewertung München : ‘Manneken Pis’ (Muska, 1999) (semis de Sky Hooks et Calicoball X Sentimental Mood). De Munich à Moscou, Ladislav Muska sera honoré trois fois cette année. C’est un événement exceptionnel.

MEIS Award (Europe Centrale) : ‘Dreaming Clown’ (Muska, 1999) (Spacelight Sketch X (Zuzana x Calicoball)).

CIS Award (Russie) : ‘Elegaball’ (Muska, 1999) (Mys Horn X ((Geniality x Sky Hooks) x Laced Jabot)).







LA FLEUR DU MOIS

Voici, pour ce mois d’Août, une nouvelle « fleur du mois ». Aujourd’hui, ce sera

‘SABLES D’ARGENT’
(Fédoroff, 1997)

Igor Fédoroff est un amateur d’iris qui a réussi la prouesse d’obtenir des cultivars intéressants en faisant pousser ses semis sur son balcon ! Ce ‘Sables d’Argent’ est le seul qui ait été enregistré, mais plusieurs autres auraient mérité de l’être comme cet ‘Aygade’ que je cultive amoureusement parce que je considère que c’est un charmant iris dans un coloris agréable et qui était plutôt rare au moment de son obtention. ‘Sables d’Argent’, d’ailleurs, n’a pas non plus un coloris banal. Pour l’enregistrement j’ai écrit : « MT, 90cm. Pétale abricot clair ; bras des styles abricot ; sépales abricot, traces de mauve rosé autour des barbes orange ; ondulé ; léger parfum doux. » En fait cette teinte abricot tire souvent vers un rose argenté très doux à l’œil, mais sans fadeur. Le pedigree de ‘Sables d’Argent’, c’est (Sumptuous X Entourage) et, ce qui n’est pas courant, les couleurs des deux parents se retrouvent additionnées dans leur descendant.

Le nom de cet iris fait allusion à une plage réputée de l’île de Porquerolles, située pas bien loin de Toulon où ‘Sables d’Argent’ est né.

Depuis qu’il est dans mon jardin, c’est à dire depuis maintenant quinze ans, cet iris a toujours été fidèle et, s’il ne pousse pas avec une grande vigueur, il résiste au temps et revient chaque année illuminer la fin de la saison.

Qu’Igor Fédoroff ait pu réussir des croisements de valeur en n’ayant pour tout espace que le balcon d’un appartement de ville doit encourager les amateurs à entreprendre une « carrière » d’hybrideur ! En choisissant des parents fiables et en limitant – par force – leurs prétentions et en comptant sur un peu de chance, ils peuvent eux-aussi espérer de voir un jour leur nom inscrit dans les registres de l’American Iris Society.

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Décès de Glen Corlew

L’hybrideur américain Glen Corlew est décédé récemment. Ce n’était pas un stakhanoviste de l’enregistrement, mais plusieurs de ses obtentions ont traversé l’Atlantique et se trouvent dans nos jardins. On connaît bien ‘Canonero’ (1973), ‘Acclamation’ (1980), ‘Candelero’ (1984) ou le rose ‘Elsiemae Nicholson’ (1986).
Une chronique biographique sera publiée ici dans quelques temps.

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Perles ou diamants ?

Certains les disent « diamond dusted », autrement dit « poudrés de diamant ». D’autres les appellent « pearlized » ou « couverts de perles ». Ces vocables désignent une particularité de certains semis sur lesquels apparaissent comme des grains de poussière arrêtant la lumière. Cela donne un agréable effet de luxe et de fraîcheur. Cela se passe en général dès la fin du premier ou du deuxième jour de la floraison. Mais c’est bien joli tout de même…

Sus aux nématodes !

L’Union Européenne a élevé des barrières à l’encontre des producteurs américains, rendant plus difficile l’exportation vers l’Europe des iris et autres plantes rhizomateuses. Mesure de rétorsion ou simple réactivation d’une réglementation ancienne ? Toujours est-il que les services phytosanitaires exigent maintenant, pour envoyer des iris aux Etats-Unis, entre autres, que le terrain dans lequel ils ont poussé soit analysé une fois par an pour vérifier qu’il ne contient pas de nématodes. Les nématodes sont des vers cylindriques parasites qui vivent, pour certains, dans le corps des vertébrés, pour d’autres, tout simplement dans le sol. Ceux qui nous intéressent sont : Globodera rostochiensis et Globodera pallida, ainsi que Ditylenchus dispaci et Ditylenchus destructor. Alors, si vous avez envie d’envoyer quelques iris de votre production à un ami américain, n’omettez pas cette formalité qui n’est pas évidente à satisfaire. En effet il n’y a qu’un laboratoire qui se charge de cette analyse. Il est situé en Bretagne, à 22440 PLOUFRAGAN, et demande au moins 15 jours de délais entre le moment où il reçoit la terre (1 K.) et le moment où il vous répond. En plus, le prix de l’analyse est assez onéreux…















NOUVEAUX ENTRANTS

Dans les commentaires qu’il ajoute chaque année à son catalogue, Keith Keppel se désolait, cette année, de l’absence de relève dans le monde des hybrideurs. Mais il n’est pas nécessaire d’entreprendre une longue réflexion pour conclure qu’il se trompe. Peut-être que, très occupé par son propre travail, chez lui en Oregon ou chez son ami Barry Blyth avec lequel il passe le printemps austral, il ne voit pas l’émergence autour de lui d’un grand nombre de jaunes pousses prometteuses. Il suffit pour en être persuadé de prendre la liste des obtenteurs annexée au R&I annuel édité par l’AIS (1). Elle ne s’allège pas, au contraire ! On constate simplement une évolution qui touche deux domaines :
· La mondialisation – Les obtenteurs hors des Etats-Unis sont chaque année plus nombreux et leurs origines se diversifient ; en 20 ans les obtenteurs de l’Europe de l’Est et des Etats de l’ex-URSS ont pris une place considérable ; les Européens de l’Ouest ont également gagné du terrain (France, Allemagne, Italie…), et les citoyens de Nouvelle–Zélande retrouvent une place qu’ils avaient perdue entre 1970 et 2000.
· Les non-professionnels – De plus en plus on voit apparaître des obtenteurs indépendants, qui sont des jardiniers amateurs qui se lancent dans l’hybridation et n’hésitent plus à faire enregistrer leurs obtentions. Ils les commercialisent aussi, quelque fois, si bien que se créent beaucoup de minuscules pépinières, dont l’existence n’est possible que grâce à Internet et à l’ouverture d’un site, sans édition de coûteux catalogues.

A côté de cela les obtenteurs chevronnés, vieillissants, disparaissent ou cessent leur activité, et les entreprises ayant pignon sur rue enregistrent fréquemment un tassement de leur activité. C’est particulièrement le cas en France (aggravé par la difficulté à renouveler les catalogues du fait des barrières phytosanitaires), où les producteurs soit se diversifient vers d’autres plantes que les iris, soit se développent vers l’étranger (Allemagne, Grande-Bretagne). Aux Etats-Unis le phénomène touche les « majors » (Schreiner, Cooley…) qui visent de plus en plus une clientèle d’un certain âge plus accessible par l’écrit que par l’informatique et qui s’intéresse essentiellement aux variétés traditionnelles. Du coup les hybrideurs maison se contentent de sélectionner des variétés qui renouvellent les acquis mais ne font pas, sauf exception, progresser l’hybridation ; c’était vrai depuis plusieurs années pour Schreiner, ça l’est devenu maintenant pour Cooley. En Europe, pendant longtemps il n’y eut que quatre ou cinq entreprises spécialisées. Maintenant on en compte une dizaine dont l’expansion a été favorisée par la disparition des frontières et des contrôles douaniers et les facilités de paiement de la zone euro. On peut se fournir à bon prix en République Tchèque, en Pologne et même aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne.

Ces considérations matérielles ne doivent pas faire perdre de vue le problème essentiel, celui qui préoccupe Keith Keppel, qui est la vitalité de l’hybridation. En réalité les « jeunes pousses » ou ceux que j’appelle les « nouveaux entrants » sont nombreux, actifs et talentueux. Je n’en citerai que quatre, pour ne pas faire trop long.

· Dans la Napa Valley, au nord de San Francisco, là où l’on produit le meilleur vin de Californie, les Painter, Lesley et John, ont fait leur apparition dans le R&I en 2002. Ils ont ouvert une pépinière Napa Country Iris Gardens, avec un joli site web, où ils commercialisent leur production. Ils ont envoyé quelques variétés pour le concours Franciris 2007, et c’est là que j’ai pu apprécier leur travail : ‘Endearing Charm’ (2002) ou Rainy River’ (2004) sont là pour en apporter la preuve ;
· Barbara Nicodemus, de Buffalo, dans le Missouri, est également présente depuis 2002. Elle n’a pas encore une riche collection a présenter, mais ceux qui ont vu ses iris s’accordent pour en dire le plus grand bien ; c’est le cas de Perry Dyer, dans ses « Contemporary Awards ». Elle propose entre autres quatre frères de semis, issus de ‘Hello Darkness’, comme ‘Ozark Rebounder’ (2002), qui sont exemplaires dans la catégorie des iris ombres ;
· Michael Sutton, le fils de George, est entré dans la carrière en 2000 ; il s’est lancé dans un programme original de fleurs du type luminata que l’on trouve dans le catalogue et sur le site familial californien. Un bon spécimen est son ‘Fall Entreprise’ (2006) ;
· Depuis Arlington, au Texas, Vincent Christopherson ne s’est placé dans le grand cirque que depuis 2000. Ses obtentions ont aussitôt été remarquées, et certaines proposent vraiment quelque chose de nouveau. Voir son ‘Crystal Fountain’ (2007) particulièrement séduisant.

En dehors de ces exemples, on aurait pu parler de plusieurs autres nouveaux entrants (Margie Valenzuela, Pat Otterness). Aux Etats-Unis, certes, mais peut-être plus encore ailleurs dans le monde. Ne perdons pas de vue que les iris de Russie ne sont toujours pas accessibles ailleurs que dans leur pays, et on peut imaginer que sur le nombre incroyable des enregistrements russes et ukrainiens il y a des choses valables, peut-être même passionnantes. Et puis n’oublions pas les grands anciens qui, où qu’ils se trouvent, n’ont pas dit leur dernier mot. Keppel peut se rassurer l’avenir de l’hybridation n’est pas en danger.





(1) R&I = « Registrations and Introductions » : petit livre édité chaque année par l’AIS, qui donne la liste des nouvelles variétés enregistrées ou introduites sur le marché, et est complété par la liste des personnes ayant procédé à un enregistrement ou une introduction. Les R&I de chaque décennie sont récapitulés dans la « Check-List » qui rassemble dans un volume relié « hard-cover » les renseignements de dix années, enrichis d’autres informations (liste des récompenses attribuées…).

24.7.10











LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

2002

Dykes Medal
: ‘Mesmerizer’ (Byers, 1991) ((Sky Hooks x Condotiere) X Branching Out) devant ‘Celebration Song’ et ‘Fancy Woman’. ‘Mesmerizer’ est le dernier des iris de Monty Byers à recevoir la récompense suprême. C’est une variété dont les qualités sont parfois contestée mais qui malgré cela a reçu un accueil excellent chez les amateurs d’iris.

Wister Medal : ‘Local Color’ (Keppel, 1996) (Witche's Sabbath x Gallant Rogue) devant ‘Jurassic Park’ et ‘Gypsy Romance’. Succès pour Keith Keppel et l’un de ses iris « nouvelle mode ».

Walther Cup : ‘Happenstance’ (Keppel, 2000) ((Femme Fatale x((Nefertiti x Playgirl) x Presence) X Social Event. Encore un Keppel. En rose, mais toujours avec le charme et la bonne santé.

President’s Cup : ‘Tennessee Bicentennial’ (Pierce, 1994) (Royal Crusader x inconnu). C’est la victoire d’un outsider, œuvre d’un amateur chanceux, dont on n’entendra plus parler.

Franklin-Cook Cup : ‘Starring’ (Ghio, 1999) (de Notorious, Success Story, Entourage, Romantic Evening...). Voilà une variété qui va longtemps rester à proximité des sommets, mais qui n’obtiendra jamais la récompense qu’elle brigue.

Fiorino d’Oro : ‘Dude Ranch’ (P. Black, 2000) (Porcelain Ballet X (Tequila Sunrise sib x Entourage)) devant ‘Haut les Voiles’ et ‘Anvil of Darkness’. ‘Dude Ranch’ est un des plus jolis iris des années 2000. Il débute la nouvelle carrière de paul Black, celle qui va en faire l’un des plus grands obtenteurs. Ce Florin d’Or est parfaitement mérité. La seconde place de ‘Haut les Voiles’ est la première apparition d’un iris de Richard Cayeux dans une compétition où ils seront particulièrement remarqués.

BDM : non attribuée. Début d’une période de vaches maigres en Grande Bretagne.

Australasian Dykes Medal : ‘Helen Dawn’ (Grosvenor, 1998) (Skating Party X Scandia Delight). Graeme Grosvenor continue de truster les victoires.

Iris Bewertung Frankfurt : non attribué

CIS Award (Russie)
: ‘Aldo Ratti’ (Bianco, 1998) ((Edge of Winter x Soap Opera) X Honky Tonk Blues). Cette variété italienne signale que les iris d’Europe commencent à concurrencer sérieusement ceux des Etats-Unis.



PLUS JOLIS




J'ai quelquefois du mal à trouver de jolies photos pour illustrer mes propos. Celles qui se trouvent ici sont là pour donner une meilleure opinion de certaines variétés dont j'ai parlé récemment. Que les photographes qui m'ont envoyé ces clichés soient remerciés de leur participation à la qualité de ce blogue.

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Dykes Medal

Ci-dessous la liste des variétés récompensées ou nominées pour la DM 2010 :
Total des votes = 456
ont obtenu :
Dykes Medal :
58 ‘Paul Black’ (Thomas Johnson, 2002)
Runners Up :
51 ‘Daughter Of Stars’ (Donald Spoon, 2000)
45 ‘Starring’ (Joseph Ghio, 1999)
32 ‘Drama Queen’ (Keith Keppel, 2003)
26 ‘Hollywood Nights’ (Roger Duncan, 2000)
25 ‘Cat’s Eye’ (SDB)(Paul Black, 2002)
23 ‘Millennium Falcon’ (Brad Kasperek, 1998)

Les variétés ci-dessus sont tout à fait dignes de ce qui les distingue. Commentaires :
‘Starring’ arrive à cette place pour la troisième année consécutive. C’est décevant pour Joë Ghio, qui n’a obtenu jusqu’à présent qu’une seule DM, en 1980, pour ‘Mystique’. C’est bien peu pour l’un des plus grands hybrideurs du moment. Mais peut-être cela reflète-t-il le fait qu’en dépit de fleurs splendides, ses iris n’ont en général ni la vigueur ni la résistance nécessaires pour être appréciés dans un grand nombre de jardins, et, sont donc mal notés ou oubliés par certains juges.
‘Daughter of Stars’ amène aux avant-postes un hybrideur de la côte est, qui a beaucoup développé son activité depuis dix ans. C’est le modèle même de ce qu’on appelle un iris luminata.
‘Cat’s Eye’ est la seule variété qui ne soit pas un grand iris à apparaître dans ce « top 7 ».
‘Drama Queen’ est emblématique de ces merveilleux plicatas dont Keith Keppel est le maître.
‘Millenium Falcon’ fait entrer les « broken colors » au paradis des iris.
Les juges ont été largement éclectiques dans leurs votes puisque le meilleur n’obtient que 58 votes sur 456 !










FLEURISSEMENT DURABLE :
L’EXEMPLE DE LA ROCHE-MERGAULT
De notre rédaction locale : Nathalie Vernière

(à la manière de la presse régionale)

La petite commune de La Roche-Mergault (165 habitants) n’a pas l’habitude de recevoir tant de monde. Pourtant ils étaient nombreux ceux qui, lundi dernier, se pressaient autour de Dominique Moynot, la jeune maire de cette bourgade plus habituée aux bêlements des chèvres qu’aux discours officiels. Parmi les notables réunis, on notait la présence de Marcel Voirin, président de la Communauté de Communes du Négron, Claudine Derrien, Conseillère Générale, Charles Villy, sous-préfet, et Christian Mauges, sénateur.

La raison de ce rassemblement exceptionnel était l’inauguration du fleurissement de la commune. Un fleurissement réalisé selon un concept original dont Dominique Moynot est l’instigatrice. « Je suis fatiguée, dit-elle, de payer chaque année des sommes folles pour fleurir notre petite commune. Nous n’avons pas beaucoup d’argent, et j’ai pensé qu’il y avait une meilleure façon de le dépenser que d’acheter des fleurs qui, quelques mois après, seraient jetées et remplacées par d’autres, tout aussi coûteuses et éphémères. Pourquoi pas mettre en place des plantes qui durent et qui ne demandent pas beaucoup de soins ? J’ai donc cherché à créer un fleurissement économique et durable, qui se maintienne en place plusieurs années. Vous avez vu que nos bordures fleuries sont situées à flanc de coteau et en plein sud. Je suis, moi-même, fervente admiratrice des iris. Avec l’aide de la SFIB, l’association nationale des amateurs français d’iris, j’ai imaginé des massifs comprenant plusieurs plantes vivaces et rustiques, capables de résister à un ensoleillement violent et supportant l’absence d’arrosages. »

La Roche-Mergault s’est donc procuré des iris (de toutes les couleurs, mais surtout dans les tons chauds, pour s’accorder avec l’exposition), des hémérocalles (de solides plantes très feuillues et qui fleurissent – elles aussi dans des couleurs ensoleillées – peu après les iris), des valérianes (les botanistes parlent de centranthus ruber) qui sont des fleurs de plein été, sans exigences pour ce qui est des sols et parfaitement résistantes à la sécheresse. Enfin, pour l’automne, des asters sont venus compléter le panel des fleurs retenues.

Dans son allocution de présentation, Dominique Moynot a insisté sur le caractère peu exigeant des fleurs choisies, sur la garantie pour sa commune de disposer de fleurs superbes de mai à novembre, et sur l’économie substantielle réalisée par La Roche-Mergault sur son budget « espaces verts ». Claudine Derrien a exprimé tout l’intérêt qu’elle trouvait à cette initiative, et elle a invité les maires des autres communes du canton à s’inspirer de l’exemple de La Roche-Mergault. Enfin Christian Mauges a fait remarquer que les plantes utilisées avaient été fournies essentiellement par des entreprises de la Région, et que ces entreprises, de renommée mondiale, étaient prêtes à accompagner les efforts de fleurissement durable à partir des plantes qu’elles produisent, iris et hémérocalles.

La fraîcheur des dernières semaines n’a pas trop perturbé la pousse et la floraison des iris, et les visiteurs ont pu admirer quelques-unes de 24 variétés plantées l’été dernier, et qui fleurissaient pour la première fois ce printemps. Dominique Moynot connaît le nom de chacune, elle peut en parler pendant des heures tant elle est passionnée par les iris. Elle explique volontiers que dans son propre jardin, tout au bout du village, elle soigne plus d’une centaine de ces fleurs, ce qui a fait envie à plusieurs des personnes présentes qui ont d’ores et déjà pris rendez-vous pour aller là-bas, après le vin d’honneur qui attendait les personnalités à la Mairie, contempler les iris en fleurs et faire leur choix pour leurs prochaines plantations.

15.7.10






















ECHOS DU MONDE DES IRIS

Les récompenses US 2010

Les grands vainqueurs de cette compétition sont Paul Black, Keith Keppel et Tom Johnson. Les autres obtenteurs ne sont pas loin de ne ramasser que des miettes ! A lui seul Paul Black n’obtient pas moins de 34 récompenses, dont deux médailles prestigieuses (celle des MDB pour ‘Chemistry’, et la Walther Cup pour ‘Eye of the Tiger’), 8 AM et 24 HM, toutes catégories confondues. Keith Keppel récolte 2 médailles (celle des BB pour ‘Eye Candy’ et celle des IB pour ‘Ruby Slippers’), 9 AM – dont la première chez les TB pour ‘Gypsy Lord’ – et 16 HM. Quant à Thomas Johnson, il reçoit la Médaille de Dykes pour ‘Paul Black’, ainsi que la Médaille Cook-Douglas (SDB) pour ‘Ultimate’, 5 AM et 10 HM !

Ces trois obtenteurs dominent actuellement le monde de l’hybridation des iris. La maison Schreiner, qui a occupé la place de leader jusqu’au milieu des années 2000, est maintenant au même rang que les entreprises bien plus modestes comme celle des Sutton ou celle des Spoon.

Ci-dessus les photos des quelques-unes de leurs plus belles réussites :
‘Chemistry’ (MDB) (P. Black, 2002)
‘Eye Candy’ (BB) (Keppel, 2003)
‘Gypsy Lord’ (Keppel, 2005)
‘Jazzband’ (Keppel, 2005)
‘Ruby Slippers’ (IB) (Keppel, 2002)
‘Wild Angel’ (T. Johnson, 2006)






ECHOS DU MONDE DES IRIS

Médailles 2010

Loïc Tasquier a publié l’information ci-dessous sur le forum de « Iris et Bulbeuses » :

« Tom Johnson a décroché la Dykes Memorial Medal avec son TB 'Paul Black' (2002).
Tom a aussi obtenu la Cook-Douglas Medal avec son SDB 'Ultimate' (2002).
Paul Black, quant à lui, a décroché la Carpane-Welch Medal avec son MDB 'Chemistry' (2002) et la Walther Cup avec son SDB 'Eye Of The Tiger' (2008) !

Ajoutées aux récompenses de l'an dernier, la paire de Midamerica Iris Gardens est en passe de devenir l'équipe la plus médaillée de l'histoire ! »










LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

2001

Dykes Medal : ‘Yaquina Blue’ (Schreiner, 1992) (de Sailor's Dance , Sapphire Hills, Neptune's Pool, Sterling Silver, Blue Sapphire...) devant ‘Mesmerizer’ (Byers, 1991) ((Sky Hooks x Condotiere)x Branching Out) et ‘Celebration Song’ (Schreiner, 1993) (Lullaby of Sspring X Frances Gaulter). Encore un succès pour l’écurie Schreiner ; mais les beaux jours tirent à leur fin…

Wister Medal : ‘Fancy Woman’ (Keppel, 1995) (de Irma Melrose, Tea Apron, Goddess, Roundup, April Melody, Rococo...). Sera-ce avec celui-là que Keppel renouera avec le grand succès ?

Walther Cup : ‘Starwoman’ (IB) (Marky Smith, 1997) (Chubby Cheeks x Snowbrook sib). Voilà un iris qui séduit tout le monde. Il ira loin !

President’s Cup : ‘Anvil Of Darkness’ (Innerst, 1998) ((By Night x Swazi Princess) X Before the Storm). Encore un beau « noir », par l’un des maître de cette couleur.

Franklin-Cook Cup : ‘Queen's Circle’ (Kerr, 1999) (Victoria Circle X Christiana Baker). Une fois de plus la FCC met en avant une variété dont l’avenir confirmera l’importance.

Fiorino d’Oro : ‘H.C.Stetson’ (Stetson, 2001) (Art School Angel X Elizabeth Poldark) devant ‘World Premier’ (Schreiner, 1998) (Yaquina Blue X inconnu) et ‘Solomon's Seal’ (Ensminger, 1998) (de Electric Surge, Frost and Flame, Rippling Waters, Rancho Rose...). Un des plus jolis iris de ces dernières années inscrit son nom sur les tablettes florentines.

BDM : ‘Darley Dale’ (Dodsworth, 1998) (Early Light X Jill Rosalind). Toujours un Dodsworth…

Australasian Dykes Medal : ‘Going South’ (LA) (J.C. Taylor, 1993) (Our Parris X Margaret Lee). La couleur crème va bien aux iris de Louisiane.

Iris Bewertung Frankfurt : ‘Finnigan's Finagling Factor’ (Stetson, 2004) (Cabaret Royale X Special Feature) et ‘Slovak Prince’ (Mego, 2002) (Edith Wolford x Queen in Calico). Serait-ce l’année Stetson ? A moins que ce ne soit la confirmation d’un grand espoir, avec ce prince slovaque qui va conquérir les USA.

CIS Award (Russie) : ‘Lenten Prayer’ (Schreiner, 1998) (de Cranberry Ice, Mulberry Wine, Jazz Festival...). Une valeur sûre de la célèbre maison de Salem.










D’ALLEMAGNE III

Troisième partie : les temps modernes

Jusqu’au déclenchement des hostilités de la deuxième guerre mondiale, les iris, en Allemagne, étaient essentiellement le fait de Max Goos et de l’entreprise Goos et Koenemann. En Europe, ils rivalisaient avec les Vilmorin et les Cayeux. Les iris n’ont pas retrouvé leur place dans l’immédiat après-guerre. Seuls quelques amateurs s’y intéressaient et leur commerce n’était pratiqué que par une ou deux petites entreprises. Mais deux personnes atypiques ont fait leur apparition dans les seventies : Harald Mathes, spécialisé dans les Arils, et Tomas Tamberg, plus éclectique, mais surtout intéressé par les croisements interspécifiques d’iris apogons. On retrouve ce dernier dans l’époque contemporaine, mais autour de lui un nombre croissant d’hybrideurs se sont fait connaître. En cela l’Allemagne suit la même évolution que le reste du monde.

Pour parler de ces obtenteurs, l’ordre chronologique de leur naissance servira de guide.

Le plus ancien est Eberhard Fischer, né en 1927, qui, après des études de biologie, a fait une carrière de généticien des plantes, s’occupant notamment de l’amélioration des betteraves à sucre. Ce n’est que tardivement qu’il s’est dirigé vers les iris et leur hybridation, à titre de pur loisir pour retraité. Vivant dans la région de Magdeburg, en ex-RDA, ses premiers enregistrements datent seulement de 1993, postérieurement donc à la réunification de l’Allemagne. Sa production est celle d’un amateur éclairé et le nombre de ses enregistrements reste confidentiel.

C’est encore plus tardivement que Günter Diedrich, né en 1936, s’est lancé dans l’hybridation. Il a d’abord fait une carrière dans l’horticulture. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une exposition horticole en Tchécoslovaquie qu’il a été saisi par l’amour des iris. Il s’est peu à peu constitué une impressionnante collection, mais a attendu d’être à la retraite pour hybrider et enregistrer ses obtentions dont certaines ont été remarquées dans les compétitions où il les a fait concourir. C’est le cas de ‘Mondscheinserenade’ (2003) représenté ci-dessus.

Manfred Beer est né en 1939. Ce monteur de lignes électriques à haute tension s’est intéressé aux iris à partir de 1979 et il a fait enregistrer ses premières variétés dès 1982, en RDA ; il demeure toujours, dans la région de Leipzig. Dès que cela a été possible il a fait réenregistrer ses obtentions auprès de l’AIS, et n’a jamais cessé de proposer de nouvelles variétés. Son catalogue personnel est de loin le plus important de son pays et concerne des grands iris de tous les modèles. Il a été remarqué très vite dans les compétitions internationales et, notamment en Allemagne, a obtenu plusieurs récompenses. Il est maintenant connu de tous, à tel point que lorsqu’on parle d’iris allemands, on pense d’abord aux iris de Beer. De ses premiers efforts on connaît bien ‘Gitta’ (1992), ‘Mandy G’ (1992) ou ‘Nanni F.’ (1991) ; de sa période intermédiaire il faut parler de ‘Hannibi’ (1997), ‘Elena Lang’ (1997) ou ‘Triny’ (1998). Ses plus récentes obtentions se nomment, par exemple, ‘Barbara Müller’ (2006), ‘Irina’ (2005) ou ‘Lydia Schimpf’ (2006). Maintenant il se consacre uniquement aux iris et commercialise lui-même ses obtentions.

On pourrait donner à Siegmar Görbitz le surnom d’ « homme aux iris bleus » puisque c’est dans cette couleur que se situe la plus grande partie de ses obtentions. Dans sa bonne ville de Detmold, il effectue ses croisements en suivant avec obstination sa ligne de recherche sur les iris bleus. En vingt-cinq ans il n’a enregistré qu’une vingtaine de variétés, ce qui le cantonne dans la catégorie des grands amateurs.

Jena est la ville de l’optique et de la mécanique de précision. C’est dans cette branche qu’a évolué Berhard Lesche, un autre amateur éclairé originaire de l’Allemagne de l’Est. Tout près de sa ville natale, Heinz Müller avait ouvert une pépinière d’iris, peu avant la disparition de la RDA, et c’est avec celui-ci que B. Lesche a fait connaissance avec les iris et s‘est aventuré dans l’hybridation. Exclusivement consacrée aux grands iris, sa production, réduite, est pourtant de grande qualité. ‘Maria L.’, (2006) est un bel exemple de ce qu’il sait faire.

Dans le classement des hybrideurs allemands, Harald Moos occupe sûrement la deuxième place. Ses iris se distinguent par leur « classe » et leur élégance. D’ailleurs plusieurs ont été remarqués dans les concours internationaux et particulièrement à Florence où ‘Leibniz’ (1989) a atteint la seconde place en 91, et ‘Grosser Garten’ la troisième en 94, sans compter les prix spéciaux obtenus par ‘Buchholzer Traumerei’ (1990) et ‘Niedersachsenross’ (1988). Cependant c’est une variété non enregistrée, ‘Krähenwinkel Gold’, du début des années 90, qui a ma préférence. Avec une quarantaine d’enregistrements en 25 ans, sa production se situe dans la moyenne. Malheureusement il est fort difficile de se procurer ces jolis iris qui ne se trouvent chez aucun producteur.

Technicien de transports dans les chemins de fer, Wolfgang Landgraf ne s’est véritablement lancé dans les iris qu’au début du XXIeme siècle. C’est lui aussi un homme de l’Est, de Thuringe précisément. Il pratique principalement l’hybridation des grands iris, mais il ne dédaigne pas les iris nains. Il est bien décidé à se faire connaître et participe à tous les concours internationaux avec des variétés tout à fait convenables, qui n’ont rien à envier aux obtentions des ténors. ‘Silbernacht’ (2001) en est un sombre et parfait exemple.

Pour terminer ce tour d’horizon, il est normal de parler de Frank Kathe. C’est le plus jeune de l’équipe puisqu’il est né en 1951. Dans la grande ville de Dresden, en Saxe, il s’occupe de transport de meubles, mais il s’intéresse beaucoup aux iris, aux iris nains, ce qui fait son originalité. Il s’est également investi dans le groupe « iris » de la GDS. Son but est d’obtenir des SDB qui soient d’excellentes plantes de jardin. Au niveau de cette chronique on ne peut pas juger d’autre chose que de la fleur, comme celle de ‘Schwanenliebe’ (1998), mais tous ceux qui connaissent ses iris sont d’accord pour reconnaître qu’il atteint son but.

Chaque année de nouveaux obtenteurs font leur apparition et enregistrent de nouvelles variétés. Parmi les tout derniers se trouvent Volker Klehm, et Ann Ruth Brehm. Et celle-ci fait entrer les femmes dans un aréopage resté jusqu’à présent bien masculin.

Pour conclure ce panorama, il faut remarquer que la situation de part de d’autre du Rhin est profondément différente, mais qu’elle tend à s’uniformiser avec la multiplication des enregistrements d’amateurs. Les professionnels restent bien présents en France alors qu’ils sont très discrets en Allemagne. Et ce qui pèche le plus dans ce pays c’est le réseau commercial puisque les pépinières spécialisées sont peu nombreuses et qu’elles diffusent que fort rarement les produits nationaux. Néanmoins, à l’heure actuelle, l’Allemagne est très certainement la deuxième nation iridistique d’Europe, après la France.

9.7.10






















LA COLLECTION DES MÉDAILLÉS

2000

Dykes Medal : ‘Stairway To Heaven’ (Lauer, 1993) (Edith Wolford X Breakers), devant 'Yaquina Blue' et 'Acoma': les second et troisième tiennent cette place pour la troisième fois, mais dans un ordre inversé.

Wister Medal
: 'Mesmerizer' (Byers, 1991) ((Sky Hooks x Condotiere) X Branching Out). Monty Byers place une troisième variété en bon rang pour enlever la DM à la prochaine occasion.

Walther Cup : 'Midnight Oil '(Keppel, 1998) (((Snowbrook x Blackout) x semis) X Before the Storm). Le retour en grâce de Keith Keppel se précise.

President’s Cup : 'Vegas Weekend' (Hooker Nicholls, 1991 mais introduit seulement en 2000) (Oklahoma Sunshine X Academy Awards). La Convention se tenait à Dallas (Texas). Hooker Nicholls et Tom Burseen, tous deux texans, ont trusté les trophées, Mais le vainqueur n’a pas continué sur sa lancée dans la course aux honneurs.

Franklin-Cook Cup : 'Penny Lane' (Lauer, 1999). Succès haut la main pour cette fleur californienne.

Fiorino d’Oro : 'Diabolique' (Schreiner, 1997) (pedigree « diabolique » où se trouvent Master Touch, Amethyst Flame, Melodrama, Rondo, Neptune’s Pool…) devant 'Deep Dark Secret' ( Black, 1998) (In Town X Witches' Sabbath) et 'Flying Carpet' (Black, 1997) ((Frances Gaulter x Sky Hooks)x Mariachi Music). La présence de deux variétés Black font entrer dans le grand bain cet obtenteur qui va devenir l’un des plus grands de son époque.

BDM : 'Perfect Vision' (SIB) (Cy Bartlett, 1996) (Harpswell Happiness X Berlin Ruffles). Bitone bleu, cet iris de Sibérie met en avant un obtenteur qui trace un chemin original dans le monde des iris.

Australasian Dykes Medal : 'Lavender Park' (Grosvenor, 1998) (Delirious X Timescape). Cette fois c’est un très classique iris en deux tons de bleu lavande qui apporte une nouvelle médaille à la collection de Graeme Grosvenor.

FRANCIRIS : 'Samsara' (Ransom, 1996) (Caroline Penvenon X Catalyst) devant 'Mer du Sud' (Cayeux, 1997) (Dusky Challenger X Pledge Allegiance) et 'Damoiselle' (Ransom, 1994) (Dream Lover X (Vanity x Raspberry Ripples)). Ce premier concours franco-français a mis en évidence le talent de deux obtenteurs tricolores, Lawrence Ransom et Richard Cayeux, avec des variétés excellentes à tous points de vue.

Iris Bewertung Frankfurt : 1) 'Lippischer Sommer' (Görbitz, 2000) (Prinzessin zur Lippe X Dusky Challenger) ; 2) 'Titvan' (Mego, 2000) (Honky Tonk Blues x Rustler). Le premier est un iris noir, le second un iris pourpre foncé. Ils font honneur l’un et l’autre à des obtenteurs talentueux.

CIS Award (Russie) : 'Opal Brown' (Duane Meek, 1996) (Magharee X Champagne Girl). Second succès de la famille Meek, puisque ‘Makin’ Music’ (J. Meek, 1987) l’avait emporté en 99.

MEIS Award (Europe Centrale) : 'Bratislava Noc (Seidl, 1996) (origine non précisée). Encore une variété violette qui se distingue.






D’ALLEMAGNE

Deuxième partie : recommencer

Après la deuxième guerre mondiale, la situation de l’iridophilie en France et en Allemagne a évolué de façon foncièrement différente. De ce côté-ci du Rhin on est reparti de là où l’on était resté en 1940. De l’autre côté il n’y avait plus rien : la firme Goos et Koenemann était pratiquement détruite et ses deux créateurs décédés depuis longtemps, de sorte qu’il n’y avait plus de création depuis plus de vingt ans. En France, rapidement Jean Cayeux a repris l’activité iridistique de l’affaire familiale et lui a donné une importance qu’elle avait perdu du temps de son père qui ne s’intéressait pas à l’hybridation. En Allemagne ce sont des amateurs qui se sont lancés, progressivement, avec peu de moyens et un réseau commercial inexistant. Chez nous la Maison Cayeux a régné trente ans sans partage sur un marché français qu’elle dominait de toutes part, chez nos voisins quelques fanatiques ont entrepris des croisements pour leur plaisir plus que dans un but de profit.

Ce fut d’abord Victor von Martin et Hertha van Nes. Celle-ci était d’ailleurs plutôt une théoricienne et une historienne de l’iris et sa production a été infime. Victor von Martin, lui, a créé des variétés, des grands iris, pendant une dizaine d’année (1950/1960) ; plusieurs n’ont pas été enregistrées car les enregistrements n’ont repris qu’en 1955. Le plicata traditionnel ‘Wiener Walzer’ fait partie de ce lot. Puis un troisième amateur a fait son apparition : il s’agit de Max Steiger qui s’est spécialisé dans les Iris du Japon.

Vinrent ensuite le professeur Peter Werkmeister dont les rares obtentions disent assez qu’il ne considérait pas cette activité comme primordiale. On peut dire la même chose de l’Autrichien de Graz Rudolf Hanselmayer. La comtesse Helen von Stein-Zeppelin, en ouvrant sa pépinière de Laufen, a marqué le début d’une autre époque : un jardin d’iris faisait sa réapparition. Elle a contribué à alimenter son commerce avec quelques variétés de son cru, comme le rose ‘Aglaja von Stein’, de 1962. On en est resté là jusqu’au début des années 70.

L’amoena de Lothar Denkewitz ‘Altersegel’ (1970), issu de Pierre Menard X Wole Cloth, a marqué le début de cette nouvelle période. Cet hybrideur s’est rapidement consacré aux iris nains avec lesquels il s’est créé une véritable place dans le monde des iris. La Berlinoise Eva Heimann est arrivée un peu plus tard dans le microcosme. A raison d’une ou deux obtentions enregistrées tous les trois ans, son travail est resté artisanal, mais il a été remarqué, comme son iris blanc à la grâce fragile ‘Berliner Eis’ de 1983. Erhard Wörfel a été plus productif pendant la période 1975/1985. On trouve dans Irisenligne une chronique de ‘Berthalda’ (1984) qui fait partie de ses dernières obtentions. C’est un blanc très réussi qui vient de Cup Race X Ermine Robe. A ce moment une seconde pépinière a commercialisé des iris, tant allemands qu’étrangers. C’est celle de Werner Reinermann, à Schoppingen, mais rapidement ce dernier se fera une spécialité des hémérocalles, allant jusqu’à négliger les iris…

Un ingénieur des mines allemand, né en 1932, s’est distingué par l’exigence de ses recherches iridophiliques. Il s’agit de Harald Mathes, originaire de Gladbeck dans la Ruhr. Très jeune il s’est intéressé à l’horticulture, ce qui l’a agréablement changé de l’univers des mines de charbon dans lequel il a vécu. Il ne s’est pas contenté des iris ordinaires que sont les TB ou SDB. Il s’est attelé à une tâche autrement difficile, celle de transférer dans les iris Arils les qualités des grands iris et notamment leur branchement, sans toutefois perdre ce qui fait l’élégance sauvage des arils. Mission presque impossible puisque le nombre des chromosomes des uns et des autres diffère largement et que, même si un croisement interspécifique réussit, et qu’il donne naissance à une plante intéressante, la stérilité de celle-ci interdit la transmission de ses traits caractéristiques. Avec acharnement et intelligence, Harald Mathes a poursuivi son improbable quête, utilisant les ressources de la colchicine et d’autres substances chimiques pour multiplier les chromosomes et rendre compatibles des espèces qui ne le sont naturellement pas. Et il a réussi ! Avec ‘Gelee Royale’ (1982) tout d’abord, issu de I. auranitica et I. hoogiana ainsi que de deux TB, puis avec son semis ‘RC-aph-B1’ qui ajoute I. aphylla à la lignée de ‘Gelee Royale’, pour un regeliocyclus/aphylla fertile, avec 44 chromosomes. Pour Harald Mathes, cet hybride ne devait être qu’une étape dans sa recherche. Mais à partir de 2004 sa santé s’est détériorée et il a du cesser son travail d’hybrideur. C’est une grande perte pour le monde des iris et pour celui des arils plus précisément.

En 1937 est né Tomas Tamberg, de la même génération que le précédent, et qui est toujours l’une des figures de proue de l’iridophilie allemande. Celui-ci a fait connaissance avec le jardinage dès son adolescence en Thuringe. Il est devenu un ingénieur chimiste réputé tout en consacrant beaucoup de son temps aux iris. A commencer par les grands, comme le rose ‘Ursula Vahl’ (1978), puis, rapidement, par des croisements interspécifiques originaux comme les « Cal-Sib » (Californica x Sibirica) ou les « Versi-Laev » (Versicolor x Laevigata). Dans ce domaine, en compagnie de son épouse Erica, il s’est forgé une réputation internationale. Fait exceptionnel, son Iris de Siberie ‘Berlin Ruffles’ (1993) a enlevé la Dykes Medal Britannique en 1999.

Ces deux derniers hybrideurs, par le caractère exceptionnel de leurs travaux, démontrent que l’Allemagne est une terre d’élection pour les iris. Mais jusqu’à une date récente cette plante est tout de même restée peu exploitée. Il faut attendre les années 80 pour voir les amateurs et les obtenteurs d’iris devenir vraiment nombreux. Cela fera l’objet d’une troisième chronique.