29.4.11

FRAIS COMME UN ROSE











12. D’Australie

On dit que l’Australie est le pays des iris bicolores mais cela n’empêche pas que, dans la masse des obtentions australiennes, on puisse trouver des iris roses, et des jolis. Depuis son ‘Cameo Wine’ de 1982, Barry Blyth a enregistré bien d’autres roses. Les quatre photos ci-dessus sont de bons exemples de la production australienne :

  • ‘Be my Girl’ (Blyth, 2006) (Broken Dreams X Mesmerizer)
  • ‘Cameo Wine’ (Blyth, 1982) ((Snow Peach x Martinique) X Embassadora
  • ‘Pink Prolific’ (Donnell, 1997) (((Pink Petticoat x Rosabelle V.) x Hampton Glory) X (Rosabelle V. x Pink Petticoat))
  • ‘Ribands’ (Grosvenor, 1993) (Snow Cream X First Movement)

L’EXTRÉMITÉ D’UN TUNNEL






Les croisements à multiples parenthèses apparaissent souvent dans le pedigree des variétés signées Keppel. L’un de ceux-ci, particulièrement fécond, porte le numéro 98-204. Le voici : (Charleston x ((Rosarita x ((Rancho Rose x (Flamenco sib x (Roundup sib x April Melody))) x Gigolo)) x Power surge)) X Dreaming Clown. Sept parenthèses ! L’un des résultats de ce savant édifice, numéroté 98-204Q, se nomme ‘Foolish Dreamer’ (Keppel, 2011). Son auteur le décrit comme cela : « Est-il illusoire de rêver d’un plicata bleu et jaune ? Celui-ci est une étape dans cette direction. Des pétales bleu lavande foncé au bord marqués de violet acier, avec une jolie texture et quelques traces de crème à la base. Des sépales jaune citron clair, ombrés et piquetés de bleu lavande foncé sur les bords, devenant plus rose et plus sombre vers l’intérieur. Les barbes discrètes sont lavande, blanc et jaune. La forme est classique, ondulée et légèrement gaufrée à l’extrémité des pétales. Bon branchement, dix boutons. » Un plicata, donc, mais qui n’a rien de banal.

Ce semis a été enregistré après ses enfants, ce qui jette un peu de confusion dans les esprits, mais sans doute était-il un peu plus lent à pousser. Keppel, en tout cas, l’a immédiatement utilisé dans son programme de plicatas noir/jaune. Programme dont les deux frères ‘Dark Drama’ (2005) et ‘Drama Queen’ (2003) font partie.

Croisé justement avec ‘Drama Queen’, 98-204Q a fourni deux variétés remarquables, ‘Tuscan Summer’ (Keppel, 2010) et ‘Sorbonne’ (Keppel, 2009) qui marquent une avancée vers le but recherché. Le premier, avec ses pétales d’un grenat aubergine presque noir sur une base jaune vif, ses sépales ourlés du même grenat cernant un large centre jaune d’or intense, et ses barbes brun moutarde sombre, offre un contraste extraordinaire. Le second, plus roux et plus crémeux, est une version soft de son frère.

Mais le fameux croisement 98-204 a donné naissance à d’autres produits, non enregistrés, qui ont été utilisés pour poursuivre l’aventure.

En premier lieu le numéro 98-204H a été recroisé avec ‘Tangled Web’ (Keppel, 1999) et cela a donné ‘High Octane’ (Keppel, 2008), un plicata éclatant, aux pétales brun violacé sur fond jaune pâle, aux sépales bordés et piquetés de rouge porto, autour d’un centre jaune vif rayé d’un trait grenat. La barbe moutarde est peu apparente.

Autre frère de semis, celui qui porte le numéro 98-204G, associé au couple (Storm Track x Drama Queen) a donné naissance au plus avancé de la bande : ‘Tunnel Vision’ (2010). Ce ‘Tunnel Vision’ est décrit comme « pétales sombres, d’un pourpre presque noir, couleur qui constitue le large bord des sépales, autour d’un cœur allant du jaune crémeux au blanc. C’est comme dans un tunnel, et qu’on voit l’extrémité en forme d’un demi-cercle clair. » D’où le nom.

Dans cette cuisine savante, il faut noter le rôle particulier de deux éléments : ‘Charleston’ (Keppel, 2002) qui, dixit Keppel, apporte la richesse du coloris tendant vers le noir, et ‘Dreaming Clown’ (Muska, 1999) qui est le vecteur à la fois du fond jaune et de l’intensité du plicata. ‘Dreaming Clown’ est un pur produit d’Europe Centrale, qui utilise les qualités de plicata de l’américain ‘Queen in Calico’ (Gibson, 1980), et le fond jaune apparu chez ‘Spacelight Sketch’ (Nejedlo, 1998) lequel a tiré cela d’un autre plicata américain, ‘Desert Echo’ (Duane Meek, 1980). Quant à ‘Charleston’, c’est un autre produit Keppel avec pedigree complexe, un de ses casse-tête qu’on ne peut d’ailleurs pas entièrement reconstituer puisqu’une partie en n’est faite que de numéros de semis ! Sachez seulement que s’y trouve un élément qui fait aussi partie de 98-204 : Flamenco sib x (Roundup sib x April Melody) X Gigolo. Rien que du modèle plicata !

Il est probable qu’on retrouvera, en tout ou partie, le quatuor ‘Foolish Dreamer’, ‘High Octane’, ‘Tunnel Vision’, ‘Tuscan Summer’ dans la suite que Keppel nous concocte pour sa ligné de plicatas noir/jaune. Et peut-être dans des diverticules de cette lignée, dont il nous réserve encore la surprise. Le tunnel débouche nécessairement sur quelque chose.

22.4.11

FRAIS COMME UN ROSE






11. Roses de l’Est

Ce qu’on appelle « les pays de l’Est » en rapport avec l’ère soviétique, se sont éveillés aux iris dès la fin de rideau de fer. Ils rivalisent maintenant avec les « pays de l’Ouest », mais on connaît mal leur production du fait qu’elle est peu ou pas du tout commercialisée à travers le monde. Néanmoins les photos ci-dessus donnent une idée des obtentions d’hybrideurs comme, Sergueï Loktev en Russie, Igor Khorosh ou Irina Miroshnichenko en Ukraine, Ladislav Muska en Slovaquie.

· ‘Anatoly Solovianenko’ (Miroshnichenko, NR) (origines non précisées)

· ‘Lovely Phillis’ (Muska, 2001) (((Mys Horn x Geniality) x Champagne Waltz) X Da Lus)

  • ‘Roksolana’ (Khorosh, 2000) (Anna Belle Babson X Song of Norway)
  • ‘Zagar’ (Loktev, 2008) (Elegant Imressions X Fun Fest)

ANALYSE ET COMMENTAIRES




ANALYSE ET COMMENTAIRES

d’un texte de Keith Keppel à propos du travail d’hybridation

Chaque année, dans son catalogue, Keith Keppel se livre à un certain nombre de réflexions sur l’hybridation des iris et le travail de l’hybrideur. Les lecteurs d’Irisenligne trouveront ici une analyse et des commentaires sur les réflexions de 2011 de celui que chacun considère comme la référence mondiale en matière d’hybridation.

« Très souvent je reçois un courrier d’un débutant en hybridation qui me demande ce qu’il pourrait croiser. Ce qui rend cette question très délicate, c’est que souvent celui qui la pose ne sait pas ce qu’il veut faire. »

J’ai reçu moi-aussi ce genre de courrier, et, comme Keppel, je demande d’abord à son auteur de faire le choix d’un programme d’hybridation. Par exemple – c’est très à la mode – les amoenas inversés. Il faut bien avoir un but pour se mettre en route ! Hybrider, c’est un peu comme se plonger dans un dictionnaire : on a une recherche à faire, mais il arrive bien souvent qu’on parte dans une direction toute différente, quand on commence à lire une entrée. Alors, choisissons une destination, quitte à bifurquer en cours de route.

« Quand j’étais Registrar pour l’AIS, j’étais étonné de voir que certains iris provenaient de variétés anciennes, inférieures. Le fait de croiser deux super-iris n’empêche pas qu’on puisse obtenir des choses sans intérêt, mais en croisant deux nanars, on est sûr de notre fait !».

Attention ! Croiser deux variétés anciennes ne peut guère, sauf coup de chance exceptionnel, donner naissance à une variété moderne. Mais l’utilisation d’un iris ancien peut apporter un bien sous la forme d’une meilleure résistance de la plante ou d’une croissance moins aléatoire. Les iris modernes sont devenus fragiles, sensibles aux maladies. Leur rendre vigueur et santé peut être le fait de l’intervention d’une variété qui n’a pas subi les conséquences de la consanguinité. Certains hybrideurs, comme Jim Hedgecock (1), pratiquent de cette façon. Ce que je ne sais pas c’est si leur expérience est vraiment concluante…

« Un nouvel hybrideur (c’était la première année qu’il voyait ses semis en fleur) a demandé l’enregistrement de six semis, et tous les six provenaient du même croisement. »

Ça, c’est évidemment l’erreur à ne pas commettre ! Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on peut oser un coup pareil, et je ne suis pas certain, même, que Barry Blyth ait raison quand il le fait. Il faut effectivement être très sélectif, et même sévère avec soi-même dans le métier d’hybrideur, comme l’est Michelle Bersillon, en France, par exemple. On n’est pas obligé de mettre au compost des semis qu’on trouve plaisants, mais il ne faut enregistrer que les tout meilleurs, ceux qui présentent une avancée dans leur domaine, et qui sont à la fois, vigoureux, résistants, bien balancés et riches en fleurs. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on est capable de faire ces choix. Bien des obtenteurs chevronnés s’amusent à parler de leurs débuts et de ce qu’ils ont osé proposer à l’enregistrement à cette époque.

Suit une anecdote concernant Orville Fay qui a un jour écrit à Keppel à peu près ceci : « Quand je réponds à une demande d’information, je me demande toujours quel âge peut avoir celui qui m’interroge. S’il a plus de 45 ans, je me dis que je perds mon temps. Il faut au moins dix ans pour devenir un bon hybrideur et avoir une idée précise de ce que l’on fait. »

Keppel approuve cette opinion. Je ne la partage pas complètement. Ces messieurs, me semble-t-il, se montrent un peu trop condescendants et cela me paraît exagéré de dire qu’on ne devient bon qu’après un interminable apprentissage. Pour certains c’est sans doute vrai, mais il y a beaucoup d’obtenteurs qui ont réussi très vite dans le métier. Tout est affaire de génie et de chance. Keppel lui-même a obtenu sa première Médaille de Dykes avec ‘Babbling Brook’ en 1972, pour un iris enregistré en 1969, alors que son premier enregistrement ne remonte qu’à 1962, et ses débuts dans le métier qu’à la fin des années 50.

Quoi qu’il en soit, les avis de Keith Keppel sont toujours intéressants et doivent être pris en considération par chacun de ceux qui veulent se lancer sérieusement dans l’hybridation.

(1) voir ‘Crazy Horse’ (Hedgecock, 1990) (Going My Way X Hey Looky)

15.4.11

FRAIS COMME UN ROSE





10. Jim Gibson

Gibson est spécialiste des iris plicata et, en particulier, des variegata-plicatas. Mais dans ses semis il a parfois trouvé, et retenu, des iris roses qui se sont révélés comme étant des étapes importantes dans l’amélioration de cette couleur. Témoins :

  • ‘Edna’s Wish’ (Gibson, 1983) (Starfrost Pink X Orange Plume sib)
  • ‘Funny Girl’ (Gibson, 1994) (parents inconnus)
  • ‘Olympic Pink’ (Gibson, 1985) (Starfrost Pink x Playgirl)
  • ‘Pink Swan’ (Gibson, 1984) (Playgirl X Perfectly Clear)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Lifting

Le site de la SFIB a été modernisé : présentation agréable, meilleur tri des informations. Bravo !

LE PORTRAIT DE SON PÈRE





Blyth a fait faire plein de petits à son cher ‘Decadence’. Pour ne parler que de ceux qui en descendent au premier rang, il y a :

  1. ‘Bursting Bubbles X Decadence =

‘Another Woman’ (2010)

  1. Candy Clouds X Decadence =

‘Pleasure State’ (2007)

‘Pretty Swish’ (2007)

‘Pretty Wittch (2007)

  1. ‘Chardonnay and Ice X Decadence =

‘Samba Queen’ (2009)

  1. Devil’s Own X Decadence =

‘Air of Mystery’ (2007)

‘Crystal Rhapsody’ (2007)

  1. Enchanter X Decadence =

‘Afternoon Colours’ (2007)

‘Oxford Countess’ (2007)

‘Into Temptation’ (2008)

  1. Final Episode X Decadence =

‘Carnival Capers’ (2006)

‘Gothic Lord’ (2006)

‘Let’s Romp’ (2006)

  1. Glamour Pants X Decadence =

‘Copper Clouds’ (2007)

‘Glamazon’ (2007)

  1. Gypsy Geena X Decadence =

‘By Jeeves’ (2008)

  1. Gypsy Lord X Decadence =

‘Alpine Butterfly’ (2009)

‘Royal Orders’ (2008)

  1. Honey House X Decadence =

‘Champagne and Strawberries’ (2007)

‘Lord of Mayfair’ (2009)

  1. Indulgence X Decadence =

‘Rogue Trader’ (2007)

  1. Popstar X Decadence =

‘Candy Colours (2009)

‘Honey Dripper’ (2009)

‘Sweet Svengali’ (2010)

  1. Royal Sterling X Decadence =

‘Softly Waiting’ (2010)

  1. Swingtown X Decadence =

‘Palace Symphony’ (2006)

  1. Swordsman X Decadence =

‘Hint of Danger’ (2009)

‘Italian Master’ (2009)

  1. Decadence X Brave Face =

‘Pamper Me’ (2008)

  1. Decadence X Final Episode =

‘Noble Poet’ (2006)

  1. Decadence X Ocelot =

‘Rarer than Rubies’ (2006)

  1. Decadence X Pennant Fever =

‘Merry Amigo’ (2009)

  1. Decadence X Platinum Class =

‘Colourable’ (2008)

  1. Decadence X Royal Sterling =

‘Amorous Heart’ (2010)

  1. Decadence X Stop Flirting =

‘Mango Daiquiri’ (2005)

  1. Decadence X Undercurrent =

‘Started with a Kiss’ (2008)

… trente-six enfants ! …et je ne suis pas sûr de ne pas en avoir oublié !!

Toutes ces fleurs reproduisent-elles les traits qui ont fait la fortune de ‘Decadence’ ?

Ce n’est pas si sûr que ça ! Commençons par les bords bouillonnés et frisés. Un examen attentif des photos de chacune de ces fleurs fait apparaître qu’à peine la moitié sont abondamment bouillonnées comme l’est ‘Decadence’. Ceci tendrait à prouver qu’il ne s’agit pas d’un caractère dominant et que, sans être exceptionnel, le phénomène n’est pas incontournable. Ce n’est pas non plus un caractère franchement nouveau car on le rencontre depuis de nombreuses années chez d’autres obtenteurs, Joseph Ghio en particulier, qui doit même en être l’inventeur, dans les années 80. En tout cas il a marqué les esprits. D’autres obtenteurs se sont engouffrés dans la trouée des iris bouillonnés, beaucoup pour des motivations commerciales, mais quelques-uns, comme Keppel, dans un souci expérimental. Va-t-il pour autant fonder une dynastie ? A la lumière de ce que montrent les descendants directs de ‘Decadence’, cela n’est pas évident pour l’instant.

Qu’en est-il des bords aux teintes dégradées ? J’ai examiné 29 des 36 variétés décomptées. Il n’y en a que huit qui ne présentent pas de bords dégradés. 72 % ont donc hérité de ce trait ! Et la plupart manifestent ouvertement leur appartenance à la famille. On peut donc affirmer que, s’il y a une caractéristique que ‘Decadence a transmis à sa progéniture, c’est bien le dégradé de couleur qui affecte le bord des sépales. Ce n’est évidemment pas ce qui frappe le plus les admirateurs de ‘Decadence’, mais cela compte énormément pour ceux qui veulent utiliser cet iris pour leurs croisements.

En italique les noms des variétés dont je n’ai pas de photographie.

PARRAINAGES



Serait-ce une nouvelle mode ? Depuis quelques années la Maison Cayeux se tourne vers une sorte de parrainage pour donner un nom à certains de ses iris. Ainsi nous avons eu le parrainage royal (et un tantinet people), avec ‘Princesse Caroline de Monaco’ (1997) et ‘Jubilé Rainier III’ (1998). Cette année nous inaugurons le parrainage commercial avec ‘Hermès’ (pas le dieu du commerce, non, la marque d’objets de luxe), et il y a quatre ans c’était le parrainage « événementiel » avec ‘Irisades’ (2007). Pourquoi pas ? Il y avait eu un début avec, chez Anfosso, le parrainage artistique de ‘Fondation Van Gogh’ (1990) et même une approche du baptême économique pour ‘Champagne Braise’ (1982) dédicacé à la profession des producteurs du célèbre vin pétillant. De même ‘Iriade’ (2004) a repris le nom d’un événement, tandis que ‘Toile de Jouy’ (Cayeux, 2004), ‘Château d’Auvers sur Oise’ (Cayeux, 2003) ou ‘Faïence de Gien’ (Cayeux, 2011) ont honoré des lieux ou des produits spécifiques. Mais cela n’a pas à caractère ouvertement publicitaire, c’est un peu comme ces annonces qui apparaissaient sur les chaînes de la radio d’Etat et qui interviennent encore sur la télé publique après l’heure des plages publicitaires : on ne site pas le nom d’entreprises, on ne parle que de produits.

Une fois le robinet ouvert, il est vraisemblable qu’il va couler abondamment ! On imagine déjà des noms évocateurs comme le parrainage « mode » et un iris ‘Jean Paul Gautier’, le parrainage « grande distribution » et un ‘Carrefour’ ou un ‘Auchan’, le parrainage « sportif » et un ‘Zinedine Zidane’, le parrainage franchement « people » et un ‘Céline Dion’, par exemple ; le parrainage « musical » et un ‘Grand Corps Malade’, voire le parrainage « politique » ( a l’approche des élections c’est tout à fait possible) avec un ‘Jean Luc Mélenchon’ ou un ‘Jean Louis Borloo’. Il y a un choix inépuisable de parrains potentiels ! On imagine un TB « rouge » baptisé ‘Axelle Red’, un IB nommé ‘Campaillette’ ou, même, un ‘Paul Bocuse’ (un iris de table, évidemment !)

Dans quelques temps peut-être entendra-t-on, entre deux amateurs la conversation suivante :

« Tu as acheté quoi, cette année ?

Moi ? Juste ‘Yannick Noah’, ‘Chicorée Leroux’ et ‘Resto du Cœur’, et toi ?

Oh, peu de chose, simplement ‘Buffalo Grill’ et ‘Geneviève de Fontenay’ ! »

Il n’y a rien de gênant dans cette pratique, on aime, ou on n’aime pas, c’est tout. Pour ma part je préfèrerai toujours les noms simples, gais ou poétiques, et les choix de l’obtenteur breton Alain Chapelle, en ce domaine, me plaisent tout à fait. Un ‘Fleur du Désert’ ou un ‘Rève de Paix’ me paraissent tout de même plus agréables.

8.4.11

ECHOS DU MONDE DES IRIS



Chacun dans son genre.

Les catalogues 2011 de CAYEUX et de BOURDILLON, nos deux grands producteurs solognots sont arrivés cette semaine. Tous les deux se présentent dans l’habit qui est le leur depuis quelques années et qui, bien que très différent, a tout à fait sa raison d’être. Mais chez BOURDILLON, les changements sont peu nombreux : seulement trois nouveautés pour les grands iris, une pour les Intermédiaires et deux pour les lilliputs (puisque c’est ainsi que l’on désigne commercialement ce que les amateurs appellent SDB ou Nains Standards). Chez CAYEUX en revanche les nouveautés abondent : en particulier 29 grands iris ! Là-dessus, pas moins de 12 nouvelles variétés maison, dûment enregistrées. Les variétés « maison » de BOURDILLON, elles, n’ont toujours pas d’existence officielle, ce qui, sans importance pour les clients occasionnels, désespère le public des amateurs.

Il y a quelques temps, en visite chez Bourdillon, j’ai appris que faire venir des plantes des USA semblait poser problème à cette entreprise ; c’est peut-être ce qui explique le faible renouvellement. Cayeux ne doit pas rencontrer autant de difficultés. Il est vrai que ses nouveautés proviennent toutes de grandes maisons : Schreiner, Black/Johnson, Keppel (via Black puisque celui-ci s’occupe des exportations de son voisin), qui maîtrisent bien la question de l’export liée aux exigences phytosanitaires de l’Union Européenne.

Nos grands producteurs ne se rendent ils pas compte que les iris « made in Europe » sont maintenant de qualité au moins égale à celle des producteurs américains ? Cela expliquerait pourquoi on n’en trouve pas dans leurs catalogues. On peut sans problème phytosanitaire importer des variétés de tous les pays de l’UE. Cela pourrait rafraîchir de façon originale certain catalogue dont le choix commence à vieillir.

A remarquer que chez l’un comme chez l’autre le choix d’iris intermédiaires et d’iris nains ne fait que se développer. Bravo pour cela.

Illustrations :

IB ‘Garnet Slippers’ (Keppel, 2004)

TB ‘Purple Serenade’ (Schreiner, 2005)

Ces deux variétés sont des nouveautés présentes dans les deux catalogues.

FRAIS COMME UN ROSE





9. Keith Keppel

Son truc, à lui, ce n’est pas les iris roses, mais au fil des rangs de ses semis il trouve de temps en temps des fleurs roses qu’il retient. Son goût est irréprochable et les fleurs qu’il enregistre sont des perfections. A noter que ses meilleurs roses sont tous datés des années 2000, ce qui dénote une évolution dans ses choix.

  • ‘Guardian Angel’ (Keppel, 2005) (Happenstance X Birthday Girl sib)
  • ‘Happenstance’ (Keppel, 2000) ((Femme Fatale x ((Nefertiti x Playgirl) x Presence) X Social Event)
  • ‘In Love Again’ (Keppel, 2007) (Lotus Land X (Frosting x (Social Event x Femme Fatale)))
  • ‘Kitty Kay’ (Keppel, 2002) (Coming up Roses X (Social Event x Femme Fatale))

LE PLUS BEL IRIS DU MONDE





On a coutume de dire que le plus bel iris du monde est celui qui, une année donnée, a obtenu la Médaille de Dykes américaine. Quel crédit faut-il accorder à cette affirmation ? Le plus bel iris du monde existe-t-il ? Le plus beau, s’il existe, est-il le meilleur ? Ce sont ses considérations dont on va parler dans cette chronique.

Les limites de la Dykes Medal Américaine.

Pour obtenir la Dykes Medal américaine (USDM) il faut être un iris né sur le sol des Etats-Unis, introduit sur le marché américain, et soumis à l’appréciation d’un nombre considérable de juges pendant un grand nombre d’années. La Dykes Medal est le sommet d’une pyramide qui débute par l’obtention d’une HM (Honorable Mention), puis d’un AM (Award of Merit) ; avoir concouru pour l’une des médailles spécifiques à chaque catégorie d’iris est impératif mais il n’est pas nécessaire d’en avoir obtenu une, cependant. Tout ce cursus doit s’être déroulé en un certain nombre d’années… Ajoutons à cela que, pour être noté, il faut que les juges aient l’occasion de voir l’iris en compétition, ce qui implique une large diffusion à travers tous les Etats-Unis, et par conséquent, une commercialisation par un ou des réseaux puissants. Cet argument commercial est ce qui nuit à la pertinence du choix des juges. Un iris superbe, obtenu par un particulier, vendu par une pépinière locale, n’a aucune chance d’être suffisamment vu et noté. Mais une fleur magnifique, provenant d’une plante fragile ou qui pousse mal, même si elle est commercialisée par le plus grand producteur, n’obtiendra pas non plus la récompense suprême. N’a pas davantage de chances un iris d’une catégorie peu recherchée par les amateurs, donc rarement vu par les juges, ce qui fait que cette DM n’est qu’exceptionnellement attribuée à autre chose qu’un grand iris (TB). Il ne suffit pas d’être beau, il faut être de bonne famille, costaud et riche ! La DM ne couronne donc pas le plus bel iris de l’année, mais une fleur de grande qualité, née chez un grand obtenteur et abondamment vendue. Et, forcément, américaine ! Ce sont là ses limites. Pendant longtemps les iris américains ont écrasé la concurrence. Puis les Australiens ont montré ce qu’ils savaient faire, et quelques Français, comme les Cayeux, ont fait de même. Mais peu à peu le monde des iris s’est élargi, notamment en Europe où l’on trouve maintenant des iris beaux et bons. Aujourd’hui la Dykes Medal américaine a perdu un peu de son aura, tout au moins dans le milieu des amateurs éclairés. Mais y a-t-il une autre référence ?

Les autres récompenses.

Que valent les deux autres Dykes Medal : l’australienne et la britannique ? Elles souffrent d’un handicap : l’étroitesse du choix offert. En effet l’une comme l’autre s’adresse aux obtenteurs de pays où la concurrence est faible. Il n’y a que trois ou quatre obtenteurs compétitifs en Australie (et autant en Nouvelle Zélande) ; en Grande Bretagne ils ne sont pas plus nombreux et, à l’heure actuelle, ils n’atteignent pas le niveau international. Cela fait que la médaille australienne est thésaurisée par deux obtenteurs, quand elle est attribuée, et que la britannique ne trouve preneur que de façon épisodique. Le même problème affectait la Dykes Medal française pendant la décennie au cours de laquelle elle a existé puisqu’elle n’a été attribuée qu’à des variétés signées Cayeux.

Les autres récompenses sont distribuées à l’issue de concours largement ouverts, mais au cours desquels les plantes ne sont appréciées que sur une période d’une semaine au maximum, ce qui élimine les variétés dont la floraison ne se produit pas exactement pendant la semaine du concours. De plus l’existence de plusieurs compétitions concurrentes, se déroulant presque simultanément, ne peut pas déboucher sur la désignation du plus bel iris du monde. Tout au plus les variétés primées font-elles parties des plus belles du moment. Heureusement ces concours, qui ont lieu maintenant un peu partout, permettent à des variétés non américaines de se mesurer à ses dernières et à prouver qu’elles ont atteint le même niveau d’excellence. On peut être allemand, slovaque ou italien et faire la nique aux américains.

En tout cas, quelle que soit la compétition, Dykes ou concours, on peut être assuré que les iris récompensés sont de beaux iris, biens sous tous rapports, qui vont fournir à ceux qui les achètent des fleurs de qualité. Il y a peut-être dans le paquet le plus bel iris du monde, c’est tout ce qu’on peut dire. Mais ce plus bel iris du monde est-il le meilleur ? C’est une autre affaire !

Plus beau ou meilleur ?

Quel pourrait être le meilleur iris du monde ? On peut se contenter de dire qu’il s’agit de celui qui porte les plus belles fleurs. Mais la beauté parfaite ne fait pas forcément progresser le domaine de l’hybridation, et en désignant un iris comme le plus beau on peut passer à côté d’une variété qui aura une influence majeure sur les iris du futur. C’est ainsi que ‘Snow Flurry’ (Rees, 1939) n’a pas été récompensé à son époque par une éminente distinction alors que pour ainsi dire tous les iris d’aujourd’hui le portent dans leurs gênes. En revanche ‘Rippling Waters’ (Fay, 1961), Médaille de Dykes en 1966, a bien été jugé selon sa valeur. Aurait-on du donner une DM à ‘Sky Hooks’ (Osborne, 1980) au motif qu’il allait être le champion des géniteurs de son époque, comme on a fait pour ‘Honky Tonk Blues’ (Schreiner, 1988) qui a une descendance presque aussi importante ? Et ‘Wild Jasmine’ (Hamner, 1983), à l’origine de tout un pan de l’iridophilie actuelle, n’aurait-il pas eu plus de mérites qu’un ‘Jesse’s Song’ (Williamson, 1983) enregistré la même année ?

C’est généralement après de nombreuses années qu’on peut dire si un iris a influencé durablement son univers. Et ce n’est pas parce que cette influence a été importante, voire primordiale, que l’iris qui l’a eue était d’une beauté particulière. ‘Chantilly’ (Hall, 1940) n’était qu’un pauvre fleur molle et terne, pourtant on lui doit les bords dentelés qui agrémentent nos iris modernes. Et ‘Progenitor’ (Cook, 1951), à l’origine de nos iris amoenas et bicolores, n’aurait jamais obtenu la moindre récompense dans un concours ! Il faut donc se contenter de ce que l’on a. Les diverses compétitions, prises dans leur ensemble, désignent des variétés importantes et belles. C’est parmi elles que se trouve le plus bel iris du moment. A chacun de choisir celui qu’il place au premier rang.

1.4.11

ECHOS DU MONDE DES IRIS



Un joli semis

Michèle Bersillon s’est attaquée à la recherche des amoenas inversés. La photo ci-dessus d’une de ces dernières obtentions mérite d’être admirée.

FRAIS COMME UN ROSE





7. Cayeux père et ils

Ce n’est pas d’aujourd’hui que les Cayeux père et fils s’intéressent aux iris roses. Ils ont atteint en la matière une maîtrise qui fait que les dernières obtentions de Richard font partie des plus belles au monde.

· ‘Madame François Debat’ (J. Cayeux, 1957) (Bellerive X semis)

· ‘Premier Bal’ (J. Cayeux, 1978) (Christmas Time X Fashion Fling)

· ‘Buisson de Roses’ (R. Cayeux, 1997) (Paradise X Hélène C.)

· ‘Sandro’ (R. Cayeux, 2007) (parents inconnus)

Erratum


La photo publiée la semaine dernière comme étant celle de ‘Gladys Clarke’ n’était pas la bonne. Voici un nouveau cliché. Merci à Lawrence Ransom d’avoir signalé cette erreur.

LA FLEUR DU MOIS




‘Bouschet’

Cette plante-là m’a immédiatement séduit quand j’ai découvert ses fleurs, il y a quelques années maintenant. Elle fait partie d’un lot fourni par Bernard Laporte pour expérimentation dans mon jardin, fondamentalement différent du sien. A noter que jusqu’à présent tous les iris qu’il m’a envoyé ont repris et prospéré sans aucun problème dans ma terre argilo-calcaire, idéale pour la culture de la vigne, mais ingrate pour toute autre culture. Mais en fait y-a-t-il tant de différence entre les pentes rocailleuses d’un vallon ardéchois et l’éboulis caillouteux de ma terre de Touraine ? Au plan de la nature du sol, un peu : l’un et l’autre sont essentiellement calcaires, mais le sien n’est que pierres et le mien mêlé d’argile de décomposition… Au plan climatique, oui, même si les été tourangeaux sont secs, souvent torrides, comme les étés en vallée du Rhône. Mais les hivers chez moi sont en principe doux et humides, fort peu ensoleillés, alors que près de Viviers les pluies sont fortes mais plus rares et l’ensoleillement nettement plus prolongé.

Mais là n’est pas la question, je m’égare. Je veux vous parler de ‘Bouschet’ (Laporte, 2006), un iris couleur bourgogne, foncé, avec des barbes brunes, issu du croisement (Forge Fire X Rive Gauche).

Ce n’est pas une variété de haute taille. Environ 75 cm. Cependant les tiges s’élèvent nettement au dessus du feuillage ; elle sont bien branchées et comportent de nombreuses fleurs. Celles-ci, de taille moyenne, sont modérément ondulées, comme beaucoup de variétés rouges, mais pas raides. Techniquement c’est donc une variété de qualité. Son meilleur atout reste néanmoins son coloris : un rouge bourgogne profond, à la fois velouté et brillant, orné de cette barbe brune, bien visible, qui s’accorde parfaitement avec la teinte sombre de la fleur. Dans ‘Bouschet’, on reconnaît bien le « père » ‘Rive Gauche (Sazio, 1993), mais, à mon avis, le descendant est plus robuste et pousse mieux. Cette vigueur accrue, il la tient de ‘Forge Fire’ (Ernst, 1991), un grenat de haute taille, solidement charpenté. Associer une variété vigoureuse, mais aussi d’une belle couleur, et une autre, plus capricieuse mais d’un coloris plus séduisant, pour essayer d’obtenir une addition des deux, c’est le travail d’endogamie classique. Comme c’est généralement le cas il est allé cette fois exactement dans le sens de ce que l’obtenteur avait entrepris de rechercher. Mais il ne faut pas oublier que bien souvent, ce sont les mauvaises caractéristiques qui réapparaissent plutôt que les bonnes !

Je ne pense pas que ‘Bouschet’ aura une longue descendance, car il constitue à l’évidence un aboutissement dans cette lignée. En tout cas je ne lui en connais pas pour l’instant.

Tel qu’il est, ‘Bouschet’ est un joli cultivar, que je soigne avec attention puisqu’il fait partie de mes favoris. Il arrive qu’on puisse regretter qu’il n’y ait pas en Europe l’équivalent de la course aux honneurs telle qu’elle existe aux USA. Si c’était le cas, je parie que ‘Bouschet’ aurait au moins obtenu un AM.

SUR LES BORDS DE LA WILLAMETTE





III. Portland

‘Willamette Mist’ n’est pas seulement le nom, charmant, d’une variété d’iris enregistrée en 2001 par la maison Schreiner ; c’est aussi un phénomène bien réel que connaissent bien les habitants de Portland. Cette énorme agglomération se situe au débouché de deux vallées, celle de la Willamette, que l’on commence à bien connaître, et celle de la Columbia, qui termine sa traversée des fameuses gorges qui lui permettent de descendre des hauts plateaux oregonais. Un vent régulier et puissant, que l’on pourrait comparer à notre Mistral français, entraînent vers l’ouest les poussières du désert de Harney et les pollutions générées par les industries situées dans les gorges. Tout cela se mélange au-dessus de Portland aux pollutions humaines, industrielles et agricoles issues de la vallée de la Willamette. Il en résulte une sorte de smog qui affecte fréquemment la grande ville. Les pluies, fréquentes, lessivent l’air, mais déversent vers la Columbia tous les polluants accumulés, et font que l’océan, à l’embouchure du fleuve, est l’un des endroits au monde où la mer est le plus polluée. Pour lutter contre ces poisons, la ville de Portland a imaginé il y a quelques années un astucieux système de décantation des eaux pluviales à base de lagunes et de plantes vivantes. C’est qu’elle tient à sa réputation de capitale américaine de la rose ! Mais si cette fleur y est abondamment cultivée, on pourrait dire la même chose des iris. Et cela n’est pas nouveau.

Portland, ce fut le pays de George Shoop et des Jones – Bennett et Evelyn. On ne fait plus le portrait de George Shoop, celui qui avait pour signature la barbe rouge de ses iris. One Desire (1960), Latin Lover (1969) ou Ringo (1979) sont des noms qui parlent à tout le monde . Les Jones, quant à eux, se sont signalé par l’éclectisme de leur travail, majoritairement orienté vers les iris nains, mais marqué aussi par de vrais réussites chez les grands iris. Il y a aujourd’hui à Portland un obtenteur et producteur qui a déchaîné les critiques l’été dernier, Bruce Filardi. Si l’expérience a été décevante pour certains, il faut espérer qu’elle aura été instructive pour cet homme, certainement dénué d’intentions malhonnêtes. En tout cas, à son crédit il faut placer sa superbe collection d’iris anciens dont certains sont assurément parmi les plus rares du monde. Dans l’agglomération de Portland se trouve la cité de Tigard, là où se tiennent les Craig, Jim et Vicki. Un peu plus loin, à Canby plane le souvenir de Catherine et Fred DeForest. Ces deux-là ont été, à leur époque, parmi les meilleurs hybrideurs et leurs produits ont fait le tour du monde. Lui a régné sur les années 50 avec des variétés aussi célèbres que ‘By Line’ (1952) ou ‘Rehobeth’ (1953), tous deux Florin d’Or, ainsi que ‘Color Carnival’ (1948) ou ‘First Violet’ (1951), qui obtint la D.M. en 1956. A son épouse Catherine, qui prit sa succession, appartiennent ‘Alenette’ (1969) et ‘Bayberry Candle’ (1969). Chet Tompkins habitait aussi Canby. D’une exceptionnelle longévité, il est l’obtenteur d’un grand nombre de variétés, dans tous les domaines, et si on lui fait souvent le reproche de se laisser aller à enjoliver un peu le pedigree de ses iris, il n’empêche qu’il nous a donné des variétés inoubliables comme ‘Camelot Rose’ (1965), l’inimitable ‘Ovation’ (1969), ‘Genesis’ (1977) ou ‘Apollodorus’ (1988). Vancouver est sur la rive droite de la Columbia, donc en Washington, mais, le fleuve traversé, c’est Portland, en Oregon. Vancouver, et Salmon Creek, c’est le domaine de Terry Aitken, un hybrideur qui fait parler de lui depuis le début des années 80 et qui est devenu une des figures de marquante du monde des iris. Des iris comme ‘Stellar Light’ (1985) ou ‘Cracklin’ Caldera’ (2003) ont assis sa réputation.

Tout ce qui précède est suffisant pour apporter la preuve qu’à côté de Salem et des rives de la Willamette, Portland, une agglomération de plus de deux millions d’habitants, n’est pas seulement une grande ville industrielle, mais aussi une cité agricole de premier rang. Elle est une étape dans le pèlerinage que tout irisarien rêve de faire un jour en Oregon et sur les bords de la Willamette, tout comme un musulman dévot s’efforce de faire celui de La Mecque. L’auteur de ces lignes, lui, se contente de voyager – et de rêver - sur les cartes de son atlas et ses livres de géographie et ses documents sur les iris. Mais ceux qui sont allés là-bas peuvent témoigner de ce que le voyage, le vrai, en vaut la peine.

Illustrations :

  • ‘Willamette Mist’ (Schreiner’s garden, 2001)
  • ‘One Desire’ (George Shoop, 1960)
  • ‘Ovation’ (Chet Tompkins, 1969)
  • ‘Stellar Lights’ (Terry Aitken, 1985)