25.4.08


LES PLUS BELLES PHOTOS D’IRIS

Les Américains font grand cas des iris d’origine française. Les variétés de Cayeux et Anfosso sont présentes dans la plupart des catalogues. Le photographe qui signe TNTIGGER nous donne aujourd’hui un joli cliché de ‘Eau Vive’ (Cayeux 97).
ECHOS DU MONDE DES IRIS

Le géant des producteurs

Quelques informations concernant la firme SCHREINER, à Salem dans l’Oregon : la plus grande entreprise du monde des iris :
Surface cultivée = 90 hectares
Nombre de semis effectués chaque année = 20000, 2% seront conservés
Ventes annuelles = 5 Millions de rhizomes !







BRASSÉE D’IRIS

Il y a quelques années, avant d’aller se consacrer, ailleurs, à autre chose, Luc Bourdillon avait pris du plaisir à pratiquer quelques hybridations, notamment en utilisant ‘Thornbird’ comme géniteur principal. C’est Pascal Bourdillon, son frère, qui, maintenant, a mis à son catalogue un certain nombre des obtentions sélectionnées par Luc. C’est une façon commode de régénérer un catalogue que les difficultés présentes entre l’Union Européenne et les Etats-Unis à propos des conditions d’importation des iris rendent plus délicat à renouveler. En 2004 Luc Bourdillon m’avait invité à parcourir les rangs où poussaient ses semis et à donner mon avis sur les plus intéressants. Les 28 variétés aujourd’hui retenues font donc partie de celles que j’avais vues ce printemps-là.

Dans cette brassée de nouveautés, dont on peut trouver les photos sur le site marchand de la maison Bourdillon, il y a forcément du bon et du moins bon. La présente chronique va essayer de faire le tour de ce sujet du point de vue de l’amateur collectionneur d’iris.

Il y a deux variétés roses : ‘Barrière de Corail’ et ‘Crevette’. Elles sont assez voisines, de forme classique, plutôt frisées, mais sans grande originalité.

‘Café-Chocolat’ est un iris brun, une couleur plutôt rare, et en ce sens il possède une certaine originalité. Il se situe dans la lignée de ‘Rusty Magnificence’ (Niswonger 95), un brun récent, en un peu plus clair.

Parmi les iris à éperons il y en a deux qui son très voisins : ‘Chamois d’Or’ et ‘Paillasson’. A mon avis, le coloris un peu plus contrasté (surtout les éperons, violets) de ‘Paillasson’ lui donne l’avantage, mais nous sommes dans un ensemble où l’on retrouve les caractéristiques de ‘Sky Hooks’, notamment le coloris jaune verdâtre. Avec ‘Tigrou’ on se rapproche du modèle ‘Thornbird’, notamment à cause de la couleur des éperons. Ceux-ci, longs et recourbés, sur des sépales qui supportent bien leur poids, en font une fleur très agréable. On serait tenté de donner une appréciation aussi bonne à ‘Guerrier Valeureux’ qui présente un aspect similaire en un jaune un peu plus doré, mais la taille râblée de la plante la dessert nettement. C’est un iris de bordure plus qu’un grand iris.

Trois variétés sont très proches d’aspect : ‘En Sologne’, ‘La Vie’ et ‘Nuisette’. ‘La Vie’ est plus nettement un amoena indigo que les deux autres que l’on peut qualifier de bitones. Des trois, c’est ‘Nuisette’ qui me paraît le plus intéressant, avec la forme gracieuse, un peu ouverte, de ses fleurs et ses petits éperons bleus.

Un certain nombre d’autres variétés me paraissent d’intérêt secondaire : formes de fleur très traditionnelles, coloris rencontré maintes fois… ‘Gamay’, ‘Glace’, ‘Myrtille’, ‘Néon’, ‘Ombre’, ‘Papillon Blanc’, ‘Sirop de Framboise’ et ‘Velours Noir’ sont dans ce cas, chacun dans son modèle ou son coloris. Quand on voit les photos, on se dit : « Mais j’ai déjà vu ça quelque part ». ‘Guimauve’ sera placé par certains dans le même sac. Pourtant son coloris légèrement violacé lui donne un certain charme ; néanmoins moins la forme de la fleur, très années 70, lui enlève de la valeur.

Une fleur comme ‘La Solognote’ intéresse surtout par son coloris contrasté. C’est un variégata par ailleurs on ne peut plus traditionnel ; tant qu’à faire, je lui préfère ‘Tout Feu Tout Flamme’ dont la forme, ondulée et légèrement frisée, est tout de même plus attractive.

Pour en terminer avec les fleurs qui n’ont pas beaucoup d’intérêt pour les collectionneurs, citons ‘Spot’, qui reprend une association violet sombre plus tache blanche sous les barbes qui était déjà celle du fort connu ‘Winner’s Circle’ (Plough 72).

Il reste six variétés qui suscitent davantage la curiosité. Dans l’ordre alphabétique, on trouve ‘Epée Violette’, visiblement un descendant de ‘Thornbird’, mais dans un coloris très frais. ‘Libellule’, gracieux et original, associe des pétales bouillonnés et des sépales mouvementés à des éperons touffus et amusants, le tout dans deux tons de mauve bien agréables. L’un de mes préférés sera ‘Rivière Pourpre’. Non pas que la forme de sa fleur soit très moderne, mais ses sépales très larges à la base lui donnent de la tenue, et l’association bleu glacier et indigo sombre, relevée d’une pointe de moutarde pour la barbe, est bien plaisante. ‘Sous le Vent’ est le troisième variegata de la sélection. Il est gai, jeune d’allure, et attire l’œil. Avec ‘Splendeur des Tropiques’ on est en présence d’un iris bitone bleu tout en mouvement, tout en fraîcheur, une jolie fleur. Pour terminer, ‘Vol au Vent’ retient l’attention grâce à ses éperons longs, minces et recourbés comme les cils d’une poupée, qui prolongent en bleu vif des barbes jaunes au cœur d’une fleur d’un beau bleu bitone.

Un peu plus de rigueur dans la sélection finale aurait été plus satisfaisante pour ceux qui choisissent leurs iris en terme d’originalité. Néanmoins toutes ces fleurs ont l’air d’être de bons iris qui devraient plaire et convenir à la majorité des acheteurs. Je regrette de devoir néanmoins ajouter un bémol : le prix de ces plantes me semble un peu élevé. Enfin, pour ceux qui s’intéressent à l’hybridation, il est dommage de ne pas pouvoir disposer des pedigrees.

18.4.08


LES PLUS BELLES PHOTOS D’IRIS

L’association du mauve de cet amoena inversé, ‘Romancer’ et du rose de l’arrière plan donne une image douce et reposante particulièrement réussie.
ECHOS DU MONDE DES IRIS

Un peu d’histoire

Le Dr Frédéric PAUTZ, directeur du Jardin Botanique de la Ville de Lyon, rédige un ouvrage pour lequel il recherche des informations sur l’histoire des Iris en France. Obtentions. Documents sur des expositions, entre 1800 et nos jours.

Il souhaite que ceux qui possèdent ce genre d’information ainsi que des documents relatifs à l’histoire des Iris en France, de prendre contact avec lui au:
Tel : 04 72 82 35 03 Fax : 04 72 82 35 09 Mobile : 06 24 98 30 92
Mail : frederic.pautz@mairie-lyon.fr






A LA RECHERCHE DE L’ANCÊTRE PERDU

‘Dornspiel’ (Muska 2006) est une variété qui se fait remarquer par les fines dentelures qui ornent ses bords. C’est aussi une jolie fleur rose pèche et rose orchidée, agrémentée d’un cœur doré et d’un liseré caramel. De petits éperons blancs complètent une fleur originale. Ces bords très dentelés ont un air de déjà vu, un air que les amateurs d’iris attribueront au premier coup d’œil à une variété emblématique, ‘Laced Cotton’ (Schreiner 78).

Ce ‘Laced Cotton’ se présente comme un iris blanc bleuté, à barbes blanches, ample et élégant comme la maison Schreiner sait le faire. On y remarque les fines déchiquetures et les piqûres délicates qui dessinent sur le bord des pétales et des sépales une charmante dentelle. Ce trait n’est pas à proprement une nouveauté : d’autres variétés l’avaient déjà montré, depuis ‘Chantilly’ (Hall 40) et surtout, tout au moins chez les Schreiner, depuis ‘Crinkled Ribbon’ (56). Pour aller de ‘Crinkled Ribbon’ à ‘Laced Cotton’, il y a vingt-deux ans de recherches et un chapelet de variétés dentelées qui se nomment ‘Crinckled Beauty’ (56), ‘Crinkled Joy’ (67) et ‘Grand Waltz’ (70), le plus remarquable de tous par la beauté de sa fleur et la richesse de ses ornements.

Si l’on veut avoir confirmation que derrière ‘Dornspiel’ il y a bien ‘Laced Cotton’, il faut entreprendre une recherche généalogique qui se révèle complexe mais réjouissante. En effet presque trente ans séparent ces deux variétés, et, par conséquent, un nombre considérable de générations : six ou sept, sans doute. Alors, partons à la recherche de l’ancêtre perdu !

On doit commencer par examiner le pedigree de ‘Dornspiel’. C’est (Scarlett in Gold x Golden Fasan) X Mesmerizer. Le côté masculin, ‘Mesmerizer’, responsable dans une certaine mesure des petits éperons blancs, n’est pour rien dans les frisottis. On peut donc faire l’impasse sur cette branche de la famille. ‘Scarlett in Gold’ et ‘Golden Fasan’ sont des purs produits des jardins de Bratislava. En route pour la Slovaquie…

‘Scarlett in Gold’ (Muska 96) a un pedigree où se mêlent variétés récentes et vieux de la vieille : (Sunshine Express x White Window) X (Lemon Fire x (Glory Bound x Silver Shower)). On peut abandonner tout de suite la piste ‘Sunshine Express’ (K. Mohr 78), puisque cette variété est contemporaine de celle dont nous recherchons la trace. L’échantillonnage se réduit aux deux produits « maison », ‘White Window’ (Muska 96) et ‘Lemon Fire’ (Muska 96). ‘White Window’ descend, du côté féminin, d’un iris Muska non enregistré mais baptisé ‘Bila Neha’, qui provient en fait de deux anciennes variétés mauves américaines, ‘Lavender Petticoat’ (Osborne 73) et Silver Shower’ (Schreiner 73). Ce ‘Silver Shower, associé à ‘Sunshine Express’, déjà cité, se trouve derrière ‘Monte Albano’ (Muska 92), l’autre branche féminine de ‘White Window’. Chou blanc dans cette direction. La branche masculine de ‘White Window’ se nomme ‘Cream with Gold’ (95). On reste dans la sphère Muska, mais on touche au but. Parce que ‘Cream with Gold’ est un enfant de ‘Don Epifano’ (89) et que ‘Don Epifano’ est un enfant de ‘Laced Cotton’. Ouf ! Ajoutons que ‘Lemon Fire’, le partenaire de ‘White Window’ dans le croisement à l’origine de la branche féminine de notre héros du jour, est un arrière petit-fils de ‘Laced Cotton’ et de ‘Fabulous Frills’, un autre enfant de ‘Grand Waltz’. Re-ouf.

Parviendra-t-on au même résultat en remontant la filière de ‘Golden Fasan’ (Muska 99) ? Ce très joli « space age » a pour pedigree ((Krimhilde x Mys Horn)x Sky Hooks) X Decory Win. ‘Decory Win’ (Muska 94) provident de ‘Sky Hooks’ et de ‘Lady Madonna’. Or ‘Lady Madonna’ (Schreiner 84) descend de ‘Fabulous Frills’. Bingo ! Quant à ‘Mys Horn (Muska 98), il descend à la troisième génération de ‘Laced Cotton’. Rebingo.

Ainsi un amusant jeu de piste au travers des ancêtres de ‘Dornspiel’ aboutit à la démonstration de ce que l’on supposait : ce ‘Dornspiel’, tout crêpu, est un lointain descendant de ‘Laced ‘Cotton’, et de ‘Grand Waltz’. Les traits dominants peuvent ainsi faire leur réapparition après des générations et des générations. Dans le cas présent il s’en est écoulé soit sept, soit huit, et même onze, depuis ‘Crinkled Ribbon’ ! Les multiples croisements n’ont pas eu raison de ces dentelures, et on est bien content de les retrouver, intactes, après tout ce temps et toutes ces combinaisons.

11.4.08


LES PLUS BELLES PHOTOS D’IRIS

Retour au travail de « Greenorchid », à propos d’un iris plicata original. La photo met bien en évidence les styles bleus de la fleur de ce ‘Patriotic Heart’.
DIVISION OU MULTIPLICATION

De toute façon c’est une question de calcul. La question est : comment obtenir la multiplication des rhizomes, pour pouvoir, sans trop attendre, quand on fait le commerce des iris, mettre un maximum de plantes sur le marché ? Il ne faut pas oublier qu’en Europe les variétés américaines arrivent alors qu’elles ont été déjà multipliées en abondance par les producteurs qui les proposent. Le défi pour les producteurs français est de perdre le moins de temps possible pour les commercialiser à leur tour.

Pour commencer, il y a ceux qui pensent que plus on divise les touffes, plus on obtient de nouvelles pousses. Ceux-là, par conséquent, vont, dès l’année A+1, diviser leurs plantations de l’année A. Ils partent de l’idée que chaque rhizome doit, en principe, donner naissance à trois pousses. Mais lorsque les touffes commencent à être un peu denses, il y a des pousses qui vont avorter, faute de place pour se développer, donc des rhizomes potentiels qui vont manquer. En divisant très vite on contourne le problème. Cependant, en un an, surtout sous les conditions météorologiques de l’Europe du Nord-Ouest, les jeunes pousses n’auront pas atteint un développement optimal, de sorte que, leur infligeant très tôt l’obligation de se réinstaller, on les fragilise sérieusement, avec le risque de voir certaines dépérir, et s’éteindre le bénéfice escompté d’une division précoce. Le bon sens exige donc de ne pratiquer ce traitement sévère que dans les régions plutôt clémentes, là où les pousses de l’année A auront pu atteindre une vigueur suffisante avant la transplantation. Autre inconvénient possible de cette technique : elle nécessite beaucoup d’espace et, par conséquent, une pépinière où les mètres carrés ne manquent pas. Enfin les rhizomes issus d’une multiplication rapide peuvent être petits et donc moins flatteurs, pour le client qui les reçoit, que les gros rejetons qui ont eu plus de temps pour prendre de la force. Pour compenser, il va falloir utiliser beaucoup d’eau et de l’engrais…

Deuxième technique : n’entreprendre la division que lorsque les touffes sont bien installées et les pousses nombreuses et solides. C’est sage, mais est-ce aussi efficace ? Les avis sont évidemment partagés, et ceux qui pratiquent ainsi sont convaincus d’utiliser la bonne méthode. Dans un climat un peu ingrat, c’est sûrement ce qu’il faut faire. Mais au bout de combien de temps pratiquer cette forme de division ? Là aussi les avis sont partagés. Deux années ? Trois années ? Plus ? C’est uniquement la rapidité de la multiplication qui va décider de la périodicité. Chaque producteur, qui connaît la progression des iris dans son exploitation, choisit ce qu’il considère comme le meilleur. Il choisit également l’espacement optimum à réserver entre les touffes. Car c’est un élément important : des touffes qui vont prendre de l’ampleur doivent avoir la place de se développer. Les rhizomes qui proviennent de cette méthode de culture sont en général plutôt costauds, sans se montrer exigeants en soins et en fortifiants.

Il existe une troisième technique. Elle est pratiquée par celui qui n’est pas particulièrement pressé d’obtenir des rhizomes en état d’être vendu, mais qui privilégie le naturel. Elle consiste à planter large, et à laisser les plantes se développer à leur rythme, aussi longtemps qu’elles pourront rester à la même place. Elles ne seront pas transplantées systématiquement mais seulement quand le besoin s’en fera sentir, parce que toutes les variétés ne poussent pas à la même vitesse. Pour la vente, au fur à mesure des commandes, le producteur vient retirer les rhizomes dont il a besoin, les détachant de la touffe mère, sans déterrer celle-ci. C’est une culture « bio » de l’iris, loin de la productivité recherchée par les adeptes des techniques précédentes. Ce mode de culture va de pair avec une quasi-absencee d’engrais et d’arrosage, et à un désherbage sans produit chimique. Mais autant dire que celui qui pratique ainsi ne fait pas du chiffre d’affaire sa première préoccupation ! La qualité est là, ainsi que la robustesse.

Enfin il y a des personnes qui ne recherchent pas la multiplication de leurs iris, mais au contraire essaient de la limiter pour s’éviter une transplantation pénible ou impossible. Ce sont des amateurs, aux jardins de taille modeste, qui tiennent à ce que leurs iris, généralement plantés serrés, ne viennent pas à se chevaucher et restent longuement en place. Pour cela ils retirent chaque été les poussent les plus extérieures, nettoient le centre de la touffe, y ajoutent du terreau et des amendements à diffusion lente, et replantent à cet endroit les rhizomes issus de la couronne. Cette méthode a été mise au point en Belgique par Koen Engelen, et elle est efficace dans les petits jardins.

Je vous disais que c’est une question de calcul ! Voulez-vous aller vite, ou prendre votre temps, voire freiner la prolifération ? Les quatre méthodes évoquées répondent en fait à des besoins différents.

4.4.08


LES PLUS BELLES PHOTOS D’IRIS

J’aime bien les fleurs un peu ébouriffées comme ce ‘Calm Stream’ photographié par Sébastien Cancade, amateur d’iris et bon photographe.






UNE BELLE FRATRIE

Une obtention récente, et des plus réussies, de Barry Blyth, le célèbre hybrideur australien, spécialiste des bicolores, s’appelle ‘Decadence’ (2004). C’est une variété vivement frisée et ondulée, avec des pétales dans les tons de pèche, et des sépales amarante bordées du pèche des pétales. Mais sa particularité est de faire apparaître des infusions de mauve, ou violet, à la base des pétales et surtout d’avoir des sépales veinés de sombre. Ce sont ces éléments, que Blyth a recherché à reproduire sur les descendants de ‘Decadence’, et qui se retrouvent, en effet sur de nombreux d’entre eux.

Un trait personnel de Barry Blyth, dont j’ai déjà parlé ici, est de sélectionner et enregistrer souvent un grand nombre des semis issus d’un croisement qui lui plait. C’est le cas avec celui de ‘Decadence’ par (‘Fogbound’ x ‘Starring’). Ce dernier croisement a donné ‘Reckless in Denim’ (2006), mais ce n’est pas cette variété enregistrée qui a été utilisée dans le croisement dont il est question maintenant, mais l’un de ses frères de semis. De ce mariage sont nés des iris dont Blyth a sélectionné, à l’heure actuelle, sept rejetons !

‘Reckless in Denim’ se présente comme un véritable iris a rayures : les sépales, dont le fond est d’un blanc rosé, couleur des pétales, portent des veines très nettes violet pourpré. Qu’en est-il de son frère, utilisé comme « père » des sept petits nouveaux ? Sans doute quelque chose d’approchant, mais l’histoire ne le dit pas. De ses sept descendants qui nous sont aujourd’hui proposés, six sont des iris à rayures. Le seul qui tranche un peu, c’est ‘Dinner Talk’ (2005) dont les rayures, en fait, disparaissent presque complètement dans le coloris violet foncé des sépales. Pour les autres, les veines richement colorées sont tout à fait visibles.

‘Astrobubbles’ (2005) décline les couleurs de ‘Decadence’, dans une note un peu plus bleutée. Les pétales, chamois tendre, légèrement teintés de mauve sur les côtes, s’opposent à des sépales pourpre, veinés de violet foncé. La fleur, comme pour ‘Decadence’, est profondément godronnée ce qui met en valeur le liseré et le revers des sépales, bleu lavande.

‘Full of Magic’ (2005) est d’un joli rose pêche, qui apparaît entre les veines pourpres, très épaisses, des sépales.

Chez ‘Jamaica me Crazy’ (2006) on retrouve le chamois tendre d’ ‘Astrobubbles’ en plus rosé, sans doute, et le pourpre des sépales, avec le chamois, qui réapparaît dans l’ourlet, largement mouvementé.

Des rayures encore pour ‘Juicy Rumours’ (2006). Cette fois les pétales champagne rosé surplombent des sépales dont le fond est également légèrement rosé, mais la couche supérieure est constituée de larges veines violet améthyste qui se densifient vers les bords avant de céder la place à un liseré plus clair. Amples ondulations.

La même disposition des couleurs se rencontre sur ‘Truly Wicked’ (2007), la couleur de base c’est le rose pêche. Le rose magenta, c’est celle des veines, denses vers l’extérieur, puis rose pêche pour le fin liseré qui ondule comme un ruché de dentelle. A mon avis c’est l’iris le plus joli de la série.

Le numéro 7 se nomme ‘Viking Dancer’ (2006) ; Il tient de ‘Starring’ un fort contraste entre pétales – beige clair – et sépales où le beige n’est présent que sous les barbes, un profond grenat amarante s’étalant ailleurs, avec des veines encore plus sombres, et toujours un liseré pâle qui se soulève comme le jupon d’une danseuse de cabaret.

Les traits communs aux sept frères sont évidemment nombreux, on peut parler d’un fort air de famille comme on le constate souvent chez les membres d’une famille nombreuse. Mais chacun à son caractère. On a envie de pouvoir tous les trouver dans son jardin. D’autant plus que cette sublime famille est aussi sans doute le point de départ d’un modèle de fleur qui, s’il n’est pas franchement nouveau, connaît un regain d’intérêt, avec les travaux conjoints, sur ce chapitre, de Barry Blyth et de son ami Keith Keppel.