A LA RECHERCHE DE L’ANCÊTRE PERDU
‘Dornspiel’ (Muska 2006) est une variété qui se fait remarquer par les fines dentelures qui ornent ses bords. C’est aussi une jolie fleur rose pèche et rose orchidée, agrémentée d’un cœur doré et d’un liseré caramel. De petits éperons blancs complètent une fleur originale. Ces bords très dentelés ont un air de déjà vu, un air que les amateurs d’iris attribueront au premier coup d’œil à une variété emblématique, ‘Laced Cotton’ (Schreiner 78).
Ce ‘Laced Cotton’ se présente comme un iris blanc bleuté, à barbes blanches, ample et élégant comme la maison Schreiner sait le faire. On y remarque les fines déchiquetures et les piqûres délicates qui dessinent sur le bord des pétales et des sépales une charmante dentelle. Ce trait n’est pas à proprement une nouveauté : d’autres variétés l’avaient déjà montré, depuis ‘Chantilly’ (Hall 40) et surtout, tout au moins chez les Schreiner, depuis ‘Crinkled Ribbon’ (56). Pour aller de ‘Crinkled Ribbon’ à ‘Laced Cotton’, il y a vingt-deux ans de recherches et un chapelet de variétés dentelées qui se nomment ‘Crinckled Beauty’ (56), ‘Crinkled Joy’ (67) et ‘Grand Waltz’ (70), le plus remarquable de tous par la beauté de sa fleur et la richesse de ses ornements.
Si l’on veut avoir confirmation que derrière ‘Dornspiel’ il y a bien ‘Laced Cotton’, il faut entreprendre une recherche généalogique qui se révèle complexe mais réjouissante. En effet presque trente ans séparent ces deux variétés, et, par conséquent, un nombre considérable de générations : six ou sept, sans doute. Alors, partons à la recherche de l’ancêtre perdu !
On doit commencer par examiner le pedigree de ‘Dornspiel’. C’est (Scarlett in Gold x Golden Fasan) X Mesmerizer. Le côté masculin, ‘Mesmerizer’, responsable dans une certaine mesure des petits éperons blancs, n’est pour rien dans les frisottis. On peut donc faire l’impasse sur cette branche de la famille. ‘Scarlett in Gold’ et ‘Golden Fasan’ sont des purs produits des jardins de Bratislava. En route pour la Slovaquie…
‘Scarlett in Gold’ (Muska 96) a un pedigree où se mêlent variétés récentes et vieux de la vieille : (Sunshine Express x White Window) X (Lemon Fire x (Glory Bound x Silver Shower)). On peut abandonner tout de suite la piste ‘Sunshine Express’ (K. Mohr 78), puisque cette variété est contemporaine de celle dont nous recherchons la trace. L’échantillonnage se réduit aux deux produits « maison », ‘White Window’ (Muska 96) et ‘Lemon Fire’ (Muska 96). ‘White Window’ descend, du côté féminin, d’un iris Muska non enregistré mais baptisé ‘Bila Neha’, qui provient en fait de deux anciennes variétés mauves américaines, ‘Lavender Petticoat’ (Osborne 73) et Silver Shower’ (Schreiner 73). Ce ‘Silver Shower, associé à ‘Sunshine Express’, déjà cité, se trouve derrière ‘Monte Albano’ (Muska 92), l’autre branche féminine de ‘White Window’. Chou blanc dans cette direction. La branche masculine de ‘White Window’ se nomme ‘Cream with Gold’ (95). On reste dans la sphère Muska, mais on touche au but. Parce que ‘Cream with Gold’ est un enfant de ‘Don Epifano’ (89) et que ‘Don Epifano’ est un enfant de ‘Laced Cotton’. Ouf ! Ajoutons que ‘Lemon Fire’, le partenaire de ‘White Window’ dans le croisement à l’origine de la branche féminine de notre héros du jour, est un arrière petit-fils de ‘Laced Cotton’ et de ‘Fabulous Frills’, un autre enfant de ‘Grand Waltz’. Re-ouf.
Parviendra-t-on au même résultat en remontant la filière de ‘Golden Fasan’ (Muska 99) ? Ce très joli « space age » a pour pedigree ((Krimhilde x Mys Horn)x Sky Hooks) X Decory Win. ‘Decory Win’ (Muska 94) provident de ‘Sky Hooks’ et de ‘Lady Madonna’. Or ‘Lady Madonna’ (Schreiner 84) descend de ‘Fabulous Frills’. Bingo ! Quant à ‘Mys Horn (Muska 98), il descend à la troisième génération de ‘Laced Cotton’. Rebingo.
Ainsi un amusant jeu de piste au travers des ancêtres de ‘Dornspiel’ aboutit à la démonstration de ce que l’on supposait : ce ‘Dornspiel’, tout crêpu, est un lointain descendant de ‘Laced ‘Cotton’, et de ‘Grand Waltz’. Les traits dominants peuvent ainsi faire leur réapparition après des générations et des générations. Dans le cas présent il s’en est écoulé soit sept, soit huit, et même onze, depuis ‘Crinkled Ribbon’ ! Les multiples croisements n’ont pas eu raison de ces dentelures, et on est bien content de les retrouver, intactes, après tout ce temps et toutes ces combinaisons.
‘Dornspiel’ (Muska 2006) est une variété qui se fait remarquer par les fines dentelures qui ornent ses bords. C’est aussi une jolie fleur rose pèche et rose orchidée, agrémentée d’un cœur doré et d’un liseré caramel. De petits éperons blancs complètent une fleur originale. Ces bords très dentelés ont un air de déjà vu, un air que les amateurs d’iris attribueront au premier coup d’œil à une variété emblématique, ‘Laced Cotton’ (Schreiner 78).
Ce ‘Laced Cotton’ se présente comme un iris blanc bleuté, à barbes blanches, ample et élégant comme la maison Schreiner sait le faire. On y remarque les fines déchiquetures et les piqûres délicates qui dessinent sur le bord des pétales et des sépales une charmante dentelle. Ce trait n’est pas à proprement une nouveauté : d’autres variétés l’avaient déjà montré, depuis ‘Chantilly’ (Hall 40) et surtout, tout au moins chez les Schreiner, depuis ‘Crinkled Ribbon’ (56). Pour aller de ‘Crinkled Ribbon’ à ‘Laced Cotton’, il y a vingt-deux ans de recherches et un chapelet de variétés dentelées qui se nomment ‘Crinckled Beauty’ (56), ‘Crinkled Joy’ (67) et ‘Grand Waltz’ (70), le plus remarquable de tous par la beauté de sa fleur et la richesse de ses ornements.
Si l’on veut avoir confirmation que derrière ‘Dornspiel’ il y a bien ‘Laced Cotton’, il faut entreprendre une recherche généalogique qui se révèle complexe mais réjouissante. En effet presque trente ans séparent ces deux variétés, et, par conséquent, un nombre considérable de générations : six ou sept, sans doute. Alors, partons à la recherche de l’ancêtre perdu !
On doit commencer par examiner le pedigree de ‘Dornspiel’. C’est (Scarlett in Gold x Golden Fasan) X Mesmerizer. Le côté masculin, ‘Mesmerizer’, responsable dans une certaine mesure des petits éperons blancs, n’est pour rien dans les frisottis. On peut donc faire l’impasse sur cette branche de la famille. ‘Scarlett in Gold’ et ‘Golden Fasan’ sont des purs produits des jardins de Bratislava. En route pour la Slovaquie…
‘Scarlett in Gold’ (Muska 96) a un pedigree où se mêlent variétés récentes et vieux de la vieille : (Sunshine Express x White Window) X (Lemon Fire x (Glory Bound x Silver Shower)). On peut abandonner tout de suite la piste ‘Sunshine Express’ (K. Mohr 78), puisque cette variété est contemporaine de celle dont nous recherchons la trace. L’échantillonnage se réduit aux deux produits « maison », ‘White Window’ (Muska 96) et ‘Lemon Fire’ (Muska 96). ‘White Window’ descend, du côté féminin, d’un iris Muska non enregistré mais baptisé ‘Bila Neha’, qui provient en fait de deux anciennes variétés mauves américaines, ‘Lavender Petticoat’ (Osborne 73) et Silver Shower’ (Schreiner 73). Ce ‘Silver Shower, associé à ‘Sunshine Express’, déjà cité, se trouve derrière ‘Monte Albano’ (Muska 92), l’autre branche féminine de ‘White Window’. Chou blanc dans cette direction. La branche masculine de ‘White Window’ se nomme ‘Cream with Gold’ (95). On reste dans la sphère Muska, mais on touche au but. Parce que ‘Cream with Gold’ est un enfant de ‘Don Epifano’ (89) et que ‘Don Epifano’ est un enfant de ‘Laced Cotton’. Ouf ! Ajoutons que ‘Lemon Fire’, le partenaire de ‘White Window’ dans le croisement à l’origine de la branche féminine de notre héros du jour, est un arrière petit-fils de ‘Laced Cotton’ et de ‘Fabulous Frills’, un autre enfant de ‘Grand Waltz’. Re-ouf.
Parviendra-t-on au même résultat en remontant la filière de ‘Golden Fasan’ (Muska 99) ? Ce très joli « space age » a pour pedigree ((Krimhilde x Mys Horn)x Sky Hooks) X Decory Win. ‘Decory Win’ (Muska 94) provident de ‘Sky Hooks’ et de ‘Lady Madonna’. Or ‘Lady Madonna’ (Schreiner 84) descend de ‘Fabulous Frills’. Bingo ! Quant à ‘Mys Horn (Muska 98), il descend à la troisième génération de ‘Laced Cotton’. Rebingo.
Ainsi un amusant jeu de piste au travers des ancêtres de ‘Dornspiel’ aboutit à la démonstration de ce que l’on supposait : ce ‘Dornspiel’, tout crêpu, est un lointain descendant de ‘Laced ‘Cotton’, et de ‘Grand Waltz’. Les traits dominants peuvent ainsi faire leur réapparition après des générations et des générations. Dans le cas présent il s’en est écoulé soit sept, soit huit, et même onze, depuis ‘Crinkled Ribbon’ ! Les multiples croisements n’ont pas eu raison de ces dentelures, et on est bien content de les retrouver, intactes, après tout ce temps et toutes ces combinaisons.
2 commentaires:
Quelle belle enquête et j'aime beaucoup votre style. Continuez comme ça.
Cette nouvelle présentation est très claire, images parfaites, un très grand Bravo!
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