7.11.01

PLICATAS POPULAIRES

(Traduction d’un article de Keith Keppel, paru dans le Bulletin Spécial de l’AIS, pour son 75eme anniversaire, mai 1995)

La première médaille de Dykes américaine est allée au plicata SAN FRANCISCO en 1927, mais il a fallu attendre quarante et un an pour qu’un autre plicata obtienne cet honneur. En revanche, le dernier quart de siècle a été un âge d’or pour le développement et l’intérêt porté aux « plics », avec trois nouveaux vainqueurs de la DM : KILT LILT (76), JESSE’S SONG (90) et EVERYTHING PLUS (91). Au cours des vingt-cinq dernières années, trente-quatre Awards of Merit ont été accordés à des grands iris plicatas.

Un progrès est basé sur un succès préalable, c’est là dessus qu’il faut tabler dans une discussion sur l’obtention actuelle de plicatas. Il y a trois plicatas des années 60 qui ont eu une influence profonde sur la recherche. ROCOCO (Schreiner 60) a apporté les ondulations dans une classe qui n’était pas en avance dans ce domaine. Cette modernisation a amené de nombreux hybrideurs qui évitaient traditionnellement cette classe, à se lancer dans des projets de plicatas. L’intérêt initial a été accru par l’aspect de STEPPING OUT (Schreiner 64), vainqueur de la DM en 68 et plante de jardin extraordinaire, qui a montré que les plicatas n’étaient pas limités à une appréciation limitée, mais pouvaient être de remarquables éléments de décoration. Une troisième variété importante a été APRIL MELODY (Gibson 67). Les plicatas antérieurs comportant le facteur orange étaient rares et généralement insignifiants. Avec l’arrivée et l’utilisation d’APRIL MELODY, un fort courant d’innovations dans le domaine des barbes oranges a commencé à se développer.

Un quatrième ancêtre des plicatas modernes doit être mentionné : PROGENITOR, avec son rejeton médaillé de Dykes, WHOLE CLOTH (Cook 58). PROGENITOR, humble iris intermédiaire ainsi nommé par Cook pour simplifier les discussions et les enregistrements, et son descendant à la quatrième génération WHOLE CLOTH ne sont pas des plicatas, et ne portent pas autant que l’on sache ce facteur génétique, mais ils doivent contenir le gène requis pour inhiber la pigmentation anthocyanique dans les pétales (mais pas, ou peu, dans les sépales). Puisque les pigments anthocyaniques sont le tissu dont sont faits les dessins plicatas, cela signifiait qu’il était possible d’obtenir des « bicolor-plicatas », iris avec pétales unis et sépales à dessins plicatas.

Des trente-quatre grands iris qui ont reçu l’AM depuis 70, seulement cinq ne proviennent pas de ROCOCO, STEPPING OUT ou APRIL MELODY : KILT LILT, SUMMER SUNSHINE, SHOWCASE, WILD JASMINE et LACED COTTON. Des 29 restants seul ODYSSEY n’est pas un descendant de ROCOCO ! Quatorze proviennent de APRIL MELODY, neuf de STEPPING OUT, et seize descendent de PROGENITOR.

Parmi ces 34 lauréats on trouve une bonne représentation de ce que contient maintenant la famille plicata. Il y a LACED COTTON, un plicata minimaliste si finement marqué qu’on a du mal à l’identifier comme plicata ; de vigoureux, brillants plicatas à fond blanc comme GOING MY WAY et TENNISON RIDGE ; des variétés fermement marquées comme MODERN CLASSIC et d’autres, finement dessinées, comme RARE TREAT, plus ceux comme GENTLE RAIN ou JESSE’S SONG avec un dégradé s’estompant à partir du liseré ; des néglecta-plicatas comme THEATRE et EVERYTHING PLUS, des amoena-plicatas comme SNOWBROOK. Des plicatas à fond jaune comme SUMMER SUNSHINE et SHOWCASE, des variegata-plicatas comme WILD JASMINE, CARAMBA et BROADWAY. Des variations avec le facteur mandarine, depuis ANON, légèrement marqué, jusqu’à RANCHO ROSE et MISTRESS, plus vifs, et QUEEN IN CALICO ou RASPBERRY FUDGE franchement colorés. Des combinaisons à base de mandarine comme ACOMA, CAPRICIOUS et GIGOLO…

Quel est l’avenir ? De récentes introductions, ou des variétés en attente d’être introduites, montrent une batterie toujours croissante de couleurs orangées, certaines avec un fond rose ou orange foncé, et des marquages toujours plus frappants comme chez ABSTRACT ART, POWER SURGE et EPICENTER. ROCK STAR ajoute des éperons à cette catégorie. DAREDEVIL présente des barbes mandarine en combinaison avec des dessins bleus. Les barbes mandarine elles-mêmes deviennent brique, brun, ocre, chocolat ou autre, ajoutant un nouvel intérêt. Au demeurant, des plicatas à fond blanc ou jaune, plus conventionnels, deviennent de plus en plus ondulés et frisés.

Les luminatas longtemps délaissés commencent à faire leur entrée dans le camp : FLIGHTS OF FANCY, SPIRIT WORLD et MIND READER sont trois innovations dans ce domaine.

Les « non-plicata plicatas » (oui, s'il y a de la bière sans alcool, pourquoi pas des plicatas sans dessins ?) font aussi leur retour. Ces blancs « de glace » et ces « citrons glacés » avec leurs marquages inhibés et donc invisibles apparaissent dans plusieurs autres couleurs et peuvent être rassemblés sous le terme nouveau de « glaciata ». Exhibant une clarté de coloris remarquable, BURNING LIGHT, GODDESS, CLASSMATE et ANSWERED PRAYERS sont quelques-uns de ces nouveaux iris « de glace ».

Il y avait huit plicatas dans la liste de 1970 du Symposium des grands iris ; leur nombre a cru jusqu’à quatorze sur cent dans la liste de 94. Nous pouvons parier que le nombre des plicatas populaires s’accroîtra encore dans les vingt-cinq prochaines années.

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