29.5.14

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Extrêmes

 Trois exemples de ce qui se fait de plus avancé dans la recherche de l'extrême :


 1) 'Bolshoï' (Keppel, 2008) : fronces et fanfreluches = descendant de 'Adoregon' 


2) 'House Arrest' (Keppel, 2013) : bicolore bizarre = décrit comme « pétales cuir, sépales jacinthe, bordure cuir » 


 3) 'semis Keppel 97-173 C'' : maxi-plicata 

Les photos sont de Bryce Williamson pour « Iris Lovers »

LA FLEUR DU MOIS

‘PLEASURE CRUISE’ 

Encore un illustre inconnu ? Voire ! Certainement pour les collectionneurs de fraîche date (ou de jeune âge, plutôt) cette variété ne veut pas dire grand' chose. Mais pour les anciens, dont je fais partie, elle a un certain sens. En effet c'est elle qui, au printemps 1978, a remporté le concours réservé aux grands iris de jardin (TB) jugé à l'occasion du grand congrès international organisé cette année-là par la SFIB, à Orléans. La collaboration entre les iridophiles français et le parc floral de La Source était sereine et complète. Lors du congrès de 1978 il y eut un concours pour chaque catégorie d'iris. Les plantes avaient envahi une bonne partie du grand jardin et les visiteurs furent plusieurs milliers à venir admirer, ou simplement faire connaissance, avec les iris.

C'est donc 'Pleasure Cruise' (Gordon Plough, 1974) qui a triomphé. C'était une variété récente, à l'époque, et un plicata violet très classique, mais bien contrasté. Je ne sais pas s'il figure toujours parmi les iris conservés à La Source, mais plus vraisemblablement, il a dû faire partie de tous ceux qui ont été déclarés « persona non grata » et plantés dans les rues de la ville... Je doute qu'en ces conditions il soit encore identifiable si tant est qu'il existe encore.

Pour classique qu'il soit, cet iris (que conserve, semble-t-il, notre ami Fritz Lehmann, en Allemagne), n'en est pas moins une variété valeureuse. Son pedigree, malheureusement, n'a pas été développé dans son intégralité dans la description qu'en a donné son obtenteur. Voici ce qu'il en dit : « (inv. Copper Halo, Jaipur, My Darling, Jakarta sib) X Stepping Out.

Bien sûr on ne détaille pas 'Stepping Out', variété archi-connue, mais on peut dire un mot de chacun des membres de sa branche maternelle. 'Copper Halo' (Gibson, 1956) est un vieux plicata cuivre ; 'Jaipur' (Plough, 1965), un autre plicata, violet, celui-là, descendant de 'Dutch Doll' (Sass, 1956) ; à défaut d'en trouver une illustration, je ne me rend pas compte, à sa seule description, de ce que peut être 'My Darling' (Merle Daling, 1955), sans doute un bleu pâle entouré - pétales et sépales - de jaune ; 'Jakarta' (Plough, 1966) est lui-aussi un plicata violet, très allégé, mais on ne sait évidemment rien de son frère de semis, néanmoins ces descendants de 'Tea Apron' (Sass, 1960) doivent être l'un et l'autre des plicatas. Avec une telle accumulation de plicatas, Gordon Plough ne pouvait qu'obtenir un iris plicata rassemblant plus ou moins les qualités de ses parents et grands-parents.

Il est le frère de semis d'une autre variété qui a obtenu un certain succès : 'Western Shores' (Plough, 1973). Le fait que deux variétés issues du même semis aient été retenues laisse à imaginer tout le bien que Gordon Plough en pensait.

Aujourd'hui il n'y a plus grand monde qui se souvienne de 'Pleasure Cruise', car son heure de gloire, typiquement française, n'a été que de courte durée, et des plicatas violets, même descendants de 'Stepping Out', il y en a eu tellement, que celui-ci ne pouvait que sombrer assez vite dans les oubliettes de l'iridophilie.

 Illustrations : 

° 'Pleasure Cruise' 


° 'Tea Apron' 


° 'Dutch Doll' 


° 'Western Shores'

TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

4. Capriccio italien 

 Longtemps les italiens n'ont pratiqué l'hybridation qu'à titre de loisir. Ils n'enregistraient donc pas leurs obtentions. Encore aujourd'hui de nombreux hybrideurs pratiquent en amateurs et, même quand ils envoient leurs iris prendre part à une compétition, ces derniers ne reçoivent pas toujours une dénomination officielle. C'est le cas pour quatre variétés ci-dessous


 'Giannutri' (Gigli, NR) (origines non précisées) 

'Miele' (Bertuzzi, NR) (origines non précisées) 


'Sumatra' (Bianco, NR) ((Spirit of Memphis x Soap Opera) X Sunny and Warm) 


'Venetian Red' (Mostosi, NR) (origines non précisées)

SCHREINER 2014

Depuis 2011 il n'avait plus été question ici du catalogue de la maison Schreiner. Nous revenons aujourd'hui à cette traditionnelle revue. Et ce sera tout d'abord pour constater que bien des choses se sont passées chez Schreiner depuis trois ans.

Le premier changement concerne le choix de variétés offert. On n'en est plus aux traditionnelles 16 ou 17 catégories de couleurs : parmi les unicolores, de nombreuse teintes traditionnelles ont disparu (jaune, rose, violet...), au profit de bi ou tri-colores. Les variétés proposées sont encore plus nombreuses que d'habitude (19 au lieu de la douzaine mises auparavant sur le marché simultanément). Mais si le choix est plus important en nombre de variétés, rejoignant à ce sujet ce qui est pratiqué chez les autres hybrideurs, il est plutôt plus restreint en associations de coloris (huit seulement).

Jetons donc un coup d’œil sur ce que l'on nous propose :

Blanc = une variété : 'Cool Change', et ce n'est pas un blanc crayeux, mais un blanc glacier, très froid, avec des courtes barbes blanches pures.

Magenta/grenat = une variété : 'Red Neck Girl', dont les sépales sont plus sombres que les pétales et qui est équipé de barbes bleu marine façon 'Fortunate Son'.

Bleu clair = une variété : 'Blue my Mind' où l'on reconnaît des allures de 'Honky Tonk Blues' car le bleu des sépale se dégrade vers les bords et tend à devenir pratiquement blanc.

Noir = 'Blackwater' : tout y est très proche du noir absolu, en particulier les barbes, mais la fleur n'est guère moderne d'apparence, avec des sépales étroits à la base.

Là s'arrête le tour des unicolores. Passons aux autres variétés.

Plicata = Une variété : 'Swept off my Feet', très classique, en mauve, avec la couleur des sépales qui se réfugie tout au bord ; barbes jaunes.

Amoena-plicata = Une variété : 'Tidal Raves', des pétales blanc pur, des sépales bleu d'encre entièrement rayés de blanc, barbes jaunes.

Bicolore = Trois spécimens : 'Damsel in a Dress', pétales rose pâle, sépales violet améthyste veinés de blanc, barbes mandarine ; 'Skirting the Issue', pétales beige, sépales pourpre, plus sombre au centre, bords beige, barbes orange clair, fleur très ondulée ; 'Swing Velvet', pétales blanc bleuté avec base et liseré jaune, sépales grenat sombre, plus clair au bord, barbes orange.

Variegata = Quatre spécimens : 'Cornbread n' Honey', fond jaune vif, sépales avec large zone pourpre fumé s’éclaircissant vers les bords, barbes orange ; 'Glorious Sky', pétales jaune clair veinés de blanc, sépales centrés de blanc et liseré de pourpre, barbes jaune orangé ; 'Payback Time', pétales jaune clair liserés de jaune plus vif, sépales violacés, clairs au centre, sombres aux épaules, liseré gris ; 'What It's Worth', beau variégata franc avec pétales dorés, sépales grenat amarante cerclés de beige clair.

Amoena = Six spécimens : 'Better Together',fortement contrasté avec des pétales blanc bleutés aux côtes plus sombres, et sépales aubergine presque noir, barbes moutarde ; 'Dating a Royal', presque un bleu-blanc-rouge, mais les pétales sont plutôt beige et les sépales d'un bleu soutenu très agréable ; 'Linda Nelson',pas bleu-blanc-rouge, mais mauve-blanc-orange ; 'Ragtop Day', vrai bleu-blanc-rouge aux couleurs nettes et fraîches, barbes plus orange que rouge cependant ; 'Wings at Dawn', difficile à classer car il tient à la fois d'un bicolore classique et d'un amoena spécial, des pétales beige clair se développent au-dessus de sépales en dégradé passant du blanc au violet, barbes orange et, révolution chez Schreiner, éperons violacés ; 'Coastal Memories', amoena inversé dans les tons pastels allant du bleu ciel au blanc pur.

 Ces descriptions montrent que le sacro-saint équilibre entre les couleurs qui était la règle chez Schreiner se trouvent bousculé et cède manifestement à la mode des iris multicolores. Il n'y a cependant rien de surprenant dans ce panel. Les clients conservateurs de la maison ne seront pas trop désorientés et les amateurs de coloris tendance se sentiront en confiance : mode et qualité sont là !

Illustrations : 


'Better Together' 


'Ragtop Day' 


'Skirting the Issue' 


'What It's Worth'

25.5.14

UN PEU DE RETARD 

Sans excuses...

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Twiki 

Quand l'AIS a lancé sa base de données « Iris Encyclopedia », plus connue sous le nom de « Twiki », l'idée était de réunir dans un même document la description officielle de toutes les variétés enregistrées et une ou des photos de la fleur. Cela a suscité un grand enthousiasme et de nombreux collaborateurs se sont attaqué à la saisie des informations. Aujourd'hui les renseignements concernant plus des 2/3 des variétés ont été saisis, mais l'enrichissement de la base de donnée par les photos n'a pas suivi aussi bien. De nombreuses descriptions ne sont pas accompagnées d'une image et, trop souvent, les images proposées sont erronées ou de mauvaise qualité. Le but recherché est donc loin d'être atteint. Ce qui est frappant c'est que les obtenteurs eux-même ne contribuent pas, ou très rarement, à enrichir le document. Ils ne fournissent ni leurs descriptions, ni, surtout, leurs photographies des variétés qu'ils enregistrent ou ont enregistrées.

 A côté de « Iris Encyclopedia » existe maintenant « Iris Regsiter », la version numérique du registre officiel de l'AIS. Cela fait donc deux documents pour les mêmes informations.

N'y aurait-il pas intérêt à ce que ces deux bases de données soit rassemblées ? Et l'AIS ne devrait-elle pas exiger que chaque demande d'enregistrement d'une nouvelle variété soit accompagnée d'une photo -soignée - de la fleur à enregistrer ?

 Iris Bewertung München 

 Les iris commencent à fleurir à Munich et les visiteurs-juges vont pouvoir exercer leur talent dès cette fin de semaine. Rappelons que tous les visiteurs de la collection présentée peuvent remplir un bulletin de jugement, et que plus il y aura de jugements émis plus la pertinence des résultats sera avérée. En route pour Munich !

TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

Modeste Mussorgsky, compositeur russe de la fin du 19e siècle, s'est inspiré d'une exposition qu'il avait visitée pour créer une de ses œuvres majeures. La même idée de base préside à cette revue des iris les plus rares que j'ai pu photographier. 

 3. La grande Pâque russe 

A l'époque où j'ai reçu les variétés photographiées ci-dessous, il était impossible d'exporter légalement des iris depuis l'ex-URSS. J'ai cru que cette situation exceptionnelle avait cessé, mais je viens d'apprendre qu'il n'en est rien ! C'est donc par des chemins détournés, toujours utilisés aujourd'hui, que ces plantes me sont parvenues. Elles représentent bien ce qui se passait en Russie dans les années 80/90.



'Bely Popugay' (Gavriline, 2006) (Maska Lva X Osminog) 


'Drevni Rim' (Loktev, 1995) (Bang X Stepping Out) 


'Graf Tolstoy' (Gordodelov,1976) (parents inconnus) 


'Yantarny Braslet' (Gordodelov, 1980)(parents inconnus)

UNE FAMILLE EN OR

En un peu plus de 25 ans d’exercice de la profession d'hybrideur, Richard Ernst a enregistre environ 265 variétés d’iris, essentiellement des TB. Ce qui fait la particularité des iris Ernst c’est leur excellent succès auprès du public, tant aux USA qu’ailleurs dans le monde, et leur échec auprès des « professionnels de la profession ». Comment expliquer ce paradoxe ? Des iris généralement excellents, qui poussent bien, qui sont souvent originaux, et qui n'ont recueilli que si peu de récompenses… Aucune Dykes Medal, et, toutes catégories confondues, une douzaine (1) d’Awards of Merit et une cinquantaine d’Honorable Mentions. C'est tout et c'est très peu. Pour un nombre assez semblable d’enregistrements, Paul Black a un autre palmarès : rien que pour les TB, je lui ai compté 24 AM et 58 HM ! Il y a eu un cas de désamour un peu semblable avec les iris de Gordon Plough, dans les années 60/70. Mais si le taux de récompense en AM de ce dernier se situe autour de 15%, c’est tout de même bien plus important que les 5% de Richard Ernst, même si on est fort loin de 45% de Keith Keppel ! Et on ne peut pas dire que c’est un manque de visibilité des variétés qui serait la cause de l’absence de considération puisque les iris Ernst, vendus par Cooley's Garden, la plus importante affaire d'iris au monde, sont certainement parmi les mieux commercialisés. Le mystère reste entier.

Il faut rendre justice à Rick Ernst et reconnaître qu'il a été un hybrideur sérieux, et particulièrement bien inspiré. Prenons le cas de son croisement fétiche : (Edna's Wish X Wild Jasmine). L’intérêt de Richard Ernst pour ce croisement ne s'est jamais arrêté.. Les premiers produits du couple ont été enregistrés en 1991 et en 2004 il apparaît encore dans le pedigree de 'Time Warp'. Au fil du temps et avec une trentaine de variétés, on distingue quatre modèles de fleur dans la descendance : les iris jaunes (avec parfois un léger saupoudrage de brun, autour des barbes), les plicatas bruns (sur fond blanc ou jaune), les plicatas violets (souvent en deux tons de couleur) et les « distallatas + » (j'appelle ainsi une évolution du modèle créé par Keppel et Ghio à la fin des années 1990).

 Les cinq premiers iris de cette famille en or à avoir été enregistrés sont: 'Amber Tambour' (1991), 'Chiffon Ruffles' (1991), 'Desert Renegade' (1992), 'Hearthstone' (1993) et 'Shooting Stars' (1992), et on y distingue déjà deux des modèles notés ci-dessus. Les plicatas violets et les distallatas + apparaissent à la génération suivante : 'Berry Burst' (2004), 'Loopty Loo' (2004), 'Newsworthy' (2004), 'Sugar in the Morning' (2006) et 'Phoebe's Frolic' (2006). Par la suite, l'ajout d'autres composants n'a pas profondément modifié les résultats.

 Dans la série des fleurs jaunes on trouve, outre 'Amber Tambour' (1991), 'Candlelight Mood' (1996), 'Champagne Time' (2003), 'Lemon Dew' (1998), 'Spectral Challenge' (1997) et 'Time Warp' (2004) (j'en ai peut-être oublié...). Ce sont de jolis fleurs, mais elles ne font pas partie des plus originales.

Les plicatas bruns ne sont pas plus nombreux : 'Desert Renegade' (1992), 'Hearthstone' (1993)'Shooting Stars' (1992), 'Cinnamon Glow' (1998), 'Indian Sandstone' (1996) .

Les plicatas violets (ou lilas, mauve, pourpre...) s'appellent : 'Berry Burst' (2004), 'Loopty Loo' (2004), 'Newsworthy' (2004), 'Sugar in the Morning' (2006), 'Crimson Twist' (1996), 'Ball of Confusion' (2004), 'Child of Royalty' (2001), 'Smokin' (2001), 'Schizo' (2003), 'Liberal Bias' (2004) et 'Time Will Tell' (1999). Parmi ceux-ci, il y a des variétés vraiment intéressantes, avec un liseré brun sur les pétales qui en fait le charme.

 Ceux que j'appelle les « distallatas + » sont de loin les plus originaux et les plus créateurs de nouveauté. Certes Rick Ernst n'est pas l'initiateur du modèle, lequel est apparu, je crois, chez les duettistes Black et Johnson, mais il y a apporté une touche un peu différente, dont la variété emblématique est 'Ring Around Rosie' (2000). Dans cette série je classe 'Phoebe's Frolic'' (2006), 'Carnival Ride' (2002), 'Whispering Spirits' (2001).

 Avec un tel panel de variétés remarquables issues d'un même croisement, on est bien obligé de reconnaître que Rick Ernst était un grand champion de l'hybridation.Il faudrait que les juges américains, si cela était possible, admettent qu'ils ont fait preuve d'un ostracisme bien cruel et même qu'ils ont commis une injustice. Mais la repentance ne fait pas partie des conseils donnés dans la bible dont se servent les juges. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que des erreurs d'appréciation entachent leurs décisions: souvenons-nous que Melba Hamblen est passée à côté de toutes les plus grandes distinctions, et que Mme Rees n'a jamais assisté au couronnement de son inestimable 'Snow Flurry'.

 Illustrations :

 'Candlelight Mood'

 'Indian Sandstone'

 'Schizo'

 'Carnival Ride'

16.5.14

TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

Modeste Mussorgsky, compositeur russe de la fin du 19e siècle, s'est inspiré d'une exposition qu'il avait visitée pour créer une de ses œuvres majeures. La même idée de base préside à cette revue des iris les plus rares que j'ai pu photographier. 

 2. Sur les bords du Danube bleu 

Le plus grand mérite de Ladislaw Muska, hybrideur slovaque, est d'avoir introduit dans le monde des iris de l'Europe Centrale, des types de fleurs qui y étaient inconnus : fleurs frisées, fleurs à éperons, coloris contrastés... On lui a reproché de ne pas être assez sélectif et d'enregistrer des variétés médiocres. Cela n'est pas injustifié, mais conservons plutôt de lui le souvenir d'un défricheur et, peut-être, d'un prophète.


'Brekeke' (Muska, 1996) ((Cipkovana Krinolina x Sky Hooks) X Geniality) 


'La Régente' (Muska, 2006) ((Spooned Demonstration x Nordkappe) X Sneezy) 


'Pu-Abi' (Muska, 1995) ((Geniality x Ringo) X (Paradise x Rareté)) 


'Suzuki Chic' (Muska, 1996) (Edith Wolford X (Tut's Gold x Edith Wolford))

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Vincennes 

 Le concours FRANCIRIS ® 2015 devrait être réussi. Les iris en compétition sont plantés de façon agréable et fonctionnelle, dans un cadre tranquille et plaisant. Ils sont en parfaite santé et cultivés avec un soin méticuleux. Il y a dès cette année beaucoup de fleurs ou de boutons, c'est un bon présage pour la future floraison.

LA LIGNÉE DES QUATRE MÉDAILLES

Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une lignée d’hybridation qui peut se glorifier d’avoir engendré trois titulaires de la Médaille de Dykes. Celle dont on va parler maintenant est de celles-là. C’est une lignée marquée par la persévérance des hybrideurs qui l’ont suivie, et en particulier Nathan Rudolph qui en est l’initiateur.

Mary Randall > Native Dancer > x > x  > x > x > Pink Taffeta > Vanity > Beverly Sills > Anna Belle Babson
                                                                                                           │
                                           Mary Randall > Fleeta > Pink Ice > x>  ┘

 ‘Mary Randall’ se situe à la tête de cette impressionnante lignée. Il est donc logique de commencer par cette variété le tour d'horizon de ce jour.

 Pourquoi choisir comme point de départ ce ‘Mary Randall’ (Fay, 1950) ? Parce qu’il s’agit d’un joli rose de Bengale à barbes minium, qui a été admiré à son époque, au point de recueillir la Médaille de Dykes, en 1954. C’est le deuxième iris rose à recevoir cette récompense. Cependant on aurait aussi bien pu partir de la génération précédente où l’on trouve ‘New Horizon’ (Fay, 1946), lui aussi rose, mais moins connu, même s’il est à l’origine d’un grand nombre d’iris remarquables.

 ‘Native Dancer’ (Fay, 1953) est aussi un crack de la même écurie. Il a aussi pour ancêtre ce ‘New Horizon’ dont on vient de parler et procède donc du principe de l’endogamie destinée à renforcer les caractère dominants.

 ‘Fleeta’ (Fay, 1956) est un blanc à barbes orange.

‘Pink Ice’ (Rudolph, 1960) revient à un rose dragée à barbes mandarine.

 Les générations marquées x sont en fait des semis non enregistrés, mais tous agissant dans le sens du perfectionnement recherché par Nate Rudolph. L’accomplissement des ce travail sera ‘Pink Taffeta’ (Rudolph, 1968), une variété superbe qui obtiendra sans mal la Médaille de Dykes en 1975. Il aura une foule de descendants dont ‘Vanity’ (Hager, 1975), porté aux nues dès son apparition et couronné en 1982. La persévérance de Nate Rudolph a fait le bonheur de ses successeurs.

Car arrive ‘Beverly Sills’ (Hager, 1979) dont le succès sera mondial et qui continue de briller dans une multitude de jardins. Il sera le quatrième de la lignée à être honoré d’une DM.

 ‘Anna Belle Babson’ (Hager, 1984) continue sur la lancée de ses llustres parents et grands parents. Sans doute les juges ont-ils considéré que deux iris roses signés Hager, suffisaient à reconnaître le talent et la chance de celui-ci. Ils ont un peu négligé ‘Anna Belle Babson’ qui a pourtant toutes les qualités pour obtenir une médaille. Mais ainsi va la vie...

D'ailleurs la lignée qui vient d'être décrite ne s’arrête pas là. Du côté de ‘Anna Belle Babson’, elle a eu de nombreux descendants, qui n’ont pas tous eu une destinée aussi flatteuse que celle de leurs ancêtres, mais on a connaît cependant quelques-uns qui on réussi à se faire une place au soleil des jardins :

‘Ballerina Girl’ (Frederick Kerr, R. 1998)
‘Centennial Child’ (Ben Hager, R. 1991)
‘In Person’ (Ben Hager, R. 1990)
‘Roksolana’ (Igor Khorosh, R. 2007). Pourquoi retenir ce dernier ? Parce qu’il est un exemple du travail que font les hybrideurs de Russie, d’Ukraine et des autres pays de l’ex-empire soviétique. Jusqu’à présent ce travail reste un peu mystérieux en Occident car il y a encore beaucoup d'entraves administratives à la venue de ces plantes jusque dans nos jardins. Les choses sont cependant en train de changer grâce à la persévérance de passionnés rassemblés autour de la SFIB. Nous verrons alors ces obtentions dans toute leur réalité et pourrons les apprécier à leur juste valeur.

 Mais on peut aussi emprunter un autre itinéraire, à partir de ‘Pink Taffeta’ et aboutir à quelque-chose d’intéressant dans les temps modernes :

Pink Taffeta > Pink Sleigh > Coup de Cœur > Marie Kalfayan > Mamy Framboise

Parti des Amériques, ce parcours-là se poursuit en France Chez deux obtenteurs dont j’apprécie hautement le travail.

 ‘Pink Sleigh’ (Rudolph, 1970). Ce rose bleuté a eu un incroyable succès. On lui compte 156 descendants dans les statistiques de l’AIS. Parmi ceux-ci plusieurs français, dans la famille Anfosso (‘Atika’, ‘Coup de Foudre’, ‘Ecume’). Ajoutons les obtentions de Adolf Volfovitch-Moler, qui l’a mis à bien des sauces, et que j’ai toutes cultivées depuis un mémorable échange avec l’Ouzbékistan !

‘Coup de Cœur’ (P. Anfosso, 1986) qui est toujours dans ma collection personnelle, et que j’apprécie chaque année.

 ‘Marie Kalfayan’ (Ransom, 1994), joli mauve à barbes minium, descendant du précédent et du célèbre ‘Lady Friend’.

 ‘Mamy Framboise’ (Fur/Laporte, 2004). Variété aux riches couleurs, issue de ‘Marie Kalfayan’ et de ‘Crowd Pleasure’ qui s’est distinguée au concours FRANCIRIS de 2007. Cela ne constitue pas une cinquième médaille, mais cela ajoute une couronne de laurier à la lignée amorcée dès les années 1940 dans les semis d’Orville Faye, poursuivie avec ténacité par Nate Rudolph, Ben Hager et bien d’autres.

 Illustrations : 


Mary Randall 


Pink Taffeta 


Roksolana 


Mamy Framboise

NOVELTY IRIS SOCIETY

Je me suis aperçu que j'avais reproduit par inadvertance, la semaine dernière, un texte déjà publié en février 2014. Toutes mes excuses pour ce doublon ! En remplacement, voici un court article d'information.

Cela fait vingt-cinq ans que cela ne s'était pas produit. Une nouvelle section de l'AIS vient de se créer. Il s'agit de la Novelty Iris Society, une société dont le but est de promouvoir toutes les nouveautés en matière d'iris. Par « nouveauté » ses fondateurs veulent faire allusion à tous les phénomènes (mutations, accidents génétiques...) qui font apparaître quelque chose de nouveau dans la plante iris. Ces phénomènes ne sont évidemment pas courants : il n'en apparaît pas un tous les ans, donc, pour se donner de la consistance la nouvelle société va s'intéresser, en fait, à tous ceux que l'on a constaté depuis les débuts de l'hybridation des iris. Elle en a déjà dressé une liste qui comprend :

Les variations de la couleur du feuillage (panaché, doré, base pourpre, etc.) ;
La coloration des tiges ;
Les fleurs dentelées ;
Les fleurs plates (flatties) ;
Les fleurs aux couleurs rubanées (Broken color ou « maculosa ») ;
Les fleurs à barbes avec appendices pétaloïdes (éperons, frous-frous, pompons...), autrement appelées « rostrata »;
Les fleurs à aspect de fleurs de magnolia ;
Les fleurs comportant plus de trois pétales ou sépales ;
Les fleurs géantes ;
Les fleurs à aspect crêpé (ou chiffonné).

Sans doute découvrira-t-on d'autres anomalies plus ou moins fixées, comme des fleurs à tépales étroits (spider), mais il faut reconnaître que la plupart de celles ci-dessus listées sont déjà bien connues et largement exploitées... Au demeurant le but de cette association n'est pas de promouvoir quelque nouvelle forme d'iris, mais de rassembler lesd collectionneurs qui portent un intérêt particulier pour celles qui sont répertoriées ci-dessus. En cela elle rejoint deux autres sociétés dévolues à d'autres phénomènes ou situations : la Reblooming Iris Society et la Historic Iris Preservation Society. La diversité de ses pôles d'intérêt constitue sa spécificité. Cela peut faire son succès comme cela peut lui nuire : en ratissant large, elle trouvera peut-être un plus grand nombre d'adhérents, mais on peut craindre en sens inverse que, par exemple, les collectionneurs d'iris broken-color considèrent qu'on ne parlera pas assez de leur hobby (ou que les autres ont la part trop belle, ce qui revient au même)... L'avenir nous dira si les promoteurs de cette nouvelle section ont vu juste.

Illustrations : 


1. Fleur dentelée : 'Grand Waltz' (Schreiner, 1970) 

2. Iris à éperon : 'Corps de Ballet' (Hager, 1995) 

3. « Broken Color » : 'Brindled Beauty' (Ensminger, 1994) 


4. Pompons : pompon rose sur une fleur (Jedlicka)

9.5.14

TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

Modeste Mussorgsky, compositeur russe de la fin du 19e siècle, s'est inspiré d'une exposition qu'il avait visitée pour créer une de ses œuvres majeures. La même idée de base préside à cette revue des iris les plus rares que j'ai pu photographier. 

1. Dans les steppes de l'Asie Centrale 

Adolf Volfovitch-Moler était un citoyen russe émigré en Ouzbékistan pour les besoins de son travail de géologue. Installé à Tashkent, il y a réalisé un remarquable travail d'hybrideur, alors qu'il ne disposait que d'un matériel génétique minimal. J'ai reçu de lui un certain nombre de variétés que l'on ne doit guère trouver, en France, ailleurs que dans mon jardin. Ces raretés méritent bien quelques photos. 




'Askyia' (Volfovitch-Moler, 1992) (Broadway Star X Rippling Waters) 


'Autumn Song' (Volfovitch-Moler, 1997) (Fresno Calypso X Askia) 


'Morskoy Priboy' (Volfovitch-Moler, 1997) (Vdoknovenie X Pink Sleigh) 


'Vecherniaya Skazka' (Volfovitch-Moler, 1997) (Vdoknovenie X Pink Sleigh)

BOTANIQUES OU NATURALISÉS ?



A la saison des iris, c'est toujours un plaisir de faire le tour du village et de chercher les nombreuses touffes fleuries qui apparaissent çà et là. Il s'agit le plus souvent d'espèces botaniques, plus ou moins pures, comme les Iris pallida, aux fleurs bleu tendre, délicieusement parfumées. Mais il y a aussi d'innombrables variétés anciennes, naturalisées, qui offrent un choix de couleur superbe, sur des touffes souvent très volumineuses.

Quelques exemples en photo qui sentent bon la campagne au printemps :


Iris pallida 

Hybrides de I. germanica I 



Hybrides de I. germanica II 

Hybrides de I. germanica III

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Novelty 

Une nouvelle section de l'AIS vient de naître : The Novelty Iris Society. Son objet ? Tout ce qui peut, parmi les iris, sortir des sentiers battus (feuilles, fleurs....). Je reviendrai bientôt sur ce sujet.

ILS ONT RATÉ LA DERNIÈRE MARCHE

Perry Dyer, hybrideur et juge bien connu, donne régulièrement son avis sur les variétés qu’il a appréciées. Cet avis va souvent à l’encontre des opinions généralement admises, mais il est toujours judicieux et dénote une profonde connaissance des iris et du monde qui tourne autour. Dans l'avant-dernier bulletin de l’AIS, « Irises », il fait le point sur ces variétés qui auraient mérité d’obtenir la Médaille de Dykes mais qui, pour une raison ou une autre, ont raté la dernière marche du podium.

 Rien que pour les grands iris, de 1940 à 2000, il a trouvé onze variétés qui ont joué de malheur. Nous allons reprendre ici cet inventaire pour la perspicacité de son analyse.

Cela commence avec ‘Snow Flurry’ (Rees, 1939), dont chacun sait qu’il a été injustement sous-estimé, voire même ignoré, alors qu’on s’accorde maintenant pour reconnaître qu’il a été un élément majeur de l’évolution de l’horticulture des iris. Perry Dyer fait le constat que « si aujourd’hui un cultivar présente des ondulations, il y a toutes les chances pour que son lignage remonte à ‘Snow Flurry’. »

Le rose ‘Ballerina’ (David Hall, 1951) est considéré comme l’un des meilleurs roses et le fait qu’il n’ait pas reçu la DM est attribué à ce qu’il est de la même lignée que ‘Cherie’, lequel a été récompensé dans les moments où ‘Ballerina’ aurait pu l’être. Dyer dit de lui : « Pour moi, ‘Ballerina’ était le meilleur en performances. Quand vous voyez ces roses voluptueux, richement ondulés, obtenus aujourd’hui par Joë Ghio, le plus souvent leur héritage fait appel au travail de D. Hall. »

Les variétés du modèle « Emma Cook » sont à la mode : Le vainqueur de la DM 2007, ‘Queen’s Circle’ (Kerr, 1999), et celui du dernier Florin d’Or, ‘Vento di Maggio » (Bianco, 2012) sont là pour le prouver. ‘Emma Cook’ (Cook, 1959), avec sa fleur blanche et son liseré bleu sur les sépales, a été suivi de multiples associations du même genre, dans toutes les couleurs. S’il n’a pas reçu la DM, c’est peut-être parce que son obtenteur avait déjà placé à ce niveau trois de ses variétés entre 1955 et 1964…

Perry Dyer fait de ‘Cup Race’ (Buttrick, 1963) la victime de la compétition entre les obtentions originaires de la Côte Est et celles de la Côte Ouest. Il explique qu’à l’époque ‘Cup Race’, originaire de la Nouvelle Angleterre, s’est trouvé en concurrence avec ‘Winter Olympics’ (Brown O., 1963) et que celui-ci a eu une bien meilleure distribution, donc a été vu par beaucoup plus de juges. Dyer admet que « la distribution est la clef pour avoir des chances dans le système américain des récompenses. »

Nathan Rudolph, l’obtenteur de ‘Lemon Mist’ (1972, fait partie, comme dit Perry Dyer, de la bande de Chicago, où l’on trouve aussi Dave Hall, et Orville Fay. Ces trois obtenteurs se plaçaient parmi les meilleurs de leur époque et ont récolté cinq DM en 15 ans, dont une pour ‘Pink Taffeta’ (Rudolph, 1968). Il est probable que les juges, au moment d’apprécier ‘Lemon Mist’, même si c’est la meilleure variété de Nate Rudolph, n’ont pas voulu ajouter une nouvelle récompense au palmarès des gens de Chicago…

 ‘Country Manor’ (Eleanor Kegerise, 1973) est un autre produit de la Côte Est. Il a très certainement souffert de ne pas être entré d’emblée au catalogue d’un grand pépiniériste (son obtentrice s’est chargée elle-même de sa commercialisation). De ce fait les juges ne l’ont sans doute pas vu assez souvent et sont passés à côté d’une variété exceptionnelle, d’un blanc crème remarquable.

Ce n’est pas à un manque de notoriété que Perry Dyer attribue l’échec de ‘Going my Way’ (Gibson, 1972), mais au fait que la récompense suprême a été attribuée dans la même période à ‘Kilt Lilt’ (Gibson, 1970). En tout cas les juges, en l’occurrence, ont oublié une variété qui, commercialement, a été un succès considérable, au demeurant bien mérité.

Une autre variété que Dyer regrette de ne pas avoir vu récompensée à sa juste valeur, c’es ‘Joyce Terry’ (Muhlestein, 1974). Il est vrai que cet iris a atteint un point de célébrité tel qu’on cite son nom quand on veut parler d’un iris aux pétales jaunes et aux sépales blancs bordés du jaune des pétales. Cependant il n’y a de regret à avoir que s’il y a eu cabale ou tricherie. Il n’y a aucune raison que cela soit le cas en ce qui concerne ‘Joyce Terry’ : la compétition a été rude et comme il ne peut y avoir qu’un vainqueur…

Quand Dyer avance le nom de ‘Holy Night’ K. Mohr, 1983) parmi ceux que le destin n’a pas gâté, cela m’étonne un peu. Il est vrai que ce ‘Holy Night’, n’a pas été bien distribué en Europe et qu’on ne le connaît guère. C’est sans doute pourquoi je ne partage pas l’avis d’un bon connaisseur comme Perry Dyer à propos de cette variété.

En revanche je suis bien de son avis au sujet de ‘Touche’ (Hamblen, 1969) qu’il cite parmi les mal-aimés des juges. D’une manière plus générale j’estime que Melba Hamblen n’a pas été récompensée comme elle le méritait. Plusieurs de ses iris ont tutoyé la DM, notamment ‘Extravagant’ (1983) en 1991, mais la première marche du podium est allé à d’autres. ‘Touche’ fait partie des variétés qui pouvaient prétendre à la plus haute récompense. Dyer le décrit très bien : « une combinaison riche en couleur avec des pétales rose-abricot doux et des sépales entre lilas et lavande, complétée d’une barbe rose crevette. » Et quand on connaît la descendance de ‘Touche’, on peut déplorer la malchance de Madame Hamblen.

La dernière variété à faire l’objet d’un commentaire compatissant se nomme ‘Rhonda Fleming’ (Mullin, 1993). Dyer laisse entendre que la rigueur de Ron Mullin envers ses propres obtentions et sa profonde discrétion ont desservi le destin de cette première introduction qui est pourtant un coup de maître.

Quoi qu’on puisse dire, et si les échecs des variétés ci-dessus sont regrettables, il faut admettre le fait qu’une compétition qui ne désigne qu’un seul vainqueur fait nécessairement des malheureux. Choisir entre deux compétiteurs également valeureux laisse forcément beaucoup de regrets pour celui qui n’a pas été retenu.

Illustrations : 




‘Ballerina’ 


‘Cup Race’ 


‘Holy Night’ 


‘Rhonda Fleming’

2.5.14

REINES DE LA NUIT

Elles n'apparaissent pas dans « La Flûte Enchantée » mais dans bon nombre de nos jardins. Elles ne chantent pas des airs périlleux de colorature, mais elles fleurissent chaque printemps, pour notre plus grand bonheur. Si elles sont noires, ce n'est pas la colère qui leur donne cette couleur mais les aléas de croisements savamment organisés. 

Elles, ce sont des variétés d'iris noires (ou presque). 

 Ainsi se termine la visite aux Reines de la Nuit.

7. NUITS CLAIRES 

 Le mot « nuit » ne signifie pas obligatoirement « noir ». Nuits blanches, nuits de fête, d'autres nuits existent, dans la vraie vie comme dans celle des iris.


'Dance the Night Away' (Schreiner, 2010) (parents inconnus) 


'Night in Camelot' (M. Dunn, 1999) (((Charro x (Ponderosa x Tambourine)) x (Charro x Show Biz)) X Sweet Musette) 

'Nuit Blanche' (P. Anfosso, 1979) (Light Fantastic X Sterling Silver) 

'Nuit de Noce' (R. Cayeux, 2008) (Happenstance X (Enchanting x (Eden x Hélène C.)))