29.10.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

Echo de France

Pour quelle raison la variété ÉCHO DE FRANCE (Anfosso 84) a-t-elle été ainsi nommée ? Choisir la bonne réponse parmi les quatre propositions ci-dessous :
- En souvenir d’une jeune fille baptisée France ?
- En l’honneur de la Société Française d’Échographie ?
- En hommage au travail de Barry Blyth sur les iris amoenas jaunes ?
- En raison du parrainage de l’Association Française des Chasseurs d’Échos ?



RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Jeu des dix erreurs

Voici le texte, tel qu’il aurait du être rédigé :
« Au château de la Félinière, la semaine de l’iris a duré neuf jours, du 15 au 23 mai. Pendant cette période, une sorte de concours a été organisé. Chaque matin, la comtesse de Courcy, maîtresse des lieux, a placé dans un vase neuf tiges d’iris, chaque jour les mêmes, et les visiteurs étaient invités à découvrir les noms de ces plantes, toutes sensées être bien connues des amateurs puisque lauréates des plus grandes compétitions d’iris, comme la Médaille de Dykes américaine ou le Florin d’Or du Concours de Florence en Italie. La liste des noms était déposée dans un petit coffre de laque disposé sur la table du concours, mais soigneusement fermé à clef, et ladite clef remise avant le début de la compétition entre les mains de M° Dubois, l’huissier du canton. Un bulletin de participation était remis à chaque visiteurs, et ils ont été nombreux à exercer leur sagacité. Aux dires de la comtesse, il y eut des discussions passionnées devant le gros bouquet ! C’est que le jeu valait la chandelle : le vainqueur, désigné par tirage au sort parmi les bonnes réponses a emporté une corbeille tressée par les vanniers du coin, chargée de dix rhizomes d’iris : ceux qu’il était demandé d’identifier, plus un rhizome « bonus ».
Les dix iris concernés étaient les suivants :
- BABBLING BROOK (DM 72), un bleu tendre à barbes jaunes ;
- CELEBRATION SONG (DM 2003), en rose et mauve ;
- EDITH WOLFORD (DM 93), jaune et violet ;
- BEVERLY SILLS (DM 85), d’un rose très pur ;
- SKYBLAZE (Fl. Or 90), bleu pervenche à barbes rouges ;
- IKAR (Fl. Or 95), bicolore venu de son lointain Ouzbékistan ;
- THORNBIRD (DM 97), surprenant mélange de brun et de vert ;
- NEW MOON (DM 73), un jaune acide, et…
- HELLO DARKNESS (DM 99), un noir ondulé, qui a donné lieu à de vives controverses, certains croyant reconnaître un autre noir célèbre, BEFORE THE STORM, obtention du Pennsylvanien Sterling Innerst, bien connu dans le microcosme des amateurs. C’est d’ailleurs un rhizome de cette espèce qui a été ajouté au panier en guise de bonus.
Lequel panier a été remis au vainqueur, M. l’abbé Louchy, le médiatique doyen de la paroisse d’Arzay. Voilà qui viendra agrémenter somptueusement le jardin (de curé, bien sûr !) de notre ecclésiastique. »

DE EMMA COOK A DOLCE ACQUA

Depuis quelques années les iris en provenance d’Italie font nettement parler d’eux. Ils le doivent en particulier à deux obtenteurs qui n’hésitent pas à se mesurer aux grands du monde des iris et qui parviennent à leur faire la pige, notamment au Concours de Florence. Ces deux audacieux se nomment Valeria Romoli et Augusto Bianco. La première, amatrice éclairée, s’est vue décerner le Florin d’Or en 1999 pour son superbe iris violet SETTIMO CIELO, mais deux de ses obtentions précédentes, de 1996, VERDE LUNA et surtout BUONGIORNO APRILE, avaient déjà attiré l’attention. Le second, qui agit en professionnel, a acquis en peu de temps une réputation mondiale. Il a à son actif aujourd’hui plus de soixante variétés de grands iris enregistrés et de nombreux autres parmi les intermédiaires et les nains. Ses plus grands succès sont appréciés jusqu’aux Etats-Unis, comme le blanc MURRAH MEMORIAL (98) ou le rose ACQUA DI ROSA (2000). Mais bien d’autres variétés méritent d’être citées, comme l’amoena inversé ALDO RATTI (98), le bleu AZZURRA (96), le bicolore beige et bleu MANI PULITE (98), le bleu tendre FUMO NEGLI OCCHI (2000), l’abricot PIERO BARGELLINI (98) ou le « rouge » ROSSETTO (96) qui a arraché la troisième place à Florence dès 93, avant même d’être enregistré. Mais maintenant c’est d’une autre variété dont il va être question, un tout nouveau blanc aux sépales liseré de parme, qui a nom DOLCE ACQUA (2004).

On peut dire qu’EMMA COOK (Cook 57) – voir « Le tiercé gagnant de M. Cook » publié ici il y a quelques mois -, est le premier exemple d’un nouveau modèle d’iris, aux pétales blancs, au-dessus de sépales blancs également mais liserés de bleu. On retrouve ces couleurs chez un certain nombre d’iris plus récents, mais qui ont tous, ou presque, EMMA COOK dans leurs ascendants. Peu à peu le modèle s’est affiné, les fleurs ont acquis plus de grâce et de souplesse…

Gordon Plough, qui ne dédaignait aucun domaine de recherche, a obtenu d’Emma Cook son MISSION RIDGE (72), très semblable. Mais c’est sans doute la famille Cayeux qui a tiré d’EMMA COOK le meilleur profit avec d’une part sa célèbre série d’iris tricolores : BAL MASQUÉ et VIVE LA FRANCE (91), puis, du même croisement, MARBRE BLEU (93), et surtout REBECCA PERRET (92) ; et d’autre part le fameux ALIZÉS (87) et ses rejetons blancs sur bleu, largement centrés de blanc, FUTURISTE (2001) et FABULEUX (2002), auxquels on peut adjoindre PARISIEN (94) qui descend à la fois d’EMMA COOK et de REBECCA PERRET. Le dit REBECCA PERRET se trouve aussi à l’origine de WHITE CAPED WAVES (Ernst 2002), dont le nom décrit bien le coloris, et qui marque le retour aux origines américaines du modèle.

Il ne faudrait pas oublier, quand on parle d’iris blancs ourlés de bleu, de BROOK FLOWER (Schreiner 73). Mais en la circonstance il n’y a pas grand’ chose à dire puisque le pedigree de cette variété est loin de satisfaire le curieux. En guise de parenté la « check list » de l’AIS n’indique que deux numéros de semis… Comme on dirait aujourd’hui, ça manque de traçabilité ! Cependant, rien qu’à comparer la forme des fleurs, il y a gros à parier qu’il y a de l’EMMA COOK derrière BROOK FLOWER !

Donald Nearpass, en 1970, a enregistré MID-VICTORIAN. Cette variété très réussie (Nearpass n’a enregistré que très peu d’iris, mais tous absolument parfaits pour leur époque) répond exactement à la définition du modèle. Il provient à la fois d’EMMA COOK, de WHOLE CLOTH son demi-frère, et de l’inévitable SNOW FLURRY. MID-VICTORIAN se trouve dans le pedigree d’un petit iris (BB), CLASSIC TREASURE (Burger 83) qui est un cocktail d’iris du modèle EMMA COOK, dont il a les traits, et d’amoena bleu. On y découvre en effet QUIET SKY (Cook 64), CRYSTAL BAY (Jones 65) et LADY OF LOUDOUN (Crosman 69), tous en blanc et bleu. En dépit de sa petite taille (60cm) il a attiré l’attention des hybrideurs qui y ont vu une version moderne d’EMMA COOK, et s’en sont servis pour obtenir à leur tour des cultivars de ce modèle. Stahly en a tiré NORTHERN MIST (96), tout à fait typique. Avec la participation de son DELIGHTSUM (97), déjà fort près du modèle, Nebeker a obtenu SKYETOUCH (99). Kerr, quant à lui, a proposé CHRISTIANA BAKER (99), peut-être un peu trop bleu, côté sépales, pour correspondre au modèle ; mais modèle parfaitement atteint à la génération suivante, avec le superbe QUEEN’S CIRCLE (99). Et c’est également à CLASSIC TREASURE que DOLCE ACQUA doit son paisible coloris blanc ourlé de parme sur les sépales. Avec DOLCE ACQUA on est parvenu à une sorte d’achèvement. Le modèle EMMA COOK a franchi l’Océan Atlantique : après s’être répandu en Amérique, il a émigré en France puis en Italie où il a remarquablement prospéré. Pour le grand bonheur des amateurs d’iris.

22.10.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

Jeu des dix erreurs

Le texte ci-dessous, qui aurait pu être rédigé par un journaliste plus pédant que compétent, comporte dix erreurs. A vous de les découvrir !

« Au château de la Félinière, la semaine de l’iris a duré neuf jours, du 15 au 24 mai. Pendant cette période, une sorte de concours a été organisé. Chaque matin, la comtesse de Courcy, maîtresse des lieux, a placé dans un vase neuf tiges d’iris, chaque jour les mêmes, et les visiteurs étaient invités à découvrir les noms de ces plantes, toutes sensées être bien connues des amateurs puisque lauréates des plus grandes compétitions d’iris, comme la Médaille de Dyke américaine ou le Fleuron d’Or du Concours de Florence en Italie. La liste des noms était déposée dans un petit coffre de laque disposé sur la table du concours, mais soigneusement fermé à clef, et ladite clef remise avant le début de la compétition entre les mains de M° Dubois, l’huissier du canton. Un bulletin de participation était remis à chaque visiteurs, et ils ont été nombreux à exercer leur sagacité. Aux dires de la comtesse, il y eut des discussions passionnées devant le gros bouquet ! C’est que le jeu valait la chandelle : le vainqueur, désigné par tirage au sort parmi les bonnes réponses a emporté une corbeille tressée par les vanniers du coin, chargée de dix rhizomes d’iris : ceux qu’il était demandé d’identifier, plus un rhizome « bonus ».
Les dix iris concernés étaient les suivants :
- BABBLING BROOK (DM 92), un bleu tendre à barbes jaunes ;
- CELEBRATION HYMN (DM 2003), en rose et mauve ;
- EDITH WOOLFORD (DM 93), jaune et violet ;
- BEVERLY HILLS (DM 85), d’un rose très pur ;
- SKYBLAZE (Fl. Or 90), bleu pervenche à barbes rouges ;
- IKAR (Fl. Or 95), bicolore venu de son lointain Kazakhstan ;
- THORNBEARD (DM 97), surprenant mélange de brun et de vert ;
- NEW MOON (DM 73), un jaune acide, et…
- HELLO DARKNESS (DM 99), un noir ondulé, qui a donné lieu à de vives controverses, certains croyant reconnaître un autre noir célèbre, BEFORE THE STORM, obtention du Californien Sterling Innerst, bien connu dans le microcosme des amateurs. C’est d’ailleurs un rhizome de cette espèce qui a été ajouté au panier en guise de bonus.
Lequel panier a été remis au vainqueur, M. l’abbé Louchy, le médiatique doyen de la paroisse d’Arzay. Voilà qui viendra agrémenter somptueusement le jardin (de curé, bien sûr !) de notre ecclésiastique. »



RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Petit tour du monde

FILIPOK Ludmilla MIRONOVA (2000)
COIRO Jean PEYRARD (91)
JINX Barry BLYTH (2003)
MALA KOKETA Izidor GOLOB (2003)
QUOTE Joseph GATTY (92)

MOISSON 2004

Voici les principales récompenses distribuées cette année de part le monde des iris. La moisson est belle. Elle met en évidence la place de plus en plus importante que tiennent les obtenteurs d’Europe Centrale, dont la réputation a maintenant franchi les frontières de leur région et se répand jusqu’aux USA où le Slovaque Anton Mego, avec SLOVAK PRINCE (2002), s’est distingué à la Convention de Fresno, en Californie.

CROWNED HEADS (Keppel 97) a bien mérité la Dykes Medal qui lui a échu. Quant à SPLASHACATA (Tasco 97), en enlevant le Wister Medal, il s’est mis en place pour la DM 2005, même si rien n’est joué, parce qu’il y a d’autres sérieux prétendants comme TOM JOHNSON (Black 96).

En France, on rêve de pouvoir un jour admirer les productions d’Europe de l’Est et d’Allemagne qui ne sont pas commercialisées chez nous et qu’il est bien difficile de se procurer. Pourquoi les producteurs de notre pays n’ont-ils toujours d’yeux que pour les iris américains ?

1) Etats-Unis

DYKES MEDAL US :

- CROWNED HEADS (Keppel 97) Amoena inversé bien contrasté,
devant
- TOM JOHNSON (BLACK P. 96) deux tons de bleu sombre, barbes orange ;
- JURASSIC PARK (Lauer 95) variegata, pét. beurre, sép. bleu nuit.

WISTER MEDAL (meilleur grand iris) :

- SPLASHACATA (Tasco 97) pétales blanc bleuté, sépales poudrés indigo.

WALTHER CUP (meilleur espoir) :

- CAT’S EYE (BLACK P. 2002) SDB pét. mauve rosé, sép. grenat liseré rose.

PRESIDENT’S CUP (meilleure variété originaire de le Région organisatrice de la Convention) :

- 1 - GOLDEN PANTHER (Tasco 2000) miel doré infus de mauve ;
- 2 – DEVONSHIRE CREAM (Sutton 99) crème, fils d’ELIZABETH POLDARK ;
- 3 – ORIGINAL ART (Ghio 2002) bicolore orange et acajou.

FRANKLIN COOK MEDAL (meilleure variété hors de la Région organisatrice) :

- 1 - PAUL BLACK ( Johnson 2002) indigo foncé, barbes minium ;
- 2 - SEA POWER (Keppel 99) bleu vif, très ondulé, de YAQUINA BLUE ;
- 3 - SLOVAK PRINCE (Mego 2002) amoena-plicata bleu, originaire de Slovaquie.

KNOWLTON MEDAL (meilleur BB) :

- ORANGE POP (Lauer 98) orange soutenu.

SASS MEDAL (meilleur IB) :

- GNU RAYZ (Kasperek 96) pét. violets, sép. jaune vert veinés et liserés violet.

2) Italie

FIORINO D’ORO (Concours de Florence) :

- FROSTED FANTASY (Cadd 2000) blanc, pétales finement liserés d’argent,
devant :
- MIDNIGHT MINK (Cadd 2000) deux tons de violet sombre, barbes marine ;
- DOLCE ACQUA (Bianco 2004) pét. blancs, sép. blancs larges liserés mauve (style Emma Cook).

3) Grande Bretagne

DYKES MEDAL 2004
- non attribuée

MARJORIE BRUMMIT AWARD (GB) pour iris de Californie

- PEACOCK PANACHE (N.Scopes 95) pét. grenat clair, sép. blanc liserés grenat.

4) Russie

Compétition Internationale de Moscou :
- FOGBOUND (Keppel 98) superbe amoena inversé, très contrasté,
devant :
- SWEET AMBROSIA (Ragle 95) amoena orange ;
- AARDVARK LARK. (P. Black 2002) plicata amarante sur fond abricot.

5)Europe Centrale

Compétition Internationale de la M.E.I.S. :

- PAPAPUBREN (J. Dudek 2000) un iris tchèque, blanc bleuté à barbes blanches,
devant :
- CHANGE OF MILLENIUM (Cadd 99) pét. bleu clair, sép. indigo veiné de blanc ;
- BALTYK (Wo?niak 2000) descendant polonais de Honky Tonk Blues, pét. parme, sép. blancs centrés de parme.

6) Allemagne

IRIS-BEWERTUNG MÜNCHEN

Grands iris :
Compétition Nationale :
- TIEFSEE (Landgraf 2003) violet archevêque plus clair sous les barbes ;
- SCHNEEWEISSCHEN (Gürn 2003) blanc pur ;
- HEIKE SCHINDLER (Beer 2004) amoena blanc / bleu clair.

Compétition Internationale :
- ZIMNI KRALOVNA (Seidl 2004) bleu clair, originaire de République Tchèque ;
- Semis 96-0124 (Mego) unicolore blanc ;
- MER DU SUD (Cayeux 97) bleu marine uni.

7) Australie

DYKES MEDAL 2003
- PAY THE PRICE (Grosvenor 2004) plicata classique violet améthyste, qui a déjà obtenu le Florin d’Or à Florence en 2003.

I.S.A. MEDAL 2003 (Australie)

- UNDERCOVER –iris de Louisiane – (Taylor 96) violet pourpré.

15.10.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

Petit tour du monde

Avec les cinq iris nains (SDB) de la liste I, on fait un tour du monde des obtenteurs. Pouvez-vous attribuer à chacun de ceux de la liste II la variété qui lui appartient ?

Liste I
FILIPOK
COIRO
JINX
MALA KOKETA
QUOTE

Liste II
Barry BLYTH (Australie)
Joseph GATTY (USA)
Izidor GOLOB (Slovénie)
Ludmilla MIRONOVA (Vladivostok – Sibérie)
Jean PEYRARD (France)



RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE
Chacun le sien (2)

AQUA DI ROSA Augusto BIANCO (Italie)
CONFIDANTE Keith KEPPEL (USA)
GLITTERATI Barry BLYTH (Australie)
NEBBIOLO Lawrence RANSOM (France)
SOTTO VOCE Benjamin HAGER (USA)

TOUT LE MONDE NE PEUT PAS PLAIRE

III - ERNST

Quand on est archi-connu, que l’on est obtenteur depuis des décennies, que l’on a décroché une récompense importante, il est moins difficile de se faire apprécier des juges que si l’on est débutant. C’est ce que Richard Ernst a du se dire, au début, quand il a constaté que ses variétés ne récoltaient guère de médailles. Pourtant il profite d’être l’obtenteur officiel de la maison Cooley, qui est sans doute la plus importante affaire de commerce d’iris aux Etats-Unis. Avec une superficie de culture de près de 95 hectares et plus de 7 millions de plants, elle surpasse la maison Schreiner en chiffre d’affaire ! Comme cette dernière, elle commercialise chaque année une quinzaine de nouvelles variétés, mais celles-ci ne sont pas toutes des obtentions de Richard Ernst : Glen Corlew, Jim Gibson, Ben Hager et plusieurs autres donnent, ou donnaient, quelques unes de leurs variétés à vendre chez Cooley, ce qui leur assure une importante diffusion. Figurer dans le catalogue Cooley est donc une assurance de commercialisation importante. La théorie selon laquelle pour être jugé il faut être vu devrait s’appliquer aux produits vendus par Cooley’s Garden. Alors comment expliquer que, de tous les iris Ernst introduits avant 1991, il n’y en ait qu’un, AFTERNOON DELIGHT, qui ait été primé ? Certains, de cette génération, ont pourtant eu du succès à travers le monde. Ainsi QUIET RIOT (84), DEPTH OF FIELD (86), TACO SUPREME (87), ADOBE ROSE (88), TRACY TYRENE (88) ou ENVY (90) figurent-ils encore dans bien des catalogues européens. Pourtant aucune récompense n’est venue reconnaître leurs mérites ! Une rapide vérification permet cependant de constater que les iris Ernst sont peu présents dans les catalogues américains ! Les ventes de Cooley ne suffiraient-elles pas à assurer une diffusion suffisante ? Ce n’est pas inimaginable, c’est en tout cas un explication possible, qui répondrait au critère de commercialisation (n° 2).

Mais peut-être là interviennent les autres critères de choix. En ce qui concerne les iris de R. Ernst, peut-on invoquer les critères techniques (n° 1) ? A mon avis je ne vois pas pourquoi, tout au moins pour les variétés qui viennent d’être citées, pourtant j’ai entendu un confrère français de R. Ernst émettre des doutes à propos de la qualité de la tenue des fleurs… Cette opinion est-elle justifiée ? D’après moi elle ne l’est pas car je ne l’ai pas constatée sur les plantes que j’ai cultivées. Mai elle est peut-être répandue parmi les juges américains, ce qui ferait intervenir le critère de notoriété (n° 3).

A partir des introductions de 1991, le nombre des récompenses obtenues s’accroît peu à peu. Sept variétés de 91 ont obtenu au moins un HM. Et sur l’ensemble de la période considérée ce sont 24 variétés qui ont été récompensées. Les mieux classées ont été COMPETITIVE EDGE (91 – AM 95) et KNOCK 'EM DEAD (93 – AM 2000).On reste très loin cependant des scores obtenus par les deux obtenteurs dont les résultats ont été analysés précédemment ! Il me semble que ce ne sont pas les critères de qualité et de commercialisation qui interviennent dans ces résultats, pas plus non plus que ceux d’originalité. Il ne reste donc que celui de notoriété. Cela veut dire qu’auprès des juges américains, les produits Ernst n’ont pas bonne réputation. Pourquoi ? Mystère. Mais cette constatation laisse à penser que l’attribution des récompenses n’est pas toujours vraiment impartiale. Cela donne du poids à la remarque faite par Lawrence Ransom à la suite de l’attribution de la DM à MESMERIZER, qui laissait entendre que les juges avaient eu tort de donner cette distinction à cette variété qu’il considère comme ayant trop de défauts pour la mériter.

8.10.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

Chacun le sien (2)

Tous les iris portant des noms italiens ne sont pas nécessairement originaires de la botte. Pouvez-vous attribuer chacune des variétés de la liste I à chacun des obtenteurs de la liste II ?

Liste I
AQUA DI ROSA
CONFIDANTE
GLITTERATI
NEBBIOLO
SOTTO VOCE

Liste II
Lawrence RANSOM
Keith KEPPEL
Benjamin HAGER
Barry BLYTH
Augusto BIANCO


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE
Chacun le sien (1)

BEAU TENEBREUX Michèle BERSILLON
DIANE CELLA Georges DALVARD
PARFUM DE FRANCE Lawrence RANSOM
SUCCES FOU Richard CAYEUX
TEMPETE SUR VERSAILLES Jean Jacques FRANCOIS

TOUT LE MONDE NE PEUT PAS PLAIRE

II - KEPPEL

Dans un premier article on a vu ce que pouvaient être les raisons pour lesquelles certaines variétés, pourtant aussi soignées et bien distribuées que celles de la maison Schreiner, ne parvenaient pas à décrocher une récompense dans la grande compétition annuelle qui occupe le monde des iris américain. Aujourd’hui, en examinant les variétés de Keith Keppel, mises au commerce à la même période, on va voir si les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Keppel a choisi d’offrir chaque année ses nouveaux produits par l’intermédiaire du bulletin de l’AIS. En principe, donc, dans le numéro de janvier du bulletin, paraît l’annonce de Keppel avec en général, au moins la photo d’une des variétés proposées, plusieurs même, depuis quelques années, et sur la page contiguë. Mais, à la différence de Schreiner, Keppel ne propose pas que des grands iris : son choix est plus éclectique et porte sur tous les types d’iris. Pour le présent nous ne traiterons que des grands.

La production de Keith Keppel n’atteint ni l’ampleur ni la régularité d’horloge de celle de son confrère. Mais la renommée est aussi grande, et la distribution très bien assurée, non seulement par Keppel lui-même, mais par un grand nombre d’autres catalogues. Il n’y a pas lieu de craindre une distorsion à ce niveau.

En 1990 Keith Keppel a mis sur le marché cinq variétés de grands iris. Parmi celles-ci deux seulement ont été primées. Les trois qui sont restées inconnues des juges sont ART SHOW, OPPORTUNITY et WILDEST DREAMS. ART SHOW est un bitone ambre sur ocre, nettement veiné de blanc sous les barbes oranges. La fleur est typiquement signée Keppel : pas très grande, bien ondulée, un peu étirée en hauteur. A priori rien ne destinait cette variété à rester sur la berme. Pourtant… OPPORTUNITY est un jaune très soutenu, très classique au plan du coloris et très Keppel au plan de l’aspect général ; sans doute trop peu original. WILDEST DREAMS se présente comme un petit plicata pourpre sur fond orangé. Il tient beaucoup de son parent GIGOLO, trop sans doute pour s’en distinguer aux yeux des juges.

1991 : cinq présentés, deux échecs. FOREIGN ACCENT ne pèche pas par la banalité. C’est un plicata aux pétales abricot pointillés de violet, violet qui recouvre presque intégralement les sépales au point que l’abricot du fond a l’air de n’être que la couleur des veines. Le désintérêt des juges est assez inexplicable dans ce cas. Même interrogation en ce qui concerne LIGHT SHOW ; une variété superbe, aux pétales d’un jaune franc surmontant des sépales dont le fond jaune paille est finement et régulièrement veiné de grenat, pour ne vraiment réapparaître qu’en lisière. Dans le genre des variegata-plicatas il marque une réelle avancée dans la netteté des dessins : FANFARON (Hager 88), bien que très voisin, n’a pas la même pureté, mais il a reçu un HM en 1990.

Les résultats de la fournée 92 ne sont pas très encourageant puisque sur six variétés, trois n’ont rien obtenu. Mais CONFESSION est un banal blanc à barbe mandarine et FAINT PRAISE un assez terne lilas marqué plicata violet aux épaules. En revanche DAWN SKY a de vives couleurs qui auraient du attirer les regards des juges : pétales roses, sépales blanc laiteux largement ourlés de violet héliotrope, avec de belles barbes oranges.

Toute différente est la situation de 93 puisque les quatre variétés proposées ont connu les honneurs, STARFLEET s’offrant même un troisième prix à Florence en 98. L’année 94 a bien failli connaître le même heureux sort, si ce n’est que SPRING SHOWER est passé à côté. Pour cause de banalité peut-être… En tout cas la réussite est de nouveau totale en 95, FANCY WOMAN allant même jusqu’à rater d’un cheveu la Médaille de Dykes en 2003.

Toujours 100% de réussite pour la brochette de 96, et LOCAL COLOR est toujours en course pour une Médaille de Dykes et fut meilleur TB en 2002 (Wister Medal). Il semble même que rien ne puisse arrêter les succès de Keith Keppel puisque désormais, et jusqu’en 2001 au moins, toutes les nouvelles variétés ont été honorées, à l’exception de MORNING MOOD (98) qui a été bien négligé. Mais est-ce un concours de circonstance ou une profonde désaffection des juges pour ce modèle de coloris ? En effet ce MORNING MOOD est une sorte de clone de DAWN SKY, déjà laissé en touche.

Si, d’une manière générale, les échecs des variétés Schreiner peuvent avoir pour explication leur académisme et un certain manque de fantaisie, on ne peut pas faire les mêmes reproches aux variétés Keppel qui ont subi le même sort. La plupart de celles qui n’ont pas eu au moins un HM auraient, à mon avis, bien mérité cette distinction. Mais entre autres raisons il y un effet de mode. A l’heure actuelle Keppel surfe sur le haut de la vague de la popularité, alors que Schreiner semble un peu en perte de vitesse. Cela lui permet de compter un taux de réussite aux HM de 82% sur la période considérée, avec un succès total pour les dernières années. Qu’en est-il, alors d’un troisième grand obtenteur, richement distribué, comme Richard Ernst ? Ce sera l’objet d’une prochaine chronique.




TOUT LE MONDE NE PEUT PAS PLAIRE

II - KEPPEL

Dans un premier article on a vu ce que pouvaient être les raisons pour lesquelles certaines variétés, pourtant aussi soignées et bien distribuées que celles de la maison Schreiner, ne parvenaient pas à décrocher une récompense dans la grande compétition annuelle qui occupe le monde des iris américain. Aujourd’hui, en examinant les variétés de Keith Keppel, mises au commerce à la même période, on va voir si les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Keppel a choisi d’offrir chaque année ses nouveaux produits par l’intermédiaire du bulletin de l’AIS. En principe, donc, dans le numéro de janvier du bulletin, paraît l’annonce de Keppel avec en général, au moins la photo d’une des variétés proposées, plusieurs même, depuis quelques années, et sur la page contiguë. Mais, à la différence de Schreiner, Keppel ne propose pas que des grands iris : son choix est plus éclectique et porte sur tous les types d’iris. Pour le présent nous ne traiterons que des grands.

La production de Keith Keppel n’atteint ni l’ampleur ni la régularité d’horloge de celle de son confrère. Mais la renommée est aussi grande, et la distribution très bien assurée, non seulement par Keppel lui-même, mais par un grand nombre d’autres catalogues. Il n’y a pas lieu de craindre une distorsion à ce niveau.

En 1990 Keith Keppel a mis sur le marché cinq variétés de grands iris. Parmi celles-ci deux seulement ont été primées. Les trois qui sont restées inconnues des juges sont ART SHOW, OPPORTUNITY et WILDEST DREAMS. ART SHOW est un bitone ambre sur ocre, nettement veiné de blanc sous les barbes oranges. La fleur est typiquement signée Keppel : pas très grande, bien ondulée, un peu étirée en hauteur. A priori rien ne destinait cette variété à rester sur la berme. Pourtant… OPPORTUNITY est un jaune très soutenu, très classique au plan du coloris et très Keppel au plan de l’aspect général ; sans doute trop peu original. WILDEST DREAMS se présente comme un petit plicata pourpre sur fond orangé. Il tient beaucoup de son parent GIGOLO, trop sans doute pour s’en distinguer aux yeux des juges.

1991 : cinq présentés, deux échecs. FOREIGN ACCENT ne pèche pas par la banalité. C’est un plicata aux pétales abricot pointillés de violet, violet qui recouvre presque intégralement les sépales au point que l’abricot du fond a l’air de n’être que la couleur des veines. Le désintérêt des juges est assez inexplicable dans ce cas. Même interrogation en ce qui concerne LIGHT SHOW ; une variété superbe, aux pétales d’un jaune franc surmontant des sépales dont le fond jaune paille est finement et régulièrement veiné de grenat, pour ne vraiment réapparaître qu’en lisière. Dans le genre des variegata-plicatas il marque une réelle avancée dans la netteté des dessins : FANFARON (Hager 88), bien que très voisin, n’a pas la même pureté, mais il a reçu un HM en 1990.

Les résultats de la fournée 92 ne sont pas très encourageant puisque sur six variétés, trois n’ont rien obtenu. Mais CONFESSION est un banal blanc à barbe mandarine et FAINT PRAISE un assez terne lilas marqué plicata violet aux épaules. En revanche DAWN SKY a de vives couleurs qui auraient du attirer les regards des juges : pétales roses, sépales blanc laiteux largement ourlés de violet héliotrope, avec de belles barbes oranges.

Toute différente est la situation de 93 puisque les quatre variétés proposées ont connu les honneurs, STARFLEET s’offrant même un troisième prix à Florence en 98. L’année 94 a bien failli connaître le même heureux sort, si ce n’est que SPRING SHOWER est passé à côté. Pour cause de banalité peut-être… En tout cas la réussite est de nouveau totale en 95, FANCY WOMAN allant même jusqu’à rater d’un cheveu la Médaille de Dykes en 2003.

Toujours 100% de réussite pour la brochette de 96, et LOCAL COLOR est toujours en course pour une Médaille de Dykes et fut meilleur TB en 2002 (Wister Medal). Il semble même que rien ne puisse arrêter les succès de Keith Keppel puisque désormais, et jusqu’en 2001 au moins, toutes les nouvelles variétés ont été honorées, à l’exception de MORNING MOOD (98) qui a été bien négligé. Mais est-ce un concours de circonstance ou une profonde désaffection des juges pour ce modèle de coloris ? En effet ce MORNING MOOD est une sorte de clone de DAWN SKY, déjà laissé en touche.

Si, d’une manière générale, les échecs des variétés Schreiner peuvent avoir pour explication leur académisme et un certain manque de fantaisie, on ne peut pas faire les mêmes reproches aux variétés Keppel qui ont subi le même sort. La plupart de celles qui n’ont pas eu au moins un HM auraient, à mon avis, bien mérité cette distinction. Mais entre autres raisons il y un effet de mode. A l’heure actuelle Keppel surfe sur le haut de la vague de la popularité, alors que Schreiner semble un peu en perte de vitesse. Cela lui permet de compter un taux de réussite aux HM de 82% sur la période considérée, avec un succès total pour les dernières années. Qu’en est-il, alors d’un troisième grand obtenteur, richement distribué, comme Richard Ernst ? Ce sera l’objet d’une prochaine chronique.




1.10.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE


Chacun le sien (1)

L’année 2000 a vu l’enregistrement de nombreuses variétés françaises. Pouvez-vous attribuer chacune des variétés de la liste I à chacun des obtenteurs de la liste II ?

Liste I
BEAU TENEBREUX
DIANE CELLA
PARFUM DE FRANCE
SUCCES FOU
TEMPETE SUR VERSAILLES

Liste II
Lawrence RANSOM
Jean Jacques FRANCOIS
Georges DALVARD
Richard CAYEUX
Michèle BERSILLON

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE
Iridial Pursuit

CONJURATION (Byers 89) a obtenu le Florin d’or en 1993.

TOUT LE MONDE NE PEUT PAS PLAIRE

On ne peut pas plaire à tout le monde, ou, tout au moins, tout le monde ne peut pas plaire. C’est sans doute ce qu’il faut dire quand une variété, au demeurant valable, n’arrive pas à décrocher une récompense officielle lors des compétitions annuelles aux Etats-Unis. Cependant tous les éventuels compétiteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Les facteurs entrant en ligne de compte sont multiples et pas toujours rationnels. Il y en a de quatre natures : les critères techniques (telle variété a-t-elle toutes les qualités pour être notée ?), les critères commerciaux (telle variété est-elle suffisamment commercialisée pour être vue et appréciée par un nombre suffisant de juges ?), et les critères de notoriété (l’obtenteur de telle variété est-il apprécié par les juges comme produisant des iris de qualité ?) auxquels il faut ajouter l’originalité et le piquant des fleurs en concours. A travers les échecs de trois obtenteurs parmi les plus connus nous verrons le rôle et l’importance de chacun des ces axes de jugement sur le sort des iris en course pour les récompenses.

I - SCHREINER

Quand une entreprise aussi pointilleuse que la maison Schreiner, qui connaît toutes les ficelles pour produire un iris qui devrait plaire, qui jouit d’une réputation d’excellence et qui dispose d’un réseau de distribution particulièrement solide, met sur le marché une nouvelle variété, on peut s’attendre à ce que celle-ci obtienne au moins un HM. Malgré tout, il y a des produits Schreiner qui passent à côté de tout. On peut se demander pourquoi, d’autant que certains de ces délaissés font une carrière commerciale honorable, en Amérique comme ailleurs dans le monde. Jetons un coup d’œil à ceux de ces oubliés de la grande distribution des awards, qui sont venus en compétition depuis 1990, et n’ont plus aucun espoir d’être maintenant distingués.

On sait que bon an mal an la maison Schreiner met dans le commerce une quinzaine de nouveautés. Il y en toujours pour tous les goûts, dans toutes les couleurs ou associations de couleurs traditionnelles, avec, de-ci de-là, une offre plus fantaisie, pour faire bonne mesure et tester la réactivité du public.

La cuvée 90 a eu trois recalés : CRIMSON FIRE, RAVE ON et STARDUST MEMORIES. CRIMSON FIRE est un beau brun-rouge à barbes jaunes. Il ne présente apparemment aucun défaut, mais les juges ne l’ont pas trouvé à leur goût, à moins que, en cette période, la concurrence ait été sévère. RAVE ON fait partie des oranges, plus clair sous les barbes qui sont rouge minium. C’est une fleur absolument classique, sans défaut mais aussi sans originalité. Est-ce cette banalité qui lui a valu l’anonymat ? STARDUST MEMORIES doit être dans le même cas. Des plicatas comme celui-là, il y en a des centaines…Il n’y a que son nom qui attire vraiment l’attention.

En 1991 l’offre a été de quinze variétés, comme d’habitude ; il n’y a eu que deux recalés : AFRICAN SUNSET et MY GIRL. AFRICAN SUNSET est un iris abricot, un peu vineux sur les sépales, d’une tenue impeccable, mais dans une teinte qui n’a pas vraiment la cote. MY GIRL est un rose tendre, absolument sans défaut, sans doute un peu trop parfait pour faire le poids parmi des roses nombreux et qui accrochent plus le regard.

Quinze nouveautés en 92, et deux recalés également. Dans l’ordre alphabétique, le premier se nomme JOYOUS MORN. Ce n’est pas de chance, pour une fois que l’entreprise Schreiner avait choisi un iris d’un coloris un peu original ! Il s’agit d’un bois de rose, plus clair aux sépales, avec barbes minium. On peut supposer que cette jolie chose n’a pas rencontré un succès commercial suffisant pour que les juges puissent l’apprécier dans un assez grand nombre de jardins permettant qu’il obtienne assez de vote… Le second est SPARKLING DEW. En rose lilacé pâle, tout à fait banal, l’échec n’est pas surprenant.

Toujours quinze nouveaux iris en 93, et toujours deux recalés : INNOCENT BLUSH, et MADEIRA. Le premier cité est encore un rose, à reflets fumés, cette fois, mais cette particularité n’a pas été suffisante pour éviter l’éviction. L’échec de MADEIRA est plus inexplicable car il s’agit d’un pourpre très foncé, d’un coloris très à la mode. Cependant, pour une fois, la fleur n’est-elle pas tout à fait parfaite, avec des pétales qui sont un peu lourds et ont tendance à s’affaisser. Ce léger défaut peut expliquer l’oubli des juges. Même si maintenant cette variété se rencontre dans beaucoup de catalogues.

Devinez combien d’iris ont été présentés en 94 ? Quinze ? Vous avez gagné ! Et combien de recalés ? Deux ? Bingo ! Cette fois ce sont IN THE MOOD et SMILING ANGEL. IN THE MOOD est …un rose corail, clair, joliment coiffé, mais sans attrait particulier. Chez Schreiner, on n’a pas de succès avec les roses ! Quant à SMILING ANGEL, c’est un iris blanc, un peu crémeux, avec des barbes assorties. La fleur est gentiment frisottée, mais peu ondulée. Qu’est ce qui n’a pas marché ? A mon avis, c’est le fait que ce soit une fleur trop terne pour retenir l’attention des acheteurs, comme des juges.

On arrive à 95 mais on reste avec quinze nouveautés, dont trois, cette fois, n’auront rien gagné. GOODNIGHT MOON, le premier de la liste, se présente en robe jaune claire, encore plus claire sous les barbes, qui sont oranges. Rien de bien original, là-dedans, alors que les iris jaunes sont en nombre pléthorique. Vous prenez un peu d’orange, que vous ajoutez à la fleur précédente, et vous obtenez PARTY LIGHTS, qui est le second échec de l’année. Là encore on est en présence d’un iris sans rien pour le sortir de l’anonymat, dans un coloris peu prisé, de surcroît. En revanche, le sort malheureux de MARIAH est beaucoup plus surprenant. Comment un beau bleu clair, à barbes blanches, d’une forme parfaite, peut-il avoir été aussi peu apprécié ? Les ventes auraient-elles pâti du fait que, la première année, cette plante n’a été proposée qu’en « bonus » ? Probable. En tout cas Schreiner croyait en cet iris qui a été utilisé en vue d’améliorer la lignée des bleus clairs, et qui a donné naissance, à ce jour, à deux beaux rejetons, ABOVE THE CLOUDS (2001) bleu tendre à barbes jaunes, descendant également de YAQUINA BLUE, et BLUE KENTUCKY GIRL, bleu ciel, dernier avatar d’une longue famille de bleus, toujours primés.

C’est à peine croyable, mais 1996 se présente avec 15 nouveautés ! L’usine Schreiner ne varie pas son rythme. Cette fois ce sont les échecs qui s’accentuent puisqu’ils sont au nombre de quatre. Le jaune d’or AUTUMN ACCENT, le blanc à barbes pêche CARTE BLANCHE, le rose (encore un) HEAVENLY VISION, et le très sombre variegata SOMBRERO WAY. Celui-là, cependant, aurait sûrement mérité une distinction, même si l’austérité de ses couleurs peut ne pas être du goût du plus grand nombre.

Toujours quinze variétés enregistrées en 97, et trois oubliés : CITYSCAPE, jaune paille largement marqué de blanc sous les barbes minium, HARVEST FAIRE, variegata façon EDITH WOLFORD, et MOUNTAIN ECHO, le plus original des trois, en bleu lavande, fortement veiné d’ocre en haut des sépales.

Seulement quatorze enregistrements pour l’année 98, mais néanmoins trois de chute, qui sont le « dark top » - très léger – COASTAL MIST, le mauve rosé SERENE MOMENT ( là, c’est une anomalie que de ne l’avoir pas retenu, car ses couleurs, très nettes et très fraîches, ainsi que sa forme impeccable, auraient du lui valoir plus d’égards). Le même sort, réservé à TERRA ROSA, un iris qui sort de l’ordinaire, en brun puce rosé, avec une fleur classique mais parfaitement formée, n’est pas plus mérité.

Le choix s’appauvrit à treize variétés en 99, ce qui n’empêche pas le nombre des échecs de rester à trois, avec LAST CHANCE, amoena très gracieux mais desservi par sa floraison trop tardive : pas vu donc pas noté, WEDDING DANCE, version moderne de GOLD TRIMMINGS (75) , pourtant doté de tout ce qu’il faut pour réussir, et WILD FRONTIER, nouvelle version d’AFTERNOON DELIGHT, donc pas vraiment une nouveauté.

Les variétés présentées après 99 sont encore en course, on arrêtera donc là l’énumération. Peut-on en tirer quelque constatation générale ? Il semble bien que ce ne soit pas les critères techniques qui fassent la différence car les produits Schreiner sont techniquement parfaits. Les critères de commercialisation ne sont pas non plus déterminants car, en dehors du cas des iris offerts en « bonus », les variétés nouvelles bénéficient de la grande diffusion du catalogue Schreiner. Reste la réputation de l’obtenteur, qui n’est pas non plus en cause dans le cas de Schreiner, et le côté attirant des plantes en compétition. C’est peut- être de ce côté là qu’il faut chercher les causes de échecs, en effet les roses de Schreiner n’ont pas vraiment la cote, sans doute parce qu’on trouve aujourd’hui une foule de roses moins académiques et au moins aussi beaux ; il y a également le fait que plusieurs des variétés non retenues soient tardives, donc plus rarement vues par les juges, et que le choix de coloris trop sombres ou trop ternes doit nuire à la vente. Quoi qu’il en soit, avec un taux de HM de 88%, la maison Schreiner peut être fière de son travail et de ses résultats. La situation est-elle la même pour les produits de Keith Keppel, autre nom fort connu dans le petit monde des iris ? Nous verrons cela la prochaine fois.