30.12.07

AUX AMIS D'IRISENLIGNE

L'arrivée de la nouvelle année me donne l'occasion de présenter mes meilleurs voeux à ceux qui, chaque semaine, viennent sur ce blog.

Irisenligne continue. Je songe à quelques modernisations. Elles interviendront au cours des prochains mois, pour rendre encore plus agréable ce rendez-vous avec les iris.






JARDINS D’IRIS

III. – LA GUIRLANDE DE JULIE

VILLE DE C…
Aménagement du coteau St Eloi
Commission Spéciale

RAPPORT DE LA COMMISSION SPECIALE
POUR L’AMENAGEMENT DU
COTEAU SAINT ELOI

Lors de sa réunion plénière du …/… la Commission Spéciale pour l’Aménagement du Coteau St Eloi a adopté à l’unanimité le projet ci-dessous.

Rappel des motifs de la création de la Commission :

La Ville de C… a fait l’acquisition de l’ancienne propriété Rethel, constituée de jardins et friches à mi-hauteur du coteau St Eloi, cadastrée E 2101 à E 2107. Ces terrains, situés en secteur protégé, à proximité du glacis sud-ouest du château, ne sont pas constructibles, ils constituent une réserve foncière destinée à un aménagement paysager devant mettre en valeur les abords du château. Par délibération du 24/05/2006, la Ville de C… a décidé de confier à une Commission Spéciale une réflexion sur cet aménagement.

Propositions de la Commission :

La Commission s’est réunie à cinq reprises entre le 27/08/2006 et le 30/06/2007.
Plusieurs projets ont été examinés. Celui qui a été retenu est une proposition des Services Techniques de la Ville. Elle a été présentée à la Commission le 14/09/2006.

Elle consiste à aplanir et ensemencer en prairie l’ensemble du terrain qui est constitué d’une bande de terre en pente vive, de forme variable en fonction des irrégularités du sol. Sur cette « trouée verte », des bosquets d’arbustes de petite taille seront plantés selon un plan s’adaptant aux dispositions naturelles du terrain, de manière à ne pas constituer d’obstacle visuel entre la ville, située en contrebas, le coteau et le château. Des espaces floraux, constitués de plantes rustiques et résistantes à la sécheresse, d’un aspect aussi naturel que possible, seront disposés de manière aléatoire, mais laissant entre eux de larges espaces de prairie. Pour créer un lien entre ces espaces, une ligne irrégulière et ondulante de grands iris sera établie d’une extrémité à l’autre du la parcelle.

En ce qui concerne la ligne irrégulière d’iris, la Commission, après avoir pris le conseil de M. … , spécialiste de cette plante, a laissé à ce dernier le choix des variétés qui devront la constituer. Afin de donner une identité au nouveau jardin et à l’élément qui en constitue l’originalité, elle a proposé que lui soit donné le nom de « La Guirlande de Julie », allusion littéraire au recueil de madrigaux écrits en 1641 pour Julie d’Angennes, fille de Madame de Rambouillet, par tous les beaux esprits de l’époque. La guirlande d’iris pourrait, en rapport avec le recueil qui comprend 29 poésies, être constituée de 29 variétés d’iris, plantées de manière à réaliser un ensemble attirant l’œil, particulièrement esthétique vu du sentier qui court le long du coteau.

A la réunion du 30/06/2007, M. … a proposé que la Ville fasse l’acquisition des variétés d’iris suivantes, pour constituer la guirlande ; il s’agit de variétés blanches, roses et mauves ou violettes, très résistantes et qui ne demandent qu’un minium de soins. Chaque variété serait à acquérir en quatre exemplaires, chacun se rencontrant quatre fois tout au long de la guirlande :

‘Frison-Roche’ - blanc
‘Ré la Blanche’ - blanc
‘Neige de Mai’ - blanc
‘La Meije’ – blanc
‘Titanium’ - blanc
‘French Cancan’ – rose / mauve
‘Buisson de Roses’ - rose
‘Eau Vive’ – bleu vif
‘Horizon Bleu’ -bleu
‘Condottiere’ –blanc / bleu
‘Succès Fou’ - rose
‘La Vie en Rose’ - rose
‘Hortensia Rose’ - rose
‘Je l’Adore’ -rose
‘Starlette Rose’ - rose
‘Heure Bleue’ - bleu
‘Bal Masqué’ – blanc / bleu
‘Alizés’ – blanc / bleu ciel
‘Crème Glacée’ – blanc / rose
‘Princesse Caroline’ – bleu clair
‘Sixtine C’ – blanc et bleu
‘Cœur d’Hiver’ –mauve / blanc
‘Tiphaine François’ – blanc / lavande
‘Claude Louis Gayrard’ – bleu / blanc
‘Autan’ – bleu
‘Désiris’ - rose
‘Gladys Clarke’ rose et blanc
‘Sensuelle’ - rose
‘Thalasso’ - bleu


Par délibération en date du 31 octobre 2007, le Conseil Municipal de la Ville de C… a décidé la création du jardin baptisé « La Guirlande de Julie » dans les conditions proposées par la Commission Spéciale. Les travaux préparatoires seront entrepris à la fin de l’hiver 2008 et les plantations interviendront au printemps ; les iris, tous d’obtention française et commercialisés en France, seront mis en place dans le courant d’août 2008.

21.12.07

ECHOS DU MONDE DES IRIS

FRANCIRIS © 2011

Pendant quelques temps on a pu avoir des doutes sur le retour du concours FRANCIRIS © en 2011. Maintenant on sait qu’il aura bien lieu. C’est une bonne nouvelles pour tous les amateurs d’iris et particulièrement pour les hybrideurs français qui pourront se mesurer aux meilleurs hybrideurs du monde.






RUSSIE : UN NOUVEAU MONDE DES IRIS

I. L’émergence

Avant la désagrégation de l’URSS, on ne se doutait pas que derrière le rideau de fer des amateurs un peu illuminés pratiquaient l’hybridation des iris. On ne s’est aperçu de l’existence de ces fanatiques que lorsqu’ils ont commencé à enregistrer leurs obtentions auprès de l’AIS. C’est à dire en 1995.

Cette année-là, la CII, la Société Russe des Iris, qui se voulait encore la représentante de tout l’ancien bloc soviétique, a fait enregistrer des variétés obtenues bien avant le retour de la Russie dans le monde libre. Il s’agissait de variétés de la moscovite Irina Driaghina, avec parmi elles ‘Fioletovy Nizkorosly’, un joli petit iris pourpre (60 cm), issu de l’antique ‘Sable’. Le couple Nadegda et Vitali Gordodelov rattrapait 20 ans de travail dans l’ombre en proposant 47 variétés dont ‘Graf Tolstoï’ (photo). Piotr Hattenberger, un autre habitant de Moscou, inscrivait deux nouveautés, Viktor Koroliov, 4, Galina Shevchenko, 13, et Viktor Sheviakov, 32. Sergei Loktev se lançait avec son ‘Drevni Rim’ (photo), premier d’une famille devenue immense.

La machine était lancée et sa vitesse allait s’accroître très rapidement.

Que dire de ces iris ? Qu’il s’agit de variétés qui étaient le reflet des géniteurs utilisés. C’est à dire quelques variétés américaines des années 50 ou 60, parvenues on ne sait comment dans un univers où tout ce qui provenait des Etats-Unis était considéré comme suspect. Il a sans doute fallu proposer des avantages en nature aux douaniers pour qu’ils laissent passer ces sulfureux produits ! Est-ce pour éviter d’avoir des explications embarrassantes à donner que tous les iris proposés par la famille Gordodelov ont été déclarés « de parents inconnus » ? C’est probable : Vitali était un retraité de l’Armée Rouge, et, au fin fond du Caucase, là où demeurait le couple, la libéralisation n’était peut-être pas encore bien acceptée. Mais prenez le cas de ‘Drevni Rim’ : son pedigree est ‘Bang’ X ‘Stepping Out’. ‘Bang’ (T. Craig) date de 1955, et ‘Stepping Out’ de 1964. ‘Surskiye Zori’ (Sheviakov 95), un bitone brun-rouge, est issu de ‘Heather Hawk’ x ‘Latin Lover’, deux iris des années 60. Tous les autres ont des pedigrees du même genre. De ce fait les variétés russes ont paru, au moment de leur enregistrement, plutôt ringardes, mais il fallait les replacer dans leur contexte. D’ailleurs, pour ne parler que de celles que je connais, je puis dire qu’en dépit d’un aspect quelquefois démodé, ces iris étaient robustes et plutôt intéressants.

Robustes, il est évident que pour naître et se développer dans le climat de la Russie, ils devaient forcément l’être : un peu comme l’étaient à la même époque les variétés des frères Sass, nées dans la région la plus rude des Etats-Unis.

Le petit livre « Registrations and Introductions » de 1996 comprend 75 inscriptions en provenance de Russie et d’Ukraine, avec un premier lot de semis obtenus par Nina Miroshnichenko, dont le gris ‘Khmuroye Utro’, qui démontre déjà l’intérêt de cette dame pour les coloris peu courants.

Il n’y a eu « que » 50 nouveaux enregistrements en 97. Le rattrapage des années de plomb était à peu près terminé. L’année 99 a vu l’enregistrement de 90 cultivars, dont certains issus de croisements entre variétés récentes. De plus, si les TB constituent encore la majorité, les hybrideurs abordent d’autres catégories (SDB, IB, BB…). On est au début d’une nouvelle ère.

II. L’inflation

A partir du début des années 2000, on assiste à une multiplication formidable du nombre des iris enregistrés. Ils deviennent tellement nombreux qu’on peut se demander quelle est la réelle valeur de toutes ces plantes. D’autant plus qu’en Occident rares sont ceux qui ont pu les approcher. Leur distribution reste en effet confidentielle et limitée à leur pays d’origine. C’est ce qui différencie ces iris de ceux produits dans les autres pays de l’ex-bloc de l’Est. En effet, que ce soit de Slovaquie, de Slovénie, de République Tchèque, les variétés obtenues peuvent être librement achetées, et l’entrée de ces pays dans la Communauté Européenne n’a fait que faciliter ces échanges. Mais de Russie, rien ne sort ! Ou presque, puisque les exportations officielles sont pratiquement impossibles. Il est même difficile de récupérer des photos. Pour se procurer des iris russes, il faut contourner les obstacles et rapporter ces plantes dans le fond d’une valise en priant que les contrôles dans les aéroports ne détectent pas les intrus…

Cet isolement ne semble pas décourager les hybrideurs. 33 nouvelles variétés en 2000, 105 en 2001, 91 en 2002, 116 en 2003, 124 en 2004, 355 en 2005, 219 en 2006 !!

Les plus grands pourvoyeurs s’appellent Viacheslav Gavriline, Boris Krasheninnikov, Sergeï Loktev, Viktor Sheviakov ou Viktor Sholupov. Ces quelques hybrideurs enregistrent plus que Schreiner, Black, Ernst, Keppel et Tasco ! On trouve de tout de ce grand magasin d’iris : toutes les catégories, toutes les couleurs, tous les modèles, y compris ceux qui sont à la mode aux Etats-Unis, comme les amoenas inversés ou les luminatas.

Cette inflation n’est pas significative de qualité, mais autant qu’on puisse en juger sur photo, les fleurs semblent bien formées, correctement ondulées ou frisées. Cependant, tant que ces plantes n’auront pas participé à des concours occidentaux relevés, comme celui de Florence, elles ne pourront pas être correctement évaluées.

Quoiqu’il en soit, on peut se faire un début d’opinion en regardant les photos de certains cultivars comme ‘Edgar Poe’ (Loktev 2005), ‘Oberman’ (Loktev 2006) ou ‘Solnetchnaya Fantasiya’ (Krasheninnikov 2007).

La Russie est-elle le nouvel Eldorado des iris ? Personne n’est en mesure de l’affirmer pour l’instant. Mais il est vraisemblable que sur la masse, et chez quelques obtenteurs scrupuleux dans leur sélection, on puisse découvrir de véritables perles.

14.12.07


ECHOS DU MONDE DES IRIS

Un Européen médaillé aux USA

A ma connaissance, c’est la première fois qu’un iris européen reçoit une médaille dans la grande distribution annuelle orchestrée par l’AIS. Il s’agit de ‘Sibtosa Princess’ (98) (voir photo), un croisement interspécifique obtenu par l’allemand Tomas Tamberg, à qui a été allouée la Randoph-Perry Medal 2007. ‘Sibtosa Princess’ est le croisement entre I. setosa et un iris de Sibérie, recroisé avec un autre iris de Sibérie ; ses fleurs lavande rosé marquées d’or à la base, s’ouvrent à la mi-saison. Tomas Tamberg est coutumier des récompenses internationales : un autre de ses croisements, l’iris de Sibérie ‘Berlin Ruffles’ (93) a été distingué (BDM) en Grande Bretagne en 1999.

Un autre hybrideur européen, Anton Mego, peut se frotter les mains : son ‘Slovak Prince’ (2002) a obtenu un AM, en troisième rang s’il vous plait, avec 113 votes.



JARDINS D’IRIS

II. – BESANTS D’OR

Pour atteindre ce petit château, il faut escalader la rive droite du Cher, puis, après une courte traversée du plateau, redescendre dans un petit vallon, au milieu d’un bois. On passe d’abord le long d’un étang, d’allure plutôt sauvage et romantique, puis on arrive devant le mur d’une grosse écurie qui masque le château dont on ne voit alors que les toits puissants recouverts d’ardoises. Quand on contourne cet obstacle, on parvient devant un petit pont qui enjambe le fond du vallon et on se présente devant un porche qui, une fois franchi, s’ouvre sur une cour carrée. A gauche, les écuries dont ne voyait tout à l’heure que le dos, à droite le château, d’architecture classique, assez austère, entre les deux, cette grande cour dont le centre est occupé par une vaste pelouse bien tondue d’où émergent trois cercles plantés d’iris en fleur, tous jaunes.

La maîtresse des lieux nous accueille. « Vous êtes intrigués, dit-elle, par ces grands ronds jaunes. Sachez que les armoiries de notre famille sont « de sinople aux trois besants(1) d’or ». Quand j’ai voulu créer un jardin d’iris, j’ai pensé que ces trois besants pouvaient inspirer le dessin des massifs. Vous avez donc sous les yeux un reproduction géante de nos armoiries. Par dessus le marché, ces fleurs jaunes éclairent vigoureusement un lieu qui n’est pas foncièrement gai. Vous voyez que nous sommes dans une combe avalant vers le nord-est, ce qui n’est pas la plus lumineuse des orientations. »

« Ne vous attendez pas à trouver parmi ces iris jaunes des variétés récentes, ma collection commence à dater, je l’avoue. Quand je la régénèrerai, je remplacerai sans doute quelques-uns des plus vieux iris. Mais je conserverai mes tout premiers jaunes, ceux qui datent de l’apparition des cette couleur chez les iris, comme ‘Happy Days’, ‘Alice Harding’ ou ‘Techny Chimes’. »

Les trois cercles n’ont pas exactement les mêmes teintes. Celui du fond, face aux écuries, est plus clair que les deux autres. Et c’est celui qui est du côté nord qui est le plus foncé.

« Il y a, complète notre hôtesse, dix variétés différentes par cercle, cela ne fait donc que trente iris, mais les touffes sont énormes. Voici un ‘Rainbow Gold’ qui a vingt-quatre tiges florales, et ce vieil ‘Ola Kala’, à côté, doit en avoir une vingtaine. Dans ce cercle nord, voyez aussi les énormes fleurs de ce ‘Côte d’Or’. Je les trouve trop grosses et c’est certainement une des variétés que j’enlèverai bientôt. Approchez-vous, venez voir celui-ci, c’est un de mes préférés. Vous le connaissez ? C’est ‘Starring Role’, il doit avoir plus de trente ans (Palmer 73, NDLR), mais quelle fraîcheur ! Finalement je crois que je préfère les jaunes acides aux jaunes dorés. Voyez, là, ‘Elegant Impressions’, il est beaucoup plus récents que le précédent (Schreiner 93, NDLR), et ses fleurs sont encore plus ondulées. »

On ne se lasse pas de tourner autour des ces trois imposants massifs. Au milieu du besant ouest, celui qui est seul, on reconnaît sans peine l’inusable ‘Zantha’ que l’on trouve en masse dans les jardins publics. C’est sans doute une des variétés les plus utilisées dans le monde. Il fait bien son âge, mais fleurit toujours avec vaillance. Et ce petit iris avec une grande tache blanche sur les sépales, ne serait-ce pas l’ancien ‘Mattie Gates’ ?

« C’est bien lui, confirme la châtelaine. Je l’ai eu par chance, au jardin de Brüglingen, près de Bâle, où je suis allée il y a bien longtemps maintenant, en 79 ou 80, je crois. J’aime bien toutes ces vieilles variétés, je leur trouve beaucoup de charme, comme ce ‘Trompette’, ou ce ‘Desert Gold’ ; je trouve qu’ils sont en accord avec l’aspect rectiligne des façades de cette demeure. Les iris récents jurent un peu, me semble-t-il, mais ils sont si beaux néanmoins ! »

Après un dernier tour de ces besants d’or, on se dirige à regret vers le château, où pourtant la propriétaire, qui sait recevoir, a préparé un goûter à l’anglaise, qui s’annonce aussi plaisant que les iris.

(1) Besant = monnaie byzantine et, également, en héraldique, figure circulaire d’or ou d’argent.

7.12.07







HISTOIRE DES XIII

Ils étaient treize. Choisis après bien des hésitations dans le catalogue Cayeux de 1981. Ils ont constitué le noyau d’une collection qui, au fil des années, s’est développée jusqu’à avoisiner les 400 variétés. En fait, ce sont bien plus de quatre cents iris qui ont été plantés dans mon jardin, car il faut compter ceux qui, pour une raison ou une autre, n’y sont pas restés. Certains ont disparu d’eux-mêmes, d’autres ont été volontairement éliminés, soit qu’ils n’aient pas voulu pousser correctement, soit qu’ils aient du laisser la place à des variétés plus récentes, faute de place pour loger tout le monde. C’est un peu ce qui s’est produit pour les treize variétés d’origine. Qui sont ceux qui ont survécu aux transplantations successives ? Qui sont ceux qui ont disparu, et pourquoi ?

La liste de 82

‘A Propos’ (Babson 64) – un bitone mauve très connu ;
‘Babbling Brook’ (Keppel 69 – DM 72) – le plus joli bleu qui soit, même aujourd’hui ;
‘Chapeau’ (Babson 71) – bicolore, beige et pourpre ;
‘Fashion Fling’ (Hall 65) – un rose orchidée doux, d’un des pères des variétés de cette couleur ;
‘Margarita’ (Schreiner 68) – un amoena blanc et bleu pervenche ;
‘Matinata’ (Schreiner 68) – le bleu outremer façon Schreiner ;
‘Raspberry Ripples’ (Niswonger 69) – magenta vif, à barbes rouges ;
‘Ruby Mine’ (Schreiner 62) – d’un rouge bourgogne bien uni ;
‘Son of Star’ (Plough 69) – un orange des plus vifs, et qui ne passe pas ;
‘Stepping Out’ (Schreiner 64 – DM 68) – Le plus fameux plicata ;
‘Surf Rider’ (Tucker 70) – l’un des premiers amoenas inversés ;
‘Tuxedo’ (Schreiner 65) – toujours majestueux iris en habit noir ;
‘Vitafire’ (Schreiner 68) – est encore l’un des plus beaux “rouges”.

A examiner cette liste, je me dis que, pour ma première commande, j’avais eu la main heureuse et, si c’était à refaire, je crois que je reprendrais les mêmes. Il manque simplement un iris blanc et un iris jaune – mais cette absence s’est trouvée comblée dès la commande suivante qui comportait ‘Bride’s Halo’ et ‘‘Outreach’-.

Les commandes ultérieures n’ont fait qu’agrandir le choix dans ces coloris traditionnels, puis, au fil du temps et de mes exigences de diversification, ont abordé des couleurs plus rares et des mélanges plus audacieux.

Ceux qui ont disparu

‘A Propos’, premier de la liste, a aussi été le premier à quitter la collection. C’est une fin accidentelle, à l’occasion d’un déménagement (depuis 82, la collection a subi quatre déménagements !). Cette variété n’a pas été remplacée parce qu’à sa disparition elle n’était plus au catalogue chez aucun producteur français. Adieu donc ‘A Propos’…
‘Fashion Fling’ n’a pas été replanté lors du dernier transfert. Il fallait choisir entre des variétés aussi intéressantes les une que les autres, faute de place pour loger tout le monde. Il a été retiré en 2002, pour céder sa place à une variété plus moderne (mais pas forcément aussi robuste, hélas).
‘Margarita’, éliminé lors du transfert de 1990 : pour manque d’originalité…
‘Matinata’, a suivi le même sort que ‘Fashion Fling’ lors de la transplantation de 2002. Pour les mêmes raisons.
‘Ruby Mine’ a figuré dans la charrette de 1990. Cette année-là a été celle d’un grand bouleversement de la collection, avec une dizaine de départs et plus de vingt arrivées.
‘Son of Star’ est mort de pourriture en 2001. Il n’a pas été renouvelé.

C’est tout. Les sept autres figurent toujours dans mon jardin.

Ceux qui restent

J’ai eu plusieurs incidents avec ‘Babbling Brook’ qui me semble ne pas aimer les déménagements. Perdu deux fois, il a été aussitôt remplacé parce que je ne conçois pas que la collection puisse se passer de lui. J’adore ses petites fleurs d’un bleu si bleu, avec cette barbe verdoyante qui ajoute de l’acidité au coloris. Depuis son dernier déplacement, il se plait bien là où il est et fleurit abondamment.
‘Chapeau’ est inusable. Il a subi sans broncher tous les tracas que je lui ai causés. Ses fleurs accusent bien leur âge, mais sa belle santé m’incite à le conserver encore quelques années…
Qu’est-ce qui pourrait me faire renoncer à ‘Raspberry Ripples’ ? Rien, apparemment puisqu’il a échappé aux réformes intervenues jusqu’à présent. Lui aussi a des fleurs plutôt petites, mais l’éclat de sa couleur le rend toujours aussi plaisant.
A mon avis il ne peut pas y avoir une collection d’iris digne de ce nom sans ‘Stepping Out’ : c’est un élément incontournable. Il n’y a pas beaucoup de plicatas modernes pour égaler sa robustesse et la netteté du contraste entre le blanc et le violet.
‘Surf Rider’ n’a certes pas l’éclat des amoenas inversés qui pullulent aujourd’hui, mais il a pour lui son antériorité, en quelque sorte c’est un jalon nécessaire, que je voudrais bien conserver, mais il n’a pas fleuri cette année et je ne suis pas sûr qu’il sera encore là au printemps prochain. Aurait-il été « absorbé » par des voisins encombrants ?
‘Tuxedo’ est un fidèle. Il n’a jamais protesté lors de ses déménagements et il n’y a qu’en 2005 qu’il n’a pas fleuri. Je lui conserve toute ma confiance. Et puis c’est le favori de ma femme, alors ! Il faut savoir faire plaisir a une personne qui ne proteste pas quand son jardin se trouve peu à peu envahi par de nouveaux iris qui empiètent dans le domaine des autres plantes.
‘Vitafire’, malgré le poids des ans, reste le plus rouge des rouges. Dans ce coloris un peu bâtard et souvent difficile, je ne lui connais qu’un rival : ‘New Centurion’ (Schreiner 93).

Quand je retrouve mes « vieux » iris, j’éprouve un plaisir qui a pour cause non seulement les qualités intrinsèques de ces plantes, mais aussi toute la nostalgie qui résulte du nombre des années que j’ai passées avec eux, et des souvenirs qu’ils font remonter à la surface de ma mémoire. Depuis les XIII, tant de choses se sont produites !