21.2.03

PLICATA JAUNE ?

Il m’arrive d’écrire des bêtises. Pour preuve l’article sur LIGHT BEAM qui a paru l’an dernier. J’ai appris depuis que l’on ne pouvait pas véritablement parler de « plicata jaune ». Pour la bonne raison que, par définition, « plicata » signifie « iris à fond blanc ou colorés de jaune, rose ou orange, avec des motifs pointillés ou rayés bleus, violets ou pourpres ». C’est une communication récente de Keith Keppel, destinée aux membres du groupe de discussion « IRIS TALK » qui a éclairé ma lanterne.

Admettons donc qu’il n’existe pas à proprement parler de plicata jaune, mais alors, comment définir une variété comme LIGHT BEAM (L. Blyth 85) ? Car cet iris se présente bien comme un plicata : les pétales sont vivement colorés, les sépales, centrés de blanc, s’ornent d’un motif pointillé de la même couleur. A part que cette couleur est un joli jaune citron, l’aspect est tout à fait proche de celui, par exemple de GOING MY WAY (Gibson 72) que tout le monde connaît. Cependant son pedigree met en doute son appartenance à la famille des plicatas : ce caractère est en effet récessif et pour qu’il apparaisse dans un nouvel iris, il faut que ses deux parents comportent le gène plicata. BROADWAY, la « mère » de LIGHT BEAM comporte évidemment le caractère plicata, mais ce n’est pas le cas du « père », BEVERLY SILLS. Il faut en déduire, d’après K. Keppel, que l’on serait en présence d’un gène inconnu jusqu’à présent, qui agirait sur l’apparition des pigments caroténoïdes, solubles dans l’huile, qui génèrent la coloration jaune, alors que le gène plicata connu vise les pigments anthocyaniques, solubles dans l’eau, responsables des tons de bleu ou violet.

Il faut prendre cette explication pour une hypothèse car rien n’a été prouvé en ce domaine. Mais elle est très vraisemblable. En effet une autre explication possible, avancée également par K. Keppel, est que l’on aurait affaire à un « plicata fantôme », forme dans laquelle les pigments bleus sont presque complètement inhibés, à partir d’une base de type « JOYCE TERRY », c’est à dire un iris à pétales jaunes et sépales blancs cernés du jaune des pétales. Dans ce cas, d’où proviendrait le second gène plicata puisque a priori BEVERLY SILLS en est dépourvu ?

Il résulte de ce qui précède qu’il y a un mystère LIGHT BEAM. Ce qui me console un peu. LIGHT BEAM n’est peut-être pas un iris plicata traditionnel, mais on peut lui accorder qu’il a tout de même beaucoup de traits propres aux plicatas. Tant qu’on ne lui aura pas enlevé son faux nez, on peut le considérer comme pseudo-plicata, et, de toute façon lui conserver notre admiration.

Mais j’aurai aussi appris autre chose grâce à Keith Keppel, c’est que les iris du type « Joyce Terry », ne sont pas des plicatas, alors que beaucoup les baptisent ainsi (R. Cayeux lui-même, dans son livre « L’Iris une fleur royale », parle de « plicata jaunes à bruns »). Cela étant, dans quelle catégorie ranger des variétés comme DEBBY RAIRDON (Kuntz 64 – DM 71) ou EASTERTIME (Schreiner 80) ?

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