29.10.10

LA FLEUR DU MOIS




La fleur du mois de ce novembre 2010 sera une vieille variété, de celles qu’on qualifie d’historiques, pour laquelle j’ai une affection particulière. Voici :

‘TUXEDO’

(Schreiner, 1964)

Pour un iris de cette époque, la lecture de l’arbre généalogique présente encore cette simplicité des premiers temps, qu’on ne retrouve évidemment plus dans les pedigrees des variétés de ce début du XXIeme siècle. Mais commençons par le commencement, et la description que se trouve dans la Check-List des années 60.

« TUXEDO : TB, 90 cm. M. Self bleu nuit profond ; barbe assortie. (Licorice Stick x semis 0-332-1. » On ne peut guère faire plus concis. Mais presque tout y est. Il ne manque que le nom du papa, connu seulement par son numéro de semis (c’est une pratique fréquente chez Schreiner, malheureusement).

‘Tuxedo’ se présente sous la silhouette classique d’un grand iris bien découplé, avec des fleurs peu ondulées, assez grandes, dont la couleur est parfaitement unie, d’un beau bleu-noir velouté et brillant. C’est surtout ce classicisme de bon ton que j’apprécie. Certains diront qu’à côté d’une fleur contemporaine, celle de ‘Tuxedo’ fait un peu pauvre. D’autres, dont je fais partie, rétorqueront qu’il ne s’agit pas de pauvreté mais de simplicité rigoureuse. La fleur n’a pas la grâce un peu surchargée d’un ‘Sea Power’ mais on en apprécie d’autant mieux la pureté, et les boutons floraux s’ouvrent tranquillement, sans se déchirer…

L’arbre généalogique simplifié s’établit facilement :

TUXEDO > LICORICE STICK > BLACK BELLE > STORM WARNING > BLACK FOREST > ETHIOP QUEEN > THE BLACK DOUGLAS.

En six générations on est arrivé en 1934 et au tout début des iris franchement sombres. D’ailleurs d’un bout à l’autre on est en présence d’iris de plus en plus sombres au gré de croisements endogamiques. ‘Black Forest’ a été une avancée majeure dans l’approfondissement du noir, grâce à l’apport de iris aphylla venu de son parent femelle, ‘Dymia’ issu en deux générations de cette espèce réputée pour enrichir les couleurs. Notons au passage l’origine néo-zélandaise de ‘Black Belle’ (Emily Stevens, 1947), ce qui donne un petit côté exotique à un produit franchement américain.

La descendance de ‘Tuxedo’ n’est pas gigantesque, mais pas négligeable non plus. Notamment par le biais du croisement (Space Dragon x Tuxedo) réalisé par Jim Hedgecock, qui, recroisé avec ‘Sophistication’ (Hamblen, 1984) est à l’origine d’au moins cinq variétés appréciables, dans un panel de couleurs très large : ‘Aztec Lace’ (2002), ‘Chiricahua Canyon’ (1997), ‘Dark Dancer’ (2002), ‘Jungle Dancer’ (2002), ‘Whispering Waters’ (1999). Cependant ses rejetons les plus fameux sont ‘Black Madonna’ (Stahly, 1985), ‘Midnight Dancer’ (Schreiner, 1991) et ‘Violet Miracle’ (Zurbrigg, 1978).

La majestueuse silhouette de ‘Tuxedo’ apparaît chaque printemps dans mon jardin. Je l’y retrouve toujours avec le même plaisir. C’est un iris qui m’est précieux.

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6. SDB d’Allemagne

Quand on parle d’iris on songe d’abord à ce qui se fait aux Etats-Unis. Mais ici l’accent est mis plutôt sur ce qui s’obtient en Europe où, depuis quelques années, la quantité et la qualité des obtentions tient la dragée haute aux iris d’Amérique.

Cette fois, ce sont deux obtenteurs allemands qui sont mis en avant. Les adorables SDB ici représentés donnent une idée de leur production. En élégance et en grâce, ils n’ont rien à envier à la production américaine, même si des hybrideurs aussi talentueux que Paul Black, Tom Johnson et quelques autres ne sont surtout pas à négliger.

‘Kleine Ballerina’ (F. Kathe, 2008) (Cherry Child X Lichtreigen)

‘Lichtblick’ (W. Landgraf, 2006) (Celsius X Eisfee)

‘Samtprinz’ (W. Landgraf, 2006) (Samtkönig X Ringer)

‘Schwips’ (F. Kathe, 2004) (Bee’s Knees X Alsterquelle)

MYSTÉRIEUSE HARMONIE DE BEAUTÉS DIFFÉRENTES







Au premier acte de « Tosca », Mario Cavaradossi, le héros, s’interroge sur les beautés différentes de la brune Tosca, celle qu’il aime, et de la blonde Attavanti dont il peint le portrait. C’est un peu ce que pourrait faire l’amateur d’iris devant l’harmonie des fleurs bicolores.

Clair et foncé, c’est ainsi que se présentent en général les fleurs d’iris bicolores. Pétales clairs, sépales foncés. Il existe des compositions inverses, mais elles sont encore peu nombreuses et représentent une évolution encore difficile à maîtriser. Tout l’art de l’obtenteur est de réussir à marier deux couleurs qui créent entre elles une harmonie séduisante, où triomphe le charme et le bon goût.

On a coutume de désigner par des noms particuliers les fleurs dont les pétales sont blancs ou jaunes, et les sépales d’une autre teinte, plus ou moins sombre. Pour les pétales blancs, on parle d ‘ « amoena », pour les pétales jaunes on dit « variegata », mais il n’y a pas de vocable pour les autres associations de couleurs. Chez les amoenas qui, à l’origine, étaient blanc/bleu ou blanc/violet, les sépales ont pris peu à peu toutes les couleurs de la palette des iris. A commencer par le jaune qui est apparu très tôt, avant d’être rejoint par le brun, l’orange, le rose, le pourpre et même le noir (ou presque noir). Si la plante de référence des amoenas bleus est certainement ‘Whole Cloth’ (Cook, 1957), il ne faut pas oublier non plus le « vieux » ‘Wabash’ (E.B. Williamson, 1936). Le modèle des amoenas jaunes sera le néo-zélandais ‘Pinnacle’ (Stevens, 1945). Le brun est venu un peu plus tard. Le plus emblématique des blanc/brun est sans doute ‘Repartee’ (Catherine Smith, 1968). Il est plus difficile de situer le point de départ des autres associations de couleur. Le rose est venu de Nouvelle-Zélande et c’est une nouvelle fois Jean Stevens qui a été aux avant-postes. Son ‘Sunset Snows’ (65) est là pour le prouver. Elle s’est également distinguée dans le mariage blanc/grenat ou amarante grâce à son ‘Finest Hour’ de 1955. L’orange a attendu le travail de Gordon Plough qui, dans ce domaine comme dans d’autres, s’est fait un temps une spécialité des blanc/orange, ou tout au moins blanc/abricot, comme en témoigne son ‘Java Dove’ de 1964. La juxtaposition de blanc et du pourpre est le fait des Schreiner, avec ‘Breaking Dawn’ en 1971, mais aussi celui d’Esther Tams et de son ‘Dream Lover’ qui enlèvera la DM en 1977. Quant au contraste absolu du blanc/noir, il faudra attendre les années 90 et l’apparition de ‘Starring’ (Ghio, 1999) pour dire que le but aura été atteint. En sens inverse on est encore loin d’un noir/blanc, mais les amoenas inversés sont apparus il y a maintenant longtemps avec ‘Avis’ (Varner, 1963) et sont devenus nombreux ces dernières années. Non seulement en bleu/blanc, mais aussi en jaune/blanc et rose/blanc.

Il y a déjà eu ici plusieurs articles faisant le point sur les iris variegatas. Le jaune a été marié à plusieurs autres couleurs, la plus courante étant le brun-rouge ou le grenat, comme c’était déjà le cas avec ‘City of Lincoln’ de Hans Sass en 1937. l’autre couleur à laquelle il a été associé est le mauve ou le violet. Peut-être le plus symbolique des jaune/mauve est-il ‘Betty Simon’ (Hamblen, 1976), mais il y en a bien d’autres tout aussi connus. En jaune/violet, ‘Edith Wolford’ est le plus apprécié, mais il a été précédé par exemple par son ancêtre ‘Milestone’ (Plough, 1965), déjà bien contrasté. On trouve aussi quelques jaune/rose orchidée, mais l’harmonie des couleurs est moins intéressante. Les variegatas inversés n’ont fait leur apparition que récemment et ‘Bold Statement’ (IB) (Tasco, 2001) en est l’exemple le plus achevé.

Reste le cas des autres bicolores. Si on enlève les iris à pétales blancs et ceux à pétales jaunes (ou d’une couleur tirant sur le jaune) et leurs inverses, que reste-t-il ? Essentiellement les fleurs à pétales roses et à sépales d’une couleur plus sombre, comme le bleu ou le violet, ainsi que leurs dérivés. C’est notamment sur ce schéma que Barry Blyth, en Australie, a basé son travail et réussi une multitude de combinaisons.

On a coutume de situer le premier exemple d’iris tétraploïde bicolore chez ‘Nene’ (F. Cayeux, 1928), mais la teinte générale de cette variété la place plus justement parmi les iris pourprés puisque ses pétales sont d’un rose orchidée profond et ses sépales d’un grenat soutenu. C’est un peu la même chose que l’on trouve chez le fameux ‘Camelot Rose’ (Tompkins, 1965). L’un des tout premiers rose/bleu serait plutôt ‘Magic Potion’ (Ghio, 1974), même si la place du bleu (du mauve en l’occurrence) est assez réduite et les deux teintes peu différenciées. Mais il faut un commencement à tout ! Dans ce genre, The World of Irises parle aussi de ‘Love Is’ (Varner, 1972), mais en trouver la trace aujourd’hui, physiquement comme en photo, ne semble pas évident. Parlons plutôt de ‘Latin Tempo’ (Blyth, 1974), en rose/bruyère et de ‘Touche’ (Hamblen, 1969) en rose dragée/bleu lilas. A partir de ces plantes excellentes, un grand nombre de variétés ont été obtenues, des plus pastels ou plus contrastées, comme ‘Heather Blush’ (Hamner, 1976), ‘Love Bandit’ (Blyth, 1977), ‘Banjo Man’ (Hamblen, 1980), ‘Karen’ (Hamblen, 1983), et bien d’autres…

Les subtils mélanges de couleurs constituent un des charmes de nos chers iris. Comme le peintre de « Tosca » on ne manque pas d’en chanter la diversité et d’en apprécier la multitude. Mais en plus on peut parier que l’on n’est pas au bout de nos émerveillements.

23.10.10

LA COMPAGNIE DES PETITS





5. Made in Italy

Augusto Bianco ne s’intéresse pas qu’aux grands iris. C’est aussi un spécialiste reconnu des petits, des SDB notamment. Il a déjà été question ici de ceux que je considère comme de parfaits exemples de ce qu’on peut faire avec les SDB : ‘Cri-Cri’ et ‘Death by Chocolate’. Mais il y a d’autres belles réussites qui poussent dans mon jardin, très bien d’ailleurs, en qu’on peut recommander à des amis. Les SDB tiennent une belle place dans la production d’iris européenne. Bianco fait partie des grands faiseurs.

‘Lucciola’ (2005) (Midnight Mist X (Farfui sib x Privileded Character))

‘Saldi d’Autumno’ (2006) (Pele X (Fairy Footsteps x (Leprechaun's Gold x Baja)) x Vino Rosso)

‘Sangue di Drago’ (2004) (Sono Qui X (Court Magician x Small Flash))

‘Vino Rosso’ (1999) ((Leprechaun Gold x Cheeks) X Logo)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

De Tempo Two à Pearcedale Iris Farm

La semi retraite de Barry Blyth, dont le catalogue « Tempo Two » se limite aux dernières créations du maître, a ouvert la porte à une nouvelle entreprise dirigée par Tim et Paul Blyth, les fils de Lesley et Barry. Cela s’appelle simplement « Pearcedale Iris Farm ». Le catalogue sur Internet est plutôt rustique et limité : il reprend une partie des variétés dont Barry ne souhaite plus s’occuper. A aller visiter pour quelques raretés…

TOUT ÇA AVEC ÇA ?





Seconde partie

Plicatas à base de variegatas.

Une nouvelle fois, ce sont les Sass qui sont à l’origine de ce mélange. Dans « The World of Irises », K. Keppel et M. Hamblen disent : « Confrontés au rudes hivers du Nebraska, les Sass ont fait un abondant usage du rustique I. variegata et de ses dérivés. ‘Midwest’, introduit en 1923, était un plicata pourpré, rose/blanc d’aspect conventionnel, mais des plicatas différents commençaient à apparaître, aussi. Les dessins devenaient plus importants ou remplacés par des taches, et le fond blanc laissait la place à des arrière-plans crème ou jaune pâle (…) » Tel est le cas de ‘Siegfried’ (H. Sass, 1936) qui fut une pierre angulaire dans la lignée. ‘Orloff’ (Sass H., 1937), encore plus riche en couleur et en dessins, marque le début d’une lignée qui donnera ‘Kilt Lilt’ (Gibson, 1970), et bien d’autres.

Ceux qu’on appelle les variegatas.

Il est évident que ce qu’on appelle aujourd’hui les variegatas sont issus de l’espèce I. variegata. Dans ce cas la transformation a été de répandre uniformément la couleur brune ou violacée sur toute la surface du sépale. L’affaire devait paraître tellement évidente à Melba Hamblen et Keith Keppel quand ils ont rédigé le chapitre sur la couleur des iris dans « The World of Irises » qu’ils n’abordent les variegatas que dans la partie consacrée aux bicolores, et sans approfondir vraiment la question la question. Au départ, pourtant, l’affaire n’a pas été simple, et les premiers variegatas ne s’éloignaient guère du modèle naturel. Témoin le travail de Goos et Koenemann qui, compte tenu de la petite taille de l’espèce-mère, a été classé parmi les iris intermédiaires : ‘Iris König’ (1910) ou ‘Flamenschwert’ (1920) en sont des exemples. Peu a peu cependant la couleur brune ou rousse a gagné la totalité des sépales et c’est une nouvelle fois dans la pépinière de Hans Sass qu’ont été sélectionnés les premiers iris jaune/bordeaux dont on peut dire qu’ils ont été les premiers variegatas au sens où on entend cette appellation aujourd’hui. Au tout premier rang on peut mettre ‘King Tut’ (H. Sass, 1926), suivi quelques années plus tard de ‘City of Lincoln’ (H. Sass, 1937), lequel a fait une carrière commerciale brillante et a frôlé la DM en 1942. En France, Ferdinand Cayeux n’était pas en reste. Avec son ‘Vision’, de 1932, il égale ses rivaux américains, tandis que ‘Constellation’ (1936) fait le pendant de ‘City of Lincoln’.

Le modèle variegata est devenu au fil des ans une tribu immense et il en apparaît chaque année de nouveaux. Mais dans ce que nous appelons variegata, peu à peu se sont différencié deux familles, les variegatas à sépales brun-rouge et les variegatas à sépales violets. Ils découlent tous d’une même base, mais pour obtenir la combinaison jaune/mauve ou violet les hybrideurs des années 60 ont associé le modèle amoena (type ‘Whole Cloth’) au modèle variegata (ou jaune issu de variegata) ; de ces croisements sont issus les iris clairs comme ‘Swedish Modern’ (Babson, 1976) ou foncés comme ‘Milestone’ (Plough, 1965) qui se trouve derrière le fameux ‘Edith Wolford’ (Hager, 1986).

Les variegatas modernes marient un jaune éclatant et un rouge bordeaux ou acajou impeccablement étalé sur toute la surface des sépales. On pourrait en citer des dizaines, contentons-nous du français ‘Andalou’ (Cayeux, 1995). Certains obtenteurs jouent la différence en ajoutant des veinures blanches sous les barbes ou un liseré jaune autour des sépales, ce qui est le cas de ‘Tiger Butter’ (Ernst, 1986), par exemple.

Ainsi, à partir d’une petite espèce discrète, est-on parvenu à développer une foule de modèles différents, mais qui ont apporté de grandes améliorations aux iris horticoles. Il n’en faut pas plus pour faire de I. variegata, l’une des espèces majeures dans le domaine de l’hybridation.

20.10.10

LA COMPAGNIE DES PETITS

4. Français ou Néerlandais ?
Loïc Tasquier est normand d’origine, mais il est installé aux Pays-Bas. Les iris qu’il obtient sont-ils français ou néerlandais ? Si l’on se fie au droit du sol, ils sont de nationalité néerlandaise. Mais qu’importe ! Ce qui compte c’est que ce passionné éclectique nous propose des SDB très intéressants et qui vont peu à peu trouver leur place dans le monde des iris. En voici quatre, enregistrés en 2010 :

‘A l’Affût’ (Cutie Eyes X Cry Baby)

‘Ciel Normand’ (Cry Baby X James Bond)

 ‘Princess Diana’ (Djinn X Bedford Lilac)

‘Shy Di’ (First Dance X Proton)

15.10.10

ECHOS DU MONDE DES IRIS


Un contre-exemple
Vous avez vu la photo ? Elle n’a pas été prise dans ce but, mais elle représente une variété récente (Blyth, 2007), avec un gros défaut. On voit très bien que les fleurs de cet iris sont toutes groupées à l’extrémité de la tige, serrées les unes contre les autres, de sorte qu’elles se gênent les unes les autres, car elles vont s’épanouir toutes ensemble, ce qui, de plus, diminuera la durée de la floraison. La fleur est jolie (certains la trouveront trop crêpée), mais on a du mal à l’apprécier parce qu’elle n’est pas en valeur. Comme quoi on a beau être un obtenteur chevronné, on peut parfois commettre une erreur de jugement en retenant une plante imparfaite.

TOUT ÇA AVEC ÇA ?




Première partie
C’est tout de même merveilleux ce que les hybrideurs ont fait à partir du petit I. variegata ! Voilà une petite plante médiocre, pas même jolie, mais qui se trouve à l’origine d’au moins trois coloris d’iris modernes et se rencontre à la fois dans les gènes des grands iris et des iris nains. En fait les hybrideurs en ont tiré tout ce qu’ils pouvaient. En ce qui concerne les couleurs, I. variegata est jaune aux pétales, blanc lavé et veiné de brun violacé aux sépales. Avec ce potentiel on a obtenu :
  1. des iris entièrement jaunes ;
  2. des iris entièrement bruns ainsi que des iris brun-rouge ;
  3. des plicatas avec du jaune (ou une couleur dérivée) pour base et du brun pour complément ;
  4. des iris aux pétales jaunes et aux sépales bruns (ou violets).
  5. I. variegata, qui ne mesure pas plus de 40 ou 50 cm., est également à l’origine des MDB, les plus petits des hybrides, et, par mélanges successifs, de tous les iris nains.
On ne peut pas éviter de rendre hommage à cette petite espèce si importante pour nos iris modernes.
Dans la classification qu’il a établie dans les années 1890, l’Anglais Barr considère que les hybrides de son époque étaient constitués de six espèces : I. pallida, variegata, amoena, neglecta, plicata et squalens (on peut évidemment ajouter I. germanica à cette liste). I. variegata fait bien partie du panel de base. Pour les botanistes il a été décrit officiellement par Linné en 1753, mais il était connu depuis bien longtemps et il apparaît sur des peintures de la Renaissance. Il est originaire de la Hongrie actuelle et des Balkans, comme bon nombre d’iris.
Dès l’origine des hybridations et de la sélection les croisements avec I. variegata furent nombreux. Ils sont restés cependant dans les couleurs de base et la présentation de celles-ci est restée assez proche de l’espèce de base, comme c’est le cas pour le fameux ‘Honorabile’ (Lémon, circa 1884) ou pour ‘Maori King’ (Reuthe, 1890). Peu à peu, pendant toute la période des iris diploïdes, les variétés issues de I. variegata prirent de l’extension et s’éloignèrent du type dans les diverses directions signalées ci-dessus.
Nous allons faire en deux chroniques le panorama de ce qu’a été la contribution de I. variegata au développement des iris de jardin.
Vers le jaune pur.
Dans les iris antérieurs au XXème siècle, le jaune était pratiquement absent. I. flavescens, avec son jaune soufre caractéristique, et ‘Aurea’ (Jacques, 1830), jaune clair, font figure d’exception. Seuls les dérivés de I. variegata ont présenté la couleur jaune aux pétales, mais se débarrasser des veines violacées n’a pas été une petite affaire, il y a des traits, comme celui-là, qui sont particulièrement tenaces, et même l’apparition de la tétraploïdie, avec la multiplication des solutions qu’elle apportait, n’a pas fourni de remède miraculeux. Il n’y a qu’à regarder ‘W.R. Dykes’ pour s’en convaincre ! Pourtant c’est cette variété qui a servi de base à la poursuite du jaune pur, y compris les barbes. Croisée avec un semis un peu jaune de Sydney B. Mitchell issu d’une autre lignée, elle a donné naissance au fameux ‘Happy Days’ (Mitchell, 1937) qui a, dès son apparition, été considéré comme le jaune de référence. Dès lors le travail n’a plus consisté qu’à faire disparaître les dernières traces de brun violacé dans les sépales. Rapidement les jaunes purs ont été croisés avec d’autres jaunes, à barbe mandarine, pour accentuer la saturation de couleur, et aujourd’hui le jaune est devenu un grand classique, avec des variétés d’une coloration parfaite allant du jaune primevère au jaune bronzé.
Brun et mordoré.
En dehors des chrysanthèmes et des iris, quelles fleurs se présentent en brun ? Aucune. Mais obtenir cette couleur n’a pas été spontané. Il a fallu un travail et une ténacité exceptionnels pour parvenir à un beau brun uniforme et velouté. Longtemps les croisements à base de I. pallida et I. variegata n’ont donné que des mélanges brunâtres tristes et sans intérêt. Le premier brun intéressant, même s’il est plus miel que brun, a été ‘Jean Cayeux’ (Cayeux, 1931) et il est à l’origine des bruns modernes. Cependant c’est à Rudolph Kleinsorge que l’on doit le développement de cette couleur. Il a du de devenir célèbre dans le petit monde des iris, à ‘Tobacco Road’ (1941), le premier iris réellement brun, qui a marqué son époque et constitue le point de départ de toutes les recherches contemporaines sur cette couleur. Mais ce ‘Tobacco Road’ est issu de ‘Jean Cayeux’ et donc de I. variegata.
(à suivre).

8.10.10


MEILLEURE IMAGE


Greg Hodgkinson propose une autre image de 'Pandora's Purple', bien plus jolie que celle publiée la semaine dernière. Merci à lui.










LA COMPAGNIE DES PETITS
3. de Californie

John Weiler n’est pas seulement un grand obtenteur de TB comme ‘Flaming Victory’, Fresno Calypso’ ou ‘Halloween Halo’. Il a créé des SDB remarquables, avec une ligne basée sur l’utilisation de variétés confirmées comme ‘Brighteyes’ (Darby, 1957), jaune citron centré de bleu, ‘Gingerbread Man’ (Bennett Jones, 1968), brun centré de violet, ‘Pink Amber’ (Earl Roberts, 1966), rose marqué d’ocre et de chartreuse, ou ‘Stockholm’ (Bee Warburton, 1971), jaune à barbes bleues. Voici quelques unes de ses plus jolies réussites dans cette série, caractérisées par leurs jolies barbes bleues.

‘Golden Violet’ = (Weiler, 1993) (de Brighteyes, Gingerbread Man, Stockholm, Pink Amber…)
‘Leprechaun’s Delight’ = (Weiler, 1986) (Thrice Blessed X Stitch Witch)
‘Little Blue-Eyes’ = (Weiler, 1993) ((Leprechaun’s Delight x Golden Violet sib) X semis de Pink Amber)
‘Pink Fawn’ = (Weiler, 1993) (semis de Brighteyes, Gingerbread Man, Stockholm… X semis de Ruby Locket et Pink Amber)
ECHOS DU MONDE DES IRIS

Nouveau jardin d’iris

Cette information intéressera essentiellement les Français, amateurs d’iris. Mais ils sont nombreux !

Lorsqu’il a renouvelé sa collection d’iris, il y a deux ans, le Parc Floral de la Source à Orléans, a recherché un point de chute pour les plantes dont il souhaitait se défaire. Il l’a trouvé, avec l’aide de la SHOL (Société d’Horticulture du Loiret), dans la ville voisine de St Cyr en Val. La collection est maintenant installée au château de Morchêne à St Cyr en Val. C’est un endroit où voir des iris déjà « historiques » et, à ce titre, plutôt difficiles à rencontrer aujourd’hui, ailleurs.










TORERO ANDALOU

Quand on pense à l’Espagne, ce sont le jaune et le rouge qui viennent à l’esprit. De là à ce que de nombreux iris variégatas jaune sur bordeaux portent des noms évoquant l’Espagne, il n’y a qu’un pas qu’a franchi naturellement Richard Cayeux lorsqu’il a baptisé ‘Andalou’ puis ‘Torero’.

Une chronique récente a fait le point sur l’utilisation de I. variegata et expliqué comment les hybrideurs s’y sont pris pour passer d’une petite fleur maigrichonne aux pétales jaunâtres et aux sépales blanc sale veinés de violacé à de grands iris aux couleurs contrastées, avec les pétales jaune d’or et les sépales d’un riche brun rouge.

Richard Cayeux a continué une lignée où tout le travail a consisté à partir d’une base solide à ajouter des ingrédients propres à renforcer le contraste et l’éclat des couleurs, en conservant des plantes robustes et qui poussent bien.

Pour ‘Andalou’ (1995) dont le pedigree est ((Irish Spring x ((Snowline x Silver Sands) x (Post Script x Orange Parade)) X Gypsy Caravan), la base a été ce ‘Gypsy Caravan’ (Moldovan, 1978), un variégata bien classique, en jaune doré et rouge brique, avec une longue barbe orange. Cet iris provient d’un croisement traditionnel entre un bicolore fameux, ‘Barcelona’ (Opal Brown, 1967) beige rosé et magenta, et un frère de semis de ‘Far Corners’ qui est un self rose orangé soutenu. Avec ‘Barcelona’ l’histoire commence en fait en 1956, avec le célèbre ‘Melodrama’ (Cook) dont la création a été racontée ici il y a quelques années, auquel succèdent ‘Gypsy Lullaby’ (O. Brown 1960), première génération de variégata, puis ‘Pipes of Pan’ (O. Brown, 1963), bicolore proche de son ancêtre ‘Melodrama’. Nous voilà donc avec une base de variégata confirmée. Pour l’améliorer il fallait d’un côté enrichir le jaune des pétales, puis renforcer le brun-rouge des sépales. L’enrichissement du jaune est passé par l’adjonction d’une pointe d’orange issue de ‘Orange Parade’ (Hamblen, 1958) ; le confortement du brun-rouge est venu avec l’aide de ‘Post Script’ (Tompkins, 1965). Quant au contraste il a été amélioré par l’apport d’une touche de rose et d’abricot issue des amoenas ‘Snowline’ (Schreiner, 1968) et ‘Silver Sands’ (Tompkins, 1967). Enfin pour ce qui est de la base « variegata », il faut, pour la retrouver, remonter aux ancêtres néo-zélandais (‘Summit’…) de ‘Irish Spring’ (Roe, 1972) qui, sans en avoir franchement l’air, a dans ses gènes le petit iris variégata d’origine.

Passons à ‘Torero’ (2003), autre inspiration espagnole de Richard Cayeux.

Le pedigree n’est pas des plus simples : ((Blazer x (Skyfire x Fresno Frolic)) x (Adobe Rose x Rustler)) X (Jubilée Rainier III x Feu du Ciel). Mais entre ce pedigree et le précédent, les différences ne sont qu’apparentes. Prenez la «base» variégata : cette fois, c’est ‘Blazer’ (Stahly, 1983), derrière lequel on retrouve le bicolore ‘Barcelona’, tout comme derrière ‘Gypsy Caravan’, avec pour compagnon orangé le célèbre ‘Son of Star’ (Plough, 1969). De toute façon ce ‘Gypsy Caravan’ n’est pas très loin ! Il est la «mère» de ‘Adobe Rose’ (Ernst, 1988). Dans la branche paternelle de ce dernier il y a une variété intéressante, ‘Hi-Top’ (Knocke, 1971), un iris jaune ocre, qui descend de ‘Denver Mint’ (Knopf, 1962) qualifié par Joë Ghio lui-même comme le meilleur jaune de son époque. D’une manière générale, la tonalité de ce ‘Torero’ est plus franchement orangée que celle de ‘Andalou’. D’ailleurs les iris orange sont nombreux parmi ses ancêtres : ‘Skyfire’ (Schreiner, 1980), ‘Fresno Frolic’ (Weiler, 1980), ‘Feu du Ciel’(Cayeux, 1993) et quelques autres … L’approfondissement de la couleur des sépales est du cette fois à ‘Jubilée Rainier III’ (Cayeux, 1998) et à ‘Rustler’ (Keppel, 1987), lesquels contribuent aussi à l’accroissement du contraste. Quant à la base «variegata », pour la trouver, il faut remonter à ‘Hi-Top’ déjà cité et ‘Bayberry Candle’ (C. DeForest, 1969), son associé dans ‘Adobe Rose’.

Voici donc deux variégatas tout à fait réussis, qu’à première vue on peut croire d’origines différentes, mais qui se révèlent en fait très voisins et même un peu cousins. Mais y-a-t-il aujourd’hui des cultivars qui ne soient pas cousins ? C’est tout le problème de la consanguinité qui nous donne des iris portant des fleurs superbes mais, malheureusement, souvent fragiles et difficiles à faire pousser.

1.10.10







LA COMPAGNIE DES PETITS
2. Kaléidoscope

Les images de cette semaine montrent à quel point les SDB peuvent offrir un choix immense de coloris et d’associations de couleurs.

‘Ultimate’ (T Johnson, 2002) a obtenu en 2010 la plus haute récompense accordée à un SDB, la Cook-Douglas Medal. Il est le produit de 'Snugglebug' X 'Smart'. Les photos de ses parents ne laissent pas imaginer l’aspect du rejeton !

‘Snugglebug’ = (Schreiner, 1993) (Li’l Red Devil sib X Lady in Red)
‘Smart’ = (Innerst, 1990) (Little Episode X Pippi Longstockings)










LA FLEUR DU MOIS :

les B.C. d’Ensminger

Ce mois-ci, ce n’est pas une fleur qui est choisie, mais plusieurs, obtenues par Allan Ensminger, un hybrideur américain qui s’est fait une spécialité des iris maculosas (ou « broken color »).

Dès mes débuts en iridophilie j’ai été intrigué par les iris « broken color ». C’était en 1981 et en France, à cette époque, il n’en était guère question. Mais j’avais appris leur existence par une de mes lectures, je ne sais plus laquelle, et j’ai souhaité tout de suite voir ce qu ‘étaient ces iris bariolés. A ce moment là je n’avais pas le volant de connaissances et de relations dont je dispose aujourd’hui, et je ne savais pas où voir, et me procurer, ces fleurs-là. Il faut dire que jusqu’à la fin des années 80, personne n’accordait beaucoup de crédit aux iris « broken color ». Il n’y avait guère qu’Allan Ensminger qui s’y intéressait et encore le faisait-il assez discrètement, proposant à la vente des fleurs non enregistrées, offertes par lots, comme une sorte de bonus original et même fantaisiste. Peu a peu il s’est enhardi et a enregistré celles de ses obtentions qui lui paraissaient le plus digne d’intérêt. Dès 1973, on trouve ‘Dominocus’, en blanc marbré de bleu-violet, ou ‘Oohs and Ahs’ en bleu de lin taché de violet. Mais il faut attendre 1977 pour découvrir ‘Doodle Strudle’, toujours en bleu clair et bleu foncé, puis 1978 pour ‘Inty Greyshun’, violet améthyste barbouillé de blanc, qui marque vraiment le début de la ligne des « broken color » d’Ensminger.

Mes deux premiers maculosas ont été ‘Pandora’s Purple’ (Ensminger, 1981) et ‘Purple Streaker’ (Ensminger, 1981). Je les ai plantés en 1992. Ils sont arrivés en Touraine à l’occasion d’un échange, mais je ne me souviens plus d’où ils provenaient : soit de chez Igor Fédoroff, soit de chez Noël Guillou, avec qui j’échangeais beaucoup de plantes à cette époque. Le premier n’est pas vraiment un maculosa comme on les imagine, mais le second fait furieusement penser à une variété beaucoup plus célèbre : ‘Batik’ (Ensminger, 1981) qui se trouve être son descendant direct. Nos deux héros du jour proviennent en droite ligne de cet ‘Inty Greyshun’ dont il est question plus haut.

Je me suis ensuite procuré le fameux ‘Maria Tormena’ (Ensminger, 1987). Cela n’a pas été sans mal ! Ne sachant ni où ni comment l’acheter, j’étais sur le point de me payer le culot d’écrire à sa dédicataire, la signora Tormena dont j’avais découvert l’adresse en Italie, quand j’ai appris qu’il était en vente en Belgique, chez Koen Engelen, près d’Anvers. ‘Maria Tormena’ figure toujours dans ma collection.

Il a été rejoint quelques années plus tard par ‘Brindled Beauty’ (Ensminger, 1994), un descendant de ‘Maria Tormena’ très élégant, sans ce côté vulgaire que prennent souvent les B.C.

Depuis, d’autres « broken color » sont venus compléter ma collection. Mais à l’équipe de base j’accorde une valeur sentimentale qui lui vaut de faire l’objet de la présente chronique.










A VUE DE NEZ

C’est dans son catalogue de l’année 2000 que Richard Cayeux a fait figurer le parfum de la fleur dans la description de la plupart des variétés. C’était une initiative originale et intéressante, mais sûrement coûteuse, et qui n’a pas été prolongée. Aujourd’hui, seules les variétés analysées en 1999 par le parfumeur Eléna, et qui figurent encore au catalogue, comportent une annotation concernant leur parfum. Pourtant maintenant le parfum est l’un des éléments fournis par les hybrideurs lorsqu’ils enregistrent une nouvelle variété. En fait, ne pouvant techniquement être plus explicites, ils se contentent de dire si oui ou non la nouvelle plante est parfumée. Avec une petite précision à propos de l’intensité du parfum, fort ou faible, ou de son caractère, doux ou musqué. Pour en dire plus il faudrait être un nez, ce que nos horticulteurs ne sont évidemment pas !

Mais préciser l’odeur est-ce une indication importante ? On peut répondre à la fois oui et non. Non, car on ne choisit pas un iris en fonction de son parfum ; oui car c’est un complément d’information intéressant, au même titre que le nom de l’obtenteur, par exemple. En tout cas on peut s’en passer.

Comment définir un parfum ? A la différence des principales couleurs, le parfum ne dispose pas de mots spécifiques pour le désigner : une fleur peut être blanche ou bleue, pour un parfum il faut obligatoirement avoir recours à un élément de comparaison. On dira que telle fleur sent la violette ou le muguet, par référence à une odeur facilement identifiable et présente dans notre « catalogue » mental des odeurs. Mais alors qu’en matière de couleur on ne fera appel à la comparaison que pour entrer dans le détail, en ce qui concerne le parfum, il n’y a pas d’autre système de référence. Mais, ce faisant, on entre dans le domaine de l’approximation et de l’analyse personnelle. Certains verront telle barbe d’iris comme étant couleur minium, d’autres parleront de capucine ou de vermillon… En matière de parfum on est dans la même imprécision car chacun peut avoir, en cette matière, son propre échantillonnage.

En réalité, l’analyse à laquelle a procédé le parfumeur auquel Richard Cayeux a eu recours, trouve sa pertinence uniquement pour un quart des fleurs auscultées. Car presque un iris sur deux est dit avoir un parfum « fleuri doux », que le spécialiste décrit comme « un parfum délicat, fleuri doux légèrement vanillé, hésitant entre celui, frais, du muguet et, envoûtant, de la fleur d’oranger ». Les variétés qui sont dites comme ayant ce parfum fleuri doux, représentent 49% de l’ensemble et on atteint presque 73% quand on ajoute celles sentant précisément la fleur d’oranger, la vanille et le muguet. On peut donc considérer que cette définition est celle du parfum de l’iris, d’une manière générale, et qu’on peut la qualifier de « sui generis ». Par ailleurs 5% des iris n’ont pas d’odeur (ou seulement un vague relent que le parfumeur qualifie de « discret », ce qui ne peut évidemment pas être considéré comme constituant une odeur).

Dans ces conditions faut-il poursuivre l’expérience tentée par Richard Cayeux ? On peut en douter. Sauf à vouloir se distinguer par ce moyen de ses concurrents, un producteur d’iris doit pouvoir se contenter d’indiquer dans ses descriptions de l’indication fournie par l’obtenteur au moment de l’enregistrement. Le client saura que tel iris est parfumé ou que tel autre ne sent rien, et cela doit être suffisant. Il n’y aurait de véritable intérêt qu’à signaler une senteur très particulière, ou très vive, ce qui peut être un atout supplémentaire pour la variété considérée. Lawrence Ransom a procédé ainsi lorsqu’il a écrit, par exemple, que ‘English Cottage’ avait un parfum délicieux.

Que les iris soient des plantes agréablement parfumées est un charme de plus à leur actif. Mais les amateurs ou les « mordus » sauront leur en trouver bien d’autres !