31.8.12

ECHOS DU MONDE DES IRIS


Des iris à pois

Après le succès de ‘Splashacata’ (1997) et de ‘Celestial Explosion’ (2003), Richard Tasco a persisté. On connaissait les iris à rayures, il a ajouté les iris à pois, qui sont des plicatas un peu particuliers. Notamment avec le grand BB ‘Magic Quest’ (2007) (Sonoran Sands X (Splashacata x Rustic Dance)), et ‘Temporal Anomaly’ (2007) (Tennessee Woman X Celestial Explosion sib).

Le premier est une version « L » du petit IB ‘Sonoran Sands’ (Tasco, 1995) , lui aussi à pois ; le second tient son modèle de son parent mâle ‘Celestial Explosion sib’ (dont on peut penser qu’il est du modèle de son grand frère de semis), auquel ‘Tennessee Gentleman’ (Innerst, 1991) a apporté le côté variegata.



LES SEIZE COULEURS DE SCHREINER AND CO.


XV. Variegata

Ce fut le point de départ des iris jaunes et des iris bruns. C’est aussi une somptueuse association que les Schreiner ont perfectionné depuis toujours.

‘Native Tale’ (2003)
‘Peking Summer’ (1984)
‘Pixie Dust’ (2001)
‘Sombrero Way’ (1996)

L’AFFAIRE DES TROIS ‘KAREN’


On affirme qu’un nom ne peut être attribué qu’une seule fois. C’est une nécessité pour qu’il n’y ait aucune confusion. Mais la vigilance des « registrars » peut être prise en défaut et les règles elle-mêmes d’attribution des noms peuvent être la cause de doublons. C’est ce qui est arrivé avec le nom ‘Karen’.

Il a été attribué une première fois en 1924 à un iris obtenu par le jeune Ben Y. Morrison. C’est un iris bitone, rose orchidée aux pétales et rose magenta aux sépales, avec des barbes mandarine, comme c’était quasi obligatoire à l’époque. Deux mots concernant son obtenteur : C’était un membre de la bonne société de la côte Est, né en 1890, remarquablement doué et séduisant. Il avait fait ses études avec le frère de Grace Sturtevant qui fut la première femme au monde à pratiquer l’hybridation des iris, et avait tellement plu à la jeune femme qu’elle lui dédia, alors qu’il n’avait encore que 27 ans, la plus remarquable des ses obtentions, le fameux ‘B. Y. Morrison’ (1918). Dès son jeune âge il s’était intéressé aux iris, mais, impressionné par le travail de Grace, Benjamin Yoe Morrison se lança lui-même dans l’hybridation. C’était un véritable artiste, qui avait choisi la musique pour s’exprimer. Ce fut un baryton reconnu et un pianiste apprécié dans les concerts, publics comme privés. Cependant son véritable métier fut celui d’architecte paysagiste, et l’hybridation devint non seulement un hobby, mais presque son activité principale entre 1920 et 1931, période pendant laquelle il enregistra environ 70 variétés. Par la suite, sans renier cette activité, il en eut bien d’autres, dont l’hybridation des azalées. Il est mort en 1966 après une vie hyper-active.

Son iris ‘Karen’ a été considéré comme perdu et le nom a été de nouveau attribué, trente ans après, en 1954, à une nouvelle variété, création d’Agnes Whiting. La check-list le décrit comme : « TB, 90cm, MT. Self rose tendre, épaules et barbes corail. » Son pedigree est : (Moon Lantern X (Pathfinder x semis Hall 52-04). Pour quelle raison cet iris ne fut-il jamais commercialisé, nul ne le sait. Peut-être a-t-il disparu rapidement dans les plantations d’Agnes Whiting ? Toujours est-il qu’il n’existe, apparemment plus aucune trace de cet iris. Il est vrai qu’avec ‘Pathfinder’ (1946), Agnes Whiting avait un iris orchidée de premier plan, un iris qui a fait l’objet de multiples croisements et se trouve à l’origine des bicolores à base de rose et des fleurs mauves ou violet améthyste, comme le sont les autres ‘Karen’. Elle avait aussi à son actif d’autres variétés valeureuses comme le célèbre ‘Blue Rhythm’ (1945), médaillé de Dykes en 1950 ou ‘Rocket’ (1945), qui est longtemps resté un des jaune-orangé les plus brillants, et ‘Garden Glory’ (1949), à la couleur grenat douce et veloutée. Son jardin de Mapleton, dans l’Iowa, au pays des Indiens Sioux, était, dans les années 40 l’un des plus admirés des USA. A l’époque, faire le voyage de Mapleton était quelque chose d’indispensable, et pratiquement tous les hybrideurs de l’époque l’ont fait. Non seulement pour admirer les iris qui y étaient cultivés, mais aussi pour la beauté du jardin et, surtout, pour le charme et l’hospitalité de la propriétaire…


Lorsque, encore trente ans plus tard, en 1984, Melba Hamblen a voulu donner le nom de ‘Karen’ à l’une de ses obtentions, elle a recherché si l’ancien ‘Karen’ était toujours présent dans quelque jardin. Elle a obtenu l’assurance qu’il n’avait jamais été mis sur le marché et a pu obtenir que le nom lui soit de nouveau attribué. Ce ‘Karen’ n° 3 est une variété bien connue, qui a fait une belle carrière et qu’on trouve toujours dans de nombreux parcs et jardins, comme dans la collection du Parc Floral de Paris, à Vincennes.

Si Melba Hamblen a obtenu et sélectionné des plantes qui ont une élégance et une grâce toute féminine, elle n’a pas eu la chance de voir l’une de ses variétés couronnée par une récompense majeure qui aurait pourtant été méritée. Les bicolores à pétales roses et sépales bleus ou indigo l’ont toujours intéressée. A partir de ‘Lilac Champagne’ (1965), elle a travaillé son sujet et est parvenue à ‘Touche’ (1969) qui est déjà un aboutissement, avec ses pétales rose pâle et ses sépales lavande, marqués d’une flamme plus sombre. Toujours à partir de ‘Lilac Champagne’, vint ‘New Rochelle’ (1973), une autre avancée dans les bicolores rose/bleu, lui-même à l’origine de ‘Heavenly Harmony’ (1977), lequel a engendré ‘Karen’ dont il est question aujourd’hui. Il est décrit dans la Check-List comme : « TB, 90cm, MT. Pétales rose fumé, sépales bleu violet, empreinte ocre aux épaules ; barbe orange-rouille, pointée bleu ; léger parfum épicé. » Et voici son pedigree : ((Fashion Fling x Lilac Flare) x Sugarplum Fairy) X (Sugarplum Fairy x Heavenly Harmony). Sans avoir été utilisé à outrance par les hybrideurs, on lui connaît un certain nombre de descendants aussi différents que ‘Finalist’ (Gatty, 1993), ‘Sunlit Crest’ (Mullin, 2002), ‘Lynsy Alexandra’ (Innerst, 2003), ‘Fashion Queen’ (Schreiner, 2004) ou ‘Cœur d’Or’ (R. Cayeux, 2008).

L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais il se trouve que le premier ‘Karen’ a réapparu ! Formellement identifié par des spécialistes comme Mike Unser, il a réintégré les collections des amateurs d’iris historiques. De sorte que, tout à fait exceptionnellement, on peut aujourd’hui rencontrer deux variétés, parfaitement en règle, qui portent le nom de ‘Karen’. Elles sont l’une et l’autre bien jolies et il serait dommage de ne pas en profiter !

Mais cet incident pose le problème des disparitions. Réelles ou supposées ? On a beau s’entourer d’un maximum de précautions, d’autres doublons existent certainement. Qu’en est-il par exemple des deux ‘Aigue Marine’ ? Toutes deux issues de la Maison Cayeux. Le premier (Cayeux, 1938) est-il absolument perdu ? Le second, tout récent, (Cayeux 2012) a-t-il un peu prématurément repris le nom ?

Iconographie :

‘Karen’ (Morrison, 1924)
‘Karen’ (Hamblen, 1984)
‘Fashion Queen’ (Schreiner, 2004)
‘Aigue Marine’ (Cayeux, 2012).

24.8.12

LES SEIZE COULEURS DE SCHREINER AND CO.


XIV. Plicata

L’iris bicolore par excellence, c’est le modèle plicata dont ma Maison Schreiner produit quasiment tous les ans une nouvelle mouture. En voici quatre, comme d'habitude !

‘Cinnamon Girl’ (1987)
‘Freedom Song’ (2003)
'I Feel Good' (2003)
‘Needlepoint’ (1983)

ECHOS DU MONDE DES IRIS


Palmarès américain 2012 (commentaires)

Une lecture attentive du palmarès des Awards 2012 fait apparaître trois faits distinctifs :
· La suprématie de Keith Keppel qui truste les médailles et les places d’honneur ;
· La déchéance de la firme Schreiner(1), qui n’obtient qu’un petit HM ! C’est le désamour absolu entre elle et les juges.
· Les échecs de Joseph Ghio. Cet éminent obtenteur, qui propose chaque année des variétés d’apparence sensationnelles, n’arrive pas à décrocher une récompense majeure. Ses iris, réputés fragiles, ne recueillent pas l’approbation des juges.

(1) ‘Black is Black’ (Schreiner, 2010) : ((Black Butte x Dark Passion) X (Paint It Black x Thunder Spirit)).

PROMESSE DE FLEURS



Le catalogue Schryve-Jardin pour l’automne et l’hiver 2012 tranche, en bien, avec ce qui se fait habituellement dans le genre. Les plantes y sont essentiellement présentées par camaïeu de couleurs, toutes espèces confondues. Le principe n’est pas franchement nouveau : Cayeux procède ainsi pour ses iris depuis de nombreuses années, mais pour un généraliste, l’idée est intéressante et le catalogue est agréable à feuilleter. Des plantes peu communes y voisinent avec d’autres, plus traditionnelles ; le tout joliment présenté.

Ce qui m’a le plus étonné, de la part d’un pépiniériste généraliste, c’est le choix d’iris de jardin. On est habitué à trouver dans les catalogues ordinaires, au chapitre « Iris », quelques variétés valétudinaires qui traînent partout depuis des années mais qu’on propose comme s’il s’agissait de plantes récentes et remarquables. Chez Schryve, le choix n’est pas immense, mais il est de qualité. En faire le tour est l’occasion de faire connaissance avec des variétés qui peuvent sans démériter figurer dans une collection.

La première variété offerte à la vente, parmi les fleurs richement colorées, est ‘Fiery Temper’ (Keppel, 2001), un iris superbe, issu de chez le plus grand hybrideur du moment. Sous des pétales amarante, modérément ondulés, de larges sépales rouge betterave montrent leurs reflets noirs, mis en valeur par une barbe voyante, d’un bel orange minium. Comme c’est souvent le cas chez Keppel, le pedigree est un peu compliqué : (Night Game x ((Tomorrow's Child x (Show Biz x Villain)) x Gallant Rogue)) X Romantic Evening. A lire cette liste on comprend tout de suite que le but recherché était l’obtention d’une variété où domineraient les tons de grenat. Le papa, ‘Romantic Evening (Ghio, 1996), à lui seul, résume la situation. Une couleur un peu plus rouge est apportée par ‘Tomorrow’s Child’ (Blyth, 1989) et ‘Gallant Rogue’ (Blyth, 1990).

La page 39 du catalogue est affectée en totalité aux iris. On y trouve du neuf et du moins neuf, mais rien que des plantes de qualité, qui ont fait leurs preuves.
‘English Charm’ (Blyth, 1989) est bien connu des amateurs. Son association de crème et d’orange cuivré, dans une jolie fleur bien troussée, en fait un incontournable du jardin. En outre, il refleurit souvent au cours de l’été !
‘Laced Cotton’, (Schreiner, 1978) a conquis tous les hybrideurs par ses qualités de géniteur au service d’une fleur blanc bleuté adorablement frisée.
‘Art Deco’ (Schreiner, 1997) a séduit tout le monde dès son apparition. C’est un plicata bien classique, mais parfait à tous points de vue.
‘Midnight Revelry’ (Schreiner, 2005) fait partie des magnifiques iris bleu pourpré dont Schreiner s’est fait une spécialité. Ni plus réussi ni plus original qu’un autre de la même veine, mais impeccable, comme tout ce qui sort de la grande maison de Salem.
‘Sorbet Fraise’ (Cayeux, 2011). On est étonné de trouver là une variété aussi récente. Sa présence chez un généraliste dit assez la vitesse à laquelle il se multiplie. C’est une variété éclatante, issue du croisement (Ambroisie X Avalon Sunset).
‘Delta Blues’ (Schreiner, 1994) est un bleu de bleu, d’un bleu ciel bien pur, dans une fleur largement ondulée, classique, mais réussie, très appréciée partout où elle est cultivée. Ses parents sont les garants de ses qualités : (Breakers X Tide's in).
‘Cameo Wine’ (Blyth, 1982) fait figure de patriarche dans cette collection . Cela n’enlève rien à son charme et à ses qualités horticoles. D’ailleurs, en 1985, les juges de Florence l’avaient placé en seconde position : c’est un gage de perfection.
‘Patina’ (Keppel, 1978) n’est, certes, plus de première jeunesse, mais dans son genre il est assez isolé. L’avoir choisi révèle le flair du pépiniériste, car un plicata brun sur fond tilleul, cela ne court pas les jardins !

Une autre variété est présentée : ‘Black Suited’ (Innerst, 1999). C’est encore un iris moderne, proche du noir absolu, dans la lignée noire de Sterling Innerst. C’est le produit d’un croisement garanti : (Before the Storm X Black Tie Affair), réunissant deux « noirs » de grande classe. Il a pris les qualités de ses deux parents : le noir profond de ‘Before the Storm’ et la forme excellente de ‘Black Tie Affair’.

Là où les rois de la vente par correspondance se contentent de faire de l’argent avec des variétés qu’ils achètent un prix dérisoire mais revendent avec une marge colossale, Schryve a parié sur la qualité et l’originalité. On peut lui dire un grand merci.

Illustrations :

· ‘Fiery Temper’ (Keppel, 2001)
· ‘Art Deco’ (Schreiner, 1997)
· ‘Patina’ (Keppel, 1978)
· ‘Black Suited’ (Innerst, 1999)

18.8.12

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Palmarès américain 2012

· Dykes Medal
o Florentine Silk (Keppel, 2004)


· Wister Medal (TB)
o Gypsy Lord (Keppel, 2005)
o Kathy Chilton (Kerr, 2005)
o Chief John Jolly (Parkhill, 2002)


· Knowlton Medal (BB)
o Crow’s Feet (Black, 2006)


· Sass Medal (IB)
o Nickel (Black, 2006)


· Cook-Douglas Medal (SDB)
o Bluebeard’s Ghost (Black, 2006)


· Carpane Welch (MDB)
o Dollop of Cream (Black, 2006)


· Williamson-White Medal (MTB) 
o Plum Quirky ( Probst, 2005)


· Walther Cup (meilleur espoir)
o Ginger Twist (Schafer/ Sacks, 2009) (Sib)

LES SEIZE COULEURS DE SCHREINER AND CO. XIII. Amoena


XIII. Amoena

Un classique chez les iris, dont les Schreiner ont fait un de leurs chevaux de bataille.

‘Calypso Moon’ (1989)
‘Nehalem Bay’ (2002)

HISTOIRE DE LA SFIB


Je m’intéresse aux iris depuis 1980 et je suis membre de la SFIB depuis 1981. Un vieux de la vieille (même s’il y a des adhérents encore plus anciens que moi, certains même étant de la première génération) ! J’ai fait partie de son état-major dès 1985 et je puis donc regarder d'une certaine manière l’histoire de cette association qui vient de fêter ses cinquante trois ans.

Ce ne sera pas d’un simple point de vue chronologique, ni pour rendre hommage aux personnes qui se sont impliquées dans l’animation de l’association, mais pour analyser les directions que celle-ci a prises sous l’influence de ces personnes et de celles qui les ont entourées.

Celle qui a eu l’initiative de créer la SFIB, mais qui n’y a jamais tenu de fonction exécutive, c’est Gladys Clarke, une dame d’origine britannique, née et élevée en Chine, qui a pensé que les iridophiles français devaient s’organiser à l’image de ce que les Américains et les Anglais avaient fait auparavant. Il est en effet étonnant qu’en France, pays de l’iris par excellence dans les années 1920/1930, il n’existât aucune organisation rassemblant les amateurs. Gladys Clarke a réparé cette anomalie, et son entreprise a été couronnée de succès puisque six mois après sa fondation la SFIB comptait déjà une centaine de membres. Gladys Clarke a laissé le devant de la scène à un aristocrate russe, le Prince Pierre Wolkonsky, passionné de botanique, créateur du célèbre jardin de Kerdalo, en Bretagne, qui a exercé cette fonction jusqu’en 1961. Dès son origine, la SFIB a été une assemblée élitiste, plus bourgeoise qu’aristocratique néanmoins, mais composée essentiellement de notables et de retraités de la bonne société. Un grand nombre de ses membres vivaient sur la Côte d’Azur, dans une aisance de bon aloi. Le siège social de l’association, d’abord situé à Grasse, est transféré peu après à La Valette du Var, chez son Secrétaire Général Roger Renard, personnalité bien connue du monde des iris. L’association est avant tout une coterie de gens distingués qui se retrouvent avec plaisir dans les voyages et excursions qui constituent son activité principale.

Quand Maurice Boussard, sommité mondiale en matière d’iridacées, prend la succession du Prince Wolkonsky, l’atmosphère générale ne change guère. Et c’est la même chose quand la présidence échoit au Docteur Flon, un médecin de Melun. C’est à peine si le centre de gravité de l’association se déplace et s’installe en région parisienne. De toute façon la présidence du docteur Flon est de courte durée puisqu’il se retire en 1975. Les gens de la côte reprennent les commandes, avec une sorte de triumvirat constitué de Roger Renard et Igor Fédoroff, installés à La Valette, et Odette Perrier à Fayence. Cette dernière prend la succession du docteur Flon et la charge de coordonner le Congrès International de l’Iris qui se tiendra à Orléans La Source du 24 au 29 mai 1978.

Cette manifestation a été le point d’orgue de l’action de la SFIB au cours de ses vingt premières années. Le retentissement en a été mondial et une foule de plus de 6000 visiteurs a parcouru le parc de la Source à cette occasion.

Ce qui précède tend à démontrer qu’une association comme la SFIB est fortement sujette à l’influence de la personnalité qui y exerce les plus importantes responsabilités. Avec Odette Perrier l’association a repris son orientation méridionale et ses activités amicales et mondaines ; mais peu à peu le Docteur Jean Ségui, gynécologue languedocien, obtenteur d’iris appréciés, prend de l’importance au sein de l’association et, forcément, le centre nodal prend la direction de Sète et de Carcassonne où il habite. La présidence de Robert Pocreau, à partir de 1984, ne change pas cette inflexion, bien que cet ancien officier de marine soit lui-même retiré sur la Côte d’Azur. Dans les faits, en compagnie de Jean Ségui, ce sont des personnes habitant le Sud-Ouest qui vont faire marcher la SFIB et lui faire franchir une nouvelle étape de notoriété. Claude-Louis Gayrard, Claudette Dorchain, Anny Brunel font des miracles pour qu’elle se développe. Les activités se diversifient, portées par des gens énergiques et dévoués et par un nombre d’adhérent important (jusqu’à plus de 300), ce qui assure une trésorerie flatteuse. La SFIB est toujours une assemblée de notables, même si, peu à peu elle accueille des adhérents plus modestes. Quand le Président Robert Pocreau s’éloigne, à l’assemblée générale de 1993, les dirigeants et dirigeantes historiques ont déjà commencé à se retirer et une nouvelle génération a fait son apparition dans l’organigramme, tandis que Maurice Boussard, de nouveau plus largement disponible, récupère la présidence. Il assure une sorte de transition entre les anciens et les nouveaux. En même temps un début de désaffection commence à frapper le tissu des adhérents : par exemple, dans les années 80, une trentaine d’entre eux se déplaçait pour participer aux assemblées générales, en 1993 on n’en compte plus guère qu’une douzaine… Un autre phénomène se manifeste : les professionnels de l’iris, qui participaient au travail de l’association depuis sa création s’en éloignent les uns après les autres… C’est une attitude propre à la France qui surprend tous les animateurs des sociétés iridophiles étrangères.

Ces signaux d’alarme n’empêchent pas la SFIB de maintenir son rythme et, en particulier, de proposer à ses adhérents une revue qui est devenue une référence en la matière, avec une mise en page soignée, une impression et des illustrations de qualité et un contenu à la fois récréatif et savant. C’est Jean Ségui qui est à l’origine de cette métamorphose et de ce succès.

C’est fréquent qu’entre deux règnes prolongés intervienne une période d’instabilité. Pour la SFIB, celle-ci commence avec le successeur de Maurice Boussard, en 1997. Un invité-surprise, Charles-Guy Bouquet s’installe dans un fauteuil où il ne réussit pas à s’imposer et qu’il abandonne brusquement en 1999. Pendant un an, Jean Ségui, celui qui fut le rédacteur de la revue, de laquelle il a fait une des plus belles du genre, assure une sorte d’intérim, mais il se dit trop âgé pour continuer et laisse dès le printemps 2000 la présidence à Anne-Marie Chesnais. Une nouvelle ère commence pour la SFIB : celle des « dames de Jouy ».

Anne-Marie Chesnais est une forte personnalité, connue dans sa petite ville de Jouy en Josas, et entourée d’amies qui lui font une petite cour provinciale. À la tête de cette assemblée restreinte mais dévouée, elle va vivre une longue présidence qui sera marquée par un grand nombre d’événements importants pour le petit monde des iris. Dans une petite société comme la SFIB, la personnalité des dirigeants à une importance primordiale. Rien de majeur ne peut se produire sans quelqu’un de volontaire, tenace et charismatique. Madame Chesnais va montrer ces qualités en les mettant au service de la cause qu’elle a choisie. Elle rassemble et convainc les autorités de la vallée de la Bièvre autour d’un projet d’animation où l’iris devient le fil conducteur. Le concours FRANCIRIS va s’installer à Jouy à partir de 2005 et acquérir dès le début une renommée mondiale. La vallée de la Bièvre devient la vallée des iris, avec de nombreuses manifestations organisées par les communes voisines de la rivière. La SFIB n’a jamais été aussi connue de par le monde, mais cela n’empêche pas ses effectifs de s’amenuiser d’année en année et sa gestion de devenir de plus en plus difficile et confidentielle (pas plus d’une dizaine de membres participent aux assemblées générales qui prennent l’apparence de pique-niques entre amis). C’est bien là le problème de cette SFIB focalisée sur un sujet et sur un lieu mais sans ressources pour continuer sérieusement ses autres entreprises.

En dépit d’un court intermède (2007/2009) où elle a laissé le titre présidentiel à Jean-Michel Cagnard, le règne d’A-M Chesnais ne s’achèvera qu’au printemps 2011, après un concours FRANCIRIS calamiteux, et par la volonté d’un groupe de jeunes amateurs d’iris qui veut redynamiser l’association et lui rendre un caractère plus national. En effet, curieusement, alors que les adhérents à la SFIB ne sont plus qu’une centaine, un grand nombre de jeunes iridophiles se manifestent et prennent de l’assurance, grâce notamment aux dialogues que permet le site Internet de l’association. On assiste à un renouvellement considérable : les notables de province (ou de banlieue) cèdent la place à une nébuleuse socialement très différente, très dispersée géographiquement, mais fédérée par Internet. Les anciens ne se reconnaissent plus dans cette SFIB informatisée, mais beaucoup de fans d’iris apprécient, car aux mondanités des fêtes des plantes ils préfèrent les « chats » au sujet des iris et les échanges de rhizomes.

Cependant le nouvel élan que veut donner l’équipe qui succède aux dames de Jouy, sous la houlette de Jérôme Boulon, va-t-il durer et résister au temps, à la dispersion des ses animateurs et à leur disponibilité réduite ?

Illustrations :
Bulletin SFAI n° 1 – 1969, première façon ;
Bulletin SFIB n° 95, deuxième façon ;
Bulletin SFIB n° 117, façon Dr Ségui ;
Bulletin SFIB n° 157bis, façon S. Ruaud

10.8.12

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Palmarès

Loïc Tasquier, tenu au courant par son ami Paul Black, annonce que ce dernier collectionne les récompenses pour les iris petits et moyens en cette année 2012. L’ensemble des résultats devrait être connu dans la semaine qui vient.

LES SEIZE COULEURS DE SCHREINER AND CO.


XII. Noir

Avec le fameux « rouge », le « noir » est un défi pour les hybrideurs. Depuis longtemps c’est un coloris que la Maison Schreiner maîtrise parfaitement. Témoin, ces quatre sombres merveilles.

‘Black Tie Affair’ (1993)
‘Dark Passion’ (1998)
‘Fade to Black’ (2002)
‘Here Comes the Night’ (2009)

À LA MANIÈRE DE…

Guy de Maupassant (1)
(Promenade)

Malgré la douceur de ce soir d’été, il enfila son veston avant de sortir : on ne sort pas en chemise, à son âge. Dehors la lumière orangée du couchant lui brûla les yeux. Il baissa la tête pour ne pas être ébloui. C’était un soir de juin, d’une douceur incroyable, qui répandait sur Paris une irrésistible envie de partir en promenade. Au lieu de tourner à droite pour retourner directement chez lui, il prit vers la gauche et commença à descendre vers la Seine par la rue Dauphine. Changer d’itinéraire était quelque chose qui ne lui arrivait pas plus de trois fois dans l’année, car il vivait d’habitudes et de routines. Combien de fois avait-il fait, par tous les temps, de jour comme de nuit, le chemin qui le conduit de l’étude de M° Le Beuze à la petite chambre où il habite depuis si longtemps ? Presque quarante ans, c’est sûr ! Il était entré comme quatrième clerc chez M° Desroches en 1822. A cette époque l’étude était située rue de Béthisy, sur l’autre rive de la Seine. C’est une rue qui a disparu en 1852, ce qui a contraint M° Desroches à transférer son étude rue de Buci où elle se trouve encore, même si, depuis, Desroches à cédé à M° Le Beuze. Tout cela revenait soudain à l’esprit de ce petit homme sautillant, fluet, presque transparent, au point que les passants le heurtaient souvent car ils ne l’avaient pas vu venir ! Il portait le nom le plus banal qui soit, Pierre Guérin, un nom que personne ne retenait mais qui convenait bien à cette sorte d’invisibilité qui le caractérisait. Cependant, ce soir il semblait avoir oublié son insignifiance et ressentait une sorte de jubilation qui le surprenait lui-même.

C’est à l’angle du quai qu’il remarqua l’odeur. Devant lui marchait une jeune fille en robe blanche de toile de Jouy, ornée de dessins amarante. Un parfum d’iris l’entourait. Le petit clerc ressentit un étrange choc et il marcha un peu plus vite pour se rapprocher de la jeune fille. Tout près d’elle, il aspirait par petites bouffées l’air d’été chargé du parfum. C’est tout juste s’il n’eut pas un étourdissement : ce parfum, c’était celui d’Arlette !

Depuis combien d’années n’avait-il pas évoqué le souvenir de cette Arlette dont il retrouvait soudain la trace, au fond de sa mémoire olfactive ?

C’était peu de temps après son entrée chez M° Desroches. L’avoué l’avait envoyé à L’Isle-Adam porter un acte urgent que lui avait commandé son illustre client M. de Sérisy. Un matin de mai, il avait prit la voiture à quatre roues du père Pierrotin et était arrivé en fin de journée à L’Isle-Adam, au bord de l’Oise. Il avait du passer la nuit à l’auberge tenue par la femme de Pierrotin et n’était revenu vers Paris que le lendemain. C’était un voyage qui aurait pu avoir lieu sans histoire, un de ces déplacements dont on a tout oublié en quelques semaines, mais celui-ci ne s’était pas déroulé comme on aurait pu s’y attendre. Guérin était assis dans le coupé, attendant le départ, les cinq autres sièges étaient vides et en attelant les deux chevaux, Pierrotin s’était plaint que la journée allait lui coûter plus qu’elle ne lui rapporterait. Mais voilà qu’une jeune fille s’approche, elle tient d’une main un gros sac de voyage ventru, en cuir brun, et de l’autre le billet que vient de lui vendre Mme Pierrotin. Le cocher se précipite, ouvre la porte du coupé avec une inclinaison du buste exagérément respectueuse. La voyageuse lui confie son gros sac et grimpe lestement dans la voiture. Guérin respire alors la douce odeur sucrée, mélange de jasmin et de violette : la jeune demoiselle se parfume à l’iris.

Se rendre de L’Isle-Adam à Paris demande presque la journée. Comment, dans ces conditions rester assis, muet, devant une personne souriante, qui n’ose pas elle-même engager la conversation, mais que l’on sent prête au bavardage impromptu qui s’établit normalement dans une telle circonstance ? Guérin n’a rien d’un séducteur, il est petit, maigrelet, avec un visage long et irrégulier, et une voix aiguë qu’il essaie de rendre plus grave en parlant très bas. Il ne sait pas comment aborder la demoiselle, mais après un très long silence il se décide enfin à ouvrir la bouche :
« - Cette région est bien jolie, n’est-ce pas, Mademoiselle. »
La jeune fille n’attendait que ce signal. Elle répondit simplement, puis enchaîna par une autre phrase banale, mais au bout d’une demi-heure, alors que le coucou de Pierrotin prenait le chemin de St Brice, les deux jeunes gens conversaient gaiement, et Guérin éprouvait même une vive excitation qu’il contenait avec peine. Quand, vers deux heures de relevée ils s’arrêtèrent à St Denis pour faire souffler les chevaux, l’atmosphère était franchement cordiale, un peu complice, même, et la fin du voyage devint tout à fait joyeuse : elle l’appelait Monsieur Pierre, il la nommait Mademoiselle Arlette.

Les deux jeunes gens avaient décidé de se revoir, et ils se revirent en effet, plusieurs fois, souvent même, jusqu’au jour où ils se rendirent au Bois de Boulogne pour une promenade autour du lac qui prit un tour voluptueux quand Guérin s’enhardit jusqu’à poser un baiser dans le cou d’Arlette, là où le parfum d’iris était le plus enivrant. Mais elle parut surprise et même gênée de cette privauté. Guérin n’était pas trop fier de lui et le tour du lac s’acheva dans un silence embarrassé. Rendez-vous fut néanmoins pris pour le lendemain soir, au Palais-Royal.

Cependant Arlette ne vint pas au rendez-vous. Pierre Guérin l’attendit, de plus en plus inquiet, mais à peu près convaincu que son comportement de la veille n’était pas étranger à cette défection. Il se dirigea vers la rue Froidmanteau, toute proche, où il savait qu’Arlette demeurait pour quelques temps, chez une tante. A sa question, la domestique répondit que Mademoiselle Arlette était repartie le matin même pour L’Isle-Adam, chez ses parents. Guérin avait compris : son idylle s’achevait, par sa faute. Il ne chercha pas à revoir Arlette. Ecrasé par la honte et le chagrin, il reprit tristement son travail monotone à l’étude Desroches…

Et les saisons succédèrent aux saisons, les années aux années. Peu à peu il finit par se persuader que le seul épisode qui avait mis un peu de romanesque dans sa vie n’avait jamais eu lieu ; et voilà que quarante ans plus tard, alors qu’il n’a plus un cheveu sur la tête et qu’il doit mettre des lunettes pour continuer ses écritures à l’étude, des effluves de violette et d’iris viennent le bouleverser et ressusciter l’image d’un bonheur brièvement entrevu. Non, ce n’était pas possible ! Comment le parfum d’une grisette pouvait-il avoir ce pouvoir de lui déchirer soudain le cœur et de lui montrer brusquement le vide absolu de son existence ?

Il marchait lourdement, sans faire vraiment attention à son chemin. Après avoir descendu toute la rue Dauphine, il avait emprunté le Pont Neuf et continuait maintenant sur le quai de l’Horloge. A sa droite les murs de la Conciergerie vinrent évoquer la prison. Une prison, voilà, sa vie n’avait été que cela ! Malgré la douceur de l’air du soir il avait l’impression d’étouffer, et il traversa le quai pour reprendre son souffle en s’approchant de l’eau.
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Deux jours plus tard, un marinier qui venait d’amarrer sa péniche à la pointe de la nouvelle digue de Grenelle, remarqua une masse grise qui semblait coincée entre la proue du bateau et le bord du quai. Il en avait vu d’autres ! « Encore un macchabée, dit-il. Il va falloir que j’aille chercher les sergents de ville… »

L’examen des papiers trouvés sur le cadavre révélèrent qu’il s’agissait du corps de Pierre Guérin, soixante-huit ans, premier clerc chez M° Le Beuze, avoué, rue de Buci.

(1) Avec la complicité d’Honoré de Balzac (Un début dans la vie).

2.8.12

ECHOS DU MONDE DES IRIS



Envoyez la photo

L’AIS invite maintenant tous ceux qui enregistrent de nouvelles variétés à joindre une (ou plusieurs) photo à leur demande d’enregistrement. Un formulaire en ce sens vient d’être ajouté.

A mon avis, c’est une bonne disposition, en effet trop de variétés nouvelles n’apparaissent dans aucune des bases de données actuelles (Twiki, Iris-Register), pourtant une bonne image vaut mieux que la description la plus précise.



Toujours rien…

Habituellement les résultats des récompenses américaines (HM, AM etc.) sont publiés courant juillet. Cette année, au moment de publier ce billet, toujours rien. L’établissement du palmarès est-il donc si difficile cette année ?

LA FLEUR DU MOIS

‘LORENZACCIO DE MEDICIS’

C’est fou ce qu’une collection d’iris peut évoluer au cours des années. Je prends l’exemple des variétés obtenues par le clan Anfosso. J’en ai eu quinze ! Il ne m’en reste que cinq. Les raisons de cette évolution sont multiples mais seul le retrait de ‘Bateau Ivre’ est absolument volontaire. Les autres disparitions sont survenues soit accidentellement, soit parce qu’il faut bien, parfois, faire de la place…Les disparitions accidentelles (au cours d’un déplacement, par suite d’une attaque de pourriture du rhizome…) ont concerné ‘Bar de Nuit’, ‘Belle Embellie’ ‘Carmen X’, ‘Citoyen’, ‘Douce France’ et ‘Nuit Blanche’. Les retraits volontaires n’ont concerné que ‘Atys’, ‘Calamité’, ‘Echo de France’ et ‘Ecume’. Pourquoi ces délaissements ? Pour ce qui est de ‘Echo de France’, il s’est agi d’un transfert dans un jardin ami, où il se trouve toujours, mais pour les autres c’est le manque d’intérêt de la fleur qui a motivé ma décision. Ces trois-là manquent d’originalité. Pour ceux qui sont morts, j’ai regretté sérieusement ‘Carmen X’, ‘Nuit Blanche’ et, surtout, ‘Citoyen’. J’aurais pu les remplacer, je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas fait…

Les cinq rescapés se nomment : ‘Barocco’, ‘Coup de Cœur’, ‘Lumière d’Automne’, ‘Rive Gauche’ et ‘Lorenzaccio de Medicis’ dont il va être question maintenant. J’ai choisi de parler de celui-là parce que j’en ai donné un morceau à mon plus proche voisin, qui l’a planté bien en évidence, isolé, et que je puis le voir depuis chez moi, et me dire à chaque coup d’œil que je lui donne : « c’est vraiment un bel iris ! » Et cela me donne envie d’aller regarder le mien, dans son environnement fleuri.

‘Lorenzaccio de Medicis’ n’est plus de première jeunesse. Il a été obtenu par Pierre-Christian Anfosso en 1978, d’un croisement à faibles risques : Amethyst Flame X Wine and Roses. Le premier, donc le parent femelle de la vedette du jour, est une obtention Schreiner de 1957, d’un joli mauve clair avec des traces brunes dans la gorge et des barbes blanches. Son pedigree est (Crispette X (Lavanesque x Pathfinder)), et on peut le qualifier d’endogamique puisque deux des trois membres de la famille sont dans les tons de mauve. Cette variété fait partie de celles qui ont obtenu la Médaille de Dykes (en 1963), ce qui a été la reconnaissance de ses excellentes qualités. ‘Wine and Roses’ (D. Hall, 1963) est une variété ultra-classique, en deux tons de rose orchidée, partout très appréciée, et largement utilisée de tous côtés en hybridation. On ne sait malheureusement rien de précis sur ses origines.

‘Lorenzaccio de Medicis’ a, à mon avis, trois atouts majeurs :
1. D’excellentes dispositions végétatives : c’est un iris qui pousse bien ;
2. Un branchement de belle prestance, des fleurs gracieuses et bien placées, qui fleurissent longuement ;
3. C’est un iris hâtif – mais pas trop – qui arrive au moment où on a le plus hâte de le voir fleurir.
Il faut aussi lui reconnaître d’être d’un agréable brun-rouge clair, sans prétention mais séduisant.
Je crois que si une compétition du type américain avait lieu eu France ou en Europe, cette variété serait au moins montée jusqu’à l’Award of Merit.

Pourquoi apprécie-t-on un iris plus qu’un autre ? C’est une question d’affect personnel ou d’atomes crochus, comme l’on dit. En ce qui concerne ‘Lorenzaccio’ je puis dire que j’ai toujours pour lui, après trente ans de vie commune, un intérêt qui ne se dément pas et ne faiblit pas en dépit des années.

Iconographie :
- ‘Lorenzaccio de Medicis’ (P.C. Anfosso, 1978)
- ‘Amethyst Flame’ (Schreiner, 1957)
- ‘Wine and Roses’ (D. Hall ; 1963)

LES SEIZE COULEURS DE SCHREINER AND CO.


XI. Rose

Si le rose n’est pas officiellement la couleur fétiche de Schreiner and co., il y a, dans cette grande production, de grands iris roses. Voyez les quatre suivants :

‘Earlirose’ (1980)
‘My Girl’ (1991)
‘Kentucky Woman’ (1997)
‘June Krausse’ (2009)