4.4.08







UNE BELLE FRATRIE

Une obtention récente, et des plus réussies, de Barry Blyth, le célèbre hybrideur australien, spécialiste des bicolores, s’appelle ‘Decadence’ (2004). C’est une variété vivement frisée et ondulée, avec des pétales dans les tons de pèche, et des sépales amarante bordées du pèche des pétales. Mais sa particularité est de faire apparaître des infusions de mauve, ou violet, à la base des pétales et surtout d’avoir des sépales veinés de sombre. Ce sont ces éléments, que Blyth a recherché à reproduire sur les descendants de ‘Decadence’, et qui se retrouvent, en effet sur de nombreux d’entre eux.

Un trait personnel de Barry Blyth, dont j’ai déjà parlé ici, est de sélectionner et enregistrer souvent un grand nombre des semis issus d’un croisement qui lui plait. C’est le cas avec celui de ‘Decadence’ par (‘Fogbound’ x ‘Starring’). Ce dernier croisement a donné ‘Reckless in Denim’ (2006), mais ce n’est pas cette variété enregistrée qui a été utilisée dans le croisement dont il est question maintenant, mais l’un de ses frères de semis. De ce mariage sont nés des iris dont Blyth a sélectionné, à l’heure actuelle, sept rejetons !

‘Reckless in Denim’ se présente comme un véritable iris a rayures : les sépales, dont le fond est d’un blanc rosé, couleur des pétales, portent des veines très nettes violet pourpré. Qu’en est-il de son frère, utilisé comme « père » des sept petits nouveaux ? Sans doute quelque chose d’approchant, mais l’histoire ne le dit pas. De ses sept descendants qui nous sont aujourd’hui proposés, six sont des iris à rayures. Le seul qui tranche un peu, c’est ‘Dinner Talk’ (2005) dont les rayures, en fait, disparaissent presque complètement dans le coloris violet foncé des sépales. Pour les autres, les veines richement colorées sont tout à fait visibles.

‘Astrobubbles’ (2005) décline les couleurs de ‘Decadence’, dans une note un peu plus bleutée. Les pétales, chamois tendre, légèrement teintés de mauve sur les côtes, s’opposent à des sépales pourpre, veinés de violet foncé. La fleur, comme pour ‘Decadence’, est profondément godronnée ce qui met en valeur le liseré et le revers des sépales, bleu lavande.

‘Full of Magic’ (2005) est d’un joli rose pêche, qui apparaît entre les veines pourpres, très épaisses, des sépales.

Chez ‘Jamaica me Crazy’ (2006) on retrouve le chamois tendre d’ ‘Astrobubbles’ en plus rosé, sans doute, et le pourpre des sépales, avec le chamois, qui réapparaît dans l’ourlet, largement mouvementé.

Des rayures encore pour ‘Juicy Rumours’ (2006). Cette fois les pétales champagne rosé surplombent des sépales dont le fond est également légèrement rosé, mais la couche supérieure est constituée de larges veines violet améthyste qui se densifient vers les bords avant de céder la place à un liseré plus clair. Amples ondulations.

La même disposition des couleurs se rencontre sur ‘Truly Wicked’ (2007), la couleur de base c’est le rose pêche. Le rose magenta, c’est celle des veines, denses vers l’extérieur, puis rose pêche pour le fin liseré qui ondule comme un ruché de dentelle. A mon avis c’est l’iris le plus joli de la série.

Le numéro 7 se nomme ‘Viking Dancer’ (2006) ; Il tient de ‘Starring’ un fort contraste entre pétales – beige clair – et sépales où le beige n’est présent que sous les barbes, un profond grenat amarante s’étalant ailleurs, avec des veines encore plus sombres, et toujours un liseré pâle qui se soulève comme le jupon d’une danseuse de cabaret.

Les traits communs aux sept frères sont évidemment nombreux, on peut parler d’un fort air de famille comme on le constate souvent chez les membres d’une famille nombreuse. Mais chacun à son caractère. On a envie de pouvoir tous les trouver dans son jardin. D’autant plus que cette sublime famille est aussi sans doute le point de départ d’un modèle de fleur qui, s’il n’est pas franchement nouveau, connaît un regain d’intérêt, avec les travaux conjoints, sur ce chapitre, de Barry Blyth et de son ami Keith Keppel.

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