24.8.02

GARDEN-PARTY AU PETIT VITRY

Dimanche dernier, en son domaine du Petit Vitry, Ferdinand Cayeux, le fameux pépiniériste, dont la renommée en matière d’iris dépasse depuis bien longtemps nos frontières, donnait une garden-party à l’occasion du baptême de son dernier petit-fils, JEAN CAYEUX. Celui-ci faisait l’admiration des nombreux invités qui se penchaient vers lui, alors qu’il était tenu dans les bras de sa marraine MADAME MAURICE LASSAILLY. Le tableau formé par la dame, vêtue d’une délicieuse robe bleue et violette, rehaussée au col d’une pointe d’orangé, et le nouveau-né, dans une longue robe de tulle couleur tabac clair, attirait nécessairement l’attention. Le DÉPUTÉ NOMBLOT, qui honorait de sa présence cette fête de famille, promenait sa noble stature parmi les invités.

Dans l’assistance on remarquait particulièrement les élégantes dames qui virevoltaient gracieusement parmi les fleurs. Celles de la famille, tout d’abord, et en premier lieu MADAME HENRI CAYEUX, somptueusement vêtue de violet et de cramoisi. Près d’elle ANNE MARIE CAYEUX, en robe mauve, veillait à ce que les rafraîchissements et les friandises ne manquassent à personne. D’Angleterre étaient venues pour la circonstance, par le Flèche d’Or, ALICE HARDING, dont on admirait la tenue jaune à col rouge, et LADY FOSTER, en deux tons de bleu du plus séduisant effet. A peine descendue du train transatlantique en provenance de Cherbourg où l’avait débarquée le Queen Mary, la belle américaine HELEN COLLINGWOOD, faisait tournoyer sa jupe de soie lavande. Quant aux françaises, elles n’avaient rien à envier en matière d’élégance à leurs voisines étrangères. MADAME LOUIS AUREAU exhibait une tenue blanche gansée de pourpre clair. La vénérable MADAME LOUESSE, assise auprès du bassin où se prélassaient des carassins dorés, étalait sur ses genoux les plis de sa robe de plumetis prune. ANDRÉE AUTISSIER, en bleu clair, se penchait vers elle pour lui murmurer quelqu’agréable observation, qui amusait visiblement la vieille dame. Trouvaient-elles trop clair l’ensemble blanc bleuté de MADEMOISELLE SCHWARTZ ? Ou trop foncé le velours pourpre de GERMAINE PERTUIS ? Peut-être avaient-elles en tête le SOUVENIR DE LAETITIA MICHAUD, toujours habillée de violet…

Quoi qu’il en soit, ce fut une longue et belle journée, tout à la gloire d’une famille qui fait la grandeur de la France, et d’un superbe bébé à qui l’on peut prédire une renommée internationale et une descendance innombrable.

NOTA : la présente chronique, totalement imaginaire, mais que l’on aurait pu lire dans un journal parisien des années 30, fait allusion à de célèbres variétés d’iris de cette époque, dont les noms sont imprimés en MAJUSCULES.

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