2.8.12

LA FLEUR DU MOIS

‘LORENZACCIO DE MEDICIS’

C’est fou ce qu’une collection d’iris peut évoluer au cours des années. Je prends l’exemple des variétés obtenues par le clan Anfosso. J’en ai eu quinze ! Il ne m’en reste que cinq. Les raisons de cette évolution sont multiples mais seul le retrait de ‘Bateau Ivre’ est absolument volontaire. Les autres disparitions sont survenues soit accidentellement, soit parce qu’il faut bien, parfois, faire de la place…Les disparitions accidentelles (au cours d’un déplacement, par suite d’une attaque de pourriture du rhizome…) ont concerné ‘Bar de Nuit’, ‘Belle Embellie’ ‘Carmen X’, ‘Citoyen’, ‘Douce France’ et ‘Nuit Blanche’. Les retraits volontaires n’ont concerné que ‘Atys’, ‘Calamité’, ‘Echo de France’ et ‘Ecume’. Pourquoi ces délaissements ? Pour ce qui est de ‘Echo de France’, il s’est agi d’un transfert dans un jardin ami, où il se trouve toujours, mais pour les autres c’est le manque d’intérêt de la fleur qui a motivé ma décision. Ces trois-là manquent d’originalité. Pour ceux qui sont morts, j’ai regretté sérieusement ‘Carmen X’, ‘Nuit Blanche’ et, surtout, ‘Citoyen’. J’aurais pu les remplacer, je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas fait…

Les cinq rescapés se nomment : ‘Barocco’, ‘Coup de Cœur’, ‘Lumière d’Automne’, ‘Rive Gauche’ et ‘Lorenzaccio de Medicis’ dont il va être question maintenant. J’ai choisi de parler de celui-là parce que j’en ai donné un morceau à mon plus proche voisin, qui l’a planté bien en évidence, isolé, et que je puis le voir depuis chez moi, et me dire à chaque coup d’œil que je lui donne : « c’est vraiment un bel iris ! » Et cela me donne envie d’aller regarder le mien, dans son environnement fleuri.

‘Lorenzaccio de Medicis’ n’est plus de première jeunesse. Il a été obtenu par Pierre-Christian Anfosso en 1978, d’un croisement à faibles risques : Amethyst Flame X Wine and Roses. Le premier, donc le parent femelle de la vedette du jour, est une obtention Schreiner de 1957, d’un joli mauve clair avec des traces brunes dans la gorge et des barbes blanches. Son pedigree est (Crispette X (Lavanesque x Pathfinder)), et on peut le qualifier d’endogamique puisque deux des trois membres de la famille sont dans les tons de mauve. Cette variété fait partie de celles qui ont obtenu la Médaille de Dykes (en 1963), ce qui a été la reconnaissance de ses excellentes qualités. ‘Wine and Roses’ (D. Hall, 1963) est une variété ultra-classique, en deux tons de rose orchidée, partout très appréciée, et largement utilisée de tous côtés en hybridation. On ne sait malheureusement rien de précis sur ses origines.

‘Lorenzaccio de Medicis’ a, à mon avis, trois atouts majeurs :
1. D’excellentes dispositions végétatives : c’est un iris qui pousse bien ;
2. Un branchement de belle prestance, des fleurs gracieuses et bien placées, qui fleurissent longuement ;
3. C’est un iris hâtif – mais pas trop – qui arrive au moment où on a le plus hâte de le voir fleurir.
Il faut aussi lui reconnaître d’être d’un agréable brun-rouge clair, sans prétention mais séduisant.
Je crois que si une compétition du type américain avait lieu eu France ou en Europe, cette variété serait au moins montée jusqu’à l’Award of Merit.

Pourquoi apprécie-t-on un iris plus qu’un autre ? C’est une question d’affect personnel ou d’atomes crochus, comme l’on dit. En ce qui concerne ‘Lorenzaccio’ je puis dire que j’ai toujours pour lui, après trente ans de vie commune, un intérêt qui ne se dément pas et ne faiblit pas en dépit des années.

Iconographie :
- ‘Lorenzaccio de Medicis’ (P.C. Anfosso, 1978)
- ‘Amethyst Flame’ (Schreiner, 1957)
- ‘Wine and Roses’ (D. Hall ; 1963)

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