31.3.17

LES TROPHÉES

Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine.

 XII – 2008 


Médaille de Dykes = 'Starwoman' (IB, M. Smith, 1997) 


Fiorino d'Oro = 'Morning Sunrise' (T. Johnson, 2005) 


Hager Cup = 'Crow's Feet' (BB, Black P. 2006) 


Cook-Douglas Medal (SDB) = 'Cat's Eye' (P. Black, 2002)

TOUTES SORTES DE GENS

C'est au début de « La Marche Nuptiale » de Georges Brassens : 
 « Mariage d'amour, mariage d'argent, 
J'ai vu se marier toutes sortes de gens... » 
C'est vrai qu'en toutes circonstances on rencontre des gens de toutes les sortes, et notre petit monde des iris n'échappe pas à cette règle. C'est particulièrement évident quand on lit la biographie des créateurs d'iris célèbres. J'en ai rédigé pas loin d'une centaine pour ce blog et j'ai ajouté à ma statistique les biographies données par Clarence Mahan dans son livre ; j'ai complété avec ce que je sais des obtenteurs contemporains. Cela fait un beau panel !

Il faut bien dire que le plus grand nombre est constitué d'horticulteurs et de pépiniéristes qui, par goût, par hasard ou par passion, se sont spécialisés dans le domaine des iris, comme d'autres ont pu choisir de se lancer dans la culture des roses, des hémérocalles, des tulipes... Ceux-là sont des iridophiles « normaux », en quelque sorte. Ils représentent tout de même 40 % du total ! Il y a parmi eux des héritiers d'entreprises déjà bien implantées, comme Richard Ernst pour les Cooley's Gardens, les Schreiner pour leur archi-célèbre maison, ou Richard Cayeux et son père Jean, héritiers de la firme créée par Ferdinand Cayeux, et les hybrideurs des années vingt que furent les Millet, Nonin ou Vilmorin. Il y a aussi ceux qui ont opté dès le départ pour le métier de pépiniériste spécialisé : Ben Hager et Sidney DuBose, son alter ego, Jim McWirther, Sterling Innerst et bien d'autres font partie de ceux-là. Les autres sont généralement venus aux iris après une période d'incertitude et de tatonnements comme en ont connu bien des personnes au début de leur vie professionnelle. Cette occupation qui est souvent le fruit d'un hasard ou d'un concours de circonstances est devenue le plus souvent un métier.

Voisins des précédents sont ceux qui sont issus du monde agricole : ils sont ancrés dans la nature, qu'elle soit animale ou végétale. Le virage qui les a amenés à devenir des spécialistes de l'iris – et de l'iris à barbe en particulier- n'est pas spécialement remarquable. Ce sont des arboriculteurs – Sanford Babson cultivait les orangers – des véritables agriculteurs qui ont bifurqué vers quelque chose de plus à leur mesure : ainsi en est-il de Bernard Hamner, ou, avant lui, de Carl Salbach. Melba Hamblen était l'épouse d'un agriculteur, Neva Sexton, une pure fille de la campagne ; Steve Varner vendait des aliments pour bestiaux et Fred DeForest élevait des poulets !

Mais on découvre aussi des gens que rien ne prédisposait à devenir un jour de grands hybrideurs. Par ordre d'importance statistique apparaissent d'abord les industriels et ingénieurs, comme Jesse Wills qui fut à la fois assureur, chef d'entreprise, enseignant et animateur de radio (et aurait pu être l'un des plus grands poètes de son époque). Nate Rudolph, de son côté, était ingénieur dans l'appareillage électrique, tandis que Clifford Benson travaillait dans l'aéronautique. Viennent ensuite les médecins, fréquemment des spécialistes renommés, comme le professeur Loomis, cardiologue, ou W. Ayres, ophtalmo, Jack Durrance, pneumologue (et alpiniste olympique), et notre compatriote Jean Ségui, gynécologue. Le choix s'étend à des artistes, gens de théâtre, peintres ou musiciens : Lech Komarnicki fut un acteur et metteur en scène fort connu en Pologne ; Pierre Anfosso était d'abord un artiste peintre, comme l'anglais Cedric Morris ; quant à Tell Muhlestein, c'était d'abord un musicien, instrumentiste classique, et Lloyd Zurbrigg un professeur de musique. On arrive aux enseignants qui constituent le contingent suivant. Quelquefois des professeurs dans l'enseignement agricole, mais aussi plusieurs professeurs de Faculté comme John Kirkland qui enseignait le latin et le grec, Edward Essig, Lowell Randolf, Harold Stahly... Des artisans ou commerçants : Larry Gaulter vendait de la peinture et du papier peint, Elvan Roderick était fleuriste ; des militaires (Manley Osborne, Clarence Mahan ou, en Russie, Vitali Gordodelov), des employés (Manfred Beer, Igor Fedoroff), des fonctionnaires (principalement des employés des Postes comme Jim Gibson ou Henry Rowlan, Robert Piatek en Pologne, et chez nous, actuellement, Jean Claude Jacob)... Quelque chose qui ne se produirait plus guère aujourd'hui : de nombreuses femmes étaient de grandes bourgeoises ou de simples femmes au foyer. C'est le cas de Grace Sturtevant, Elizabeth Nesmith, ou des obtentrices italiennes comme Gina Sgaravitti ou, plus récemment, Valeria Romoli.

 Cet inventaire montre bien que l'amour des iris peut atteindre les gens les plus divers. Cela fut toujours le cas, et si à une certaine époque le côté intellectuel l'emportait sur le côté manuel, l'inverse semble se dessiner de nos jours. Cela correspond bien à l'évolution de notre société dont le petit monde des iris n'est qu'une toute petite composante.

24.3.17

LES TROPHÉES

Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine. 

 XI – 2007 


Médaille de Dykes = 'Queen's Circle' (Kerr, 1999) 


Fiorino d'Oro = 'Aurélie' (R. Cayeux, 2002) 


Wister Medal (TB) = 'Starring' (Ghio, 1999) 


FRANCIRIS = 'Solovinayia Noc' (Miroschnichenko, NR)

LES FLEURS DU BAL

C'est assez courant de dire que les fleurs se balancent ou dansent dans le vent. Celui qui l'a dit le mieux est sans doute William Wordsworth dans son célêbre poème connu sous le nom de « The Daffodils » :
 « (…) a host of golden daffodils ; 
Beside the lake, beneath the trees, 
 Fluttering and dancing in the breeze. »
 (… une armée de jonquilles dorées ; 
auprès du lac, entre les arbres, 
flottant et dansant dans la brise.)

 Cela peut bien sûr s'appliquer aux iris quand leurs hautes tiges s'agitent au gré du vent printanier, mais il semble que ceux qui donnent un nom aux nouvelles variétés voient plutôt les fleurs comme des danseuses ou des danseurs plus ou moins folkloriques, ou, plus rarement, des ballerines en tutu ou comme les belles jeunes filles qui tournaient dans les salons lors des soirées mondaines de l'époque victorienne.

Et des iris dont le nom comportent les mots danse, ou danseur, il y en a de très nombreux. Je me suis amusé à en faire une sorte d'inventaire, en me limitant à ces seuls mots, en anglais, français, allemand, polonais ou russe, car si j'avais ajouté les noms des danses de salon (valse, tango, quadrille...) ou pris en compte le mot « bal », j'aurais rempli des pages et des pages.

Il semble donc bien que les iris soient souvent les fleurs du bal. C'est du moins l'impression que donne la longue liste que j'ai constituée, rien que pour les grands iris, à partir de la base de données « Irisregister » (et en éliminant toutes les variétés non introduites ou provenant d'obtenteurs purement amateurs). Presque tous les obtenteurs ont, un jour ou l'autre, donné un nom évoquant la danse.

Il y a les noms à connotation ethnique : 'Aztec Dance' (Blythn 1986) ; 'Celtic Dancer' (Van Liere, 2013) ; 'Exotic Dancer' (K. Mohr, 1987) ; 'Fiji Dancer' (Zurbrigg, 1978) ; 'Georgian Dancer' (Plotner, 1992) ; 'Hula Dancer' (Shoop, 1985) ; 'Jungle Dancer' (Hedgecock, 2002) ; 'Mayan Dancer' (Tolman, 1978) ; 'Native Dancer' (Fay, 1953) ; 'Pagan Dance' (Blyth, 1989) ; 'Polynesian Dancer' (Stevens, 1957) ; 'Tribal Dance' (Plough, 1972) ; … Ceux-là ne fréquentent pas, comme 'Danseur Mondain' (Bersillon, 2009) ou 'Princess in Dance' (Piatek, 2013), le Bal des Petits Lits Blancs en robes luxueuses et en habits noirs, mais ont revêtu toutes sortes de tenues folkloriques bariolées. D'autres restent sur le sol européen en rêvant de spectacles plus familiers comme c'est le cas pour : 'Danse du Feu' (Cayeux, 1960) ; 'Flamenco Dancer' (Schreiner, 1964), 'Gypsy Dance (Shoop, 1966) ; 'Tanets Flamingo' (I. Khorosh,2001) ; 'Ukrainian Dance' (Khorosh, 2012) ; 'Venetian Dancer' (Hamblen, 1973) ; ainsi que 'Neapolitanets' (Trotsky, 2014) ou 'Neopolitanskiy Tanets' (Loktev, 2007) – l'un et l'autre dédiés aux danses napolitaines.

Il y a les noms qui sentent bon nos campagnes, nos villes et nos villages, comme : 'Balny Tanetz' (Ryabyk, 2012) ; 'Barn Dance (Byers, 1990) ; 'Beach Dance' (Blyth, 2006) ; 'Cancan Dancer' (Lauer, 1997) ; 'Berlin Dancer' (A. Nicoll, 2007) ; 'Circus Dancer' (G. Sutton, 2001) ; 'Leipziger Tanzgirl' (Beer, 2015) ; 'Leipziger Tanzparty' (Beer, 2014 : 'Sailor's Dance' (Schreiner, 1972) ; 'Street Dancer' (Blyth, 1985) ; 'Wedding Dance' (Schreiner, 1999)...

Il y a des noms d'inspiration scientifique ou pseudo-scientifique comme 'Cosmic Danse' (Schreiner, 1982) ; 'Dragon, Dance' (Blyth 2010) ; 'Neutron Dance' (Blyth, 1987) ; 'Space Dancer' (G. Sutton, 1998) ;et quelques autres...

Des termes généraux apparaissent çà et là : ce sont par exemple 'Dance Man' (Blyth, 1989) ; 'Dance Master' (K. Mohr, 1992) ; 'Dance Recital' (Keppel, 2004) ; 'Dance Step' (Keppel, 1988) ; 'Slow Dance' (F. Rogers, 2007) ; des qualificatifs comme 'Colour Dance' (Mego, 2013) ;'Dark Dancer' (Hedgecock, 2002) ; 'Elegant Dancer' (Valenzuela, 2006) ; 'Fancy Dancer' (Blyth, 1981) ; 'Super Dancer' (Blyth, 1988) ; 'Winsome Dancer' (Blyth, 2005)...

Et puis il faut citer tout un tas de noms évoquant d'autres aspect de la danse ou des danseurs : 'Born to Dance' (Otterness, 2001) ; 'Dance a Dance' (Blyth, 2011) ; 'Dance Away' (Hamblen, 1987) ; 'Dance Queen' (Kerr, 2013) ; 'Dance the Night Away' (Schreiner, 2010) ; 'Dance Til Dawn' (T. Johnson, 2011) ; 'Degas Dancer' (Schreiner, 1994) ; 'Dignity Dancer' (Blyth, 2001) ; 'He Can Dance' (Blyth, 2003) ; 'I Hope you Dance' (T. Johnson, 2009) ; 'Midnight Dancer' (Schreiner, 1991) ; 'Miltitzer Tanzparty (Herrn, 2011) ; 'So you Dance' (Burseen, 2011) ; 'Tanetz Moria' (Ryabyk, 2013) ; 'Toten Tanz' (Dyer, 2001) ; et j'en ai négligé un certain nombre !

 Dans ce genre d'exercice certains se sont particulièrement distingués. Notamment Barry Blyth chez qui j'ai relevé au moins douze noms avec le mot « dance » ou « dancer ». Pour lui la danse doit avoir une grande importance. Mais l'antique maison Schreiner n'est pas mal non plus (sept noms). Il y aurait avec toutes ces fleurs de quoi constituer une belle bordure consacrée uniquement à la danse.

Le bal des iris est l'un des plus recherchés au monde !

 Iconographie : 


'Balny Tanets' 


'Cosmic Dance' 


'Dance Away' 


'I Hope you Dance' 


'Princess in Dance'

18.3.17

LES TROPHÉES

Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine.

X – 2006 

 Médaille de Dykes = 'Sea Power' (Keppel, 1998) 


Fiorino d'Oro = 'Recondita Armonia' (Bertuzzi, 2007) 


Knowlton Medal (BB) = 'Anaconda Love' (Kasperek, 1998) 


Cook-Douglas Medal (SDB) = 'Ruby Eruption' (Chapman, 1997)

LA COULEUR POURPRE

Dans son dernier dictionnaire, Alain Rey définit la couleur pourpre comme un « rouge foncé intense ». Pour ma part je vois le pourpre plutôt comme un rouge foncé, certes, mais imprégné de bleu. Autrement dit un violet tirant sur le rouge. Affaire de perception personnelle. La langue anglaise, plus riche que la langue française dans l'expression des couleurs, a deux mots pour désigner le violet : pour le violet côté bleu, elle parle de « violet », pour le violet côté rouge, elle possède « purple ». Il est vrai que dans le spectre du prisme, le violet pur se situe a égale distance du bleu et du rouge. Qu'il penche un peu vers le rouge, et l'on obtient le pourpre.

 Le pourpre est une couleur riche, noble, symbole de l'autorité et du pouvoir. Mais ce n'est pas sous cet angle-là qu'elle nous intéresse en ce moment, il nous importe plus de savoir quelle est sa place dans la coloration des fleurs d'iris. Examinons-la d'une extrémité à l'autre de l'espace qu'elle occupe en matière de saturation des pigments.

A mon avis elle commence avec le rose qualifié de « orchidée », celui que les anglais, décidément bien mieux outillés que nous, nomment « pink ». Puis elle s'intensifie et nous passons au rouge « magenta », un rouge violacé issu du langage de l'imprimerie et de la teinture. En matière florale on parlera de rouge « fuchsia », qui est une couleur éclatante, ou flashy pour faire moderne à moins qu'on ne préfère dire rouge « groseille » ou « framboise ». Si nous rajoutons une dose de couleur, nous passons au rouge « amarante » qui peut être « grenat », voire « acajou ». A ce moment la différence avec ce que nous appelons le pourpre est assez subtile. Voilà donc tout l'éventail des teintes pourprées. Des teintes que l'on rencontre fréquemment chez les iris.




 Le rose orchidée fut longtemps le seul rose à la disposition de hybrideurs. Il a perdu de son intérêt le jour où l'on a réussi à obtenir du rose pur, rendu plus éclatant par une pointe de jaune. Dans les années 1940/1950 les grands maîtres sont Paul Cook, Orville Fay et David Hall. Contemporains et amis, ces trois personnages ont marqué l'histoire de iris et des iris orchidée en particulier, et comme ce sont des habitants du Middle-West, on peut dire que le rose orchidée est la couleur de cette partie des Etats-Unis. 'Dreamcastle' (Cook, 1943) est peut-être le premier iris de cette couleur qui soit vraiment remarquable, tant par son coloris que par la perfection de sa fleur. Mais avec 'Pink Bountiful' (Cook, 1949) on atteint une étape encore plus perfectionnée, même si cette variété n'a pas eu le même succès que la précédente. 'Mary Randall' (Fay, 1950) et 'Vanity Fair' (Hall, 1950) continuent dans la même direction. L'une et l'autre sont d'absolues réussites, Tout comme, dix ans plus tard, 'Pink Magic' (Hall, 1959), 'Esther Fay' (Fay, 1960) et 'Dave's Orchid' (Hall, 1960). Enfin, point final de la série, 'Fashion Fling' (Hall, 1965) est une plante encore bien présente dans nos jardins. Mais le rose orchidée n'a jamais été abandonné par les hybrideurs et dans les temps modernes on en trouve encore régulièrement. Par exemple 'Inga Ivey' (Hamblen, 1985), 'Hélène C.' (R. Cayeux, 1994) ou 'Vienna Waltz' (Keppel, 2000).




 Passons au « générique » magenta, qui est une version plus saturée du précédent. C'est une couleur très répandue chez les iris, et présente depuis longtemps. La preuve avec le bien nommé 'Magenta' (F. Cayeux, 1927). A l'époque dite classique le très célêbre 'Raspberry Ripples' (Niswonger, 1969) est à ranger dans cette tranche, de même que 'Strawberry Sensation' (L. Powell, 1978) ou 'Extravagant' (Hamblen, 1983) qui est un peu plus vif et qu'on peut qualifier de rouge fuchsia. Vingt ans plus tard, 'Eye for Style' (Blyth, 2006) ajoute à cette couleur une abondance de frou-frous caractéristique de l'époque. Pour ne pas oublier ce qui se fait chez nous, citons 'Rose Bonbon' (Dalvard, 2005), d'une fraîcheur très classique. La période contemporaine n'oublie pas le rose magenta. Témoin : 'Up in Flames' (T. Johnson, 2010).





 Avec le rouge amarante, on est au plus près de ce qu'on imagine (ou que j'imagine) quand on évoque la couleur pourpre. Avec 'Numa Roumestan' (F. Cayeux, 1928) ou 'Député Nomblot' (F. Cayeux, 1929) on est déjà dans ce coloris. Mais cela va prendre du velouté et de la profondeur. 'Claret Mahogany' (Austin, 1963), une variété bien oubliée aujourd'hui, montre bien l'évolution qui s'est produite en trente ans. Et cela continue avec 'Cranberry Ice' (Schreiner, 1976), puis 'Lady Friend' (Ghio, 1981), peut-être l'iris le plus rouge quu ait été obtenu, à moins qu'il ne s'agisse de 'Mulled Wine' (Keppel, 1982). Mais le rouge amarante séduit toujours les hybrideurs et on trouve de nos jours des variétés excellentes comme 'Almandin' (Le May, 2011) ou 'Tiff' (Lauer, 2013) décrit comme « sang de boeuf » ou « rubis ». A ce point de concentration, on hésite entre le pourpre et le fameux brun-rouge si fréquemment rencontré.


Et cela nous amène au plus vif du coloris, quand il y a du violet dans l'apparence même si la couleur est plutôt tournée vers le rouge. Cela donne des iris de toute beauté dont les teintes chaudes et majestueuses viennent apporter au jardin de la richesse et de la force. Le maître absolu en la matière (comme dans bien d'autres d'ailleurs) est Joseph Ghio qui est l'auteur d'une progression formidable. On peut en placer l'origine à 'Battle Royal' (1993), et continuer avec 'Rogue' (1994), un peu plus clair, puis Ennoble' (1996), 'Vizier'(1997), 'Ransom Note' (2000), 'Cover Page' (2001), 'Infrared' (2002), 'House Afire' (2002), 'Iconic' (2009), 'Cardinal Rule' (2010)... et j'en oublie forcément !Quel boulot !

La couleur pourpre va très bien aux iris. Les obtenteurs le savent bien et en ont usé avec délectation. Que ce soit en Amérique, en France ou n'importe où, les variétés pourpres sont partout présentes et font le bonheur des irisariens.

Iconographie : 

'Dreamcastle', 'Fashion Fling', 'Vienna Waltz' ; 

'Raspberry Ripples','Eye for Style', 'Up in Flames' ; 

'Numa Roumestan', 'Lady Friend', 'Tiff' ; 

'Battle Royal', 'Vizier', 'Cardinal Rule'.

11.3.17

LES TROPHÉES

Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine. 

 IX – 2005 


 Médaille de Dykes = 'Splashacata' (Tasco, 1997)

Wister Medal (TB) = 'Fogbound' (Keppel, 1997)

President's Cup = 'Heartstring Strummer' (B. Johnson, 1997)

FRANCIRIS = 'Bye Bye Blues' (G. Sutton, 1996)

RÉCAPITULONS

On parle déjà des compétitions de l'année 2017, il est donc grand temps de faire le point sur celles de 2016.

U.S.A. 

Ce fut une année marquée par une petite révolution : pour le première fois un iris sans barbes , exactement un iris de Sibérie, a reçu la récompense suprême qu'est la Médaille de Dykes.Cela ne veut pas dire que les grands iris ont perdu leur suprématie, mais cela marque le fait qu'ils ne sont plus intouchables et que les juges se montrent plus ouverts. Voici le palmarès :

Dykes Medal = 'Swans in Flight' (Hollingworth, 2006)
Wister Medal -TB - = 'Sharp Dressed Man (T. Johnson, 2010)
                                   'Haunted Heart' (Keppel, 2009)
                                   'Tuscan Summer' (Keppel, 2009)
Knowlton Medal – BB - = 'Meerkat Manor (Kasperek, 2009)
Sass Medal – IB - = 'Star in the Night' (P. Black, 2009)
Williamson-White Medal – MTB - = 'Sari's Dance' (G. Spoon, 2007)
Cook-Douglas Medal – SDB - = 'Open your Eyes' (P. Black, 2010)
Carpane-Welch Medal – MDB - = 'Gecko Echo' (Kasperek, 2008)
Walther Cup – HM+ - = 'Good Morning Sunshine' (T. Johnson, 2013)
President's Cup – Région hôte - = 'Put Another Nickel In' (Bushnell, 2010)
Franklin-Cook Cup – Hors région - = 'Honky Tonk Rumble' (H. Nichols, 2014)
                                     ex-aequo avec 'Three Part Harmony' (P. Black, 2013)
Hager Cup – Median - = 'Moose Tracks' (L. Miller, 2014)

GRANDE-BRETAGNE 

La dernière British Dykes Medal a été attribuée en 2004. Rien depuis. La Grande-Bretagne traverse une crise profonde en matière d'iridophilie. C'est l'inverse de ce qui se passe en France où il y a de plus en plus d'amateurs avertis et d'enregistrements.

FRANCE 

La prochaine compétition FRANCIRIS aura lieu cette année 2017. Elle s'annonce particulièrement riche, mais pour l'instant, pas de récompenses à annoncer !

ALLEMAGNE

Le concours de Munich prend chaque année plus d'importance aux yeux des hybrideurs internationaux. En 2016 le règlement à changé et le côté purement allemand de la compétition a été abandonné.
Irisbewertung = 'Traute's Blue' (Moos, 2003)

ITALIE

Pour la première fois de son histoire le concours de Florence a du être annulé au denier moment, faute de fleurs à juger ! La faute à un printemps pourri. Ce devait être la reprise de la compétition après une période de réaménagement du jardin. Ce sera, espérons-le, pour 2017.

EUROPE CENTRALE 

Pas de compétition organisée cette année par la MEIS.

 RUSSIE

Si le concours d'Europe Centrale traverse une crise profonde, celui de Russie est en pleine expansion. CIS compétition = 'Please, Please Me' (Loktev, 2009)

AUSTRALIE 

Australian Dykes Medal = 'Rusty Taylor' (Grosvenor, 2012)
I.S.A. Medal = 'Mineral Spring' (J. Taylor, 2008) -LA

NOUVELLE ZÉLANDE 

Renseignements non parvenus.

2016 fut, en général, une année plutôt pauvre, avec les difficultés rencontrées en Grande-Bretagne, en République Tchèque et en Italie

4.3.17

LES TROPHÉES

Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine. 

 VIII – 2004 


Médaille de Dykes = 'Crowned Heads' (Keppel, 1996) 


Fiorino d'Oro = 'Frosted Fantasy' (Cadd, 2000) 


Wister Medal (TB) = 'Poem of Ecstasy' (Hager, 1995) 


Australian Dykes Medal = 'Jayceetee' (Grosvenor, 2001)

LA FLEUR DU MOIS

'Playgirl' (Joseph Gatty, 1975) 
'Liz' X 'Pink Sleigh' 

Je n'ai pas de succès avec les iris roses. C'est vrai pour 'Playgirl' comme c'est vrai pour 'Buisson de Roses' (R. Cayeux, 1997) ou pour 'Kitty Kay' (K. Keppel, 2002) ou 'Social Graces' (K. Keppel, 2000). J'ai planté les uns et les autres, dans des coins différents du jardin, mais, après un démarrage normal et une première floraison encourageante, ils ont dépéri et, au lieu de se développer et de croître, ils ont fini par disparaître. Est-ce la nature du sol qui ne leur convient pas ? Mon jardin est situé sur un éboulis de tuffau, constitué de calcaire et d'argile de décomposition ; un terrain idéal pour la vigne mais que de nombreus iris ne trouvent pas à leur goût. L'orientation – vers le sud-ouest- et l'ensoleillement ne peuvent pas être en accusation. Pour ce qui est de 'Playgirl', je suis tenté d'incriminer un phénomène non-identifié car plusieurs autres variétés, plantées en même temps et dans le même secteur, ont à peu près réagi de la même façon. Il s'agit de 'Catalyst', 'Tracy Tyrene', 'Fondation Van Gogh', 'Vanity' et 'Beverly Sills'. Mystère.

D'une manière générale, j'ai beaucoup d'attirance pour les iris roses de Joseph Gatty. Bien sûr, aujourd'hui, ils datent un peu, mais ils restent parmi les plus intéressants. 'Playgirl',avec ses teintes douces et sa forme voluptueuse, est un parfait exemple d'amélioration par « inbreeding ». Son parent femelle, 'Liz' (J. Gatty, 1972) est un rose pâle, descendant de 'May Hall' via le blanc à barbes mandarine 'Ruffled Valentine' (R. Brizendine, 1961). 'Pink Sleigh' (N. Rudolph, 1970) est une variété archi-connue et unanimement appréciée, qui a eu une descendance nombreuse. Son coloris est un rose légèrement bleuté, descendant de 'Pink Taffeta' (N. Rudolph, 1965), lequel a reçu la Médaille de Dykes et 1975. On est donc bien dans une famille de roses, avec des lettres de noblesse appréciables. 'Playgirl' n'a pas de frère de semis dument enregistré, mais il a plusieurs cousins dont certains fort renommés comme 'Satin Gown' (1977) qui est de (Pink Sleigh X Liz), ou 'Bonbon' (1977) (Princess X Pink Sleigh).

 Une variété aussi réussie méritait d'avoir de nombreux descendants. C'est le cas puisque la base de donnée « Irisregister » lui en compte quarante-deux. Joë Gatty lui-même l'a bien des fois utilisé. Témoins : 'Chanteuse' (1975) (Playgirl X (Princess x Pink Sleigh) ; 'Designing Woman' (1989) ((Pretty Lady x (Nefertiti x Playgirl)) X Presence) ; 'Eden' (1982) (Playgirl X (May Dancer x Princess)) ; 'Frosting' (1992) ((Pretty Lady x (Nefertiti x Playgirl)) X Presence) ; 'Haute Couture' (1995) (((Nefertiti x Playgirl) x Presence) X Rare Occasion) ; 'Joyous Melody' (1985) (Peach Float X Playgirl) ; 'Paradise' (1979) (Playgirl X (May Dancer x Princess)) ; 'Pink Jade' (1988) (Playgirl X Bonbon) ; 'Rare Occasion' (1992) ((Pretty Lady x (Nefertiti x Playgirl)) X Presence) ; 'Satin Siren' (1987) (Pretty Lady X (Bonbon sib x Playgirl)) ; 'Spring Twilight' (1997) (((Nefertiti x Playgirl) x Presence) X Rare Occasion). A noter que dans la liste des hybrideurs qui ont choisi 'Playgirl' pour l'un de leurs croisements on trouve les meilleurs commeAitken, Gibson, Keppel, Stahly ou Sutton. Sans oublier Richard Cayeux puisqu'on le retrouve dans le pedigree de 'Starlette Rose' (1995) : ((Ovation x Premier Bal) x (Pink Angel x Playgirl)) X ((Metropolitan x Loudoun Lassie) x ((Condottiere x Metropolitan) x sib)).

 A l'heure où la vie d'une variété nouvelle n'est bien souvent que de quelques années, il est probable que 'Playgirl' ne soit plus présent que chez un petit nombre de collectonneurs. Je crains qu'il ne soit à classer parmi les variétés en danger. Si c'est le cas, c'est bien dommage car il s'agit d'un iris très issu d'une très bonne famille et qui mérite de figurer encore parmi les plus beaux.

Iconographie : 


'Playgirl' 


'Liz' 


'Pink Sleigh' 


'Paradise'

3.3.17

DE LA SAISONNALITÉ ET DE SES CONSÉQUENCES

On entend souvent les amateurs d'iris se plaindre de la brièveté de la saison de leurs fleurs préférées. Les hybrideurs ont donc essayé de prolonger celle-ci en proposant des plantes dont la période de floraison était soit en avance par rapport à la saison normale, soit, au contraire, en retard de quelques jours ou de quelques semaines. On en est arrivé aujourd'hui à distinguer sept périodes de floraison dans lesquelles les différentes variétés sont classées. C'est ainsi que l'époque de floraison des grands iris commence avec les fleurs Très Hâtives. Suivent les fleurs dites Hâtives, puis les Moyennement Hâtives, les fleurs de Mi-Saison, celles Moyennement Tardives, les Tardives, et enfin les Très Tardives. Avec cet étalement on arrive à avoir une floraison qui dure au moins six semaines. Chez moi, en Touraine, cela veut dire en moyenne du 25 avril au 10 juin.

 Les réjouissances commencent donc par les iris dits Très Hâtifs, repérés dans les descriptions et les catalogues par le sigle TH.

Cela fait évidemment plaisir de voir enfin des grands iris en fin d'avril. Il y avait si longtemps qu'on les attendait. Les iris nains, puis les iris intermédiaires nous avaient mis l'eau à la bouche, mais cela n'était pas suffisant. Avec les grands iris on atteint le summum du plaisir. Mais cette avancée de la floraison n'est pas sans risque. En effet les fleurs en formation dans les capsules sont tendres et fragiles. Elles se gonflent de liquide intercellulaire et cela les rend très sensibles au gel. Or celui-ci n'est pas rare dans les matins clairs d'avril et les brûlures des premiers rayons de soleil, dans les jours qui entourent la St Georges (23 avril) provoquent des ravages. Si bien que ne manquent pas les années où mes premières fleurs (y compris celles des iris intermédiaires) sont irrémédiablement perdues. L'aspect d'une fleur gelée est assez semblable à celui d'une fleur badigeonnée de glyphosate (Roundup) : tiges prostrées, souvent tordues, pétales et sépales en tout ou partie fondus comme de la salade confite dans du vinaigre. Cela n'est pas applicable à toutes les régions de notre pays, mais les conséquences d'un gel à cette période sont suffisamment désagréables et attristantes pour qu'il soit préférable, au moins dans la moitié nord de la France, d'éviter de choisir les variétés très hâtives.

Sera-ce mieux avec les variétés seulement hâtives (HA) ? Evidemment les risques sont moindres. Passée la St Georges, les gels matinaux deviennent plus rares et, surtout, les plantes, moins avancées au moment critique, vont mieux résister et échapper à la fonte des fleurs. Mais il faut tenir compte de l'évolution de la pousse en fonction des circonstances chaque année différentes qui font que les iris sont plus ou moins en avance et donc plus ou moins en danger. Je note tous les ans les dates de début de floraison et je constate des variations importantes, allant jusqu'à trois semaines au milieu du printemps (les choses ont tendance à s'égaliser par la suite et la fin de saison se situe à peu près toujours au même moment). Les iris intermédiaires sont moins sensibles au gel : ils comportent une certaine quantité de gènes d'iris nains qui, prévus pour fleurir assez tôt en saison, sont conçus pour résister au froid.

Quoi qu'il en soit les iris hâtifs ou très hâtifs comportent à mes yeux un autre inconvénient. Ils sont relativement peu nombreux dans le jardin et se trouvent le plus souvent dispersés au milieu de variétés qui n'ont pas leur hâte de fleurir. Ils apparaissent donc isolés parmi une armée de hampes dressées comme des lances de légionnaires romains. L'effet n'est pas des plus agréables.

Avec les variétés moyennement hâtives (HM) on arrive à la pleine saison des iris. Les fleurs en formation n'ont pas eu à souffrir des gelées tardives. Elles vont s'épanouir dans les premiers jours de mai (chez moi) et elles résisteront aux rosées traitresses des saints de glace. Elles sont nombreuses et leur luxuriance masquera les places encore vacantes des floraisons plus paresseuses à venir. Bref, pour moi, les variétés HM ne présentent aucun inconvénient. Pour faire bonne mesure il se trouve que les iris jaunes fassent en majorité partie de ce lot. C'est la lumière du jardin.

Avec les iris qualifiés de mi-saison (MO) qui constituent le gros de la floraison on est au meilleur de la floraison. Avec eux le risque n'est pas dans la pauvreté mais plutôt, dans le fait que, dans un jardin un peu fourni, ils peuvent passer inaperçus, dans la masse des variétés qui éclosent chaque matin ! Par dessus le marché il y a dans ce contingent beaucoup d'iris bleus, mauves et violets, dont les coloris sont proches et peuvent créer la confusion. L'amateur est un peu dépassé par les événements. Mais surabondance de biens ne nuit jamais dans un jardin d'iris.

 Il n'y a pas beaucoup de différence en ce qui concerne les fleurs moyennement tardives (MT). Elles apparaissent ici vers le 20 mai et cela constitue le dernier paquet du pic de floraison. Elles arrivent juste au bon moment pour être dans tout leur éclat au moment de l'ouverture des compétitions comme Franciris. Cela leur confère un petit avantage par rapport à leurs concurrentes un peu plus précoces. Parmi ces fleurs il me semble qu'il y ait beaucoup de tons chauds : c'est la saison des iris bruns ou mordorés. Le jardin d'iris atteint son paroxysme de splendeur, mais très vite celle-ci va décroître.

Quand arrivent les iris tardifs (TA) le jardin a déjà perdu de sa superbe. Pour que l'aspect global reste beau il faut avoir régulièrement retiré les fleurs fanées et même coupé les hampes des premiers venus qui ne comportent plus que des enveloppes chitineuses qui font négligé. De plus quelques adventices opportunistes profitent de la confusion et de la difficulté à les extraire pour se hisser au niveau des grands iris. Pour maintenir l'attraction du jardin il y a par bonheur l'apparition, décalée vers le tard, des variétés dont c'est la première floraison. Ce sont celles qui ont été plantées à la fin de l'été précédent et qui n'ont pas toujours déjà pris leur rythme naturel. Cependant, en quelques jours, le jardin va plonger dans sa léthargie estivale, et l'amateur, un peu saturé de fleurs, va lui-même se montrer moins vigilant... Il va néanmoins tirer les leçons de la période qui s'achève et constater, par exemple, que les iris tardifs poussent moins vite que les autres et que leurs fleurs durent moins longtemps que celles qui les ont précédées, notamment pour peu que la chaleur ait accéléré leur flétrissement.

Quelques variétés méritent la qualification de très tardives (TT). Elles vont souffrir psychologiquement, de la lassitude de ceux qui vont les observer, esthétiquement d'un environnement plutôt desséché et, techniquement, d'un développement ralenti et souvent même d'un nombre de boutons moins élevé. Une certitude, elles ne sont pas qualifiées pour les concours : lors du passage des juges elle n'auront montré que des promesses de fleurs , ce qui n'est pas suffisant pour triompher ! Avec elles la saison des iris s'achève dans un enthousiasme émoussé et la perspective pour l'amateur d'une tâche ingrate et fatigante de nettoyage et de déblaiement.

 Mais très vite la ferveur va renaître, parce qu'un amateur d'iris, quand il n'a plus de fleurs à admirer, voit déjà en rêve celles qui feront son bonheur dès l'année suivante.

Iconographie : 

Quatre iris français qui prolongent la saison :

 'Diane Cella' (Dalvard, 2000) Très hâtif 


'Aube Rose' (Murati, 2005) Hâtif 


'Marius' (Laporte, 2013) Tardif '


Velours Noir' (L. Bourdillon, non enregistré) Très tardif